jeudi 27 juin 2013

EPHEMERIDE MONARCHISTE

 

Ephéméride du 27 Juin.

1462 : Naissance du futur Louis XII.
          C'est à ce fils du poète Charles d'Orléans que les Etats généraux de 1506 décernèrent le surnom flatteur de Père du peuple.
          Et c'est lui qui a prononcé ces deux phrases, qui sont restées dans la mémoire collective: 
* "Le roi de France ne venge pas les injures faites au duc d'Orléans";
* "J'aime mieux voir les courtisans rire de mon avarice que le peuple pleurer de mes dépenses"....
            S'il mena plusieurs guerres, celles-ci se déroulèrent presque toutes en Italie, donc loin du territoire national, qui ne connut d'opérations militaires -finalement assez réduites- qu'en 1513, du fait des Anglais et des Suisses.
            Et ces Guerres d'Italie, non seulement n'aggravèrent pas la pression fiscale mais, au contraire, permirent une diminution des impôts, le roi tirant d'importantes ressources de ses conquêtes lointaines.
            De plus, en détournant l'ardeur turbulente de la noblesse, les Guerres d'Italie contribuèrent à maintenir le calme dans le royaume....
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1472 : Jeanne Hachette contraint Charles le Téméraire à lever le siège de Beauvais.
          Pour récompenser la ville, Louis XI lui accorda des privilèges, puis il dota Jeanne Laisné - qu'on nommait déjà « Jeanne Hachette » - et exempta de taille tous ses descendants.
          Enfin, il ordonna une procession annuelle qui se tiendrait le 10 juillet, où les femmes auraient le pas sur les hommes.
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Face à l'Hôtel de Ville, la statue de Jeanne Hachette, par Vidal Dubray
 
 
 
 
1550 : Naissance du futur Charles IX.
          Le fils d'Henri II et de Catherine de Médicis voit le jour à Saint Germain en Laye.
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          Si trois souvenirs sympathiques sont attachés à son nom (c'est lui qui est à l'origine de la tradition du muguet du premier mai, du début de l'année civile le premier janvier et donc, indirectement, des plaisanteries du premier avril...) il n'en demeure pas moins qu'il est aussi le roi sous le règne duquel eut lieu la saint Barthélemy. 
          Il faut dire que les derniers Valois n'eurent pas la tâche facile après la disparition prématurée et tragique d'Henri II: les Guerres de religion allaient ensanglanter le pays pendant un demi siècle...
          Relisons les premières lignes du chapitre IX de l'Histoire de France de Jacques Bainville, Les guerres civiles et religieuses remettent la France au bord de la ruine : 
          "La mort d'Henri II précipita les choses : le « grabuge », comme il disait, passait d'Allemagne en France. Son fils François II n'avait que seize ans et il était maladif. Son règne d'une année fut celui où les catholiques et les protestants prirent position, tandis que se dessinait un « tiers parti » qui, redressé par l'expérience de la Ligue et devenu le parti des « politiques », aurait la victoire à la longue. Ce tiers parti était en réalité celui de la couronne. S'il était représenté par le chancelier L'Hospital, libéral vénérable et verbeux, il avait pour cerveau calculateur la reine mère, Catherine de Médicis, car Henri II avait épousé cette descendante des banquiers florentins.

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 La saint Barthélemy


           Le chef incontesté des catholiques était le duc de Guise. Son immense popularité, sa gloire militaire le servaient. Quant aux protestants, ils cherchaient un chef sans le trouver. Il y avait bien, en face de la maison de Lorraine, celle de Châtillon : Coligny et Dandelot. Coligny, soldat, se dérobait encore et se contentait de plaider pour la tolérance. Un prince du sang eût d'ailleurs mieux convenu aux calvinistes. Ils portèrent leurs vues sur le roi de Navarre, Antoine de Bourbon, que sa femme Jeanne d'Albret entraînait vers la Réforme, mais que ses intérêts et son caractère rendaient hésitant, et sur son frère le prince de Condé, plus résolu et que l'ambition tenta.
           Nous avons ainsi le thème général des guerres de religion. « Il y a deux grands camps par la France », disait Pasquier. La monarchie, fidèle, même sous des princes débiles, a son rôle national, s'efforcera de maintenir l'équilibre et de rester au-dessus des factions. Ces événements extrêmement troubles ont encore été obscurcis par la passion qui se mêle aux récits qu'on en a fait jusqu'à nos jours. Chacun des partis accuse l'autre d'avoir commencé....."
 
 
 
 
1696 : Mort de Michel Lambert.
 
 
           Il était Maître de musique de la chambre du roi, alors que son gendre, Jean-Baptiste Lully, était Surintendant de la musique.
 
 
 
 
 
 
1748 : Aux origines de la Place de la Concorde...
 
 
          La Ville de Paris prend la décision d'élever une  "statue équestre de bronze" au roi Louis XV, et en passe commande au sculpteur Bouchardon, avec l'idée qu'elle soit le point de départ d'une Place qui portera le nom du roi : la Place Louis XV. Un concours est lancé : quatre-vingt dix projets sont reçus et, devant la difficulté de choisir,  la Ville préfère s'en remettre au choix du roi pour "l'emplacement du monument".
 
          Face à l'ampleur des démolitions que les différents projets causeraient, Louis XV choisit alors un terrain vague, entre les Tuileries et les Champs-Elysées (alors en dehors des limites municipales) : la création de la nouvelle Place Louis XV sera décisive pour le développement de l'ouest parisien.
 
         Elle est une splendeur, du point de vue architectural, et une complète réussite du point de vue urbanistique, en "aérant" toute cette zone, et en y facilitant les communications. 
 
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         Elle fut construite de 1755 à 1775 par Jacques-Ange Gabriel. Il imagina une place octogonale de 360 mètres de longueur et 210 mètres de largeur : en tout, 84 000 mètres carré. Contrairement aux places royales de Paris, il a choisi de créer une place ouverte pour respecter la perspective des Tuileries. D'un côté elle s'ouvre sur la Seine, et de l'autre, elle est fermée par les deux palais monumentaux conçus par Gabriel : le ministère de la Marine et l'Hôtel Crillon, où la France a reconnu officiellement en 1778 l'indépendance des Etats-Unis (c'est aujourd'hui un grand hôtel parisien). La statue de Bouchardon, représentant Louis XV à cheval, qui ornait le centre de la place, fut détruite au cours de la Révolution : sous Louis-Philippe (1835-1838), l'architecte Hittorf acheva l'agencement de la place en respectant l'œuvre de Gabriel. Il ajouta des balustrades autour de la place, ainsi que différents éléments architecturaux :

* Les chevaux de Marly: Ces sculptures introduisent l'entrée des Champs Elysées à Paris. Elles ont été sculptées par Coustou, et viennent de l'abreuvoir de Marly-le-Roi. Déposées sur la place de la Concorde en 1794, ce ne sont aujourd'hui que des copies : les statues originales se trouvent au Louvre.

* Les fontaines : Entre 1835 et 1840, ont été ajoutées deux fontaines et des colonnes ornées d'une proue de navire, emblème de Paris. Les fontaines, symbolisant la navigation fluviale et la navigation maritime, sont des imitations de celles de la Place Saint-Pierre, à Rome. La fontaine des fleuves se trouve au nord de la place, et la fontaine des mers au sud.

* Les villes de France : Chaque coin de la place est orné par une des huit statues, représentant les plus grandes villes de France au 19ème siècle : Marseille, Lyon, Bordeaux, Nantes, Rouen, Brest, Lille et Strasbourg.

* L'obélisque de Louxor : Au centre de la place de la Concorde, il dressa l'obélisque de Louxor, offert à la France en 1831 par le vice-roi d'Egypte, Muhammad Ali. Le transport de ce monolithe de granite rose, de 230 tonnes et 23 mètres de hauteur, fut une véritable épopée : il fallut deux ans et demi au navire, spécialement créé pour cet événement, pour arriver en France. A l'origine, l'obélisque et son jumeau, sculptés il y a plus de 3000 ans, étaient placés de chaque côté de la porte du temple de Thèbes, à Louxor, en Haute Egypte. Les faces de l'obélisque sont recouvertes de trois colonnes de hiéroglyphes, racontant l'histoire de Ramsès II et Ramsès III. L'obélisque a été érigé de telle façon, qu'il sert d'aiguille à cadran solaire, marquant sur la place de la Concorde l'heure internationale.
 
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         Malheureusement, elle sera le théâtre de l'épisode le plus dramatiquement religieux de notre Histoire (selon le mot de Prosper de Barante) : l'assassinat de Louis XVI, le 21 janvier 1793, à dix heures vingt....
 
         A côté du socle dépouillée de sa statue - déboulonnée puis détruite par les révolutionnaires... - la guillotine, d’abord installée dans la cour du Carrousel, fit sa première apparition sur la "place de la Révolution" en octobre et novembre 1792 pour décapiter, devant l'emplacement de leur forfait, les auteurs des vols des bijoux de la Couronne conservés au Garde-meuble (Ministère de la marine). Elle fit sa seconde apparition le 21 janvier 1793, pour décapiter Louis XVI.
          Du 11 mai 1793 au 9 juin 1794, soit pendant treize mois, elle fonctionna sans discontinuité, érigée entre la statue de la Liberté et le Pont-Tournant (entrée du jardin des Tuileries). C’est là que Marie-Antoinette fut suppliciée, le 16 octobre 1793.
          En tournée, la guillotine fut installée trois jours durant place de la Bastille, puis place du Trône-Renversé (aujourd'hui, Place de la Nation, où furent éxecutées les Carmélites de Compiègne, exaltées par Bernanos...), revint Place de la révolution pour deux jours après le 9 thermidor (27 juillet 1794) pour l'exécution des amis de Robespierre, puis une dernière fois, en mai 1795, pour celle des émeutiers du 1er prairial.
         Le nombre des personnes qui furent décapitées à Paris pendant la Révolution peut être de 2.498, dont 1.119 place de la Concorde, 73 place de la Bastille et 1.306 place de la Nation (pour René Sedillot : 2.639 à Paris, et 42.000 en France) :

         http://les.guillotines.free.fr/victimes.htm
        Parmi les personnes qui furent suppliciées place de la Concorde: Louis XVI, Marie-Antoinette, Madame Elisabeth, Madame Roland,  Charlotte Corday, Lamoignon de Malesherbes, Lavoisier, Philippe-Égalité, Brissot de Warville, Danton, Robespierre, Jacques-René Hébert Saint-Just, la Comtesse du Barry...
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Au centre-ouest de la place.... 
 
 
 
 
1998 : Mort de Pierre Boutang.
 
           (Analyse du dernier livre de Pierre Boutang, "Reprendre le Pouvoir" : "Reprendre le pouvoir, qu'est-ce-à dire ?...")
 
 
 
          Dans la vidéo Ina ci dessous, on l'entendra poser une question... assez longue à Raymond Aron :

           Trésor d'érudition maîtrisée, François Brigneau écrit de lui qu'il "écrivait un français admirable quand il s'appliquait à ne pas être obscur. C'était son penchant, qui alla s'aggravant. Il ressemblait à Picasso. Le premier trait était lumineux. Ensuite, hélas, il compliquait. Seule une élite intellectuelle, dont je ne faisais pas partie, pouvait le suivre et l'apprécier....".
          Paul-François Paoli, de Valeurs actuelles, demanda un jour à quatre philosophes qui "se souviennent" d'évoquer chacun un maître. Jean-François Mattéi choisit d'évoquer Pierre Boutang, l'homme en colère. Cela donna le petit billet suivant:
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            Il y a des coups de foudre de l'esprit. C'est ce qui est arrivé à Jean-François Mattéi quand il a rencontré le philosophe et polémiste Pierre Boutang, qui prit la succession d'Emmanuel Lévinas comme professeur de métaphysique à la Sorbonne, en 1976.
            "Ma première impression, confirmée par la suite, fut celle d'un géant de la pensée. Il se mouvait avec une aisance incroyable dans les textes les plus difficiles et récitait par coeur le Parménide de Platon et les poésies de Rimbaud..... Il m'impressionnait, moins par son immense culture, que par le détachement avec lequel il la maîtrisait", explique Jean-François Mattéi. Hélléniste, auteur de nombreux essais, dont Europe, le regard vide (Flammarion), Jean-François Mattéi est devenu un fidèle de Pierre Boutang, mais il n'est pas sûr que celui-ci "ait été un maître en attente d'un disciple". 
             Jean-François Mattéi a souvent fait le voyage de Collobrières, dans le Var, où Pierre Boutang possédait une maison sans électricité. Là, ils ont devisé à la belle étoile en dégustant un Tavel bien frais, aux côtés de ceux que Boutang admettait dans sa proximité et qui prenaient le risque de se faire "engueuler" s'ils n'avaient pas lu Platon, Aristote, Saint Thomas et tant d'autres. Catholique et royaliste, Boutang, qui n'avait jamais renié Maurras, était un homme chez qui la tendresse s'accouplait souvent avec la colère. Mais quel personnage !
             "Je garde de lui le souvenir d'une fidélité à l'enfance", affirme Mattéi, qui a écrit la préface de la nouvelle édition de L'Ontologie du secret, grand oeuvre de Boutang, que réédite les PUF à la rentrée.
             "C'était un arpenteur de l'être qui, comme Platon et Heidegger, avait compris que la philosophie est une variation permanente sur l'archétype du voyage est que l'homme est bien un "homo viator". Il m'a appris, mieux que tout autre, le souci de la transcendance"....
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