mercredi 27 juin 2012

JPPS DESCENDANT PAR SA MERE DES BITURIGES (BERRICHONS)

Le temps d'une pause
à Alésia

 Mis à jour
Le MuséoParc a été construit sur le site où les légions de Jules César étaient cantonnées pendant la guerre des Gaules.
Le MuséoParc a été construit sur le site où les légions de Jules César étaient cantonnées pendant la guerre des Gaules.
Crédits photo : C. RICHTERS

En Bourgogne, au nord de la Côte-d'Or, le nouveau MuséoParc d'Alésia fait sensation. À deux pas de l'A6, c'est l'étape de l'été sur la route des vacances.


Les sites stylisés sur des panneaux marron défilent à 130 km/h le long de l'asphalte. Chaque été, on les salue au passage comme de vieilles connaissances. À 200 km de Paris, sur l'autoroute A6, l'Auxois multiplie ces invites. Cette année, le panneau d'Alésia annonce du nouveau: un MuséoParc consacré à la fameuse bataille. Arrêt conseillé. Et révision dans la foulée de trois grands classiques de cette douce France verte et vallonnée.

Le village d'Alésia

Alésia, deux mois de siège et dernier acte de la guerre des Gaules, c'était ce village, là-haut sur la colline. L'oppidum où Vercingétorix se replia, en 52 avant Jésus-Christ. Les légions de Jules César étaient cantonnées en bas, à l'endroit même où un MuséoParc vient d'ouvrir en plein champ. L'insolite bâtiment circulaire de béton brut habillé de bois est signé par l'architecte Bernard Tschumi (Parc de la Villette à Paris, musée de l'Acropole à Athènes). Il abrite un «centre d'interprétation», conçu pour un large public mais sous contrôle savant. «On vient ici pour apprendre en s'amusant», résume Laurent de Froberville, le directeur. Peu de gadgets à la boutique, au demeurant, mais quantité de livres, dont une BD Alésia (instructif mais moins rigolo qu'Astérix).
Seul le premier étage est scénographié: extraits du Bellum Gallicum de César, fières statues de guerriers (Gaulois en bleu, Romains en rouge), diorama du champ de bataille avec bornes à double lecture (adultes et enfants), présentations des forces en présence (100.000 Romains, 320.000 Gaulois et alliés), des armes de chaque camp… Le 2e étage est une terrasse paysagère, plantée de chênes, de bouleaux et de panneaux cartographiés. Enfin, à l'extérieur, au pied du bâtiment, des défenses romaines ont été reconstituées d'après les fouilles, un camp de tentes (en toile, pas en peau de chèvre comme à l'époque) est dressé et quatre légionnaires (en chair et en os) manient pilum, épée et bouclier. Ouvert le 26 mars, le MuséoParc a déjà reçu plus de 50.000 visiteurs sur les 120.000 escomptés la première année. (Entrée 9 €, enfants 6 €, pass famille 28 €). Ce plongeon dans l'Antiquité s'achèvera sur le mont Auxois, la colline d'Alise-Sainte-Reine, au milieu des vestiges de la ville gallo-romaine (Ier-IVe siècles), découverts il y a cent ans (visite guidée en famille pour 2 €). Puis on ira saluer Vercingétorix, statue monumentale de 7 m de haut (notre photo), commandée par ­Napoléon III et signée Aimé Millet.
Tél.: 03 80 96 96 23 etwww.alesia.com

Le village de Flavigny

Perché sur une colline face à celle d'Alise-Sainte-Reine, ce joli village doit tout à Flavien. Son nom: la colline fut offerte au général romain par César au lendemain de la bataille. Et sa notoriété puisque c'est Flavien qui fit venir des rivages de la Méditerranée, les graines d'anis toujours utilisées pour la fabrication des fameux bonbons, les «Anis de Flavigny» (notre photo). Tout le monde connaît ces minidragées toutes rondes rangées, entre autres, dans des petites boîtes ovales décorées d'un berger et d'une bergère. Les Bénédictins, qui offraient ces «épices de chambre» aux visiteurs, en furent longtemps les artisans dans leur abbaye, fondée ici en 719.
Ce vénérable monument abrite toujours la fabrique de bonbons, propriété de la famille Troubat depuis trois générations. On en visite (gratuitement) les ateliers le matin en semaine et, tous les jours, l'incroyable crypte carolingienne, mise au jour en 1959. Ainsi que la salle de présentation aménagée entre les murs antiques de la villa de Flavien. De mai à octobre, des dégustations aident à choisir entre les sept arômes naturels déclinés aujourd'hui. L'anis reste toutefois le numéro un: 40 % sur les 230 millions de petites friandises produites chaque année, dont un tiers pour l'exportation.
Tél.: 03 80 96 20 88 etwww.anisdeflavigny.com

Le château de Bussy-Rabutin

Harmonie de styles féodal, Renaissance et XVIIe, ce ravissant petit château trône dans un parc manucuré de 30 ha, au creux d'un vallon boisé, face au village de Bussy-le-Grand. Géré par le Centre des monuments nationaux, mais habité jusqu'en 1911, il restera toujours la maison de son plus illustre châtelain: Roger de Rabutin, comte de Bussy, cousin de Madame de Sévigné et grand libertin. Ce qui lui valut d'ailleurs la disgrâce de Louis XIV. Exilé sur ses terres, il tapissa les murs de sa maison de 400 décors peints, dont plus de 200 portraits et une ribambelle de devises, sa spécialité. Il écrivit aussi l'Histoire amoureuse des Gaules, roman satirique (disponible à la boutique) sur la cour du Roi-Soleil. (Entrée 7,50 €, gratuit pour les moins de 18 ans). Dernier chic, les dîners pique-nique dans la cour du château, les 9 août et 23 septembre (accès 3 €).
Tél.: 03 80 86 00 03 etwww.bussy-rabutin.monuments-nationaux.fr

L'abbaye de Fontenay

Sur la commune de Montbart, c'est l'une des plus anciennes abbayes cisterciennes au monde, fondée par Saint-Bernard en 1118 et classée par l'Unesco en 1981. Désertée par les moines à la Révolution, elle est, depuis 1791, la résidence privée de la même famille. Ouverte au public en 1947, elle reçut 1 300 personnes cette année-là. Aujourd'hui, 100 000 visiteurs s'émerveillent chaque année en découvrant l'église abbatiale, 66 m de long et 16,70 m sous voûte, un trésor de sobriété romane. Consacrée par Eugène III en 1147, on y célèbre encore la messe, une fois l'an, en septembre (le 23 à 10 heures cette année). Le dortoir des moines sous sa haute charpente de chêne, le cloître, la salle du chapitre, l'immense forge sont, eux aussi, époustouflants. (Entrée 9,50 €, visite guidée 11,50 €). Féeriques, les «Promenades nocturnes» à la lueur des bougies, programmées les 28 juillet et 18 août, de 22 heures à ­minuit (12 €).
Tél.: 03 80 92 15 00 etwww.abbayedefontenay.com 

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