NOTE SPIRITUELLE DU FRERE THOMAS DE LA TRINITE,c.r.m.,*****Note n° 1
LA KENOSE:ESSENCE DU CHRISTIANISME
On parle beaucoup,ces temps-ci,au sein de la droite nationale,d'un retour aux "fondamentaux",c'est-à-dire aux idées fondamentales,à "l'essentiel".
L'aristotélicien qu'était St-Thomas d'Aquin (13ème siècle),nous a familiarisé avec cette notion "fondamentale" que constitue la différentiation entre l'ESSENCE et les ACCIDENTS,entre ce qui est fondamental et ce qui est secondaire ou accessoire.
Cela s'applique à la politique -mais surtout à la SPIRITUALITE.
Pour pouvoir se dire -"en tout vérité" (Jn 16:13) "Chrétien", il faut adhérer (confession de foi) et surtout pratiquer,cequi constitue "l'essentiel" du message NEO-TESTAMENTAIRE;
Permettez-moi,tout d'abord,de donner un exemple de ce qui, selon moi,n'est pas essentiel.
Deux mots,l'un grec,l'autre Latin,me viennent à l'esprit: HOMOOUSIOS (de même substance) et FILIOQUE (et du Fils).
ces deux concepts ont largement contribué au SCHISME,à la séparation,existant encore de nos jours,entre l'EGLISE d'ORIENT et l'EGLISE d'OCCIDENT,et qui a pour moi,personnellement, comme conséquence pratique,que l'on me refuse la COMMUNION lorsque j'assiste à la MESSE (généralement pour la Pâques orthodoxe) à la Cathédrale Russe de la Rue Daru.
Je n'entrerai pas dans les détails de ces controverses "bizantines" qui opposèrent au IVème siècle les homo-ousiens au homéousiens et aux homéens,et au VIII ème siècle les partisans du Patriarche PHOTIUS (820-895) à ceux du Pape St-NICOLAS Ier (800-895).
Ces querelles,pour le moins "regrettables" démontrent en tous cas que ni l'Eglise d'orient,ni l'Eglise Catholique, Apostolique et Romaine n'ont su,jusqu'à ce jour,transiger sur l'ACCESSOIRE et s'unir sur l'ESSENTIEL -et en particulier ne pas empêcher les fidèles "du camp adverse" de s'approcher de La Sainte Table.
L'Archimandrite Lev Gillet (1893-1980), dont je fus le secrétaire particulier pendant 10 ans,à Londres, est certainement l'une des rares personnes,qui,en raison de son parcours spirituel et surtout écclésial,aura pu échapper à ces navrantes pratiques: originellement moine bénédictin (à l'Abbaye de Farnborough) puis iéromoine Uniate et enfin Archimandrite Orthodoxe;passant d'une Eglise à l'autre,sans jamais rompre complètement avec la précédente,il pouvait ainsi (théoriquement) communier dans n'importe quelle Eglise chrétienne.
Il fut l'un des précurseurs du mouvement oecuménique et il nous arrivait souvent d'aller ensemble assister à un service religieux chez les QUAKERS,qu'il affectionnait particulièrement.Je lui dois,entre autres,une totale absence de sectarisme vis à vis des Eglises chrétiennes,non catholiques.
Peut-on m'en faire grief,par ces temps difficiles,où l'UNION DES CHRETIENS s'impose autant que celle des PATRIOTES ?
Et alors,l'ESSENTIEL, me direz-vous ?
C'est en m'inspirant du "message" et de l'oeuvre de celui qui fut mon Maître spirituel,et surtout un "psycopompe" de la Grâce (le Père Lev aurait dit "un canal de grâces), que j'essayerai de définir -après beaucoup d'autres,ce qui constitue l'ESSENCE DU CHRISTIANISME.
En cette époque d'oecuménisme et surtout de "dialogue inter-religieux", je choisirai l'approche comparative.
Le monothéisme proclame qu'il n'y a qu'un seul Dieu.
Forts de cette affirmation,les MUSULMANS nous invitent à croire que "leur" Dieu (ALLAH), c'est-à-dire "Le" Dieu,est le même que le nôtre- tout en soulignant,dans la même foulée,que Jésus de Nazareth,n'est PAS Dieu,mais simplement un "Prophète" (et de surcroît de statut inférieur à celui du Prophète Mohammad,qui fut le "dernier" prophète,en date).
Je suggère donc de définir "l"essence" dy Christianisme,par ce qui me semble constituer la différence fondamentale ("essentielle") entre notre foi et la foi musulmane: La CHENOSE.
Cette doctrine (qui n'ayant pas fait l'objet d'une définition "ex cathedra" n'est pas un dogme),a son origine chez St-Paul (Ph 2:7), selon qui le Christ Jésus s'est "anéanti/dépouillé/vidé (grec: ékénosen,Lat:evacua/exinani),en prenant la condition/forme (gr:morphen) de serviteur/esclave,en se faisant "semblable" (homoiomati) aux hommes".
Le Dieu chrétien est donc un Dieu qui, par AMOUR des hommes,renonce à sa toute-puissance et se livre sans opposer aucune resistance à ses ennemis; il se laisse insulter,humilier,fouetter et finallement mettre à mort.
Une simple lecture du CORAN suffit à démontrer que chrétiens et musulmans ne peuvent parler du même Dieu.
Les EVANGILES (la "bonne nouvelle") sont avant tout un message d'AMOUR.Ce mot (en grec :agape,lat:caritas) y figure 116 fois.
Dans le CORAN,on ne le trouve que 2 fois.Il n'est pas dit non plus que "dieu est Amour" (1 Jn 4:8)("deus caritas est"),mais qu'il est "aimant" (arabe:wadud-cf sourate XI,90), ou qu'il est "celui qui aime les hommes" (sourate LXXXV,90).
Et si le Dieu des musulmans est déclaré "miséricordieux",sa miséricorde ne s'étend pas aux femmes adultères: il n'intervient certainement pas pour empêcher leur lapidation (cf Jn 8:11).
Le Dieu qui apparait à la lecture du Coran,est, comme le Dieu des Juifs, un Dieu "omnipotent",un Dieu "jaloux" et un Dieu "vengeur":c'est le Dieu de l'Ancien Testament -dont le CORAN n'est qu'une version,revue et corrigée.....dans le sens de l'intégrisme le plus archaïque.
les mécréants (ceux qui appartiennent à une autre religion),les impies (ceux qui s'élèvent contre la Divinité), y sont menacés 281 fois des feux éternelles de la Géhenne (la "fournaise" ou le "brasier").
Et lorsque l'on demande à RAZI, le principal commentateur du Coran, comment il est possible de bruler "éternellement",il explique que dès que la peau d'un mécréant a brulé,une nouvelle peau lui repousse...
Je n'ai pas cru voir de telles menaces dans la bouche de Notre Seigneur.
Aurais-je mal lu ?
Le Dieu que nous décrivent les Evangélistes et que les Eglises chrétiennes nous invitent à "imiter",,ne cherche pas à nous convertir par la force; il nous demande simplement de renoncer ("kénose") à toute forme de POUVOIR: le pouvoir que nous donne parfois la force ou la beauté physiques,celui bien sûr de la richesse,mais aussi le pouvoir conféré par les connaissances intellectuelles ou scientifiques.
Renoncer à ces "pouvoirs" n'implique cependant pas,pour les intellectuels de se faire lobotomiser.
Simplement de ne pas en abuser,et surtout de les mettre au service des autres.Amen.
Quant aux "fondamentaux" du nationalisme, auxquels d'aucuns somment le FN de revenir,JPPS nous en parlera dans son prochain blog-notes.
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