jeudi 17 juin 2010

UN PEU D'HISTOIRE....DEFORMEE PAR LES COMMUNISTES, QUI, EN 40, COLLABORENT AVEC LES NAZIS !


Avant d'être le "parti des fusillés" de la mythologie stalino-thorézienne d'après guerre, le Parti communiste fût bien ... le premier parti collaborationniste de France.

N'oublions pas qu'en juin 40, le Pacte Germano-Soviétique était encore en vigueur et que Maurice Thorez était, depuis septembre 1939 en exil à Moscou. La hiérarchie communiste française soutenait donc la politique de Staline et d'Hitler. Heuresement de simples militants du PC sauvèrent l'honneur de leur parti en 1940.


Un article de Michel Lefebvre publié dans Le Monde d'aujourd'hui vient nous raffraichir la mémoire sur cet épisode historique oublié :

Comment le Parti communiste français, qui se voulait le fer de lance du combat contre le fascisme et le nazisme, a-t-il pu solliciter des autorités allemandes, aussitôt après la défaite de juin 1940, l'autorisation de publier L'Humanité et plusieurs autres de ses journaux ? A près de soixante-dix ans de distance, cet épisode des premiers temps de l'Occupation, qui fit couler beaucoup d'encre chez les adversaires du PCF et un peu moins chez les communistes dans l'après-guerre, revient nourrir la chronique des années noires et des compromissions qui se sont parfois nouées entre ennemis déclarés.

Au lendemain de la Libération, auréolé du prestige qui s'attachait à son engagement dans la Résistance et au sacrifice d'un grand nombre de ses membres, le PCF a nié avoir jamais engagé les moindres pourparlers avec l'occupant. Puis il a reconnu qu'une telle démarche avait bien eu lieu, mais il a prétendu qu'elle avait été le fait de simples militants, privés de directives dans la débâcle. C'est seulement dans les années 1980 que l'historiographie communiste officielle a admis que des négociations avaient été menées, sur consigne de la direction du parti, par des responsables de haut niveau.

Les hasards de la recherche documentaire ont fait découvrir à des historiens, aux archives départementales de Paris, des notes établissant l'argumentaire employé par les représentants du PCF auprès des autorités d'occupation. Claude Pennetier et Jean-Pierre Besse publient leurs trouvailles sous le titre Juin 40, la négociation secrète (Les éditions de l'Atelier).

Le document central est une liasse de notes saisie par la police française sur une militante communiste, Denise Ginollin, arrêtée, le 20 juin 1940, près de la station de métro Saint-Martin à Paris. Depuis l'interdiction de la presse communiste, en août 1939, puis la dissolution du parti lui-même, en septembre, la police traque les dirigeants et les militants soupçonnés de reconstituer leur organisation dans la clandestinité. La défaite et l'Occupation n'ont pas interrompu le travail des policiers.

Ce texte mérite d'être cité assez longuement, avec sa syntaxe approximative.

" 1°) Vous avez laissé paraître journaux communistes dans autres pays Danemark, Norvège, Belgique

Sommes venus normalement demander autorisation

2°) Sommes communistes avons appliqué ligne PC sous Daladier, Reynaud, juif Mandel

Juif Mandel après Daladier nous a emprisonnés. Fusillé des ouvriers qui sabotaient défense nationale.

Sommes PC français pas eu peur

3°) Pas cédé face dictature juif Mandel et du défenseur des intérêts capitalistes anglais Reynaud

courage ouvriers français ouvriers parisiens et quand ce sont des ouvriers français ou parisiens c'est le PCF

4°) Sommes une force, (...) nous représentons une force qui dépasse les frontières françaises, vous comprenez, derrière nous l'URSS/c'est une force l'URSS/vous en avez tenu compte/pacte germano-soviétique le prouve. On ne fait pas un pacte avec des faibles mais avec des hommes forts (...)

Notre défense du pacte

Cela vous a avantagé

Pour l'URSS nous avons bien travaillé par conséquent par ricochet pour vous

5°) (...) En interdisant L'Huma vous montrez que vous voulez combattre les masses ouvrières et petites-bourgeoises de France, que vous voulez combattre l'URSS à Paris (...)

6°) (...) Nous voulons tout pour que les masses ne subissent pas événements douloureux, voulons les aider avec votre collaboration si vous voulez : réfugiés, enfants

nous ne ferons rien pour vous mais rien contre vous (...) "

La date de rédaction n'est pas connue, ni les circonstances de la prise de notes.

Par trois fois, il est fait mention du " juif Mandel " : Georges Mandel, ministre de l'intérieur du gouvernement Paul Reynaud de mars à juin 1940, sera assassiné par la milice, force de collaboration pétainiste, en juillet 1944. Le texte attribue à Mandel la responsabilité d'avoir " fusillé des ouvriers qui sabotaient défense nationale ", rare exemple de reconnaissance des consignes de sabotage données par le parti, en 1939-1940, aux militants communistes travaillant dans les usines d'armement.

Jean-Pierre Besse et Claude Pennetier estiment que le rédacteur de ces notes est Maurice Tréand, arrêté le même jour que Denise Ginollin. Trois jours plus tard, le 23 juin, les Allemands les font libérer. Les pourparlers vont durer plus de deux mois. Ils n'aboutiront jamais.

En juin 1940, l'appareil du Parti communiste, contraint à la clandestinité, est sérieusement affaibli par les défections de ceux qui refusaient le pacte germano-soviétique, par les arrestations et par la mobilisation de nombreux militants sous les drapeaux.

La direction est dispersée. André Marty, un des secrétaires de l'Internationale communiste (IC), et Maurice Thorez, le secrétaire général du PCF, sont à Moscou.

Jacques Duclos, qui va prendre la direction du parti en France, et Maurice Tréand, le responsable des cadres, sont à Bruxelles avec Eugen Fried, dit Clément, représentant de l'IC. Le 15 juin, le lendemain de l'arrivée des Allemands, tous trois rejoignent Paris en voiture et s'installent dans les locaux de la représentation commerciale soviétique, avant de rejoindre des planques en région parisienne. Puis Fried rentre à Bruxelles. En Belgique, les communistes ont entamé des pourparlers pour faire reparaître leur presse ; ils vont faire de même à Paris.

Toujours le 15 juin, Otto Abetz arrive dans la capitale comme représentant de Joachim von Ribbentrop, le ministre des affaires étrangères allemand. Connaisseur de la France, où il a vécu pendant une dizaine d'années, et grand manipulateur, Abetz a un objectif : " mener la désunion intérieure ". Il va être à l'origine des négociations.

Les représentants du PCF et ceux d'Abetz vont entrer en contact, à partir du 17 juin, par l'intermédiaire d'un avocat communiste qui travaille pour l'ambassade soviétique, Robert Foissin.

Le processus commence, clairement validé par Duclos. Il va être conforté par un télégramme clandestin du 22 juin, en provenance de Moscou, signé de Georgi Dimitrov, secrétaire général de l'IC, et de Maurice Thorez, ce que ce dernier niera.

Le texte en est le suivant : " Utilisez moindre possibilité favorable pour faire sortir journaux syndicaux, locaux, éventuellement L'Humanité, en veillant - à ce - que ces journaux... ne donnent aucune impression de solidarité avec envahisseurs ou leur approbation. "

A Moscou, manifestement, on se méfie. Mais il faudra un mois, et un nouveau télégramme de Dimitrov et Thorez, le 20 juillet, pour que le processus soit enrayé. " Considérons juste ligne générale. Indispensable redoubler vigilance contre manoeuvre des occupants. Etait juste entreprendre démarches pour obtenir presse légale, mais entrevue Abetz est une faute, car danger compromettre parti et militant ", décrètent les deux dirigeants. Les liaisons suivantes confirment que Moscou se méfie des " manoeuvres des autorités d'occupation " et de l'avocat Foissin, désigné comme " agent des occupants ".

Pourtant les contacts avec Abetz continuent.

Un dernier rendez-vous, prévu le 27 août, sera annulé. Le 31, Robert Foissin est exclu du parti. Il rencontre une dernière fois Abetz le 2 septembre. Un rapport signé par un proche de Duclos, Arthur Dallidet, en octobre, met en cause Tréand. Celui-ci va payer cher d'avoir été en première ligne dans cette négociation. Marginalisé, il mourra en 1949.

Pour l'historiographie officielle du PCF, il sera longtemps le seul responsable de ce qu'elle présentera comme une initiative locale.

Michel Lefebvre
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DANS le soir tombant du 11 novembre 1940, aux abords de la place de l’Etoile, de petits groupes se

DANS le soir tombant du 11 novembre 1940, aux abords de la place de l’Etoile, de petits groupes se forment.

Des étudiants s’assemblent.

Quelques anciens combattants aussi, malgré les consignes données par la presse vichyste paraissant à Paris sous contrôle allemand de ne pas célébrer l’armistice.

La première manifestation de masse contre l’occupation nazie est sur le point de démarrer.

Déjà, par bribes, la « Marseillaise » éclate çà et là.

François Lescure est alors représentant du syndicat étudiant UNEF pour Paris.

Un vrai tour de passe-passe. Son père, écrivain, qui combattit par la suite dans les rangs des FTP près de Pontarlier, et fondateur avec Vercors des éditions de Minuit, a repris, pour signer ses ouvrages, la particule d’un lointain ancêtre, le général chouan de Lescure.

La particule amovible va compter. François Lescure, c’est le nom du membre du triangle de direction de l’Union des étudiants communistes, l’UEC clandestine, au côté de Francis Cohen et de de Suzanne Djian. François de Lescure c’est le nom de l’étudiant en Lettres de la Sorbonne, âgé de vingt ans, représentant officiel de l’UNEF, dont la direction - qui sombrera dans la collaboration - est repliée à Bordeaux.

Après l’exode et la désorganisation, les contacts se renouent. L’UEC, en liaison avec la direction clandestine du PCF, manifestera pour la première fois au début août.

Le Docteur Epting, un nazi, maître à penser de l’intelligentsia collaboratrice, organise une conférence débat dans le grand amphi de la Sorbonne. « Nous l’avons appris à temps, dit François Lescure. Cet après midi-là, lorsque l’amphi devient obscur pour une projection, des poignées de tracts dénonçant la collaboration sont lancés du haut des tribunes. Affolement et inquiétude de l’assistance pourrie. Deux étudiants communistes sont arrêtés, provisoirement, faute de preuves. Mais l’éclat de la manifestation a montré que la jeunesse intellectuelle française n’est pas prête à se laisser asservir ». Les nazis renonceront d’ailleurs à ce type de propagande.

Pour dissuader la résistance qu’ils rencontrent à l’université, les forces d’occupation frappent un grand coup : ils arrêtent le professeur Paul Langevin, savant de renom international, connu pour ses opinions antifascistes. Il est jeté dans les prisons de la Gestapo. L’émotion est grande à l’Université. Dans les locaux de l’UNEF, place Saint Michel, se retrouvent des dirigeants étudiants. Certains sont gaullistes, d’autres, comme Lescure, sous couvert du syndicat étudiant, sont communistes clandestins. Une action commune est décidée. Un appel est lancé aux étudiants à manifester au Collège de France, à l’heure et dans l’amphithéâtre où Paul Langevin devait faire son cours, le vendredi 8 novembre, à 11 heures. L’UEC, dont le triangle de direction se réunit chez les parents de François Lescure, dans les beaux quartiers du sixième arrondissement, à deux pas de la Kommandantur, décide d’éditer un tract. Des gaullistes, dont les groupes ne sont pas encore structurés, font de même.

Le matin du 8 novembre, le Quartier-Latin est en état de siège. Les véhicules militaires allemands le quadrillent. La police de Vichy est omniprésente. Quelques étudiants seulement peuvent pénétrer dans le Collège de France.

A l’extérieur, une trentaine d’étudiants, communistes pour la plupart, manifestent sur le boulevard Saint Michel aux cris de « Vive la France », « Libérez Langevin », « A bas Pétain et Hitler ». La « Marseillaise » éclate sur la place de la Sorbonne. La police intervient. Les étudiants s’égaillent dans les rues adjacentes. Le défi de cette journée est un détonateur. Les têtes se relèvent.

Bientôt, la rumeur court. Une manifestation doit se tenir le 11 novembre, sur les Champs-Elysées. Dans la nuit du 8 au 9, place Saint-Michel, dans les locaux de l’UNEF, des tracts de l’UEC sont rédigés, ainsi que d’autres signés par « les étudiants patriotes ». Ils sont ensuite distribués par de multiples canaux. Un participant à la manifestation du 11 novembre, Michel Cournot, alors au lycée Henri IV, décrit cette distribution (*) : lors de la récréation du matin « un garçon me prit la main droite, y mit quelque chose, me dit « fais passer » et s’éloigna ». C’était un paquet de tracts. Michel Cournot les déposa sur les tables de classe, y compris sur le bureau de son professeur, René Maublanc, un communiste. « Il sourit en le prenant, il croyait à une plaisanterie. Son sourire cessa. Il parcourut la classe des yeux, dit : « Me faites-vous l’honneur d’être lycéen, ce soir ? » Ce fut tout. Nous comprîmes qu’il y serait ».

Les appels sont multiples, qu’ils proviennent des étudiants communistes, seul groupe organisé, et déjà, en partie, rompu, depuis septembre 39, à la clandestinité, ou d’autres patriotes, bien que Radio-Londres donne des consignes de modération en rejetant les manifestations de rue. Ces groupes appellent à manifester sur les Champs Elysées, le 11 novembre, vers 17 heures, 17 heures 30. L’UEC avait, au départ, choisit de s’en tenir à des démonstrations dans les facs et les lycées, mais l’écho grandissant d’une manifestation commune l’amène à choisir le tombeau du soldat inconnu. A la craie, sur les murs et les tableaux noirs, avec des papillons glissés dans les livres des bibliothèques, de bouche à oreille, les mots d’ordre fusent : « manifestation pour la libération de Langevin, pour la défense de l’université et de la culture française, contre Pétain et l’occupant ». En écho des appels du 18 juin et du 10 juillet, des slogans tels que « Vive De Gaulle » seront criés dans la manifestation.

Par mesure de sécurité, François Lescure ne doit pas être présent dans le défilé. Il est cependant sur les Champs Elysées, y voit les groupes épars se former. D’un coup, les troupes allemandes se massent à hauteur de l’avenue Georges V. Des soldats sortent du cinéma le Biarritz, mettent en joue la foule qui s’est groupée en cortège. Le nombre des manifestants est difficile à estimer. Un millier, pense-t-on. Les coups de feux éclatent. La foule se disperse, laissant sur le carreau de nombreux blessés. Plusieurs centaines d’étudiants sont arrêtés. Y a-t-il des morts ? Il semble bien établi aujourd’hui que non.

En tout cas, la rumeur s’en propage et contribue à désciller les yeux de ceux des étudiants qui écoutaient d’une oreille bienveillante les fables de Vichy. La presse de la collaboration, d’abord muette sur les événements, s’en prend bientôt à la manifestation de « voyous, aux ordres des juifs et des Anglo-saxons ».

Les emprisonnés passent quelques semaines en cellule. Le 10 décembre, François Lescure est arrêté, accusé d’être un des dirigeants des étudiants communistes. Il s’en défend, jouant la confusion entre le roturier communiste François Lescure et le descendant de chouan François de Lescure. Il est libéré. Le coup de bluff va fonctionner un temps, presque un an. Un juge d’instruction, M. Angéras, lui glissera : « la prochaine fois que vous serez convoqué, les Allemands vous arrêteront ». Cette convocation viendra en novembre 41. François Lescure aura pris le chemin des ombres et ne sera repris qu’en 1944, au passage de la frontière espagnole, alors qu’il tentait de gagner Alger, et de rejoindre le gouvernement provisoire de la France pour y représenter la résistance étudiante communiste. Les nazis, pressés par le débarquement, l’y laisseront pour mort, les reins à jamais brisés.

A l’université, les suites de la manifestation du 11 novembre se traduisent par une fermeture d’un mois et le limogeage du recteur. Mais la première manifestation de rue des Français contre l’occupant et la collaboration a d’autres prolongements. D’abord une prise de conscience, face à la répression, de la véritable nature du régime en place.

C’est aussi, pour ceux qui résistent, la preuve que l’action unie est un des vecteurs de la Résistance. Et celle-ci, dans l’ombre, est en train de s’organiser, et déjà agit au grand jour avec les grèves qui éclatent dans les mines du Pas-de Calais.

(*) « Le Monde », 11 novembre 1979.

Bruno Peuchamiel

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