mardi 9 juillet 2013

AHMED, MOHAMED, C'EST KIF-KIF MON FRERE !

Ahmed, symbole de la gauche, est un drôle de sans-papiers…

ahmed-sohail
Le 8 juillet 2013

Ahmed Sohail. La gauche en avait fait un symbole. Un symbole de ces jeunes sans-papiers qui, une fois majeurs et après une scolarité en France, sont expulsés brutalement vers leur pays d’origine.

Le Réseau éducation sans frontières avait pris fait et cause pour ce jeune homme de 24 ans reconduit le 31 décembre dernier au Pakistan, 80 élus lui avaient apporté un soutien public, une dizaine d’associations également, une page Facebook « Un visa pour Ahmed » lui avait été spécialement consacrée et, le 1er mai dernier, 500 personnes avaient pris la pose devant l’objectif d’un photographe professionnel, tenant entre les mains la une de Libé avec le portrait d’Ahmed Sohail. 

Car, évidemment, comme chaque fois dans ce genre de cas, les grands médias de gauche ont laissé de côté le regard professionnel et distancié vaguement supérieur qu’ils portent ostensiblement sur toutes choses pour sombrer dans un pathos rose bonbon digne d’une bibliothèque de patronage, évoquant par exemple dans Rue 89 « l’histoire ordinaire d’un sans-papiers plutôt exemplaire », que « sa famille confie, à 15 ans, à un passeur promettant sans doute monts et merveilles contre une belle somme ». Et qui finit « par se retrouver à Paris, abandonné à son sort, ne parlant qu’ourdou »

Pris en main, par tout un réseau associatif, Ahmed s’engage dans un CAP de plomberie. « Les éducateurs ne tarissent pas d’éloges : Ahmed est travailleur, discipliné et son français progresse à grands pas. » Bref, « le cauchemar avait viré au conte de fées ou presque ».
Avant que l’abominable administration française ne se mette en tête de renvoyer Ahmed, sans-papiers, à « la case départ », autrement dit : au Pakistan. 

Quelle tristesse ! Pour un garçon dont, comme le dit Jacques Daguenet, adjoint au maire de Paris dans le XIe arrondissement, « la seule faute est d’avoir quitté la misère et la violence de son pays ».

Las, la mariée était trop belle, ou le sans-papiers trop nickel. Car l’administration française qui, sous la pression, allait se laisser fléchir, vient de découvrir un petit détail qui lui a fait finalement, il y a trois jours, refuser le visa long séjour : qu’« Ahmed, travailleur et discipliné » n’aurait jamais, comme le révèle Libération au détour d’un article, décroché son CAP ? 
Oh non, quelle importance… Que « ce sans-papiers plutôt exemplaire » a été, avant son retour au Pakistan, arrêté dans un train sans titre de transport, en possession de cannabis et d’un portable volé ? Non plus. Pensez-vous. 

D’abord le porte-parole du Réseau éducation sans frontières conteste le fait que le portable ait été volé (il arrive que des portables non identifiés se retrouvent mystérieusement dans votre sac à main ; c’est rare, je vous le concède, mais c’est possible). Ensuite, quel jeune de 24 ans aujourd’hui circule muni d’un billet de train et sans un petit joint au fond d’une poche, je vous le demande ? 

Non, si Beauveau a refusé la demande de visa d’Ahmed Sohail, c’est parce que fin 2011, celui-ci a été condamné à 18 mois de prison avec sursis par les autorités allemandes pour participation à une filière d’immigration clandestine. 

Ahmed a en effet servi de chauffeur à des clandestins afghans en route pour le Danemark. 

Si on ne peut plus rendre service… On vous avait dit que c’était un sans-papiers « plutôt » exemplaire, vous ne voudriez pas non plus la lune ?

Mediapart qui, le 2 janvier dernier, relayait un appel à la solidarité avec Ahmed Sohail en évoquant une « expulsion indigne » a sans doute mis un limier un peu moins véloce (peut-être un stagiaire ?) sur l’affaire Sohail que sur l’affaire Cahuzac.


Et l’on ne saurait trop recommander la prochaine fois au Réseau éducation sans frontières de trouver un saint patron des sans-papiers « plutôt » moins sujet à caution.

(bvoltaire.fr)
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