samedi 3 mai 2014

60ème ANNIVERSAIRE DE LA CHUTE DE DIEN BIEN PHU

7 Mai 1954 : La chute de DIEN BIEN PHU

Ὠ ξεῖν', ἀγγέλλειν Λακεδαιμονίοις ὅτι τῇδε κείμεθα, τοῖς κείνων ῥήμασι πειθόμενοι « Passant, va dire à Sparte que nous gisons ici pour avoir obéi à leurs lois » (Epitaphe célèbre de Simonide de Céos (-556 -467) célébrant la vaillance et le sacrifice des 300 Spartiates aux Thermopiles pendant la 2ème guerre médique en -480)

 
Diên Biên Phu, le « grand chef lieu d’administration frontalière » est habité par les Meos, rudes montagnards qui cultivent le pavot et font commerce de l’opium et par les Thaïs qui travaillent les rizières de la vallée et font du petit élevage. Cette localité, à la frontière du Laos, est reliée au reste du pays par la route provinciale 41 qui va jusqu’à Hanoï située à 250 kms et vers la Chine. C’est une cuvette de 16kms sur 9 entourée de collines de 400 à 550 mètres de hauteur et traversée par la rivière Nam Youm.
Au début de l’été 1953, l’Indochine entre dans sa 8ème année de guerre. Le Vietminh, très mobile, se meut avec facilité sur un terrain qu’il connaît parfaitement. Son corps de bataille est de surcroît numériquement très supérieur à celui du corps expéditionnaire français et bénéficie, en outre, de l’aide sans réserve de la Chine libérée de son action en Corée depuis la signature de l’armistice, le 27 juillet 1953. C’est dans ce contexte, que le 7 mai 1953, le Général Navarre se voit confier le commandement en chef en Indochine en remplacement du Général Salan. Navarre avait un grand principe : « On ne peut vaincre qu’en attaquant » et il décidera de créer à Diên Biên Phu une base aéroterrestre pour couper au vietminh la route du Laos et protéger ainsi ce pays devenu indépendant.
            Quand les responsables français décident d’investir, la cuvette de Diên Biên Phu, ils savent pourtant que des forces régulières vietminh importantes de la division 316 du régiment 148 et du bataillon 910 occupent solidement la région depuis octobre 1952. Qu’à cela ne tienne ! L’endroit paraît idéal au commandant en chef ! Il est un point de passage obligé pour le vietminh qui ne pourra que très difficilement le contourner… De plus, il bénéficie d’un aérodrome aménagé durant la deuxième guerre mondiale par les Japonais tandis que le fond de la cuvette est une véritable plaine de plus de 100km² qui permettra l’emploi des blindés. Par ailleurs, le commandement français considérait en cet automne 1953 que le vietminh, vu l’éloignement de ses bases, à 500 kms de Diên Biên Phu, ne pourrait entretenir dans le secteur que deux divisions maximum… Il en conclut donc qu’il ne pourrait mener que de brefs combats en ne disposant, en outre, que d’une artillerie limitée qu’il sera aisé de détruire par les canons du colonel Piroth, qui s’était porté garant.
            L’occupation de la cuvette fut fixée le 20 novembre 1953. Elle fut baptisée « opération Castor ». Ce sera le plus important largage de parachutistes de toute l’histoire de la guerre d’Indochine. Vers 11 h du matin, les deux premiers bataillons sont largués : Le 6ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux du Commandant Bigeard et le 2ème Bataillon du 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes du Commandant Brechignac. Puis arriveront : le 1er Bataillon de Parachutistes Coloniaux, deux batteries de 75 sans recul du 35ème RALP, une compagnie de mortiers de 120 et une antenne chirurgicale. Le lendemain, les légionnaires du 1er Bataillon Etranger de Parachutistes sauteront ainsi que le 8ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux, des éléments du génie et le PC de l’opération (général Gilles, lieutenant-colonel Langlais avec 25 hommes). Le 22 novembre, le 5ème Bataillon de Parachutistes Vietnamiens est largué à son tour. Au soir du 22 novembre 1953, il y aura 4195 hommes dans la célèbre cuvette.
            Durant près de quatre mois, les soldats français vont aménager la cuvette en camp retranché. Les petites collines entourant le camp prennent le nom de Gabrielle, Béatrice, Dominique, Eliane, Anne-Marie, Huguette, Claudine, Françoise, Eliane, Junon, Epervier et enfin Isabelle.
            L’offensive vietminh débute dans la soirée du 13 mars 1954 par une intense préparation d’artillerie (près de 9000 coups) visant particulièrement Béatrice et Gabrielle. Le combat du tigre contre l’éléphant commençait : Le tigre tapi dans la jungle allait harceler l’éléphant figé qui, peu à peu, se videra de son sang et mourra d’épuisement.
            Le point d'appui Béatrice est écrasé par les obus de canons et de mortiers lourds. Pendant plusieurs heures il reçoit des milliers d'obus. Les abris, n'étant pas conçus pour résister à des projectiles de gros calibre, furent pulvérisés. La surprise est totale dans le camp français. Malgré un combat acharné et sanglant, au prix de lourdes pertes de part et d’autre, Béatrice, tenu par la 3/13ème Demi-Brigade de la Légion Etrangère, commandée par le Commandant Pégot, fut enlevée par les Viets en quelques heures. Un malheureux concours de circonstance favorisa cette rapide victoire vietminh : les quatre officiers dont le lieutenant-colonel Gaucher, responsables de la défense de Béatrice furent tués dès la première heure par deux obus qui explosèrent dans leur abri. En une nuit, c'est une unité d'élite de la Légion qui est supprimée. Nul n'a imaginé un tel déluge d'artillerie. La contre batterie française se révèle inefficace. Le Viêt-Minh utilisant une énorme capacité en bras, a pu creuser des tunnels en travers des collines, hisser ses obusiers et s’offrir plusieurs emplacements de tir sur la garnison sans être vu. Des terrasses furent aménagées et dès que les canons avaient fini de tirer, ils regagnaient leur abri. De ce fait jamais l'artillerie française ne fut en mesure de faire taire les canons Viêt-Minh, pas plus que les chasseurs-bombardier de l'aéronavale.
            Dans la soirée du 14 mars, Gabrielle, défendue par le 5/7 Régiment de Tirailleurs Algériens, subit un intense et meurtrier pilonnage d’artillerie. A 5h, le 15 mars, le vietminh submerge la position, dont les défenseurs ont été tués ou blessés. L’artillerie ennemie –que l’on disait inefficace- fait des ravages parmi les défenseurs sans que l’on puisse espérer la réduire au silence. Conscient de cet échec et de sa responsabilité, le Colonel Piroth, responsable de l’artillerie française se suicidera dans la nuit du 15 au 16 mars en dégoupillant une grenade.
            Cependant, la piste d’aviation, bien que pilonnée quotidiennement -mais aussitôt remise en état- permettait l’arrivée régulière des renforts. Ce pilonnage s’intensifiant, les atterrissages de jour devinrent impossibles et les appareils durent se poser de nuit dans les pires conditions. Bientôt il fallut renoncer complètement et les assiégés se retrouvèrent, dès lors, isolés du reste du monde. A noter que le 28 mars, l’avion devant évacuer les blessés de la cuvette, endommagé au sol, ne put décoller. L’infirmière convoyeuse de l’équipage, Geneviève de Galard, était à bord. Elle restera jusqu’à la fin parmi les combattants.
            Le général vietminh Giap, afin de s’infiltrer plus facilement dans les défenses françaises, fit alors intervenir des milliers de coolies dans le creusement d’un réseau de tranchées, véritable fromage de gruyère, menant aux divers points d’appui. Le 30 mars, après une préparation d’artillerie très intense et l’infiltration des viets par ces tranchées, Dominique 2 et Eliane1 furent prises. Cependant, les parachutages français continuaient encore dans la plus grande confusion. La superficie de la base aéroterrestre ayant été réduite et les liaisons avec les points d’appui encore tenus par les soldats français devenant impossibles, ces « volontaires du ciel » exposés aux feux directs de l’ennemi, connaissaient des fortunes diverses. Certains atterrissaient directement chez l’ennemi, d’autres étaient morts en touchant le sol, d’autres étaient perdus… tandis que le ravitaillement parachuté faisait la joie du vietminh en améliorant son quotidien.
            Du 9 au 11 avril, une nouvelle unité de légion, le 2ème Bataillon Etranger de Parachutistes, est largué dans des conditions déplorables et engage aussitôt une contre-attaque sur la face est. Il est en partie décimé. Les rescapés fusionnent alors avec les restes du 1er BEP reformant une unité sous les ordres du Commandant Guiraud. Le 4 mai, ont lieu les derniers parachutages d’hommes provenant du 1er Bataillon de Parachutistes Coloniaux tandis que les Viets intensifient encore leurs bombardements faisant intervenir les fameuses orgues de Staline, aux impacts meurtrier en rafales, provoquant d’énormes dégâts dans les abris minés par les pluies quotidiennes d’Avril. La cuvette disparaît dans des nuages de boue soulevée par les obus.
            Dans la soirée du 6 mai, c’est le déchaînement de l’artillerie viet et de toutes les armes dont elle dispose. Dans le camp agonisant, c’est l’apocalypse. Tout ce qui est inflammable prend feu ; les abris s’effondrent, les tranchées s’écroulent, la terre se soulève. La mort frappe sans interruption. A 23h, les taupes vietminh, après avoir creusé un tunnel de 47 mètres de long, déposent sous Eliane2 une charge d’une tonne de TNT puis se ruent à l’assaut. La résistance des défenseurs est héroïque ; ils refusent de se rendre et luttent jusqu’à la mort. Une poignée de survivants arriveront à se replier sur Eliane4 afin de poursuivre le combat. A l’aube du 7 mai, Dominique et Eliane sont tombées. Les tranchées sont jonchées de cadavres et de blessés des deux camps. Alors que le Colonel de Castries vient d’être promu général, à 10h du matin, les viets finissent d’investir les Eliane. Du côté Français, il n’y a plus ni munitions, ni réserve d’hommes mais les sacrifices continuent…
            Le Général Cogny adresse un dernier message au Général De Castries, souhaitant qu’il n’y ait ni drapeau blanc, ni capitulation. « Il faut laisser le feu mourir de lui-même pour ne pas abîmer ce qui a été fait » précise-t-il. L’ordre de cessez-le-feu tombe à 17h. Après destruction de tout le matériel et de tout le ravitaillement, le PC de Diên Biên Phu adresse son ultime message à Hanoi à 17h50 : « On fait tout sauter. Adieu ! » Quelques minutes plus tard, la division 308 du général Vuong Thua Vu fait irruption dans le PC du général De Castries. Un drapeau rouge à étoile d’or est planté sur le PC français. Diên Biên Phu est tombé mais n’a pas capitulé.
Cette bataille fut la plus longue, la plus furieuse, la plus meurtrière de l'après Seconde Guerre mondiale durant laquelle le corps expéditionnaire Français compta près de 3 000 tués et un nombre très important de blessés. 11 721 soldats de l’Union Française furent faits prisonniers mais les effroyables conditions de détention des camps Vietminh furent telles que seulement 3 290 d’entre eux reviendront de captivité dans un état sanitaire catastrophique, squelettiques, exténués. Le destin exact des 3 013 prisonniers d’origine indochinoise ayant combattu sous le drapeau tricolore reste toujours inconnu. Il est probable qu'ils aient été exécutés systématiquement comme traîtres.
Tous les prisonniers durent marcher à travers jungles et montagnes sur 700 km, pour rejoindre les camps, situés aux confins de la frontière chinoise. Ceux qui étaient trop faibles mouraient ou étaient achevés. Sur les 11 721 soldats, valides ou blessés, capturés par le Vietminh, plus de 70 % décédèrent pendant leur marche vers les camps ou une fois en captivité, de sous-alimentation, mauvais traitements, absence de soins, dans des régions propices à toutes sortes de maladies, ou furent exécutés sommairement. Le 21 juillet 1954, les accords de Genève mettront fin à cette guerre, instaurant une partition du pays de part et d’autre du 17e parallèle Nord.

                                                                                                          José CASTANO

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Le Commandant Hélie Denoix de Saint Marc se souvient, alors que la France va quitter l’Indochine : « La plupart des Vietnamiens ne disent rien. Ils nous regardent simplement. Nous avons honte. Ils nous auraient tués à ce moment-là que nous aurions trouvé cela juste. L’un d’eux me dit : « Alors, mon capitaine, vous nous laissez tomber ? » Je ne réponds rien ! »
 
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Français, n’oubliez pas l’Indochine et le sacrifice de milliers de nos soldats !
60ème anniversaire de la chute de Diên Biên Phu

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- Prisonniers du Vietminh...  sur le site de l'amicale du 8e RPIMa...


- Cliquez sur l’image : 3:14Dien Bien Phu (Hommage)



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Extrait d’une lettre prémonitoire du Maréchal De Lattre de Tassigny au Général Salan (1952)

            « Si nous perdons ici (Indochine), tout s’écroulera ; nous avons en face de nous des adversaires qui ne se contentent pas de tuer des soldats, ils font la guerre aux âmes.
Le lavage de cerveau, l’endoctrinement des prisonniers, les manifestes que les Viets font signer aux officiers captifs sont des choses terribles.
C’est une guerre qu’il ne faut pas perdre, sinon le jeu maudit continuera en Tunisie, en Algérie, dans toute l’Afrique et peut être même un jour en France... »

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« Si j’ai pu pendant cinq ans, seul à l’autre bout du monde, avec une poignée de Français, garder l’Indochine à la France, c’est au Maréchal que celle-çi le doit. On sait ce que les usurpateurs, qui furent en même temps ses bourreaux, ont fait après lui de l’Indochine et de l’Empire ! » Amiral DECOUX, Gouverneur Général de l’Indochine (1940 – 1945) (Octobre 1952)

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Collectif pour le souvenir des héros d’Indochine

Hommage aux combattants d’Indochine
Dimanche 11 mai 2014

De 13h à 18h, Grande scène Watteau - 1 place du Théâtre - 94130 Nogent-sur-Marne
RER E station Nogent – Le Perreux à 2 mn

Journée parrainée par le colonel (H) Jean Luciani combattant de Dien Bien Phu, prisonnier du Viet-Minh.

#Projection exceptionnelle du film Le Sacrifice.
#Témoignages de combattants, historiens, officiers.
#Stands d’éditeurs (livres, DVD…), dédicaces, bar…
Entrée gratuite, venez nombreux !
Contact : FORNAL Eric – mailto : efem@cegetel.net

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A l’occasion du soixantenaire de la fin de la guerre d’Indochine, une brochure (90 pages couleurs) intitulée « Il y a 60 ans, DIEN BIEN PHU » à laquelle ont participé le Colonel Jean Luciani  et Roger Holeindre, entre autres,  a été éditée. Prix : 13euros.
Adresser commande à  Marc TREMSAL – « Le Donjon » - 69, rue des Raguidelles – 92150 SURESNES
Tel. 0614465659 – 0145063776 – email : marc.tremsal@numericable.fr

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Dien Bien Phu (Hommage)


 

Le 7 mai 1954, les militaires français déposent les armes. Mais leurs épreuves ne sont pas finies pour autant. Marche forcée, sous-alimentation, blessures, maladies ont raison de plus de la moitié d'entre eux. Seulement 3 900 reviendront à  partir d’août des camps de détention du Viét-minh.



Pendant longtemps, le Viét-minh n'a pas fait de prisonniers. Et lorsqu'un jeune lieutenant, capturé en avril 1948, est libéré quelques semaines plus tard, l'incrédulité de ses compagnons d'armes et du commandement est telle que son capitaine de compagnie décide de le renvoyer en métropole. En cas d'attaque du poste de commandement, les soupçons se seraient portés sur lui. Il est très vite rejoint par quelques camarades libérés eux aussi. Motif probable de leur libération par les " Viéts " ? Un échange entre prisonniers, véritable opération de propagande pour le Viét-minh. En effet, quelques semaines plus tard, le haut commandement en Annam libère de son côté 70 Viét-minh capturés les armes à  la main, les prévenant qu'ils sont relâchés après que leurs chefs auront permis à  sept soldats français, prisonniers, de rejoindre la ville de Hué. L'image du Viét-minh en sort complètement transformée.



Le communiste Léo Figuères, revenant d'un voyage clandestin au Vietnam, fait le compte rendu idyllique d'un mariage entre jeunes prisonniers civils (des otages faits en 1945) dans Je reviens du Viétnam libre . En octobre 1950, après les affrontements sanglants de la RC4 et la " bataille des frontières ", près de 6 000 hommes tombent aux mains du Viét-minh qui doit, en toute hâte, pallier le manque de moyens et d'organisation. Il ne s'attendait pas à  faire autant de prisonniers. Les pertes françaises, de 1950 à  1954, vont s'avérer dramatiques.



Les prisonniers découvrent un adversaire fanatisé mais discipliné. C'est l'entrée dans un autre monde. Ainsi quand le lieutenant Jean-Jacques Beucler réclame l'application des Conventions de Genève qui, signées en 1949, imposent certaines lois de captivité, le commissaire politique viét-minh use d'une réponse que tous les détenus vont désormais entendre sans cesse : " Vous êtes des colonialistes, des criminels de guerre, un ennemi du peuple vietnamien. Normalement, nous devrions vous supprimer, mais grâce à  la politique de clémence du président Hô Chi Minh, vous aurez la vie sauve et vous deviendrez des combattants de la paix. " En 1954, les survivants de Dien Bien Phu entendront le même discours.



Pour les prisonniers, commence alors une " longue marche " : il faut rejoindre le nord du Vietnam. Des kilomètres d'une marche exténuante pour des hommes déjà  épuisés. Afin de ne pas être repérés par l'aviation française, leurs gardes les obligent à  progresser de 6 heures du soir jusqu'à  l'aube. Certains se sont même vus retirer leurs chaussures.



L'art du camouflage est une réussite. Un sergent au 1er RCP, capturé le 2 mai 1954 à  Dien Bien Phu, se souvient : " Une fois, nous avons traversé une très grande étendue de rizière. Nous étions survolés par l'aviation, tous assis sur les diguettes, avec une petite branche d'arbre, coupée dans la forêt, accrochée sur la tête. Les pilotes ne nous ont pas repérés et les avions ne sont pas repassés. "



Encore faut-il pouvoir marcher : ce n'est pas le cas des blessés, qui, sans soins, s'affaiblissent rapidement. " Il y avait pas mal de gars qui ne pouvaient plus avancer et ont été abandonnés. On nous disait qu'ils allaient être pris en charge par les infirmiers. Par la suite, j'ai appris qu'ils avaient été tout simplement regroupés dans des baraques. Un ou deux en sont revenus. Parfois, je me demande si on a rêvé !... Certains sont morts. Ce n'est pas qu'ils étaient moins courageux que d'autres mais ils ont eu moins de chance. "



La marche dure plusieurs semaines. Deux ou trois, au mieux ; cinq ou six, en règle générale ; 500 à  600 kilomètres en moyenne. Après Dien Bien Phu, les blessés, qui auraient pu être évacués en camions, doivent soit marcher soit être brancardés par leurs camarades, qui doivent aussi porter des boudins de riz de quinze kilos. Et toujours de nuit. Le jour, ils dorment (un peu), font cuire (mal) le riz distribué par les bo-doï (les gardiens). Certains ont pu sauver leur gamelle, d'autres n'ont aucun ustensile... et la solidarité n'est pas forcément de mise. Du riz, encore et toujours, et en quantité insuffisante ; un peu de thé. C'est tout.



L'espoir d'un lendemain meilleur permet à  ceux qui ont été capturés en bon état de tenir. Leurs gardiens ont promis qu'ils seraient bien traités. Mais surprise à  l'arrivée : en général, il n'y a pas de camp !



Les prisonniers sont triés, puis séparés : les officiers d'un côté, les hommes de troupe de l'autre. Ils sont exténués, mais il faut débroussailler, couper des bambous pour construire des cagnas, ces paillotes où les hommes s'entassent avec au mieux une couverture fournie par les gardiens. Ceux-ci sont peu nombreux, du reste : la jungle environnante, la couleur de la peau parent efficacement aux tentatives d'évasion. Sans compter la faim, et les difficultés de ravitaillement. Le livre de René Mary, Les Evadés du Viét-minh, démontre tout à  la fois le courage forcené de certains qui se livrent à  de folles équipées, et la quasi-impossibilité de l'entreprise : des évasions, il y en eut (le premier devoir d'un officier est de s'évader) ; mais il y eut surtout beaucoup d'échecs. Suprême humiliation : dans ces camps sans barbelés, et peu surveillés, l'évasion apparemment à  portée de main demeure, dans la majorité des cas, impossible. " Le camp n° 1, celui des officiers français, comme les autres camps de prisonniers de guerre disséminés dans les villages des montagnards, n'était pas entouré de barbelés. Pas de miradors pour surveiller les détenus ni de projecteurs pour repérer les évadés. Les prisonniers cohabitaient dans des maisons sur pilotis avec les autochtones qui étaient "les yeux et les oreilles" du camp. Toute la région, récemment libérée, constituait ainsi un véritable labyrinthe qui n'offrait aucune chance à  celui qui tentait de s'évader ", reconnaît le vietnamien Ky Thu dans son livre, Refermer le passé douloureux.



Certaines formes de résistance, timides mais réelles, ont cependant existé. Ainsi du caporal Journès, un radio, semble consentir à  aider les Viets ; c'est pour lui le moyen de tenter de contacter le commandement français. Découvert, il sera fusillé " pour l'exemple " devant ses camarades. Dans l'ensemble, pourtant, tortures et exécutions demeurent rares.



Après la marche et l'installation du camp, voici l'apprentissage de la détention. Les hommes n'y ont jamais été préparés car combattre, en prenant en compte l'éventualité d'une défaite, aurait affaibli dangereusement le moral des combattants. D'ailleurs la captivité, à  l'image de cette guerre révolutionnaire, ne correspond à  aucune expérience " classique " : le combat continue, cette fois sur le plan de idéologique. En 1957, dans une revue de propagande, éditée en anglais et destinée au Sud-Vietnam, Viet Nam Avances, les Nord-Vietnamiens se glorifient d'avoir prévu dans les moindres détails l'organisation de cette détention. L'article s'intitule : " Nos prisonniers de guerre : un aspect peu connu de notre guerre de résistance " ; le prisonnier reste un ennemi qu'il faut continuer à  combattre, mais d'une manière différente.



Les journées s'écoulent monotones. Les prisonniers sont en quelque sorte laissés à  eux-mêmes, hormis les corvées de ravitaillement en riz et en bois. Les camps n'étant pas autosuffisants, les hommes partent, par deux, trois, voire davantage, chercher le riz qu'ils transportent dans des pantalons noués aux jambes et portés sur l'épaule. Plus avantagés, quelques-uns ont des palanches, ce système de portage propre aux Vietnamiens... qu'ils doivent d'abord apprendre à  manoeuvrer.



Les relations avec les geôliers, malgré la barrière de la langue, ne sont pas mauvaises : " Les gardiens n'étaient pas des gars méchants ; ils nous gardaient c'est tout ", dit un sergent. " Les Viets obéissaient à  leurs chefs. Si on leur avait dit au coin d'un bois de nous tuer, ils nous auraient tués ; si on leur disait de nous donner une boule de riz, ils nous donnaient une boule de riz. Je n'ai pas senti de haine particulière chez eux ; c'étaient des soldats qui faisaient leur boulot, avec plus ou moins de zèle, plus ou moins de délicatesse, mais c'étaient des soldats, comme dans toutes les armées du monde. Des soldats ordinaires ", renchérit un officier du bataillon Bigeard.



A de rares exceptions, pas de livres : la " bibliothèque " se limite en général à  quelques vieux numéros de L’Humanité," combattants de la paix ". Pas de colis non plus, qui auraient permis d'améliorer l'ordinaire. Le Viet-minh ne reconnaît pas la Croix-Rouge, puisqu'il n'a pas signé les Conventions de Genève. En outre, la Croix-Rouge française a pour délégué général en Indochine le mandataire de la Société des pétroles Shell, et le président du comité de la Croix-Rouge au Tonkin représente à  Hanoi les intérêts de la Compagnie des chemins de fer du Yunnan : pour le Viet-minh, l'ennemi est infiltré sous des apparences charitables. Jean-Jacques Beucler, dans Quatre années chez les Viets, se souvient d'un parachutage de la Croix-Rouge, alors qu'il est au camp n° 1. Le commissaire politique de l'époque, Ky Thu, réunit quelques prisonniers pour leur remettre des plaques de chocolat provenant du parachutage " illégal ". " Le geste est tellement surprenant que notre méfiance est en éveil : qu'attend-on de nous ? Nous finissons par comprendre qu'il s'agit d'un test destiné à  mesurer notre degré d'évolution politique. Alors, entrant dans le jeu, nous rendons le chocolat de ces capitalistes "cupides". " dont la lecture constitue une récompense. Les feuilles des journaux sont comptées : pas question que les prisonniers s'en servent, par exemple, pour rouler des cigarettes. Pas de courrier. Difficile à  acheminer, il n'est autorisé qu'aux hommes qui font preuve de bonne volonté, c'est - à -dire qui deviennent des combattants de la paix...



A l'intérieur des camps, il faut élire des responsables - soumis à  l'approbation des gardiens - puis former des " comités de paix ". Le camp n° 1, privilégié de fait, est celui des officiers - même si tous les gradés n'y séjournent pas. Médecins, aumôniers militaires et photographes de guerre - c'est le cas de Pierre Schoendoerffer, après sa capture à  Dien Bien Phu - s'y retrouvent dans des cagnas spacieuses, même si l'emplacement du camp change à  plusieurs reprises. Une microsociété, relativement homogène, assez instruite pour comprendre qu'il faut entrer dans le jeu de l'adversaire si l'on veut rester en vie, tout en tentant de résister à  l'endoctrinement. Mais les officiers se retrouvent entre eux, ils vivent chez l'habitant ou à  proximité, et peuvent jouir d'une relative liberté.



La situation des hommes de troupe est plus dramatique. " Le gros problème qu'on a eu, c'est le manque d'hygiène et de soins. On n'avait aucun médicament ; on buvait l'eau de la rivière ; on était remplis d'ascaris. Les hommes mouraient, pas tant de mauvais traitements, mais de maladies (palu, béribéri). Les Viets savaient qu'il ne fallait pas boire l'eau de rivière comme ça... " La nourriture est insuffisante : " Les gardiens n'avaient pas beaucoup plus que nous, mais quand même un peu plus ; près de camps, vivaient des paysans, des montagnards, des Méos qui cultivaient de la ciboulette et des piments qu'on allait leur chaparder. Quand ils nous découvraient, il fallait subir de grandes séances d'autocritique. On ne pensait qu'à  manger et on s'échangeait des recettes. Il n'y a eu aucun parachutage ", raconte un prisonnier.



Lorsque l'on vit dans le dénuement, le moindre détail est important, comme " l'autorisation d'aller se tremper dans le ruisseau, de confectionner des jeux d'échecs, d'installer une table et des bancs afin de ne plus vivre comme des bêtes ", écrit encore Jean-Jacques Beucler.



Tous les gradés du service de santé, classés comme " officiers " et non comme médecins, sont regroupés dans le camp n° 1, où ils donnent des conseils de prophylaxie. Chez les hommes de troupe en revanche, privés de ce soutien médical, la mortalité atteint des taux effrayants. L'infirmerie ? Un mouroir où les malades sont laissés sans soins, au bon vouloir de leurs camarades. " On était couchés sur un bat-flanc fait avec des bambous tressés, à  hauteur des fesses un trou dans le bambou, et en dessous un panier plein de cendres ; X... venait me voir tous les jours, et se chargeait de la corvée de nettoyage : les bodoï la faisaient faire par un autre prisonnier ", témoigne l'un d'eux. Certaines maladies sont redoutables, surtout sans médicaments. " Si vous aviez la dysenterie, il n'y avait plus qu'à  mourir, à  moins d'un miracle ; comme pour presque toutes les maladies qu'on pouvait attraper à  ce moment-là . "



En 1953 pourtant, le Viet-minh décide d'installer quelques camps pour les malades et les blessés, tel le camp-hôpital 128 : " Un camp comme les autres camps de prisonniers, avec les mêmes baraques, mais on était un peu mieux nourris. On recevait quelques médicaments ; on m'a fait des piqûres contre la dysenterie, et donné quelques comprimés de médicament chinois, à  base d'opium ; ça a fait de l'effet, j'ai repris des forces, et j'ai pu remarcher. J'y suis resté à  peu près deux mois. "



Bien peu ont cette " chance ". Un lieutenant, capturé en février 1954, décrit son état physique mais aussi psychologique : " Avec notre maigre ration de riz, nous nous couchions évidemment avec la faim. Ce moment de la journée, je le souhaitais, mais paradoxalement je l'appréhendais aussi, car les insomnies, dues à  la faim, à  la gale, au béribéri, aux parasites intestinaux (ténia, ankylostomes, ascaris, etc.), et surtout à  la dysenterie, m'empêchaient de me relaxer, non pas physiquement, mais psychiquement. [...] Comme la plupart des êtres devant le danger, je me réfugiais dans la prière. "



Les manifestations religieuses sont pratiquement toujours interdites ; l'aumônier militaire Albert Stilhé, dans Le Prêtre et le Commissaire, rapporte les conversations passionnées qu'il eut avec son commissaire politique Duong, animé, lui, d'une véritable foi communiste. Le père Stilhé négocie difficilement la célébration de Pâques. Une réunion est autorisée, mais sans messe... On n'est pas loin du meeting. Du coup, les rarissimes offices sont à  la fois une occasion de rendre grâce d'être toujours vivant, d'honorer les morts et de résister. Encore convient-il de préciser que, la plupart du temps, ces quelques cérémonies ont eu lieu à  l'approche de la libération : messe du 15 août pour les prisonniers du camp n° 1, qu'ils ont quitté depuis le début du mois, et qui vont marcher encore deux bonnes semaines avant d'être libérés. " Evidemment, ce fut une messe très priante. "



Les autorités viet-minh font en général constater l'absence de mauvais traitements - de fait, il n'y a pas de traitement du tout - et demandent aux prisonniers de " remercier le président Hô Chi Minh ". Les captifs finissent, souvent sans s'en rendre compte, par adhérer au raisonnement viet-minh. L'étape suivante consiste à  signer un " manifeste " : une signature qui n'est pas obtenue sans problème. Comme le raconte Jean Pouget, détenu au camp n° 1, c'est le décès héroïque du capitaine Cazeaux - laissé sans soins pour avoir refusé de signer -, qui décide les soldats à  ratifier le document en masse. Son " Je vous donne ordre de signer " explique la " reddition " de ses hommes.



Les commissaires politiques se sont servis de ces manifestes pour leur propagande : un opuscule rédigé par le Comité de paix et rapatriement du camp n° 1, a été diffusé pour saluer le Congrès mondial de la paix réuni à  Vienne en décembre 1952. Otage civil, René Moreau raconte comment un codétenu fut pris en photo, contraint avec trois autres à  faire semblant de fumer et de jouer aux cartes. " Cette mise en scène nous donne à  penser que s'il n'y a dans la zone que quatre prisonniers à  présenter après trois ans de combat, c'est que beaucoup de malheureux ont du disparaître sans laisser de traces. " D'autres clichés montrent des prisonniers jouant aux échecs : images paisibles et mensongères du bonheur dans l'absence de liberté. D'autant que le Viet-minh cherche à  convaincre les hommes de troupe qu'ils ont été " lâchés ". Petit à  petit, tous signent les manifestes. Ils ont ainsi l'espoir de pouvoir donner de leurs nouvelles et de faire savoir qu'ils sont vivants (certains apprendront à  leur libération qu'ils ont été déclarés morts). Ils ont surtout l'espoir - que leur fait miroiter le Viet-minh - d'être inscrits sur un convoi de libérables. Peu à  peu, minés par la faim, les maladies, l'absence de nouvelles, et l'endoctrinement, les hommes deviennent des jouets aux mains des commissaires politiques.



Beaucoup pensent, aujourd'hui encore, que ces commissaires politiques jouaient sur les rations pour les faire aller dans leur sens. Officiellement, les arrivages de riz étaient interrompus " à  cause des bombardements colonialistes ".



A cela s'ajoutent les punitions de plus en plus fréquentes, comme la cage à  buffle (on attache un homme près du buffle et de ses excréments, et on le livre aux insectes : piqûres et infection assurées). C'est dans ce cadre que Georges Boudarel sévit au camp 113. Ce Français, enseignant à  Saigon rallié au Viet-minh et devenu instructeur politique, est chargé de mesurer le degré " d'évolution " de ses compatriotes : une véritable torture morale. Certains hommes en viennent à  s'accuser de tout et de n'importe quoi en faisant leur autocritique, quand ils ne dénoncent pas leurs camarades.



Tout cela, pour être libérés après une longue marche dans laquelle ils laissent leurs dernières forces. René Rabut, relâché en 1952, se souvient de son retour à  Hanoi : " La moitié des gars arrivés étaient malades comme des bêtes. J'ai du m'évanouir, je me suis retrouvé à  l'hôpital Lanessan, une espèce de hangar, pieds nus, les WC à  l'autre bout, on avait la dysenterie... Je pesais 33 kg. Les Viets nous avaient davantage nourris pendant la marche. Ils nous ont débarrassés des vers. Je suis arrivé pieds nus, pour moi, ça ne me posait pas de problème. Mais je me suis fait engueuler par le médecin-colonel ophtalmo. J'ai pensé : et si, au fond, les Viets avaient raison, quand ils nous disaient qu'on ne se souciait pas de nous. " Certains, envoyés en centre de repos, touchent leur paye. " On nous a dit que les rappels seraient faits plus tard. Mais on nous a la prime d'alimentation. On a presque renversé le bureau du comptable. Il nous a dit : "Vous avez été nourris gratuitement !"



Laissons, pour terminer, la parole à  cet officier, capturé en 1954 : " J'ai d'abord été porté et annoncé à  ma famille comme "disparu" et ce n'est qu'après plusieurs semaines que ma jeune épouse a été informée. Pour elle, ce fut un soulagement... car elle faisait le rapprochement avec les prisonniers de 39-45 et pensait ainsi que j'étais "en sécurité". "



Par Anne Logeay *

La fin des combats


Les derniers défenseurs du camp retranché reçoivent l'ordre de cesser le feu le 7 mai à  17 h 30, après avoir détruit leurs armes. Les derniers îlots de résistance sont aussitôt investis par le Viet-minh.

Une opinion française indifférente


Qui faut-il croire ? La mémoire des acteurs du drame indochinois ? Ou les sondages d'époque ? Sans doute un peu les deux. En fait, il faut bien distinguer, en bonne méthode historique, opinion moyenne et opinion agissante. L'opinion moyenne, celle de l'homme de la rue, semble assez peu se soucier de ce qui se passe dans ce conflit du bout du monde, aux enjeux mal définis et changeants, n'engageant que des militaires professionnels. Toutes les enquêtes de l'Ifop le confirment : la proportion des indifférents, des " sans opinion ", a toujours été forte, environ le quart des sondés. Le Français moyen, alors, ne lit que rarement les nouvelles en provenance d'Indochine, en dehors des moments forts, chargés d'émotion (bataille des frontières, Dien Bien Phu) ou, a contrario , lorsque l'odeur des scandales empuantie l'atmosphère (affaire des généraux, trafic des piastres, affaire des fuites). C'est à  peu près tout. Et c'est bien peu, pour un conflit qui va durer neuf années. 

En revanche, l'opinion agissante, celle des hommes politiques, décideurs ou non, celle des groupes de pression, se sent souvent concernée. Les plus grands noms de la vie politique française de l'époque s'investissent, prennent position : Vincent Auriol, le premier (et fort actif) président de la IVe République, Georges Bidault, Charles de Gaulle, Edgar Faure, Pierre Mendès France, François Mitterrand, Jacques Duclos... Mais il n'y a guère que les deux extrêmes du monde politique, les anciens d'Indo, les adhérents du MRP, les gaullistes dans le camp des " pour ", les communistes et quelques intellectuels de gauche (comme Jean-Paul Sartre) dans celui des " contre ", qui s'engagent  résolument. Le reste, le " marais ", suit sans excessive passion le cours des événements. Les Français et la guerre d'Indochine ? C'est l'histoire d'une incompréhension. - Alain Ruscio

Le début des souffrances


Pour rejoindre les camps, situés pour certains à  800 km de Dien Bien Phu, les prisonniers parcourent chaque nuit une vingtaine de kilomètres. Environ 2 500 des 10 000 captifs périront durant cette marche forcée.

Prisonniers français


En septembre 1954, des prisonniers sont libérés à  Viét Tri au confluent du fleuve Rouge et de la rivière Claire. Les médecins français sont tenus de ne faire aucun commentaire sur l'état sanitaire lamentable des détenus.

Prisonniers viet-minh


Entre août et septembre 1954, une commission franco-viet-minh, mise en place après Genève et siégeant à  Trung Gia, permet l'échange de 65 000 boedoi contre 10 754 soldats français et vietnamiens.



 

Dossier : Diên Biên Phu

Pour les prisonniers le calvaire continue

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