mercredi 14 janvier 2009

O.I.F.E.




ILS ONT LAPIDÉ GHOFRANE

Ce livre raconte le combat d'une femme dont la fille a été assassinée à coups de pierres dans la nuit du17 octobre 2004 à Marseille
et qui lutte pour que la justice reconnaisse ce crime comme un véritable acte de barbarie.

Notre première rencontre avec Monia Haddaoui, lors d'un colloque organisé en 2005par le Forum Femmes Méditerranée à Marseille à l'occasion de la Marche mondiale desfemmes, nous a fait découvrir une mère pétrie de douleur mais portée par une énergiefarouche et déterminée à faire connaître et reconnaître la barbarie du crime dont sa filleavait été la victime.

Au cours des rencontres qui ont suivi, nous avons progressivement découvert unefemme dont les circonstances et l'itinéraire ont révélé un courage, une déterminationhors du commun, et dont le combat pour la vérité et la justice méritait d'être connu duplus grand nombre.On a pour cela souhaité que Monia raconte son histoire comme elle l'avait vécue etcomme elle continuera de la porter jusqu'à ce que la justice passe et qu'elle puisse,enfin, entamer son travail de deuil.

Ce livre n'est pas le résultat d'un travail d'enquête qui viendrait compléter ou contredirecelui de la justice dans la mesure où les circonstances qui ont pu conduire au meurtre,si elles sont révélatrices d'un climat et d'un contexte, ne peuvent ni en expliquer etencore moins en effacer l'horreur et le caractère insoutenable dans une sociétédémocratique et portée par un idéal de justice.
C'est le récit, jour après jour, d'une femme qui, tout d'abord accompagnée, puisdélaissée par les médias, s'est retrouvée seule face à un système judiciaire qui,aujourd'hui encore, refuse de reconnaître la gravité de l'acte qui a été commis.Son énergie, elle l'a mise, pendant les semaines qui ont suivi la mort de sa fille, dans larecherche de la vérité, n'hésitant pas à mener avec ses enfants une véritable enquêtepolicière qui a débouché sur l'identification des coupables. Elle la met à présent sur leterrain juridique pour obtenir une qualification en conformité avec les faits etcirconstances de l'assassinat dont sa fille a été victime.

Le lecteur notera également que cette détermination s'exprime sans haine vis-à-vis deceux qui vont avoir à répondre de ce crime, ni volonté de stigmatisation vis-à-vis de telleou telle catégorie de la population. Si haine il y a, c'est contre l'intériorisation du sexismechez certains jeunes de banlieue et, plus généralement, contre toutes les formes deviolence dont les femmes sont aujourd'hui victimes.Mais, et c'est le sens de notre engagement, le combat de Monia Haddaoui est aussi uncombat pour des valeurs de respect et de tolérance dans une société multiculturelle deplus en plus travaillée par l'intégrisme, le racisme et le fanatisme.
C'est donc un combat pour le « savoir-vivre ensemble » sans lequel nulle société ne saurait perdurer.

Je tiens, enfin, à remercier Mme Antoinette Fouque et les Éditions Des femmes d'avoir relayé notre action en apportant leur soutien à Monia et fait en sorte que son combatsoit porté dans l'espace public.

Ce combat rejoint celui, plus large, qu'elles mènent contre toutes les violences faites aux femmes.

Jean-Claude Tourret
Délégué général
Institut de la Méditerranée.
Marseille

(Association GHOFRANE ) (ghofrane.skyrock.com)
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Aucun commentaire: