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29 juillet 2009
Le Bœuf Gras, fête identitaire parisienne
A partir au moins du XIème siècle, jusqu’au milieu du XVème siècle,
Paris connaît la Fête des Fous.
Cette très grande fête a son épicentre à la Cathédrale Notre-Dame. Mais ce n’est pas une fête religieuse.
Après la disparition de la Fête des Fous, au moins dès le début du XVIème siècle, apparaît et prospère le Carnaval de Paris.
À cette époque, l’épicentre du Carnaval de Paris est le Pont Notre-Dame.
Paris est une très grande ville, depuis au moins le XIIème siècle, son Carnaval est donc un très grand Carnaval.
La première description connue du cortège du Bœuf Gras remonte à mars 1739.
Ce cortège est bien plus ancien, car c’est déjà alors une fête traditionnelle.
Interdit par la municipalité parisienne en 1790, le Carnaval est autorisé
à nouveau et redémarre en trombe à partir de 1799.
Le cortège du Bœuf Gras, disparu durant 15 ans, reparaîtra en 1805.
Ce cortège aurait pratiquement certainement bénéficié de la protection
du poète chansonnier Vaudevilliste Antoine-Pierre-Augustin de Piis
qui était également, de 1800 à 1815 le premier Secrétaire Général
de la Préfecture de Police, sous trois Préfets de Police successifs
(la Préfecture de Police a été créée en 1800).
La Promenade du Bœuf Gras, au cours du XIXème siècle, sortira au moins
70 fois et connaîtra un développement énorme devenant de facto
la Fête de Paris dans le cadre du Carnaval de Paris.
On disait à Paris, vers 1860, de quelqu’un qui a réussit:
il est bœuf gras ou il est entré à l’abattoir.
Le Carnaval de Paris ne fut jamais rejeté par les Parisiens mais souffrit
de problèmes politiques et d’organisation.
En particulier, l’opposition entre la Ville de Paris comme entité,
et le gouvernement français à Paris (rois, empereurs, républiques)
qui est attestée au moins depuis la mort du Prévôt des Marchands
Étienne Marcel en 1358.
Dirigeant Paris et représentant les intérêts parisiens contre la monarchie, Étienne Marcel fut tué par les partisans du futur roi Charles V.
Cette rivalité est encore illustrée en 1790 au moment de la départementalisation, quand le pouvoir politique ravale la Ville de Paris au rang d’une partie
du 75ème département de la France, portant le nom de Département de la Seine.
Le pouvoir étatique a toujours cherché à favoriser la fête royale,
impériale ou nationale au détriment de la fête identitaire de Paris,
ville réputée encore au XIXème siècle la ville traditionnelle des révolutions
(la dernière insurrection générale de Paris remonte à août 1944).
L’opposition entre le pouvoir étatique à Paris et la Ville de Paris
a privé cette dernière de maire durant 183 ans, depuis 1794 jusqu’à 1977
(excepté deux brefs interludes, l’un en 1848, l’autre en 1870-1871).
Durant cette période, le Département de la Seine était dirigé par un Préfet, nommé comme tous les Préfets directement par le Ministre de l’Intérieur.
Cependant, comme la force du Carnaval de Paris a toujours été très grande,
les problèmes politiques n’auraient pas été suffisants pour le faire disparaître durant 45 ans depuis 1952, jusqu’à 1998, s’il n’avait pas connu également
des problèmes graves d’organisation à partir de 1869
(crise de la Fédération de la Boucherie de Paris – Affaire Mathurin Couder).
Le Carnaval de Paris renaît à présent et le cortège de la Promenade du Bœuf Gras défile à nouveau et chaque année depuis 1998.
(http://www.projet-apache.com/)
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