INTERDIT DE PARLER DE FRANCAIS " DE SOUCHE" !
Comment être un Français comme les autres?
Si,
longtemps, le simple fait d’évoquer les dysfonctionnements sociaux
provoqués par une immigration de masse culturellement éloignée de celle
du pays d’accueil était dénoncé comme de la xénophobie, un cran
supplémentaire a récemment été franchi : il semble désormais interdit de
constater que des citoyens ont, dans la nation, des enracinements
familiaux plus profonds que d’autres.
Parce qu’il y a, effectivement, des Français d’origine étrangère, ce serait faire preuve de violence vis-à-vis d’eux que de reconnaître l’existence de Français “de souche”. Ce déni de la plus simple des réalités démographiques procède de la confusion entre la loyauté envers un ordre social (élémentaire respect du droit d’application territorial) et l’appartenance culturelle à une nation.
Cette position s’appuie sur la théorie de la sociabilité artificielle qui réduit le lien national à l’adhésion à des principes juridiques abstraits. Dans la définition rénanienne de la nation, l’inscription dans un héritage commun est jetée pardessus bord pour ne retenir que la manifestation de volonté. On en arrive à cette incongruité que tout Français pourrait se prévaloir de ses origines sauf si elles sont françaises, que toute identité aurait le droit de se préserver à l’exception de la française. Il est certain que le discours en faveur du multiculturalisme n’en est pas à une contradiction près : les Français de souche n’existent pas, mais il faudrait mettre en place une discrimination positive en faveur de ceux qui ne le sont pas ; l’identité traditionnelle de la France n’est qu’une vue de l’esprit, mais il faudrait se faire à l’idée qu’elle serait dépassée.
Nier l’existence des Français de souche revient à couper la société de son passé et à prétendre que la nation recommence à chaque génération : c’est adhérer à l’hypothèse selon laquelle le corps social n’est qu’une construction artificielle. Pour l’idéologie contractualiste, le corps social n’a pas d’identité propre dépassant les citoyens l’incarnant à un moment donné ; l’identité du tout n’est que le résultat de la juxtaposition des cultures particulières présentes sur son territoire. Par conséquent, le multiculturalisme regarde toute exigence d’assimilation culturelle des immigrés comme infondée. Au nom de l’égalitarisme, l’intégration est désormais perçue comme un processus à double sens, un compromis réciproque entre les étrangers et les nationaux. Les plus récemment venus pourraient légitimement transtransformer la culture de la société qui accepte de les accueillir. La situation devient ubuesque : plus les membres d’une communauté dérogent à l’identité générale, plus ils revendiquent fortement le fait d’être des citoyens comme les autres.
Auparavant, les étrangers étaient invités et aidés à se convertir aux coutumes nationales ; désormais, c’est aux hôtes porteurs de la tradition culturelle autochtone de modifier leurs habitudes pour permettre aux personnes reçues de maintenir leurs pratiques exogènes. C’est la fin du modèle assimilationniste (républicain !). La culture française n’a plus la préséance et les Français enracinés (qu’ils soient ou non “de souche”) ne sont plus considérés comme les référents culturels. La France se voit contrainte d’abdiquer ses codes socioculturels pour permettre l’inclusion de toute identité présente sur son territoire. Plus d’identité de référence dans laquelle les nouveaux venus devraient se fondre : voilà la culture française dénoncée comme un obstacle à l’intégration… à la France !
Dans ces conditions, l’intégration des immigrés confine à la désintégration de l’identité nationale. Comment, dès lors, s’étonner de la montée de l’inquiétude identitaire ? Celle-ci ne traduit pas le rejet de l’autre (en tant qu’il est différent), mais le refus d’une dépossession de soi et de devenir autre chez soi. Sur le territoire de la France ont vécu et sont morts 15 milliards d’hommes.
Que représentent, face à eux, les 65 millions d’actuels Français et, parmi eux, les 12 millions qui ont une ascendance étrangère ? Si certains avaient la prétention de modifier l’identité de la France, celle-ci ne serait-elle pas en état de légitime défense ?
Guillaume Bernard est maître de conférences HDR à l’Institut catholique d’études supérieures.
(valeursactuelles.com)
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Parce qu’il y a, effectivement, des Français d’origine étrangère, ce serait faire preuve de violence vis-à-vis d’eux que de reconnaître l’existence de Français “de souche”. Ce déni de la plus simple des réalités démographiques procède de la confusion entre la loyauté envers un ordre social (élémentaire respect du droit d’application territorial) et l’appartenance culturelle à une nation.
Cette position s’appuie sur la théorie de la sociabilité artificielle qui réduit le lien national à l’adhésion à des principes juridiques abstraits. Dans la définition rénanienne de la nation, l’inscription dans un héritage commun est jetée pardessus bord pour ne retenir que la manifestation de volonté. On en arrive à cette incongruité que tout Français pourrait se prévaloir de ses origines sauf si elles sont françaises, que toute identité aurait le droit de se préserver à l’exception de la française. Il est certain que le discours en faveur du multiculturalisme n’en est pas à une contradiction près : les Français de souche n’existent pas, mais il faudrait mettre en place une discrimination positive en faveur de ceux qui ne le sont pas ; l’identité traditionnelle de la France n’est qu’une vue de l’esprit, mais il faudrait se faire à l’idée qu’elle serait dépassée.
Nier l’existence des Français de souche revient à couper la société de son passé et à prétendre que la nation recommence à chaque génération : c’est adhérer à l’hypothèse selon laquelle le corps social n’est qu’une construction artificielle. Pour l’idéologie contractualiste, le corps social n’a pas d’identité propre dépassant les citoyens l’incarnant à un moment donné ; l’identité du tout n’est que le résultat de la juxtaposition des cultures particulières présentes sur son territoire. Par conséquent, le multiculturalisme regarde toute exigence d’assimilation culturelle des immigrés comme infondée. Au nom de l’égalitarisme, l’intégration est désormais perçue comme un processus à double sens, un compromis réciproque entre les étrangers et les nationaux. Les plus récemment venus pourraient légitimement transtransformer la culture de la société qui accepte de les accueillir. La situation devient ubuesque : plus les membres d’une communauté dérogent à l’identité générale, plus ils revendiquent fortement le fait d’être des citoyens comme les autres.
Auparavant, les étrangers étaient invités et aidés à se convertir aux coutumes nationales ; désormais, c’est aux hôtes porteurs de la tradition culturelle autochtone de modifier leurs habitudes pour permettre aux personnes reçues de maintenir leurs pratiques exogènes. C’est la fin du modèle assimilationniste (républicain !). La culture française n’a plus la préséance et les Français enracinés (qu’ils soient ou non “de souche”) ne sont plus considérés comme les référents culturels. La France se voit contrainte d’abdiquer ses codes socioculturels pour permettre l’inclusion de toute identité présente sur son territoire. Plus d’identité de référence dans laquelle les nouveaux venus devraient se fondre : voilà la culture française dénoncée comme un obstacle à l’intégration… à la France !
Dans ces conditions, l’intégration des immigrés confine à la désintégration de l’identité nationale. Comment, dès lors, s’étonner de la montée de l’inquiétude identitaire ? Celle-ci ne traduit pas le rejet de l’autre (en tant qu’il est différent), mais le refus d’une dépossession de soi et de devenir autre chez soi. Sur le territoire de la France ont vécu et sont morts 15 milliards d’hommes.
Que représentent, face à eux, les 65 millions d’actuels Français et, parmi eux, les 12 millions qui ont une ascendance étrangère ? Si certains avaient la prétention de modifier l’identité de la France, celle-ci ne serait-elle pas en état de légitime défense ?
Guillaume Bernard est maître de conférences HDR à l’Institut catholique d’études supérieures.
(valeursactuelles.com)
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