EPHEMERIDE MONARCHISTE
Ephéméride du 22 Août.
1647 : Naissance de Denis Papin.
Les premières expériences convaincantes faites avec la vapeur en tant que source d'énergie de propulsionremontent
à la seconde moitié du XVIII° siècle, et font suite à la découverte de
la pression atmosphérique par Torricelli en 1643.
Dès 1680, le Hollandais Christiaan
Huygens avait eu l'idée d'un moteur fonctionnant suivant le principe du
vide provoqué dans un cylindre par l'explosion de poudre à canon.
Quelques années auparavant, le Français Hautefeuille avait utilisé le
même procédé avec sa "machine pour aspirer l'eau".
L'engin
de Huygens peut être considéré comme le premier moteur à combustion
interne, mais, bien vite, on renonça à l'explosion pour utiliser une
énergie moins violente : la vapeur. C'est cette fois à Denis Papin que
l'on doit la mise en évidence des propriétés énergétiques de la vapeur.
Lui aussi avait travaillé sur
le problème du vide, puisqu'il avait été le collaborateur de Huygens.
C'est au cours d'un voyage d'étude en Angleterre qu'il construisit sa
fameuse « marmite », premier autoclave, pour lequel il imagine, en 1679, une soupape de sécurité (ci dessous).
À la même époque, les Anglais
Newcomen, Savery et Cawley construisirent eux aussi des machines à
vapeur, témoignant de l'intérêt croissant porté à ce type de moteur, qui
ne rencontrait pas que des admirateurs si l'on en juge, par exemple,
par l'opposition acharnée des bateliers, dès les premières
démonstrations de Papin. Sa machine fut
rapidement perfectionnée, notamment par Newcomen, à la suite des travaux
de James Watt en 1765, qui mit au point le système du double effet.
Il était désormais possible d'envisager l'application industrielle de la
machine à vapeur, et plus particulièrement à des véhicules. Watt tira
parti de ses travaux pour la production de moteurs destinés à
l'industrie textile.
La première application de la machine à vapeur à un moyen de locomotion est attribuée à Cugnot, qui mit au point son célèbre "fardier" (ci dessus) entre 1763 et 1765, véhicule capable de rouler à 3,5 km/h de moyenne, avec des pointes de 9,5 km/h, avec quatre personnes à bord. Le but de Cugnot n'était pas, en fait, de transporter des passagers, mais de tirer des canons, ce qui explique la lourdeur et le peu de maniabilité de l'engin qui fut à l'origine du premier accident "de la route ", puisqu'un des prototypes s'écrasa contre un mur, en présence du roi Louis XV, devant qui était organisée une démonstration des capacités de l'engin......
1764 : Naissance de Charles Percier.
Il est si étroitement associé à
cet autre architecte, Pierre Fontaine, qu'on ne peut démêler ce qui
appartient à l'un et à l'autre dans les monuments qu'ils ont réalisé
ensemble.
A Paris on leur doit, entre autres, les arcades de la rue de Rivoli et l'Arc de triomphe du Carrousel (en commémoration d'Austerlitz)....1806 : Mort de Fragonard.
http://www.musee-jacquemart-andre.com/fr/jacquemart/177-e... ).
Ci dessous, L'Inspiration
1862 : Naissance de Claude Debussy.
http://www.musicologie.org/Biographies/d/debussy_c.html
http://www.debussy.fr/
Avec Stravinsky (assis)
1866 : Parution de La Coumtesso, poème politique, mais sous forme cryptée, énigmatique de prime abord, de Frédéric Mistral.
Un poème puissant,
véritable allégorie contre l'idéologie et la centralisation jacobine, où
le message politique se cache sous les symboles et sous un certain
hermétisme. C'est probablement l'un des plus beaux, et en tout cas l'un
des plus forts poèmes de Mistral. L'un de ceux qui a le plus de souffle.
On le sait, Mistral n'a jamais voulu situer son action sur le plan politique
stricto sensu. Une amitié personnelle très forte le liait à Charles
Maurras, amitié qui ne s'est jamais démentie, pas plus que leur estime
et leur admiration réciproque. Et toute la vie de Mistral se situe, de
toute évidence, dans un traditionalisme de fait, à la fois culturel, religieux, spirituel et, donc, qu'on le veuille ou non - mais sur un plan autre - politique... Pourtant, Mistral n'a jamais franchi le pas, et ne s'est donc jamais engagé politiquement...
Cependant, qu'on lise attentivement La Coumtesso,
et l'on y trouvera un grand souffle épique, lié aux problèmes
institutionnels et culturels de la France d'alors, qui restent ceux de
la France d'aujourd'hui...
L'amour de la petite patrie, voie royale d'entrée vers l'amour de la grande;
à l'inverse, la détestation des particularités locales.....
En voici l'argument :
une Comtesse riche et belle, de sang impérial, vit fière, heureuse,
libre et puissante. Mais sa soeur d'un autre lit l'enferme dans un
couvent où règne la tristesse de l'uniformité perpétuelle, où tout est
régi communément. Le poète appelle donc ses soupirants - s'ils
savaient l'entendre, s'ils voulaient le suivre... - à partir comme des
trombes, pour enfoncer le grand couvent, libérer la Comtesse, démolir le
cloître et pendre l'abbesse !....
Que veut dire tout ceci ?
La Coumtesso, c'est évidemment la Provence : à la strophe III du Paragraphe I on lit "(elle avait)... des montagnes couvertes de neige pour se rafraîchir l'été; d'un grand fleuve l'irrigation, d'un grand vent le souffle vif...". Les montagnes, ce sont, bien sûr, les Alpes; le grand fleuve, le Rhône et le vent vif, le mistral.
La soeurâtre et le grand couvent c'est, non pas la France - car Mistral n'a jamais été séparatiste - mais la France jacobine, le Paris jacobin. Cette prison des peuples
qu'est l'idéologie centralisatrice jacobine, contre laquelle Mistral
appelle à la révolte. A la révolte mais, répétons-le, pas à la
sécession.... Et Mistral prend à dessein l'image du couvent car il a
bien compris que l'idéologie jacobine centralisatrice est l'héritière
directe de cette Révolution qui s'est voulue, et pensée, comme une
Nouvelle Religion: la NRR, la Nouvelle Religion Républicaine,
qui veut à tout prix se substituer à la religion traditionnelle. Et qui
a ses dogmes, ses temples, ses prêtres, ses commandements....
Dans ce couvent - au sens
figuré - tout le monde est - au sens propre - soumis à la même loi
tatillonne: à la strophe II du Paragraphe II on lit: "là, les jeunes et les vieilles sont vêtues également... la même cloche règle tout communément".
Comment ne pas se souvenir, ici, de la phrase fameuse: en ce moment, tous les écoliers de France sont en train de faire une version latine ?....
Et comment ne pas voir une prémonition effrayée du politiquement correct et de l'auto-censure dans les vers suivants, toujours allégoriques: "En ce lieu, plus de chansons, mais sans cesse le missel; plus de voix joyeuse et nette, mais universel silence..." ? Ou: la tyrannie de tous les corrects possibles
(historiquement, culturellement, moralement, religieusement...
corrects) qui a étouffé la pensée et fait régner une désolante
uniformité... 140 ans après que le poème ait été écrit, c'est bien la police de la pensée qui est croquée ici, avec son "missel", et le "silence universel" qu'elle impose à toute voix autre que la sienne....
Cet étouffement de toute
pensée, de toute liberté, ne peut aboutir qu'à la mort, tout simplement
(strophe IV du Paragraphe II) : "A la noble demoiselle, on chante les Vêpres des Morts, et avec des ciseaux on lui coupe sa chevelure d'or..."
En Provence, en Bretagne et partout ailleurs, les mêmes causes produisent les mêmes effets,
et appellent les mêmes remèdes...
La Comtesse, ce sont donc les
nations historiques qui composent le France, la Provence, évidemment, au
premier chef, mais toutes les autres Provinces avec elle; mais aussi et
surtout (1) la langue et la culture provençale, prisonnières dans un
cachot du ministère de l'Instruction publique. Marcel Pagnol - mais bien
d'autres également... - a raconté comment il était interdit de parler
provençal à l'école, et comment on se faisait - au sens propre - taper sur les doigts
avec une règle bien dure lorsqu'on osait braver l'interdit. C'est aussi
ce génocide culturel que dénonce, poétiquement, le poète en parlant des
"tambourins" de la Comtesse que l'on a brisés. S'étant refusé à entrer en politique, Mistral utilise l'arme de la fable, de l'allégorie, pour dénoncer le mal...
Quant à l'appel aux soupirants de la Comtesse, "Ceux-là qui ont la mémoire", dit Mistral, comment ne pas voir qu'il s'agit là de l'exacte antithèse du fameux Du passé faisons table rase ?
Mistral appelle donc à renverser l'idéologie et à rétablir les libertés locales: à "pendre l'abbesse" et "crever la grand couvent" (les quatre strophes du Paragraphe III, et dernier).....
Texte complet : Texte complet La Coumtesso.pdf
(1) : "aussi et surtout", car Mistral l'a
redit cent fois: la langue - par la culture qu'elle véhicule - est l'âme
et le coeur d'un peuple, son ossature mentale....
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