LA REVOLUTION DE I848
La Révolution française de 1848 est la seconde révolution française du XIXe siècle ; elle se déroule à Paris les 23, 24 et 25 février 1848. Sous l'impulsion des libéraux et républicains et suite à une fusillade malheureuse, Paris se soulève à nouveau et parvient à prendre le contrôle de la capitale. Louis-Philippe, refusant de lancer l'assaut sur les Parisiens, est donc contraint d'abdiquer en faveur de son petit-fils le 24 février. Mais les révolutionnaires imposent un gouvernement provisoire républicain, tuant la Monarchie de Juillet, créant la Deuxième République le 25 février 1848.
L'Histoire:
Alors que la Monarchie de Juillet avait été mise en place afin d'être un régime plus parlementaire que monarchique, Louis-Philippe et François Guizot commencèrent à oeuvrer pour reserrer les rênes du pouvoir, diminuer le pouvoir parlementaire, et augmenter les initiatives royales. Le contexte de crise économique de 1846-1847 le demandait : les agitations augmentaient, et les parlementaires libéraux et républicains oeuvraient pour augmenter leurs prérogatives.
Interdits de réunion, les républicains contournent la loi en organisant à partir du 9 juillet 1847 des banquets qui réunissent des centaines de participants autour de quelques éminents orateurs. C'étaient des repas où un grand nombre de partisans se réunissaient, mangaient et discutaient autour de grands orateurs libéraux et républicains, c'est ce qu'on appela la Campagne des Banquets. L'opposition s'opposait au gouvernement Guizot afin d'obtenir plus de démocratie en étendant le droit de vote.
Le gouvernement Guizot décide finalement d'interdire ces faux banquets et vraies réunions politiques, mais une manifestation d'étudiants et d'ouvriers (qui seront rejoints le lendemain par la garde nationale composée de petits bourgeois) s'organise le 22 février et s'envenime. Le roi renvoie finalement son ministre Guizot, et la protestation se calme.
Mais le 23 février 1848, dans un climat tendu, l'armée riposte à des tirs et la fusillade fait vingt morts parmi les manifestants (fusillade du boulevard des Capucines). L'annonce de cet événement soulève Paris et déclenche une insurrection. Les barricades se multiplient.
Dans la nuit, Louis-Philippe rappelle Adolphe Thiers, qui l'a porté au pouvoir 18 ans plus tôt, mais le remède est sans effet et, dans son palais des Tuileries, le vieux roi (75 ans) commence à désespérer. Le 24 février, Adolphe Thiers lui conseille rien moins que de s'enfuir à Saint-Cloud et de reconquérir Paris à la tête de son armée. Le roi, horrifié à la perspective de faire couler le sang de son peuple, s'y refuse comme avant lui Louis XVI et Charles X. Reçu avec hostilité par la troupe stationnée au Carrousel, devant le palais des Tuileries, le roi se résout à abdiquer en faveur de son petit-fils, le comte de Paris, en confiant la régence à la duchesse d'Orléans. Il quitte la capitale. Selon une chronique malveillante, le roi s'apprêtant à monter en voiture, un ouvrier lui aurait ouvert la portière en lui soufflant avec ironie : «Fils de Saint Louis, montez en fiacre !»
La duchesse d'Orléans, non sans panache, se présente avec ses deux enfants au Palais Bourbon où siègent les députés. Ceux-ci inclinent à approuver la régence quand, tout à coup, la foule envahit les lieux. Les républicains commencent à se manifester. Un cri retentit : «À l'Hôtel de Ville !»
Cependant les républicains ont appris de leur échec de 1830 et tandis que la bourgeoisie s'organisait un nouveau gouvernement simplement plus libéral, les républicains forcent la main.
C'est ainsi qu'à l'instigation de Ledru-Rollin et du vieux poète Lamartine (58 ans), ils se rendent dans le lieu mythique de la Grande Révolution, celle de 1789, dans la perspective de rééditer les exploits de leurs aînés (leurs propres héritiers n'agiront pas différemment à la chute de Napoléon III). Lamartine, Garnier-Pagès, Ledru-Rollin, Arago, Dupont de l'Eure et Marie proclament dans la nuit l'avènement d'un gouvernement républicain.
Deux jours plus tard, Lamartine convainc les républicains d'adopter le drapeau tricolore et fait par ailleurs abolir la peine de mort pour les délits politiques. La Révolution parisienne a un énorme retentissement dans les élites européennes. Devant la contagion révolutionnaire, les monarques concèdent des Constitutions à Berlin, Munich, Vienne, Turin,... C'est «le printemps des peuples».
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