LES "PRO-ANIMAUX" SONT LES VERITABLES "PRO-VIE" !
Les pro-animaux mettent l'abattage rituel à l'affiche
Nouvelle campagne d'affichage des associations de défense des animaux.
Selon plusieurs associations de défense des animaux, tous les consommateurs peuvent se retrouver à manger, sans le savoir, de la viande halal et casher.
Un député UMP va déposer une proposition de loi pour réglementer l'étiquetage.
«Cet animal va être égorgé à vif sans étourdissement et dans de grandes souffrances. C'est ça, un abattage rituel». Les associations de défense des droits des animaux ont voulu frapper un grand coup, avec, pour la première fois, ce slogan placardé dans une cinquantaine de villes de France. Objectif: dénoncer les souffrances endurées par les animaux lors de l'abattage religieux, qui diffère de l'abattage traditionnel. En France, ce dernier nécessite, depuis un décret de 1964, l'étourdissement des animaux avant leur mise à mort. En étant inconscient, l'animal souffre moins. La pratique peut se faire de façon mécanique (pistolet), électrique (pinces) ou encore à l'aide de gaz.
Mais ce procédé n'existe pas en cas d'abattage rituel. Dans les religions juive (casher) et musulmane (halal), l'abattage consiste en effet à tuer l'animal alors qu'il est conscient, en le saignant à l'aide d'un couteau planté dans la gorge. La réglementation européenne prévoit une dérogation à l'obligation d'étourdissement préalable des animaux, uniquement dans le cadre strict de la liberté de culte. Une exception qui met en colère les associations. «Je ne supporte plus que pour plaire à un dieu, on égorge les animaux sans étourdissement préalable, comme au Moyen Âge, alors que nous avons des moyens modernes d'éviter la souffrance animale», explique ainsi Brigitte Bardot, à l'origine, avec six autres associations, de cette campagne d'affichage.
Une agonie pouvant aller jusqu'à 14 minutes
Interrogé par lefigaro.fr, le cabinet du grand rabbin de France y voit lui une «campagne de désinformation», mais se refuse à tout autre commentaire. De son côté, si la Grande Mosquée de Paris dit ne pas se sentir très concernée par cette attaque, elle précise que, dans ses pratiques, «l'animal ne souffre pas : la lame est très aiguisée et le coup porté dans la gorge étudié de façon à ce que sa mort soit immédiate, contrairement à ce que les affiches de Brigitte Bardot laissent entendre». Faux, répond la Fédération des vétérinaires d'Europe, qui explique que l'animal ne meurt pas sur le coup et doit avant se vider de son sang. Chez le bovin, l'agonie peut durer jusqu'à quatorze minutes (rapport 2009 de l'INRA sur les douleurs animales).
Depuis quelques mois, l'affaire prend une tournure politique. En septembre dernier, Nicolas About, sénateur du Nouveau Centre, déposait une proposition de loi visant à établir un quota d'abattage rituel par abattoir ainsi qu'un étiquetage spécifique des viandes. Un mois plus tard, une seconde proposition était faite par un député UMP, Nicolas Duihcq, soutenu par d'autres députés tels que Christian Vanneste (voir la proposition ici). «Nous avons atteint un niveau de conscience qui fait qu'aujourd'hui se pose la question du bien-être animal, explique Nicolas Duihcq au figaro.fr. L'animal, sans être étourdi avant d'être égorgé, souffre, c'est un fait. Il y a des gens qui ne souhaitent pas consommer de la viande abattue rituellement car eux sont attachés à la cause animale, à sa souffrance. Cela pose donc quand même un problème majeur de la liberté de conscience». Si depuis, sa proposition a été retirée dans l'attente de nouvelles auditions, Nicolas Duihcq entend déposer une nouvelle proposition de loi pour le mois de février.
«Le consommateur a le droit de savoir ce qu'il mange»
Car, au delà de la question de la question de la souffrance de l'animal, se pose le problème de la possibilité de connaître la provenance de la viande et les conditions dans lesquelles l'animal a été abattu. Selon les associations de défense des animaux, de la viande halal et casher se retrouve sans aucune mention dans les étalages des supermarchés. L'abattage rituel se déroulant dans des abattoirs traditionnels, ces derniers n'hésiteraient pas à ne plus faire de distinction dans leurs méthodes d'abattage. Ils n'hésiteraient pas non plus, en ce qui concerne le casher, à réutiliser dans le circuit traditionnel des morceaux non licites. Dans la religion juive, toute la partie arrière de l'animal, après la huitième côte, est considérée comme non casher, sauf si le nerf sciatique est retiré, ce qui n'est pas le cas dans les abattoirs français. Les parties «non consommables» de la bête se retrouvent donc redirigées vers la consommation traditionnelle.
Selon la Fondation Brigitte Bardot*, plus de 60% des ovins-caprins, 28% des gros bovins et 43% des veaux seraient ainsi abattus sans étourdissement (toutes religions confondues), alors que les pratiquants musulmans et juifs ne représenteraient environ que 7% de la population française. «Actuellement, la France ne semble pas vouloir remédier à cette tromperie qui constitue une grave violation de la liberté de conscience, alors que le parlement européen s'est déclaré favorable à cet étiquetage à une très large majorité», assurent les associations. «Il faut permettre à chacun, en son âme et conscience, de faire le choix de consommer ou non, une viande issue d'une souffrance inacceptable», ajoute Reha Hutin, présidente de la Fondation 30 Millions d'Amis.
Le député Nicolas Duihcq songe notamment à apposer l'étiquetage «avec ou sans étourdissement», sous la forme d'une lettre ou d'un code, sur le carton d'emballage de la viande. «Le consommateur a le droit de savoir ce qu'il mange. Il a le droit de ne pas manger de la viande abattue selon un rite auquel lui ne croit pas».
*Enquête menée par l'OABA (Œuvre d'assistance aux bêtes d'abattoir) dans 225 établissements d'abattage.
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