LAURENT OBERTONE
Laurent Obertone : « Tous les pays hétérogènes ont une criminalité très forte »
| fév 13, 2013
Laurent
Obertone est journaliste diplômé de l’École de Lille. Après avoir
travaillé pour un hebdomadaire français, il s’est consacré à l’écriture
d’un livre sur l’explosion de la violence et l’ensauvagement de la
société : « La France orange mécanique » (Éditions RING, 2013)
Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il nous parle des
causes et conséquences de ce développement de l’utraviolence, insistant
notamment sur la passivité des élus et le rôle de l’hétérogénéité
ethnique de la société.
► Tout d’abord, avez-vous subit des pressions, avant ou après la publication de votre livre ?
Essentiellement après. Mais elles sont
sans importance : les réactions des lecteurs, en particulier des
victimes, des policiers et des premiers témoins de l’insécurité, sont
très favorables. Mon but est de dire la vérité, pas de ménager ceux qui
ont intérêt à la dissimuler. Le terrorisme intellectuel ne gagnera pas.
► Comment appréhendez-vous le fait que, dans une vidéo officielle récente, Marine Le Pen fasse l’éloge de votre livre ?
Ce qui m’importe est qu’on parle de mon
livre. Je me demande plutôt pourquoi la plupart des médias et des
politiciens refusent d’en parler. L’insécurité n’a pourtant rien de
politique… Assurer la sécurité des honnêtes gens est un des devoirs
essentiels de la société. Non seulement ce devoir n’est plus assuré,
mais il devient périlleux de le faire remarquer.
► Avez-vous envisagé la récupération politique et comment comptez-vous la gérer ?
J’espère que le sujet sera « récupéré »
par tous ceux que la réalité criminelle intéresse. Pour l’instant,
beaucoup de citoyens… très peu de médias et de politiciens.
► À présent, parlons du contenu de votre livre. Vous
vous référez fréquemment à des anthropologues pour appuyer vos propos.
Votre grille de lecture de l’insécurité diffère nettement de l’idéologie
officielle dont vous refusez le misérabilisme. Pourriez-vous résumer
votre analyse sociologique de ce phénomène ?
Pour synthétiser, la violence est
normale, c’est une règle évolutive, et nous sommes le produit d’une
longue lutte pour la survie des plus adaptés. L’ultraviolence qui secoue
notre société est le choc entre une société moraliste (la nôtre), qui a
renoncé à sa violence normale, et la tribalisation de groupes – souvent
issus de l’immigration – dont la violence (encouragée) envers les
autres groupes est un moteur identitaire.
► Quels sociologues, anthropologues, ethnologues sont, selon vous, les plus aptes à nous faire analyser la situation actuelle ?
Paradoxalement, ce sont des éthologues
qui expliquent le mieux la situation. Nous ne devons pas oublier que des
règles biologiques nous animent. En France, les « experts » médiatisés
ont souvent un siècle de retard : pour eux le social détermine tout. Ils
s’interdisent même de considérer l’éventualité de différences
culturelles entre groupes d’individus, par peur d’être lynchés
médiatiquement.
La plupart des sociologues médiatiques
sont là pour psychanalyser la violence et lui inventer des causes
dénuées de toute réalité, comme je le montre dans mon livre.
► Comment expliquez-vous la lâcheté et l’inaction des journalistes et des pouvoirs en place ?
Dans notre pays s’est développée une
sorte de compétition morale, qui consiste à aller toujours plus loin
dans l’excuse du criminel et l’oubli des victimes, et donc dans
l’encouragement de la barbarie et dans la négation de la réalité. Cette
morale hors-sol, devenue incontournable (il faut suivre le groupe pour
ne pas en être exclu), offre un bon statut (du pouvoir), à peu de frais,
car il est facile d’en assimiler les contours : il suffit de tenir un
discours égalitaire et progressiste.
Qu’on soit artiste, journaliste,
universitaire, souvent magistrat, cette morale est quasi-indispensable
pour réussir une carrière. Tant que cette morale si facile à adopter
sera concrètement bénéfique, il n’y a pas de raison pour que ces gens y
renoncent.
Problème : cette morale hors-sol ne peut survivre qu’à condition de nier la réalité de plus en plus violemment.
► Qu’est-ce qui fait que la presse locale relate plus les nuisances des criminels et des délinquants que la presse nationale ?
La presse locale a une obligation de
vérité. Si elle ne relate pas les faits que les gens constatent, ils
cesseront de la lire. La presse nationale en revanche peut se permettre
de ne plus vivre de ses lecteurs, tant elle est subventionnée (et
déficitaire), par quantité de manières, pour occuper l’espace
informatif, donner l’illusion que la presse plurielle existe encore et
que notre démocratie se porte bien. Ces journalistes sont des
fonctionnaires. Ils peuvent donc continuer à nier la réalité, c’est même
leur rôle essentiel.
► Pensez-vous, comme Xavier Bébin, que la construction
de nouvelles prisons serait salutaire d’un point de vue judiciaire et
économique, les condamnations permettant de juguler le coût de la
délinquance ?
Cela permettrait d’avoir un effet
immédiat, en se donnant simplement les moyens d’appliquer la loi. Mais
il faut également s’interroger sur la pertinence de vouloir à tout prix,
plus tôt que plus tard, une société ethniquement hétérogène, ce que la
France et les pays européens n’ont jamais été. Je montre dans mon livre
que tous les pays hétérogènes ont une criminalité très forte (entre
autres désagréments), contrairement aux pays homogènes.
► Quelles solutions préconisez-vous ?
Mon analyse n’étant pas politique, je
m’en tiens à mes constats. Pas assez de prisons, échec du laxisme,
faillite morale, État incapable d’assurer la sécurité de nos
concitoyens, dégâts de l’hétérogénéité… Résoudre ces problèmes est une
autre étape, qui ne peut pas être abordée sans prise de conscience
populaire. Mon livre est là pour ça.
► Pour finir, quelle est votre position sur la peine
de mort. Aurait-elle selon vous un effet dissuasif en entraînant une
baisse de la criminalité ?
L’objectif premier de la justice n’est
pas tant la dissuasion que le fait de faire payer au condamné le prix de
son crime. Aujourd’hui, un prisonnier joue toute la journée à la
Playstation, coûte très cher à la société… et est relâché souvent
rapidement, même pour des crimes très graves. Plus les peines sont
courtes, plus le taux de récidive réelle est élevé…
La peine de mort existe bel et bien :
notre société, parce qu’elle refuse de condamner des coupables, condamne
des innocents à croiser leur route.
- Commandez « La France orange mécanique » (Éditions RING, 2013)
Propos recueillis par Christopher Lings et Bastien Nerre
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