lundi 18 février 2013

LES SKINS, VOUS CONNAISSEZ ?

GUERRE DES SKINS, COUPS DE COUTEAU ET TROISIEME VOIE: PAROLE D’EX SKINHEAD





Comme vu dans le premier épisode, le début des années 80 marque le déferlement sur la France et Paris du mouvement skinhead. 

Les affrontements physiques – beaucoup – et médiatiques – un peu – entre skinheads et chasseurs de skin antifa sont fréquents. Sale guerre de rue, la logique consiste autant à imposer son idéologie que tenir le pavé à tout prix. 

Politiquement révoltés, les skins nationalistes, sous la conduite de Serge Ayoub aka Batskin, tentent d’insuffler un vent nouveau dans le game politique. 

Ayoub crée ainsi les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) en 1987, un mouvement réputé pour sa manifeste intolérance à l’égard des immigrés, homosexuels et autres antifascistes évidemment.

Plus de vingt ans après ces affrontements qui ont émaillé la vie de la capitale pendant plusieurs années, rencontrer des acteurs ayant animé l’existence des JNR est loin d’être une mince affaire. Mon enquête pour le magazine Snatch m’aura confirmé – si besoin était – que nombre d’entre eux, rangés, souvent mariés et bien insérés professionnellement ne préfèrent plus avoir à revenir sur une période trouble de leur jeunesse et ne pas en parler, surtout pas à visage découvert. 

D’autres, à l’image de Serge Ayoub, ne renient rien mais ne sont pas spécialement disposés à échanger avec les individus extérieurs au mouvement de mon espèce. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé. 

Du coup, au moment de rencontrer Vincent – un ancien proche de Batskin aujourd’hui rangé des bagnoles – je pensais franchement que notre gaillard voudrait témoigner à visage couvert, traditionnelle écharpe et lunettes de soleil sur gueule. Au moment de la poignée de main initiale, je crois que lui-même ne savait en fait pas très bien ce qu’il allait faire.

Finalement, sans absolument forcer les choses, notre homme a voulu la jouer à la régulière et raconter ce pan de son existence qu’il ne renie absolument pas. 

Délires de scooterboys, bastons, coups de couteau, manipulation idéologique et vie qui part en couille, ce mec ne se fout pas de notre gueule et raconte le bon comme le mauvais. 
Plongée en territoire bonehead.

Episode précédent: Guerre des skins, hip-hop et guerre des gangs: parole d’ex Black Dragon
Et un putain de merci à Quentin G.

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