samedi 25 décembre 2010

UN MESSAGE D'ESPOIR




Joyeux Noël. Par Pierre-O

Chorale Gospel - Il est né le divin enfant ...
4 min - 29 nov. 2008
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Venez. Approchez. Contemplez.

Oui, il est là, somnolant paisiblement. La brise légère d’une nuit d’hiver embaume l’endroit. La Mère admire son enfant. Le Père aménage un coin pour le repos mérité. Dehors, une poudrée d’étoiles couvre le ciel dégagé. Quelques misérables commencent à affluer, pauvrement vêtus et débraillés. Ils ont compris qu’en cette nuit-là, quelque chose avait changé.

Noël. Jour divin pour les uns, légende populaire pour les autres. Qu’importe : depuis des siècles, l’Europe oublie ses maux le temps d’une nuit. Une nuit bénie. Et pourtant, comme le temps de Noël est devenu cynique aujourd’hui. Cette fête a été violée par nos contemporains. Elle a perdu son sens originel. Manger, boire, offrir. Festoyer, consommer, et après ?

Noël, temps du vol. La chaleur d’un foyer simple a laissé place aux artères glacées des centres commerciaux. La nuit étoilée a été remplacée par les lumières artificielles des écrans de publicité et les néons des super-hyper-gangster marchés. Le bœuf et l’âne n’existent plus ; on y a substitué les berlines et 4×4.
Pourtant, les paysans et petites gens sont toujours de ce monde. Mais venir contempler le Fils de Dieu dans une étable ne les intéressent plus. Ils préfèrent l’illusion d’un billet de loto gagnant, d’un CDI dans les mois à venir, d’une maison en banlieue vivable.

On a perverti le Peuple, le petit peuple. Lui, d’ordinaire si courageux, fier et déterminé. Lui, décideur d’aujourd’hui et faiseur de demain. On l’a réduit à rien. Un agent de consommation au sein du monde dollars. Ni plus. Peut-être moins.

Noël, devenu temps de stress. Un cadeau pour tonton, une bricole pour mamie. Et les enfants. Oh oui, les enfants, il leur faut un cadeau, il leur faut deux cadeaux, à chaque fois plus gros, plus gros, plus gros. Et tant pis si dans deux mois, il finira à la poubelle. Je suis un bon père qui aime ses enfants, je dois leur montrer. Mon boulot ne me laisse pas de temps à passer avec eux. Mais au moins, je les rends heureux par le bien-être que je leur procure. En plus, j’ai obtenu un treizième mois et une prime de Noël majorée au nombre d’enfants. Oui, je suis un père responsable. On avait toujours dit ça avec ma femme : pas plus d’enfants qu’un niveau de vie confortable ne le permet.

Quelle ironie. Joseph, lui, offre comme première couche à son seul fils un vulgaire tapis de paille enclin aux courants d’air d’une étable insalubre. Et dans quelques jours, il fuira son pays, pourchassé comme un malfrat.

Noël, temps de pragmatisme. Il suffit de comparer. Des petits présidents pour cinq ans s’encanaillant dans les restaurants branchés des Champs Elysées aux puissants de la finance s’enivrant à New York, London ou Dubaï. Et toujours des caméras, des femmes somptueuses, des sourires exagérés, des compliments intéressés. Des écolos qui se prostituent dans les colloques internationaux où ils se rendent en avion. Des humanistes droits de l’hommiste qui crient à la mixité sociale du moment que son quartier reste préservé. Les puissants du monde d’aujourd’hui. Le pouvoir d’un soir.

Mais lui, petit enfant dans une étable. Fils de Dieu et Sauveur du monde. Rien que ca. Non, pas d’abondance pour toi, pas d’auberges pour toi. Tu n’as pas été accueilli par une armée de journalistes mais par des paysans. Toi, le Roi des rois. Et tu as gagné. Tu n’as pas menti. Tu as révolutionné le monde.

Mais toi, ce soir, tu regardes par la fenêtre. Les rues enneigées ont paralysé bus et camions. La nature souveraine reprend ses droits. Des cheminées qui fument. Des sapins qui clignotent chez les voisins. L’odeur légère de la sérénité. Presqu’un Walt Disney. Sauf que c’est la réalité. Noël 2010.

Noël, temps de l’Europe ! Prenons conscience que depuis des siècles, notre continent a été façonné par l’esprit du Noël authentique. Les temps modernes ne seront qu’une parenthèse malheureuse de notre Histoire. Oui, le vent se lève, et les misérables s’éveillent. Nous sommes ces étoiles qui guident les bergers vers la lumière.

Il est fini, le temps de la souffrance culturelle et de l’esclavage économique ! Fini la soumission au temps de la rentabilité et des fêtes sans lendemain !
Notre armée n’est pas celle des caméras et des paillettes, pas plus que celle du FMI et des belles paroles. Non, elle est simple et réelle, à l’image de la crèche.
Notre armée a pour arme la fierté, pour pansement la création, pour drapeau l’espérance. Nos combattants sont les pauvres et les petits, les invalides et les oubliés, les paysans et les bergers. Nos vallées raisonnent du chant des identités et nos étendards portent le poids du combat.

Au son du tambour, nous te souhaitons un joyeux Noël, Europe.

Un vrai joyeux Noël.

L’Europe revient !

Pierre-O

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