lundi 11 mars 2013

MILICES PATRIOTIQUES : UN EXEMPLE A SUIVRE

samedi, 09 mars 2013

L'extrême droite traque le violeur de Lyon 8e : la police ne veut pas de milice

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Alors que le GUD, syndicat étudiant, affirme organiser des patrouilles depuis mi-février afin d'interpeller le prédateur sexuel, la sûreté départementale précise que des rondes armées ou des contrôles d'identité sont illégaux.

 En revanche, l'interpellation d'un malfaiteur en flagrant délit relève du "comportement citoyen".


"Traque contre le violeur". Le syndicat étudiant d'extrême droite, le GUD, se mobilise contre le prédateur sexuel du 8e arrondissement. Les opérations auraient commencé, à en croire les réseaux sociaux, à la mi-février.
 En plus d'improviser des patrouilles à la nuit tombée, le GUD Lyon a tracté dans le centre-ville afin de mettre en garde les Lyonnais.


"Le GUD Lyon effectue des rondes afin de pouvoir s'assurer de la sérénité des quartiers où le fameux violeur du 8e agirait depuis le début du mois de février [la première agression remonte à octobre, ndlr], et tracte dans la ville afin d'alerter la population", précise le document.
 S'en prenant aux associations de gauche qui se rassemblaient ce jeudi, le syndicat étudiant conclut en disant que "le GUD n'a jamais attendu et a toujours été en première ligne face à l'insécurité, quitte à utiliser la violence, une violence légitime".

Interrogé jeudi par nos confrères du Progrès, le directeur de la sûreté départementale n'a pas mâché ses mots, rappelant que "dans ce pays, les milices n'existent pas". "Si certains de ces individus pensent se substituer aux policiers, ils en subiront les rigueurs de la loi", a-t-il ajouté, affirmant qu'il n'a "pas besoin de guignols pour assurer la sécurité".


"Nous n'avons pas remarqué d'équipes constituées, mais on ne va pas non plus les traquer, nous a expliqué ce jeudi un responsable de la sûreté départementale. 

S'ils se baladent dans la rue et qu'ils interpellent le criminel en flagrant délit, c'est un comportement citoyen – un devoir pour les forces de police et un droit pour les citoyens. 

S'ils se baladent armés, ou s'ils procèdent à des contrôles d'identité dans la rue, là, ils vont avoir des ennuis."

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La milice en France


Les milices françaises

Jusqu’au milieu du XVIIe siècle, la France compte trois types de milice sédentaire ou locale : la milice urbaine, la milice provinciale et la milice côtière.

 La milice urbaine, appelée bourgeoise à partir du XVIe siècle, comprend les troupes formées par les villes qui, à cause de leur fidélité au Roi, obtiennent le droit de s’administrer elles-mêmes.

 On considère comme ville toutes les localités qui ont eu des remparts au Moyen Âge ou qui constituaient le chef-lieu d’une seigneurie importante. Elles assurent leur propre police et défense. Sous l’autorité des magistrats municipaux, la milice regroupe par quartiers ou par corps de métier tous les habitants en état de porter les armes. Généralement, les gentilshommes locaux comblent les rangs des officiers. En temps de paix, les hommes sont regroupés en compagnies locales et s’exercent quelques jours par an. En temps de conflit, les compagnies forment des bataillons pour remplacer les régiments réguliers sur le front. Dans les régions frontalières, la milice provinciale locale, regroupe par paroisses les hommes qui obéissent alors aux ordres des principaux seigneurs du pays. À partir de François Ier, la milice côtière assure la défense des rivages.

En 1688, l’organisation de la milice change considérablement. François de Louvois, secrétaire à la guerre de Louis XIV, crée des milices royales pour servir de forces auxiliaires à l’armée et constituer un bassin de recrues. Dans chaque paroisse, les syndics de milice préparent la liste des recrues potentielles et la présentent à l’assemblée. Les célibataires et les hommes mariés sans enfants participent à un tirage au sort. On exempte également les fils de notables, les officiers royaux et souvent les bourgeois. Ceux qui tirent un billet noir deviennent miliciens actifs pour six ans. Ils ont cependant la possibilité de présenter un remplaçant qui servira à leur place. À partir de 1693, les miliciens doivent être âgés de plus de 18 ans, mesurer au moins cinq pieds et ne pas bénéficier d’exemption de caractère médical, familial, social ou économique. De 1701 à 1712, le nombre de miliciens recrutés par province varie de 120 à 300 pour 100 000 habitants.

En mars 1694, lors de la création des offices vénaux, Louis XIV autorise l’achat des commissions d’officier de milice pour les milices bourgeoises. La petite ville de Hédé (Bretagne) achète les titres afin de nommer les officiers et ainsi contrôler la milice. En raison de sa petite population, moins de 700 habitants, cette milice ne compte qu’une seule compagnie. Le poste de colonel devient inutile mais, on le conserve de façon honorifique. Le titre de major de milice valait 4000 livres françaises. En 1786, c’est le maire de la ville, le juge Jean-François Hérisson Delourme, qui occupe le poste de colonel. La communauté nomme librement, au scrutin secret, le capitaine et le lieutenant de la compagnie puisqu’elle possède les titres et qu’ils sont héréditaires. On élit deux notaires à ces postes. À Hédé, en temps de paix, les fonctions de cette milice sont la garde et la police de la ville, la lutte contre les malfaiteurs mais principalement un rôle protocolaire envers les échevins et la communauté dans les grandes cérémonies.

En 1726, la France organise la milice provinciale en armée auxiliaire. On crée une centaine de bataillons de miliciens correspondant chacun à une région déterminée, même si cette répartition n’est pas équitable pour certaines régions. Chaque bataillon se divise en compagnies auxquelles « on attribue plusieurs paroisses constituant un « canton » dont l’étendue est telle que chaque milicien puisse se rendre à l’assemblée de milice et en revenir dans la journée ».

 L’âge de ces miliciens se situe entre 16 et 40 ans. Plus de 300 000 individus servent ainsi au XVIIIe siècle. Vers 1762, un auteur anonyme de la région du Calvados vante dans un mémoire les mérites de cette milice : « La milice telle qu’on la lève en France, est la véritable armée de l’État. Les hommes qui la composent, nourris pour la plupart dans les travaux de la campagne, jouissent d’un tempérament robuste, capable de supporter les plus grandes fatigues… (mais) ils ne connaissent pas leur fusil et… ont plus peur des armes qu’ils portent qu’un vieux soldat n’en a de celles de l’ennemi… ».

Les impacts sur la société

L’enrôlement de miliciens n’étant pas populaire, les autorités préfèrent recruter dans les villages plutôt qu’en ville pour éviter les émeutes. Les miliciables, pour leur part, inventent des stratégies pour se faire exempter : falsification des registres de baptêmes, mariages hâtifs, simulation de maladies ou même mutilation. Les nobles, à qui on permet de soustraire de la milice certains employés, s’impliquent dans une certaine résistance. En 1731, le gouverneur de Champagne emploie cinquante-sept gardes et dix-huit gardes-chasses qu’il désire exempter du service de la milice. La milice devient de plus en plus lourde aux petites gens des campagnes, puis à partir de 1742, à celles des villes. Dans plusieurs endroits, les miliciables opposent une résistance collective. En 1740, vingt-huit garçons d’Autun refusent de tirer un billet. Ils sont alors sujets à servir douze ans dans la milice si les autorités les rattrapent. Pour éviter le tirage au sort de leurs citoyens, certains villages proposent d’enrôler les asociaux, les vagabonds, les étrangers et les bâtards.

L’esprit de la milice survit à la Révolution française. Les lois révolutionnaires rendent obligatoire l’inscription de chaque citoyen sur les rôles de la garde nationale sédentaire de sa commune. 

Les citoyens effectuent ainsi gratuitement des services de garde et des patrouilles, et maintiennent la paix les jours de manifestation. De plus, ils constituent un réservoir de recrues pour compléter, par tirage au sort, les effectifs des bataillons réguliers levés en cas de guerre.

De 1800 à 1815, les citoyens payant une contribution personnelle à l’État doivent servir dans la Garde nationale sous différentes formes. Les familles les plus riches joignent les gardes d’honneur. Ces unités purement locales travaillent principalement lors des cérémonies protocolaires. Les moins fortunés servent à titre de gardes nationaux sédentaires. On les utilise pour escorter les fonds publics entre deux villes, surveiller les prisons et convoyer les prisonniers de guerre.

Tout comme en Grande-Bretagne, les milices françaises constituent une obligation pour les habitants ruraux et les citadins. Le rôle de ces milices consiste à défendre la nation lors d’invasion ou d’insurrection. De plus, elles servent de réservoir pour gonfler les rangs de l’armée régulière. Lors de la Révolution française, les gardes nationales comblent le vide laissé par l’abolition des milices rurales et urbaines.

Globalement, les milices de France et de Grande-Bretagne jouent des rôles très similaires et utilisent une structures quasi-identiques. 

 Néanmoins, les milices françaises se distinguent des britanniques par une division marquée entre la milice des villes et la milice des campagnes. De plus, la milice française ne sert jamais d’outil pour contrebalancer le pouvoir et l’influence de l’armée.

 Finalement, la milice britannique fait l’objet d’enjeux politiques tandis que, dans le cas de la monarchie française, il n’y a pas de place pour débattre du bien-fondé de la milice.

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