LA GAUCHE N'A PAS LE MONOPOLE DU COEUR (MON VIEL AMI LE PASTEUR BLANCHARD)
Impressions de maraude d'Anne-Cécile Pouget et d'Alexandre Simonnot
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nous sommes retrouvés le jeudi 7 mars à 21h avec le Pasteur Blanchard
et son épouse Catherine. Le rendez-vous était fixé Porte d'Italie pour
une traversée de Paris tout à fait particulière. Notre mission était
simple : venir en aide à un maximum de personnes sans-abris ce soir-là,
pour leur apporter du réconfort, de l'aide, de la présence.
Le
spectacle que nous contemplons cette nuit-là est atroce: des milliers
de personnes, hommes, femmes, vieux, jeunes, dormant dans la rue et dans
l'indifférence la plus totale. Cette vision dans la capitale de la
"Patrie des Droits de l'homme" est affligeante. Dans quel pays
sommes-nous ? Dans quel monde vit-on ?¢
Sans
nous décourager, nous arpentons les rues de Paris pendant des heures.
Il fait froid certes mais comment oserions-nous nous en plaindre? Celles
et ceux que nous rencontrons ce soir-là vivent avec ce froid en
permanence, jour et nuit, c'est leur quotidien. Leurs journées ce sont
la misère, la fin, la soif, les agressions.
Nous
sommes heureux, oui très heureux de leur venir en aide quelques heures.
Que sont ces heures de notre temps? Pas grand-chose, mais pour celles
et ceux que nous visitons c'est énorme.
Un
peu de café et de soupe chaude, quelques vêtements et surtout beaucoup
de réconfort, voilà ce qu'attendent ces grands oubliés de notre société.
Quel
bonheur de constater leur sourire lorsqu'ils nous aperçoivent
s'approcher d'eux. Enfin ils ont quelqu'un à qui parler. C'est sans
doute la chose dont ils ont le plus besoin ce soir: parler, échanger,
communiquer. Raconter leur histoire, leur parcours, leur vie à
quelqu'un. Nous sommes là pour ça, pour les écouter et les aider.
C'est
ainsi que s'est déroulée notre nuit de maraude avec le Pasteur
Blanchard et son épouse Catherine. Une nuit d'écoute, d'échange et de
réconfort. Une traversée de Paris. Ce Paris de la honte, de la misère et
de la solitude.
Lorsque
nous quittons le Pasteur, nous retournons chacun au chaud dans nos
foyers. Et nous n'oublierons jamais celles et ceux que nous avons
rencontrés ce soir-là qui n'avaient comme unique compagnie que le froid,
la misère et la solitude.¢
Anne-Cécile POUGET, Alexandre SIMONNOT
SD/FN du Val d'Oise (95) membres du Comité Central
Action Sociale et Populaireùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùù
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