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lundi, 14 septembre 2009
La croyance à la bonté native de l'homme, cause de notre décadence
« C’est l’erreur encore plus que le vice qui perd les peuples. » Il faut redire ce mot de M. Le Play. Il est certain qu’il n’y a point de décadence fatale pour les peuples, pas plus qu’il n’y a de progrès fatal. Progrès et décadence doivent chercher leurs causes ailleurs que dans la fatalité. Ces causes sot les bonnes ou les mauvaises mœurs, les lois justes ou les lois perverses, les institutions bienfaisantes ou les institutions néfastes. Mais lois, mœurs, institutions, proviennent des idées. Il y a des idées qui portent des fruits de mort : ce sont les erreurs ; et il y a des idées qui portent des fruits de vie : ce sont les vérités.
« A commencer par l’Evangile, a dit M. de Bonald et à finir par le Contrat social, toutes les révolutions qui ont changé en bien ou en mal l’état général de la société, n’ont eu d’autres causes que la manifestation des grandes vérités ou la propagation des grandes erreurs[1]. »
On sait quelle fut la régénération opérée dans le monde par l’Evangile ; on voit la déchéance que subit la société, particulièrement en France, depuis un siècle. M. Le Play a voulu connaître la cause première de cette déchéance ; il l’a recherchée, avec une persévérance infatigable, dans tous les pays de l’Europe et même en Asie et en Afrique, et sa conclusion est que la source de nos maux est dans l’erreur prêchée par J.-J. Rousseau, opposée à l’enseignement de l’Eglise, sur l’état où l’homme se trouve à sa naissance. Il a constaté que toutes les coutumes et toutes les lois qui ont contribué à la prospérité des peuples et des familles, ont leur point de départ dans la croyance la perversion originelle de l’humanité, et que la négation de cette déchéance a ouvert la porte à toutes les idées, à toutes les lois et à toutes les pratiques qui ont commencé et qui précipitent notre décadence.
Dans le livre qu’il publia pour être le « Programme des Unions de la Paix sociale » et qu’il intitula : La Réforme en Europe et le Salut de la France, il consacre le premier chapitre à ce qu’il appelle : Le faux principe de 89 et ses conséquences logiques ; il y apporte la preuve, par les faits qui se passent chez nous depuis plus d’un siècle, que la négation du péché originel est pour la France déchue l’explication de sa ruine.
« Depuis 1789, la constitution sociale de la France a subi onze transformations, opérées par des procédés plus ou moins violents. C’est en moyenne une révolution tous les huit ans, ou, pour mieux dire, c’est la révolution en permanence. Quelques succès dus aux forces accumulées sous les régimes antérieurs, ont pu masquer d’abord les inévitables conséquences d’une telle instabilité. Mais à ces prospérités éphémères ont définitivement succédé des catastrophes inouïes. La perte de nos frontières du XVIIe siècle a clos l’ère des illusions, et la vérité nous apparaît dans tout son jour.
« En sortant de leurs voies traditionnelles, nos pères (de 89) se sont acharnés à la création d’un régime sans précédents ; ils ont voulu résoudre à tout prix un problème insoluble. Ces vains efforts ont leur source dans les fausses doctrines qui ont empoisonné la fin du dernier siècle, et qui avaient trouvé leur principale formule dans le Contrat social de J.-J. Rousseau.
« La plus grave et la plus dangereuse de ces erreurs, la véritable mère de nos révolutions, est le faux principe que prétendent mettre en pratique les novateurs de 1789, celui qui affirme la perfection originelle. Selon les adeptes de cette nouveauté, l’enfant serait naturellement porté au bien et n’aurait qu’à suivre ses inclinations pour être bon et vertueux. La société, ainsi composée d’hommes « de la nature », jouirait sans effort de la paix et du bonheur qui seraient comme les fruits spontanés de toute société libre. Dès lors, pour les hommes imbus de cette erreur, le mal dont les ravages ont toujours été apparents, même parmi les peuples prospères, serait uniquement imputable aux mesures coercitives qui, depuis les premiers âges, ont sans cesse changé et contrarié les tendances naturelles de l’humanité.
« Nos pères, on a peine à le comprendre, se sont passionnés pour cette fausse conception de la nature humaine, et en cela, ils se sont mis en contradiction formelle avec l’expérience de tous les temps. La plus grossière des nourrices, comme la plus perspicace des mères, peut voir à chaque instant que la propension au mal est prédominante chez le jeune enfant. Les grands penseurs, qui ont observé personnellement l’enfance, sont arrivés à la même conclusion. Enfin, tous les maîtres qui ont formé des hommes éminents n’ont réussi qu’en réprimant, avec une constante sollicitude, les inclinations vicieuses de leurs élèves.
« Quand la perfection originelle est admise comme un fait, malgré l’évidence et la raison, la logique en fait découler, comme d’une source impure, plusieurs faux dogmes d’où sont sortis les fléaux déchaînés par la Révolution française et l’abaissement actuel de notre patrie. En effet, si les individus naissaient en état de perfection, on commettrait un attentat contre l’ordre naturel en restreignant leur liberté : on violerait la justice en tolérant l’inégalité des conditions ; enfin, partout où ces deux abus sont consacrés par les institutions, les hommes de cœur, les bons citoyens auraient non seulement le droit, mais le devoir de se révolter contre elles. En commençant par nier le vice originel, les promoteurs de la Révolution ont été amenés ainsi à prendre en haine toute coutume par cela seul qu’elle avait duré. Pour ces novateurs impatients de toute règle, repoussant du pied le passé pour s’élancer dans l’avenir, plus une tradition était vénérable, plus elle était oppressive et plus il fallait se hâter de la détruire. Aucune conquête sur les autorités traditionnelles n’a pu les satisfaire et les désarmer. Il s’est toujours trouvé parmi eux des hommes plus ardents que leurs prédécesseurs, prêts à tenter de nouvelles usurpations et à revendiquer comme des biens absolus « la liberté systématique, l’égalité providentielle et le droit de révolte. »
« En résumé, la croyance à la perfection originelle de l’enfant a rapidement affaibli les forces morales de notre race. Elle lui a fait perdre, dans le cours d’une génération, le rang qu’elle avait occupé à la tête de l’Europe jusqu’en 1789. Depuis lors, les faux dogmes ont continué leur œuvre funeste ; ils ont paralysé tous les efforts d’un peuple intelligent et laborieux ; en 1871, ils ont fait de la France la plus malheureuse des nations. »
Dans tous ses ouvrages, M. Le Play revient sur cette cause de notre décadence qu’il estime principale. En 1871, il publia un petit écrit intitulé : LA PAIX SOCIALE, Réponse aux questions qui se posent dans l’Occident depuis les désastres de 1871. Au paragraphe second, il étudie « les causes du désastre », et il dit : « La plus dangereuse des erreurs contemporaines, la cause principale de nos maux, est la doctrine qui fut propagée au milieu du XVIIIe siècle, par le Contrat social, de J.-J. Rousseau, celle qui, contrairement à l’évidence, nie dans l’humanité l’existence du vice originel…Au surplus, la croyance en la perfection originelle n’engendre pas seulement les révolutions qui nous poussent à la décadence : elle conduit à nier les principes et les pratiques qui sont le fondement de toute prospérité[2]. »
M. Le Play n’est point seul à parler ainsi.
Le philosophe français Renouvier, lequel n’est aucunement catholique, examinant, dans son étude sur « le Personnalisme », la cause de l’entrée du mal dans le monde, formule cette hypothèse.
« L’état primitif de l’homme créé par le Créateur juste et bon a dû être, par opposition à l’état actuel un séjour paradisiaque, à cela près qu’au tableau simpliste que nous a présenté la légende religieuse, il faut imaginer conformément à ce que la science nous a appris de la grandeur et de la variété des forces naturelles, un ordre de choses où ces forces se déployaient dans leur magnificence toutes d’accord entre elles pour le bien des animaux et de l’homme. »
Or, pour expliquer l’état actuel de déséquilibre et de déchéance, Renouvier n’hésite pas à déclarer qu’aux débuts de l’humanité, l’homme a commis une faute consistant – d’après lui – dans une violation des droits de l’égalité ; c’est de cette infraction que sont nées les passions. Il reconnaît donc formellement que c’est une faute originelle qui a troublé l’ordre primitif et il arrive à cette conclusion en s’en tenant uniquement aux données de la Science et de la Raison…car il rejette l’enseignement de la Bible, trop simpliste ( ?) à ses yeux.
Dans un livre publié il y a une dizaine d’années sous ce titre : Les lois psychologiques de l’évolution des peuples, le Dr Le Bon dit : « On s’est persuadé que tous les hommes naissent également intelligents et bons, et que les institutions seules avaient pu les pervertir ! Il y a un siècle et demi à peine que des philosophes ont lancé dans le monde l’idée d’égalité des individus et des races. Cette idée a ébranlé les bases des vieilles sociétés, engendré la plus formidable des révolutions et jeté le monde occidental dans une série de convulsions dont le terme est impossible à prévoir. »
Un autre médecin, le Dr Fressinger, qui ne s’est jamais piqué, que nous sachions, de cléricalisme, a eu le courage de faire la même constatation dans un article médical :
« Il y a dans l’organisation actuelle de notre société et à sa tête un vice fondamental, une erreur psychologique grosse de conséquences.
« Le gouvernement moderne, et cela dans la plupart des pays d’Europe, a épousé l’utopie de Rousseau. Il fait foi dans la bonté naturelle de l’homme, se fie à la justesse de ses sentiments, se laisse guider à la clarté de son esprit. En livrant aux foules les clés de leurs destinées, il a manifesté sa confiance en elles et son illusion. Il a cru à l’avancement quotidien et graduel dans des voies de moralité et d’intelligence, à une marche continue vers le progrès. Il a été optimiste, et, par cette vision du monde, a faussé le ressort social.
En proie à ses volontés libres et non contrariées, l’homme ne s’élève pas, il retourne à ses impulsions natives. L’instinct primitif se fait jour, le retour à la brute se dessine. L’alcoolisme est le premier trait qui marque cet acheminement.
« La religion chrétienne dans son essence était inspirée par une connaissance autrement profonde du cœur humain. Ce n’était pas dans des discussions de café et des discours parlementaires que s’élaborait le dogme philosophique qui lui sert de base. Ce dogme est pessimiste, partant moral, car, par l’affirmation du péché originel, il imprime la notion de l’effort et du relèvement, commande d’effacer la tache, de se corriger, de réduire la tare de naissance à force de volonté opiniâtre et de travail persévérant sur soi ; il commande à toutes les institutions sociales de s’imprégner de cet esprit, de créer des freins, d’opposer une digue aux débordements impulsifs des passions.
« Aujourd’hui, les religions sont ébranlées, et la charpente sociale menace ruine. L’homme n’est plus l’être à dépouiller de ses vices innés. C’est le roi absolu, parfait, infaillible, le despote qui multiplie ses injonctions et s’abandonne au cours forcené de ses appétits[3]. »
M. Blanc de Saint-Bonnet dit aussi : « On ne saurait plus en douter, l’erreur qui, de nos jours, a fait crouler la politique, puis l’éducation, déchoir les lois, les mœurs et l’autorité, disparaître les sciences morales, tomber en ruine la société entière, c’est l’oubli du premier des faits de l’histoire, l’oubli de la chute de l’homme. »
Plus récemment, M. Brunetière, réfutant des écrivains qui niaient l’action réflexe des idées sur la vie pratique des hommes ou sur la constitution des sociétés, disait : « La croyance à la bonté native de la nature humaine a vaincu l’idée chrétienne auprès d’un nombre considérable d’hommes. Elle a tout modifié, les coutumes et la loi, la famille et l’éducation, la politique et la morale, l’objet même et la conception de la vie. »
« Seule, dit à son tout le prélat sociologue, Mgr Ketteler, la doctrine du péché originel peut répandre une lumière de vérité sur la situation présente. Cette doctrine fondamentale de tout le christianisme peut seule nous expliquer comment les vérités naturelles peuvent être méconnues, les sentiments les plus nobles niés, comment l’homme peut devenir si inhumain[4]. »
Si donc nous voulons arrêter notre décadence, manifeste aux yeux du monde entier, si nous voulons nous relever et rentrer dans les voies qui nous avaient conduits à ce sommet, de former la tête de la civilisation, il faut, avant tout, que nous nous replacions au point de vue où l’enseignement de l’Eglise nous avait mis, et qu’une si cruelle expérience affirme être le vrai et le seul salutaire.
Mgr Delassus
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vendredi, 11 septembre 2009
EXISTENCE DU VICE ORIGINEL
Dans une lettre qu’il écrivit à Christophe de Beaumont, archevêque de Paris, J.-J. Rousseau dit : « LE PRINCIPE FONDAMENTAL DE TOUTE MORALE, sur lequel j’ai raisonné dans tous mes écrits…., est que l’homme est un être naturellement bon, aimant la justice et l’ordre ; qu’il n’y a point de perversité originelle dans le cœur humain, et que les premiers mouvements de la nature sont toujours droits. »
C’est là, avons-nous dit, l’erreur radicale, l’erreur-mère de tous les faux dogmes révolutionnaires, celle à laquelle il faut s’attaquer premièrement, celle qu’il faut anéantir, si l’on veut clore l’ère de la Révolution. M. Le Play le savait ; les observations qu’il avait faites chez tous les peuples l’en avaient profondément convaincu ; aussi, dans tous ses ouvrages, s’attache-t-il, avec ténacité, peut-on dire, à fixer le regard de ses lecteurs sur les faits qui démontrent l’existence en nous du vice originel.
« Pour se convaincre de la fausseté de la doctrine de J.-J. Rousseau, c’est M. Le Play qui parle, il n’est pas nécessaire d’apprendre à gouverner les hommes. Il suffit d’élever avec sollicitude ses propres enfants. Dans toute famille nombreuse, les parents ont l’occasion de constater que tous les germes de la perversité se développent en même temps que les premières inclinaisons de la nature[1]. »
« L’enfant n’est point spontanément porté au bien ; loin de là, il montre une tendance innée vers le mal. Abandonné à cette tendance, il manifeste une volonté inintelligente, presque toujours contraire aux intérêts de tous. Il ne cède que sous la pression de la force à l’autorité de ceux qui le protègent contre sa propre faiblesse ou qui ont le devoir de veiller à la prospérité commune. S’il garde le pouvoir d’agir selon ses propres inclinations, le jeune homme ne reste pas seulement imparfait, il devient de plus en plus insociable[2]. »
A l’appui de ce qu’il vient de dire, M. Le Play apporte le témoignage du plus savant observateur du siècle dernier, Darwin. Cet homme, qui a tant interrogé la nature, s’imposa la tâche d’étudier jour par jour un de ses enfants. Or, avant que celui-ci eût atteint l’âge de deux ans, il avait pu rencontrer et consigner dans son journal, au milieu d’instincts de bonté, d’intelligence et d’affection, cette suite de sentiments mauvais : la colère, la crainte, la jalousie, le respect humain, la dissimulation et le mensonge[3].
Pas plus que Darwin, M. Le Play ne méconnaît les bons instincts qui, dans l’enfant, se trouvent à côté des mauvais. Ils viennent, et de la grâce du baptême, et des vertus acquises dans les familles par les générations précédentes, vertus qui se transmettent par le sang et par l’éducation, mais qui ne parviennent pas toujours, même dans les milieux les plus favorisés, à l’emporter sur les mauvais instincts. Au chapitre XVIII de la Réforme sociale en France, il dit : « Suivant l’opinion que je tiens seule pour exacte, l’esprit du mal chez les enfants se lie invariablement à l’amour du bien. L’enquête que j’ai ouverte m’a toujours révélé sur ce point l’accord unanime des hommes vraiment compétents. J’appelle ainsi les pères de famille et les autorités sociales qui, secondés par des maîtres de leur choix, enseignent à la jeunesse la vraie science de la vie, celle que féconde le respect de Dieu, du père et de la femme. Selon ces légitimes instituteurs des nations, la propension constante vers le bien ne se rencontre que chez quelques natures privilégiées ; la propension vers le mal est prépondérante chez beaucoup d’autres ; le mélange des deux tendances est toujours le trait distinctif de la majorité. L’inclination exceptionnelle de l’enfance vers le bien se révèle çà et là malgré la contagion du mauvais exemple et les excitations les plus perverses ; l’inclination persistante vers le mal est habituelle chez beaucoup d’enfants issus des parents les plus vertueux. Cette diversité de caractères et ce mélange du bien et du mal se reproduisent chez toutes les races, dans tous les climats, dans toutes les clases de chaque nation. Ils sont manifestes chez la plupart des enfants de chaque familles ; ils résistent longtemps à la discipline uniforme de l’école ou du foyer domestique et même parfois aux durs enseignements de la vie. »
De cette enquête, M. Le Play est en droit de conclure : « L’enfant apporte en naissant un penchant décidé pour le mal. Il n’est initié à la connaissance et à la pratique du bien que par la grâce divine et par les enseignements qu’a légués la sagesse de ceux qui l’ont précédé. » - « Le jeune adulte lui-même est inexpérimenté, dominé par le vice originel et enclin aux actes de folie. » - « Sauf les rares exceptions qui, par grâce divine, naissent avec les caractères de la sainteté, l’esprit du mal se développe comme l’ensemble des facultés ; il survit même à leur déclin, s’il n’a point été dompté par l’autorité paternelle que Dieu a préposée à la garde de la morale. »
« Du cœur de l’enfant, le mal tend sans cesse à s’introduire dans la famille ; l’enfant apporte, dès sa naissance, dans la famille, des ferments d’indiscipline et de révolte. » Aussi, « le premier devoir des parents est de réprimer, dans les générations nouvelles, une inclination persistante vers le mal. » Ils ne doivent point s’y employer seuls, mais réclamer le concours des prêtres et des instituteurs dirigés par les prêtres. « Dompter les vicieuses inclinations de l’enfance est le premier but de l’éducation. Mais tous ceux qui ont eu charge de ce devoir savent que, sous ce rapport, la science de l’instituteur ne saurait suppléer à l’autorité à l’autorité et à la sollicitude des parents. »
« L’enseignement scolaire se réduit habituellement à certaines pratiques traditionnelles qui ne sauraient, à aucun titre, justifier l’ascendant social qu’on voudrait conférer à l’instituteur. Aussi, le meilleur moyen qu’on ait trouvé de relever sa fonction est de le placer comme auxiliaire près du prêtre pour l’enseignement religieux. » « Le père de famille, secondé par le prêtre, restera, dans l’avenir, le véritable guide de la jeunesse[4]. »
Et ailleurs : « La doctrine du prêtre a occupé de tout temps la première place dans l’estime des hommes. Elle répond aux aspirations de toutes les conditions et de tous les âges. Seule, elle a le pouvoir d’arracher les peuples à la barbarie et de le maintenir à l’un de ces points culminants que l’histoire nous offre de temps en temps…Rien de semblable ne se remarque dans les attributions de l’instituteur primaire. La doctrine scolaire a le genre de perfection qui lui est propre. Elle doit exercer la mémoire et les organes physiques ; elle a moins de prise sur l’intelligence, et elle agit moins encore sur les facultés morales[5]. »
La société n’a pas moins à se défendre que la famille : « Le mal est reproduit sans relâche dans la société par les propensions innées des nouvelles générations. » « Dans les sociétés les plus prospères, la venue des enfants est, à vrai dire, une invasion de petits barbares. Ils y ramènent l’égoïsme, la cruauté et les autres inclinations de la barbarie. Dès que les parents tardent à les dompter par l’éducation, la décadence devient imminente. Ce penchant inné des enfants vers le mal a toujours été un obstacle à la prospérité des sociétés humaines. C’est la grande défaillance de l’homme. Les sages de tous les temps l’ont nommé « le vice originel ».
« Malgré la grâce divine, cette source reste inaltérable. Mais à cette source permanente du mal, les sociétés prospères opposent sans relâche certains remèdes. Les effets du vice originel peuvent toujours être neutralisés par de bonnes institutions, sous la haute direction d’hommes améliorés par ces institutions mêmes, ou portés au bien par une organisation exceptionnelle. Ils peuvent, au contraire, être aggravés par des institutions vicieuses ou par le règne des méchants. La géographie et l’histoire enseignent que, sous l’action prolongée de ces mauvaises influences, l’homme peut tomber au dernier degré de l’abjection ».
Combien grand aujourd’hui est en France la multitude de ceux qu en sont venus à cette abjection extrême ! Et pourquoi ? A cause de l’empire qu’a prise dans les esprits et dans les institutions le faux dogme de la bonté native de l’homme. « Nos compatriotes persistent à propager, par leurs discours, leurs écrits et leurs lois, les erreurs que J.-J. Rousseau a coordonnées systématiquement dans le Contrat social. Egarés par ce sophiste, ils repoussent, sur les points fondamentaux de la vie sociale, les plus constantes traditions du genre humain et la pratique des peuples les plus prospères. Ils voient l’idéal de la famille dans l’indépendance individuelle de certaines races instables et sauvages. Erigeant en dogme la perfection originelle de l’humanité, et guidés par une logique inflexible, ils attribuent aux gouvernements établis la source du mal qui sort de la nature même de l’homme. Les maux qui désolent la France depuis la propagation des écrits de Rousseau dérivent pour la plupart de cette erreur fondamentale. Je me suis appliqué à la combattre dès le début de mes travaux…J’ai expliqué comment la décadence devient imminente, dès que les sociétés négligent d’opposer à ce fléau naturel des mauvais instincts qu’apporte l’enfant en naissant, la discipline de l’éducation…Les Français sont rejetés, par les erreurs du Contrat social, en dehors des enseignements de l’expérience ; et ils s’engagent, sans relâche, dans des nouveautés imprudentes ou dans des voies inconnues qui ne les mènent qu’aux révolutions et aux catastrophes[6] ».
Ces catastrophes nous les avons subies, en effet, l’une après l’autre. Assurément, M. Le Play ne leur assignait point comme cause unique la négation du péché originel, mais certainement aussi il voyait dans cette négation l’une de leurs causes les plus certaines et même la plus radicale. Aussi, disait-il après les ruines de 1870-71 : « Des erreurs inouïes ont produit, en haut comme en bas, un mal qui ronge et dissout le corps social. Ce mal nous a rejetés dans l’état où nous sommes, il appelle un prompt remède…Il faut avant tout que des hommes éminents, ayant pour mobiles la vertu et le patriotisme, secouant le joug des idées dominantes, reviennent à la notion du vrai, et se dévouent à le propager[7]. » « Il n’y a pas d’autre règle de réforme que de chercher le vrai et de le confesser, quoi qu’il arrive[8]. » « C’est l’erreur encore plus que le vice qui perd les peuples[9]. »
Le 30 octobre 1899, M. Maurice Barrès disait de même : « Il n’y a aucune possibilité de restauration de la chose publique sans une doctrine ». Et quelle doctrine ? si ce n’est celle qui a fait ses preuves de vérité et par la décadence des peuples qui l’ont repoussée et par la prospérité de ceux qui en ont fait la base de leurs institutions.
[1] La Réforme sociale en France.
[2] Méthode sociale, p. 73.
[3] Darwin, Esquisse d’une Enfant, The Mired, 1877.
[4] Le Play, passim.
De Maistre a fait cette observation : “Toutes les nations du monde, poussées par ce seul instinct qui ne trompe jamais, ont toujours confié l’éducation de la jeunesse au prêtres ; et ceci n’appartient point seulement au christianisme. Toutes les nations ont pensé de même. Quelques unes même, dans la haute antiquité, firent de la science elle-même une propriété exclusive du sacerdoce. Ce concert unanime mérite une grande attention, car jamais il n’est arrivé à personne de contredire impunément le bon sens de l’univers. » (Œuvres complètes, VIII, 165.)
Et ailleurs, parlant de ce qui s’était passé durant la Révolution et que nous revoyons de nos jours, il dit : La conscience paternelle, le plus incorruptible des juges, n’est pas dupe des charlatans républicains. On a vu, dans certains départements, des hommes en place confier leurs enfants à ces mêmes prêtres qu’ils outrageaient dans leurs placards civiques, et qu’ils auraient condamnés à mort si la gendarmerie nationale les leur avait amenés. » (VIII, 439).
[5] Réforme sociale, III, 64-65.
[6] L’Organisation de la Famille, 109.
[7] Le Play, d’après sa Correspondance, 223.
[8] Ibid., 359.
[9] Ibid., 414.
Mgr Delassus
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jeudi, 03 septembre 2009
LE PRINCIPE DE TOUTES NOS ERREURS
« Dans une société qui croule de toutes parts, disait déjà M. Le Play en 1865 (15 fév.),il y a d’abord à redresser les idées. Ce qu’il faut c’est changer le moral et l’intelligence des classes éclairées, c’est améliorer le fond des choses à la lumière des principes ». « C’est l’erreur encore plus que le vice qui perd les nations. » Et en 1871 : « L’erreur nous a plus dévorés que ne nous dévorent à cette heure les communistes et les Prussiens. » « Ce qui combat ma foi dans l’avenir de la France, c’est que l’erreur a envahi presque complètement les classes dirigeantes. »
Ailleurs, M. Le Play dit au pluriel «les faux dogmes » ; ici, il dit simplement « l’erreur » : c’est qu’en effet une observation, même superficielle, permet bientôt de reconnaître que les erreurs du jour, dans l’ordre économique et social, sont apparentées entre elles ; un examen plus approfondi les montre filles d’une idée-mère, issues d’un même et unique principe.
Quel est ce principe ? Il importe grandement de le savoir, car si certaines idées sont vraiment pour nous des agents de mort, saisir leur racine, l’arracher des esprits et des cœurs, c’est bien le moyen d’emporter avec elle toutes ces fausses idées qui en sont les tiges et les branches.
La Papauté a rendu ce service à notre société défaillante, il y a un demi-siècle. Elle a défini le dogme de l’Immaculée Conception de Marie. Par cet acte, elle a énoncé de nouveau la vérité sur laquelle repose tout l’état social, et frappé les erreurs qui, si elles avaient plus longtemps le champ libre, accéléreraient la fin du monde. Elle a rappelé aux hommes que nous naissons tous dans le péché. Non point que Dieu ait ainsi constitué la nature humaine , mais parce qu’elle a sombré dans l’orgueil et la sensualité où l’a entraînée son auteur, notre premier père. Une seule exception à la transmission de l’état de déchéance, dans lequel la faute d’Adam a plongé toute sa race, a été faite en faveur de Maire. La Mère du Rédempteur, du Fils de Dieu fait Homme pour nous relever de notre chute a été mise à l’abri du torrent dévastateur qui saisit et emporte, dans ses flots ténébreux et boueux, tous les hommes à mesure que l’appel à la vie les fait entrer en participation d’une nature déchue et corrompue à ses origines.
L’exception confirme la règle. La proclamation du privilège dont jouit Marie, en sa Conception, a affirmé l’existence en chacun de nous du vice originel.
La méconnaissance ou la négation de ce fait est l’erreur capitale de ce temps.
Elle fut lancée dan le monde, il y a un siècle et demi, par J. J. Rousseau. D’elle sont nées toutes les idées révolutionnaires et la Révolution elle-même…
L’homme naît bon, la société le déprave, a dit l’évangéliste des temps modernes.
L’homme naît bon ; il doit donc avoir ses libertés, qui ne peuvent produire que le bien.
Les hommes sont tous également bons : ils sont donc tous égaux en droits.
La société déprave l’homme ; il faut donc détruire la société, cause du mal dont l’homme souffre .
Rien ne préservera la civilisation d’une ruine finale, si l’Europe ne rejette ces erreurs, si elle ne revient à la vérité, dont le mépris l’a fiat courir après les libertés funestes, l’égalité niveleuse et le droit à toutes les insurrections ; en un mot, si elle ne prête l’oreille à la sentence prononcée aux premiers jours du monde et si opportunément rappelée en notre temps par le Vatican.
Pie IX n’ignorait pas que les idées révolutionnaires tirent leur filiation de ce faux dogme. Aussi, lorsqu’il voulut faire un Syllabus de toutes les fausses doctrines du temps présent, pour nous engager à les combattre sous sa direction, se mit-il sous les auspices de la Vierge immaculée et choisit-il pour les dénoncer au monde, l’anniversaire du jour où il avait proclamé l’Immaculée Conception de Marie. En rétablissant par ces deux grands actes la notion de la chute et de ses conséquences, Pie IX atteignit la Révolution au cœur, et il ne dépend que de nous que l’effet, c’est-à-dire la mort de l’erreur, la fin de l’ère révolutionnaire ne s’ensuive.
L’esprit révolutionnaire sentit l’atteinte qui lui était portée par la définition de l’Immaculée Conception. Les conseillers d’Etat, Bonjean, Boulay de la Meurthe et quelques autres firent difficulté pour accepter la bulle par laquelle le Souverain Pontife notifiait sa décision au monde chrétien. Une discussion assez vive s’engagea sur ce point. Finalement la bulle fut admise mais d’assez mauvais grâce et le gouvernement de Napoléon ne dissimula guère qu’au fond il la désapprouvait .
Dans le même esprit, le 5 janvier 1865, M. Baroche, ministre des cultes, fit promulguer par l’empereur le décret défendant aux évêques de publier le Syllabus.
La secte sait bien que la Révolution est sortie de l’erreur prêchée par J.-J. Rousseau. Aussi de tous les dogmes chrétiens, celui qu’elle attaque le plus obstinément, c’est celui du péché originel, pensant ainsi renverser la base du christianisme et de tout l’état social.
Le 24 février 1882, le F. Courdavaux, disait à Arrras, à la loge La Constante Amitié : « La cause libérale est intimement liée à la question religieuse. Au fond de presque tous nos débats politiques du jour, on trouve l’affirmation ou la négation de la vérité du catholicisme. Or, la base essentielle du catholicisme, c’est le péché originel, sans lequel le Christ n’aurait pas eu à venir. Renier ce dogme, c’est donc attaquer le catholicisme dans son fondement même . »
L’affirmation de la bonté native de l’homme fut non seulement la thèse de Rousseau dans le Contrat social, mais celle des Constituants en 1789 et des Conventionnels en 1793 ; c’est celle de tous les systèmes contemporains, et c’est pourquoi le Syllabus et l’Immaculée Conception sont l’objet des blasphèmes de la secte et de ses continuelles et plus instantes récriminations.
Par une disposition miséricordieuse de la divine Providence, en face de la secte et pour la contredire sur ce point, s’est levée une école qui, à son principe du moins, s’est donné pour l’une de ses principales tâches de ramener les esprits à la considération du fait de la déchéance humaine, de la prospérité des peuples qui la reconnaissent et basent sur cette donnée leurs institutions ; et aussi de cet autre fait, la décadence visible de ceux qui la nient. Je veux parler de la Société d’Economie sociale et des Unions de la Paix sociale, fondées par M. Le Play dans le temps même où fut définie l’Immaculée Conception de Marie, et alors que ce grand sociologue n’avait assurément aucune idée des rapports que cette définition pouvait avoir avec son œuvre.
Le général de Lamoricière, désabusé de la Révolution, a fait honneur à Le Play de sa conversion, en ces termes : « Les principes de 1789 sont la négation du péché originel. Le Play a tracé ainsi la genèse de ce faux dogme : La croyance la perfection originelle de l’homme est une erreur qui a été introduite en France au XVIIIe siècle par les Anglais (par les loges qu’ils établirent en France à cette époque). Elle a été alors professée par J.-J. Rousseau dans tous ses écrits : puis propagée par les salons ; et enfin adoptée comme principe par les novateurs de 1789, de 1830, de 1848 et de 1870 ».
Le Play raconte que, dès son arrivée à Paris, en 1824, au moment de son entrée à l’Ecole polytechnique, deux camarades l’entreprirent pour le faire entre dans ce qu’il a si bien appelé depuis « l’erreur FONDAMENTALE du dix-huitième siècle et du nôtre », la doctrine de Rousseau sur « la perfection originelle de l’homme. »
Elevé par une mère chrétienne, après avoir écouté tous les novateurs contemporains, il revint peu à peu à la vérité qu’il avait reçue d’elle, parce qu’il voyait inscrite partout, dans les faits, la condamnation des erreurs opposées à ce que sa mère, instruite par l’Eglise, lui avait enseigné.
De 1829 à 1853, il visita à trois reprises chaque partie de l’Europe et les régions contiguës de l’Asie demeurant plusieurs mois en un même lieu pour vérifier souvent les mêmes faits et soumettre à un contrôle incessant les conclusions à en tirer. L’Allemagne et l’Espagne, la Belgique et l’Angleterre, avec l’Ecosse et l’Irlande ; la Russie, le Danemark, la Suède et la Norvège ; la Suisse et l’Italie ; l’Autriche et la Turquie furent soumises tour à tour à ses investigations. En commençant ses voyages, M. Le Play n’avait d’autre but que de recueillir les observations qui pouvaient lui être utiles, comme ingénieur, au point de vue technique. Mais bientôt son esprit philosophique et son amour du bien le portèrent à diriger son attention sur l’état social des divers peuples qu’il visitait, et sur les causes de la situation bonne ou mauvaise où il les trouvait. Les idées qu’il avait acceptées de ses contemporains ne tardèrent pas à se modifier. « La réaction ne s’opéra pas sans résistance dans mon esprit, dit-il. Cependant, l’évidence des faits ne tarda pas à triompher de mes préjugés. Dès que j’eus constaté l’inexactitude de plusieurs opinions dans lesquelles j’avais été élevé (par ses maîtres), je m’habituai si bien à subir l’autorité de l’expérience, que j’éprouvais bientôt plus de satisfaction à découvrir mes erreurs que je n’en avais précédemment à me croire en possession de la vérité . »
Il arrivait peu à peu à reconnaître que les procédés techniques de chaque industrie, objet professionnel de ses études, étaient chose secondaire pour la prospérité à atteindre, que la première condition du succès est dans le ressort moral, que c’est au principe moral que les populations doivent leur bien-être. Il constatait qu’il n’y a pas de travail productif et fécond sans la vertu ; que le fondement de la vertu est dans la religion.
Les observations qu’il recueillit partout servirent à composer un grand ouvrage où il établit, par les faits, les conditions sans lesquelles une société ne peut prospérer et grandir. Il le publia, en 1855, après dix-huit ans d’un travail opiniâtre, sous ce titre : Les Ouvriers européens. L’apparition de ce livre fut un événement. Il donna naissance à l’Ecole que nous avons nommée. Elle poursuit ses recherches, dans le même but, en suivant la même méthode, quoique, peut-être, elle n’insiste plus autant que son fondateur sur ce que celui-ci considérait comme étant le point capital.
Après ce grand ouvrage, M. Le Play en publia d’autres en vue dela réforme à obtenir dans la société, dans la famille et dans l’organisation du travail. Il s’appliqua à décrire les maladies dont souffre notre pays, à en indiquer les remèdes, et surtout à faire appel aux gens de bien, à les grouper, à les unir dans la pensée et la volonté de travailler à la restauration ou à la défense des VERITES NECESSAIRES.
Au premier rang des vérités nécessaires à la prospérité des nations et des familles, il plaçait la croyance au dogme de la chute originelle, la connaissance des suites qu’elle eut pour toutes les générations humaines, l’éducation qu’elle impose, les institutions sociales qui doivent en tenir compte. Après avoir lu celui des ouvrages de M. Le Play qui est intitulé : La Réforme sociale, M. de Montalembert écrivait à M. Cochin : Ce que j’admire le plus en lui, c’est le courage qui lui a permis de lutter à visage découvert contre la plupart des préjugés dominants de son temps et de son pays, comme il l’a fait très spécialement dans son excellent chapitre sur l’enseignement, et partout où il confesse si nettement la chute originelle de l’homme, cette doctrine qui répugne si profondément à l’orgueil servile de nos contemporains. »
Mgr Delassus
16:36 Publié dans Ordre Social Chrétien | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note
mardi, 01 septembre 2009
Actualités militantes

Après l'excellente Université d'été de l'UCLF, où les participants ont pu se former, prier et se détendre, tout en nouant des contacts à travers la France, deux événements sont à signaler pour le mois de septembre.
Tout d'abord les Journées Chouannes organisées par la maison d'éditions SA DPF, à Chiré-en-Montreuil, constituent le rendez-vous littéraire et contrerévolutionnaire incontournable de la rentrée.
De nombreux auteurs présenteront et dédicaceront leurs livres, des conférences seront proposées, durant le week-end du 5 et 6 septembre. Une Messe solennelle sera célébrée le dimanche, et les festivités se poursuivront jusqu'en fin de journée (vers 18h30).
Puis, le dernier week-end de septembre, aura lieu le traditionnel pèlerinage légitimiste, organisé par l'UCLF et la Fédération Bretonne Légitimiste, entre Vannes et Sainte Anne d'Auray, jusqu'au monument du Comte de Chambord. Une Messe et diverses activités sont prévues pour le dimanche.
Bonne rentrée à tous!
Camillo
16:47 Publié dans Annonces | Lien permanent | Commentaires (2) | Envoyer cette note
mercredi, 24 juin 2009
Nos raisons contre la République (I)
Les « grands principes »
La fausse liberté.
Le libéralisme est la doctrine politique qui fait de la Liberté le principe fondamental par rapport auquel tout doit s'organiser en fait, par rapport auquel tout doit se juger en droit.
Dans l'ordre politique, le libéralisme, exprimé à la première phrase du Contrat social et au premier article de la Déclaration des Droits de l'Homme, porte que l'Homme naît libre. Le libéralisme veut dégager l'individu humain de ses antécédences, ou naturelles, ou historiques. Il l'affranchira des liens de famille, des liens corporatifs et de tous les autres liens sociaux ou traditionnels.
Je dis que le libéralisme supprime donc en fait toutes les libertés.
Libéralisme égale despotisme.
En effet : comme il faut vivre en société, et que la société exige un gouvernement, le libéralisme établira le gouvernement de la société en accordant un suffrage à chaque liberté et en faisant le total de ces souverains suffrages. La majorité, exprimant ce que Rousseau appelle la volonté générale, exprimera ainsi en quelque sorte une liberté générale : la volonté de la majorité devient dès lors un décret-loi contre lequel personne ni rien ne sauraient avoir de recours, si utile et si raisonnable, ou si précieuse et si sacrée que puisse être cette chose ou cette personne.
Liberté générale ! Mais plus de libertés particulières !
La liberté-principe établit une règle qui, très logiquement, ignore les forces et les libertés particulières; elle se vante de créer toute seule la liberté de chacun; mais, en pratique, l'histoire le montre bien, cet individualisme annule les individus. C'est son premier effet. Le second est de tyranniser, sans sortir du « droit » tous les individus n'appartenant pas au parti de la majorité, et ainsi de détruire les derniers refuges des libertés réelles. Tels sont les deux effets successifs de la Liberté politique (ou volonté du peuple) sous son aspect le plus connu, qui est celui de la « démocratie libérale »ou démocratie fondée sur la Liberté, Liberté fondant son gouvernement.
L'égalité imaginaire.
Dans un État puissant, vaste, riche et complexe comme le nôtre, chacun assurément doit avoir le plus de droits possible, mais il ne dépend de personne de faire que ces droits soient égaux quand ils correspondent à des situations naturellement inégales.
Quand donc, en un tel cas, la loi vient proclamer cette égalité, la loi ment, et, les faits quotidiens mettant ce mensonge en lumière, ôtant aux citoyens le respect qu'ils devraient aux lois de leur pays, ceux-ci en reçoivent un conseil permanent de dénigrement et de fronde, d'anarchie et d'insurrection.
***
L'égalité ne peut régner nulle part; mais son obsession, son désir, établissent un esprit politique directement contraire aux besoins vitaux d'un pays : l'égalitarisme démocrate tue la discipline militaire et le peuple a besoin d'une armée; l'égalitarisme démocrate, par l'envie qu'il distille, tue la concorde civile, la cordialité, la paix entre particuliers, et le peuple a besoin de concorde, de paix, de cordialité.
***
Parmi les théoriciens de la révolution russe, les uns disent qu'elle est la démocratie pure, les autres soutiennent qu'elle est l'antidémocratie.
La conciliation est simple : on peut vouloir supprimer l'égalité au moyen de telle ou telle construction révolutionnaire, mais sans l'égalitarisme on ne fait pas de révolution.
Une classe a réduit une autre classe en esclavage. C'est l'inégalité soviétique.
Mais le bouleversement se fait au nom de l'égalité, et la classe victorieuse prétend s'organiser elle-même sur le plan égalitaire et démocratique, auquel la nature des choses s'opposera.
***
La journée du 14 juillet 1789 nous ayant apporté la Liberté, la nuit du 4 août suivant nous a valu l'Égalité : voilà ce que nous avons lu dans l'histoire officielle. On commence à savoir ce que fut cette bonne Bastille, hôpital pour les demi-fous et maison de retraite pour les demi-criminels, envahie et détruite par une bande de malfaiteurs et d'étrangers, la plupart allemands, avouait Marat : il importe de revenir sur la légende des privilèges renoncés au 4 août.
En nous la racontant, les historiens révolutionnaires oublient de faire savoir que l'âge d'or du Tiers-État de France se place au XVIIIe siècle.
Quelque avantage réel qu'ait perdu la Noblesse dans cette triste nuit, ce n'est pas elle, ce n'est pas le Clergé non plus qui en auront beaucoup souffert, c'est la députation des villes, c'est l'Ordre de la bourgeoisie et du peuple gras.
***
L'égalité et l'uniformité sont si peu « le progrès » qu'elles fournissent la plus oppressive des règles.
Seul le privilège affranchit.
Il y a des situations particulières : si l'on veut les régler, il faut des lois particulières. Le mot privilège n'a aucun autre sens. Mais il reste loisible à des politiques irréfléchis de se gendarmer contre un mot, de se croiser les bras par la haine
d'un mot et de laisser ainsi les réalités de l'économie et du travail français tomber dans un gâchis et dans un chaos pour lequel le nom d'anarchie est trop doux.
La fraternité révolutionnaire.
Ce mauvais décalque du précepte évangélique de charité est sorti d'une confusion entre la loi effective de la nature et la loi idéale d'amour. Le dévouement, le sacrifice, la douceur sont des vertus qui s'acquièrent au prix de mille efforts. La bienveillance même est le lot de rares tempéraments favorisés par un atavisme prospère ou par un milieu social protecteur.
Ces choses n'existent guère à l'état sauvage.
Dire aux hommes : - « Rien n'est plus facile que d'être des frères; vos instincts sont bons, bonnes les choses; il n'y a d'obstacle à l'universelle embrassade que la perversité de quelques monstres oppresseurs, semeurs d'inimitié, dont il faut vous débarrasser »... ; leur dire cela, c'est montrer du doigt chacun de leurs voisins comme un de ces monstres pervers, car il n'est point possible de ne trouver jamais autour de soi que des visages bienveillants et des sympathies rayonnantes : c'est inoculer le délire logique de la persécution, Taine l'a très bien démontré.
La loi des suspects est née de là, ainsi que toute la Terreur. Le personnage de Saint-Just, cet idyllique massacreur qui étonna Alfred de Vigny, s'explique ainsi par la nature mensongère de la philanthropie, qui ne conduit qu'à un travesti doucereux, mais odieux, de l'égoïsme et de la faiblesse d'esprit.
***
Jamais le mot de Bacon « pour vaincre la nature, il faut d'abord lui obéir » ne fut donc mieux réalisé.
Puisque le sentiment de la fraternité s'engendre d'une bienveillance accidentelle ou d'un rare effort vertueux, on aurait dû le laisser s'épancher de l'âme des saints personnages et des grands hommes sur les foules qui en auraient été imbibées, réjouies, améliorées.
Tout au contraire, c'est aux foules qu'on l'a tout de suite enseigné et ce cri « nous sommes des frères », poussé d'en bas vers les hauteurs, a signifié très rapidement : « A bas tout ce qui est au-dessus de nous ! A bas tous les meilleurs que nous... »
Charles Maurras
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Chanson de l'armée de Charette (1793)
1
La vendée pour défense
A ses divisions
Le soutien de la France
Va détruire la Nation
En avant ! bombardiers.
Artillerie
Sont tout prêts à donner
La symphonie.
2
A l'entour de nos forces
Nous certain,
Des ennemis atroces
Qui nous narguent de loin;
Nous pourrons nous vanter
Que ces mutins,
N'oseront aborder
Notre terrain.
3
Ce Canclaux général
De ces républicains
De ce monde total
Veut battre les chrétiens,
Mais son coup est manqué.
Pour le certain
Nous l'avons bien chassé
De ce terrain.
4
A Nantes l'on espère.
Vous y verrez beau jeu !
Les chrétiens en colère
Vous feront voir du feu
En punition du mal
Et des forfaits
On vous prépare un bal.
C'est pour jamais.
5
En toutes les provinces
Vous entendrez parler
Qu'il y a un nouveau prince
Qu'on dit dans la Vendée
Qui s'appelle Charette.
Vive son cœur !
Chantons à pleine tête :
Gloire et honneur !
6
Cet ami du monarque
Il a bien du renom.
Il fait un grand obstacle
A tout' la Nation :
Jusques en Angleterre
On l'applaudit ;
Aussi sur les frontières,
Même en Paris.
7
Admirons la vaillance
De Charette homm' de coeur
Il est né pour la France
Il fait voir sa valeur
Regardez cette armée
Rien de plus beau ;
Il a palme et laurier
Dans les drapeaux.
8
Combien de catholiques
Qui n'existeroient plus
Si Charett' Pacifique
Avait perdu la vie !
Dieu nous l'a conservé
Vive le Roi !
Que toute cette armée
Chante avec moi.
9
Quand va à l'attaque
Dit à ses Commandants:
" Mettez-vous en bataille
Et marchez sur huit rangs.
En avant ! grenadiers
Ne craignez rien
Courage, cavaliers,
Tout m'appartient.
10
Malgré la canonnade
Il fonce vaillamment
Quoique la fusillade
Il dit : « Mes chers enfants,
Crions à haute voie,
Soldats, vengeons
La mort de notre roi
Par la Nation. »
11
Voyez vous cette troupe
Il n'y a rien de si charmant.
Charette veut l'union
De tous ses commandants,
Il ordonne et prétend
Qu'en la Vendée
Chaque commandement
Soit divisé.
12
Commençons par Guérin (1)
Un des fameux guerriers
Ayant le sabre en main
A la têt' des armées
« En avant Maraîchins ;
Mes cavaliers
Mettez le sabre en main
Et me suivez. »
13
A Louis Guérin la gloire
De la division
Avec lui la victoire
N'est jamais en question.
Ajoutons-y Rézeau
N'oublions pas
Le généreux Caillaud
Dans les combats.
14
Joly commande en maître
Dans les champs de Legé.
Celui qui le seconde
C'est Guérin fils aîné.
Comment donc demeurer
Dans notre bien
Dans le pays de Retz
Sans vous Guérin ?
15
Mais tout le monde espère
C'est une vérité
Comme étant notre père
Vous nous ramènerez
Avec tous nos drapeaux
Victorieux
Pour soulager nos maux
Et être heureux.
16
Faisons tous une fête
Au jeune La Robrie
Son chapeau sur la tête
Et son plumet joli.
Comme un foudre de guerre
Le sabre en main
Il f... les bleus par terre
J'en suit témoin.
17
Savin et La Robrie
Sont deux hommes de cœur ;
Ils bravent la furie
Ainsi que Lecouvreur. (2)
Quand on les voit en tète
Portant le drapeau
Ils vont comme à la fête
Rien de si beau !
18
Desnorois ce grand homme
Jamais sous le soleil
On n'verra dans l'monde
Paraître son pareil.
Crions tous à outrance :
Vive Launay
Le soutien de la France
Et des Français.
19
C'est le jeune Guérin
Défenseur de la foi
Qui crie aux citoyens
Qui crie à haute voix
« Vous crèv'rez dans vos villes
Maudits Patauds,
Tout comme les chenilles
Les patt's en haut. »
20
Payot est à la tête
De se division
Il dit : « Vive Charette,
À bas la Nation ! »
Eriau crie aux bleus
Montrant le poing :
« Au diable tous ces gueux.
L'enfer les tient ! »
21
La Moelle qui commande
Une division
Livre souvent bataille
Dans la plaine de Luçon.
Il brave le danger sous ses drapeaux
Et ne fait point quartier
A tous Patauds.
22
Le brave de Couëtus
A la tête des siens
Avec Monsieur de Broc
Observe les chrétiens
Comme les biens fidèle
A la vraie foi.
Il crie à pleine tête
« Vive le Roi ! »
23
Quand nous sommes à Belleville
Remparts et bastions
Les commandants civils
Vont rendre leur hommage (bis)
A deux genoux
A ce grand personnage
Du Bas Poitou.
24
En toute notre armé
Chose bien entrepris !
Il y a garde montée
Tant le jour que la nuit
Et tambours et baguettes,
Tambouriniers,
Qui battent la retraite
Après souper.
25
Qu'a fait cett' chansonette ?
C'est un jeune officier
D'la premier' compagnie.
De ses braves cavaliers
Si elle est à vot' gré
J'en suis content !
Et que chaque officier
En faste autant !
(1) Guérin était marchand de volailles.
(2) Lecouvreur était maréchal ferrant et n’avait que seize ans
22:54 Publié dans Carnet de Chants | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note
mardi, 23 juin 2009
La Marseillaise des Blancs (1793)
Allons armée catholique
Le jour de gloire est arrivé
Contre nous de la République
L'étendard sanglant est levé (bis)
Otendez vés dans quiés campagnes
Les cris impurs des scélérats?
Gle venans jusque dans vos bras
Prendre vos feilles et vos femmes.
Aux armes Poitevins! formez vos bataillons
Marchez, marchez, le sang des Bleus rogira vos sellions
Quoë ! dans gueux infâmes d'hérétiques
Ferions la loë dans nos fouiers !
Quoë ! dans muscadins de boutiques
Nous écraseriant sos leurs pieds (bis)
Et le Rodrigue (1) abominable
Infame suppôt dau démon
S'installerait on la méson
De notre Jesus adorable
Aux armes Poitevins !
Tromblez, pervers et vous timides
La bourrée dans dus partis
Tromblez ! vos intrigues perfides
Allant onfin se mettre à prix ! (bis)
Tot est levé pre vé combattre
De Saint Jean d'Monts à Beaupréau
D'Angers à la ville d'Airvault
Nos gâs ne volent que se battre
Aux armes Poitevins !
Chrétiens, vrais faits de l'Eglise
Séparez de vos ennemis
La faiblesse à la pôu soumise
Que voirez on pays conquis ; (bis)
Mais quiés citoyens sanguinaires
Mais les adhérents de Camus (2)
Quiés prêtres jureurs et intrus
Cause de toutes nos misères
Aux armes, Poitevins!
Le chant des Blancs fut trouvé dans le portefeuille de Jacob Madé dit Sans Poil, chef de paroisse tué, le 16 mai 1793, dans une rencontre de patrouille. A l'exemple des républicains qui adaptaient à des paroles révolutionnaires les refrains royalistes, les Poitevins eurent leur Marseillaise et un Ça ira que l'on faisait rimer avec cahin caha
(I) Rodrigue (Antoine), évêque constitutionnel de la Vendée.
(2) Camus (Armand-Gaston), secrétaire de la Convention. C'est lui qui sollicita la vente du mobilier des émigrés, ainsi que des communautés religieuses, et proposa de déclarer Louis XVI coupable et ennemi de la Nation.
09:46 Publié dans Carnet de Chants | Lien permanent | Commentaires (1) | Envoyer cette note
lundi, 22 juin 2009
La Révolution glorifiée par un de ses fils, l’anticlérical Clémenceau (1891)
(Renaissance européenne, septembre 2007).
« J’approuve tout de la Révolution : j’approuve les massacres de septembre (...). J’approuve les noyades de Nantes, les mariages républicains où les vierges accouplées à des hommes, par une imagination néronienne, avant d’être jetées dans la Loire, avaient à la fois l’angoisse de la mort et la souffrance de la pudeur outragée. J’approuve les horreurs de Lyon, où l’on attachait des enfants à la gueule des canons, et les égorgements de vieillards de quatre-vingt-dix ans et de jeunes filles à peine nubiles. Tout cela forme un bloc glorieux et je défends qu’on y touche. Je défends que, sur un théâtre qui dépend de l’Etat, un dramaturge illustre vienne, après plus de cent ans révolus, prononcer une parole de pitié, qui serait un outrage aux mânes augustes de Robespierre et de Marat. » .
Georges Clémenceau
12:13 Publié dans république | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note
jeudi, 18 juin 2009
"Non prevalerunt"
Bien qu'il a souvent été dit que ce blog entendait dispenser une formation de fond, il nous semble aujourd'hui important tant comme Catholiques, que comme individus soucieux du Bien Commun, de nous immiscer provisoirement dans le débat informatif.
Il se tiendra à Clisson, du 19 au 21 juin, la fête de l'enfer, ou hellfest, pudiquemment présentée comme un "festival de musique extrême français qui a eu lieu pour la première fois en 2006".
Les genres "musicaux" seront les suivants: Heavy Metal, Death Metal, Black Metal, Thrash Metal, Punk. Nous vous invitons à regarder attentivement les noms des différents groupes qui y seront présent (source: wikipédia):
Vendredi 19/06 | Samedi 20/06 | Dimanche 21/06 | |
---|---|---|---|
01:00 / 02:00 | Mötley Crüe | Marilyn Manson | Manowar |
22:50 / 23:50 | Heaven and Hell | Machine Head | Dream Theater |
20:50 / 21:50 | Down | Gojira | Europe |
19:05 / 19:55 | Papa Roach | Soulfly | Queensrÿche |
17:25 / 18:10 | Buckcherry | Cradle of Filth | Epica |
15:55 / 16:35 | Nashville Pussy | Devil Driver | DragonForce |
14:25 / 15:05 | Backyard Babies | Holyhell | |
12:55 / 13:35 | Girlschool | Dagoba | Satan Jokers |
11:35 / 12:05 | Squealer | Gama Bomb | Adagio |
Les photos des articles vendus en ligne sur le magasin du festival sont elles aussi très évocatrices:


le pentagram=la tête de bouc=le diable


Le nom du festival, les intervenants présents, ainsi que toute la symbolique utilisée (ambiance lugubre, démoniaque, infernale (c'est insoutenable), pentacles, noir omniprésent...), et enfin la date, le 21 juin, en font un véritable rendez-vous à la gloire de satan.
Si l'on pousse le raisonnement un peu plus loin, l'on pourrait penser qu'il s'agit en réalité d'un sabbat, ou rassemblement de sorcières. (wikipédia: "Dans le folklore européen, on dénomme sabbat les assemblées nocturnes de sorcières, lesquelles donneraient lieu à des banquets, des cérémonies païennes, voire des orgies".)
On apprend ensuite sur wikipédia que les sabbats n’ont "pas particulièrement lieu le samedi mais plutôt à la veille des fêtes chrétiennes. Dans la tradition la plus ancienne, il semble même qu’il(s) ai(en)t eu lieu plutôt dans la nuit du jeudi au vendredi. Les solstices (le premier se produisant vers le 20 ou le 21 juin ), les équinoxes, sont des dates importantes, comme le 2 février (correspondant à la chandeleur), le 1er mai ou le 1er novembre". Or, il se trouve que le hellfest se déroule comme par hasard entre le 19 et le 21 juin, et débute le vendredi 19, fête du Sacré-Coeur de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et que le 24 juin est fêté Saint Jean-Baptiste (fête double de première classe, dans le calendrier tridentin).
Il apparaît donc clairement que cette manifestation est satanique, au moins dans son inspiration. Le danger, hormis le fait qu'il s'agisse d'un culte public rendu au démon, réside essentiellement dans les personnes non intrinsèquement sataniques, mais qui risquent d'y perdre leurs âmes, en respirant les fumées de satan.
Cette prière,inspirée par la Sainte Vierge au Père Cestac en 1864 ne plait pas du tout au démon, car les presses qui devaient l'imprimer se brisèrent plusieurs fois...(Notre Dame, à la Salette, parle de cette date comme celle d'une redoutable invasion des esprits de ténèbres sur notre terre.L'intervention des démons est permise par Dieu à la fois pour éprouver la foi des justes et pour avertir et châtier les pêcheurs.(Cf Saint Thomas)
Prière indulgenciée par SS Pie X.(19O8)
"Auguste Reine des Cieux,Souveraine Maîtresse des Anges, Vous qui, dès le commencement, avez reçu de Dieu le pouvoir et la mission d'écraser la tête de Satan, nous Vous le demandons humblement, envoyez Vos légions saintes, pour que,sous Vos ordres,elles poursuivent les démons, les combattent partout, répriment leur audace et les refoulent dans l'abîme.
O bonne et tendre Mère, Vous serez toujours notre amour et notre espérance.
O divine Mère, envoyez les Saints Anges pour nous défendre et repousser loin de nous le cruel ennemi.
Saints Anges et archanges, défendez-nous gardez nous.
Ainsi soit-il."
Le Saint-Sacrement sera exposé, et le chapelet sera récité. Ce genre d'initiative peut être reproduit allègrement.
Il semble que cette campagne ait porté ses fruits, puisque Coca-cola a d'ores et déjà retiré son logo de la page des partenaires du hellfest.
http://e-deo.typepad.fr/mon_weblog/2009/06/première-victoire-cocacola-fait-retirer-son-logo-.html
Cela ne nous dit rien en revanche sur l'effectivité ou non d'un arrêt total par la firme, de son partenariat avec le "festival".
Quoiqu'il en soit, nous vous invitons donc vivement à agir contre ce scandale subventionné. Finissons sur une note d'une infinie espérance; qui a donné son titre à cette note:
"Les puissances de l'enfer ne prévaudront pas contre Elle"
(Matth., XVI, 18.)

La Gnose, mère de toute hérésie
Le Docteur Dor nous met en garde contre la Gnose, mère de toute hérésie. (SOS Tout Petits Actualités, n°17, mai 2008).
« L’idéologie de la culture de mort a un nom: la Gnose. La voici: plus qu’un péché, elle est le péché, celui de l’ange avant celui de l’homme, péché contre 1’ Esprit d’amour et de vérité. Elle se confond avec le péché originel et le « mystère d’iniquité » dont parle saint Paul (II Thess 2, 7) à « l’oeuvre dès maintenant ». Mère des hérésies elle se cache et ce qu’elle cache, ou plus exactement, celui qu’elle cache est l’Ange déchu. La Gnose, du grec «gnosis »: connaissance, se présente comme une transcendance réservée à des initiés, connaissance ésotérique des pensées divines. Au jardin d’Eden, Dieu avait défendu à nos premiers parents de prendre du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, sinon ils mourraient. «Pas du tout dit le serpent à Eve, et par elle à toute l’humanité — si vous en prenez, vous serez comme des dieux connaissant le bien et le mal ». La Gnose prend le parti du serpent et se met à son service, à l’affût de notre concupiscence, de toutes nos faiblesses et nos limites: erreur, ignorance, superstition, angoisse, souffrance, mort. Elle préexiste dans la sorcellerie, le culte des idoles et les sacrifices humains, mais prend toute sa force avec la Révélation et l’Incarnation, en se dressant contre elles. Gnose juive avec la kabbale, mélange d’interprétation des Ecritures et d’ésotérisme babylonien, égyptien, grec, romain. Gnose chrétienne dès le début de notre ère avec Simon le magicien, contemporain des Apôtres. Au Moyen Âge: catharisme et nominalisme. Elle est présente à la Réforme (libre examen). Elle se restructure lorsque les Rose-croix — adeptes de la Kabbale — fusionnent avec les franc-maçons qui, d’opératifs deviennent spéculatifs (Londres, 24 juin 1717). Elle a prospéré au siècle des Lumières: philosophes, loges maçonniques, Illuminati. Elle a culminé avec la Révolution française, mère des révolutions déicides, elle n’a jamais été aussi actuelle. Enfin, mère des hérésies, elle n’est pas étrangère aux religions qui, ayant connu l’Incarnation, l’ont rejeté: le judaïsme, l’arianisme, le nestorianisme auquel a succédé l’islamisme.
Il semble que toute la Gnose soit là: le refus de l’Incarnation, de ce qui l’a précédé et ce qui la suit: l’Église. Elle ne supporte pas que Dieu donne son salut et encore moins qu’il s’offre lui-même. Le péché — dit le père Varillon — est de prendre Dieu et non de le recevoir. Tout est inversé: Dieu n’est plus Dieu et l’homme se fait Dieu contre Dieu qui s’est fait homme. », « La Gnose a tout envahi: la science en lui donnant toute liberté, les finances, l’économie. La République est sa chose: justice, enseignement, santé, partis, syndicats. Les Comités d’Éthique ne lui refusent rien. », « Elle est là au quotidien avec les médias, elle est dans les esprits. Le politiquement et le religieusement correct c’est elle. L’ Église de France est prisonnière mais elle l’est surtout d’elle-même. Elle règne dans les instances et les organisations internationales: ONU, OMS, UNESCO, IPPF — l’organisme le plus meurtrier que le monde ait jamais connu — Ses relais sont le CFR (Council of Foreign Relations), le groupe Bilderberg, la Trilatérale, le club de Rome. Le rapport Kissinger destiné au tiers monde, c’est elle. Elle est l’organisatrice des conférences de Rio, du Caire, de Pékin. », « Visiblement s’installe un nouvel ordre mondial: le « novus ordo seclorum» du dollar américain, et un gouvernement mondial. Peut-on imaginer un corps sans tête? Mais qui connaît les hauts initiés et au-delà? Comment imaginer les tentacules sans la pieuvre? Comment ne pas voir le complot? Il existe dès la Genèse. Il y a bien deux Cités: celle de Dieu et celle de Satan. La victoire, on le sait, appartient à un petit enfant dans les bras de sa mère: l’Enfant-Dieu et la Vierge Marie, celle qui, de son talon, écrase la tête du serpent. »
Pour aller plus loin, nous vous conseillons les livres suivants:
- Abbé Meinvieille , "De la Cabale au progressisme", (Editions Saint Rémy)
- Etienne Couvert, "De la Gnose à l'oeucuménisme", (Editions de Chiré)
- Etienne Couvert, "La Gnose contre la Foi", (Editions de Chiré)
- Etienne Couvert, "La Gnose universelle", (Editions de Chiré)
- Etienne Couvert, "La Gnose en question", (Editions de Chiré)
- Jean Vaquié, "Le Retour offensif de la Gnose", (Lecture et Tradition)
- Jean Vaquié, "Occultisme et Foi catholique, les principaux termes gnostiques" (AFS)
(www.lelegitimiste.hautetfort.com) """"""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""
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