vendredi 1 mars 2013

BEOWULF

Le poème épique Beowulf

Publié le 28/02/2013
par konigsberg


Le Beowulf est un poème épique majeur de la littérature anglo-saxonne probablement composé entre la première moitié du VIIe siècle et la fin du premier millénaire. Écrit principalement à destination d'un public de lettrés chrétiens, il s'inspire de la tradition orale anglo-saxonne et retranscrit une épopée germanique en vers, contant les exploits du héros Beowulf qui donna son nom au poème.

Le manuscrit
Historique du document

Le poème nous est parvenu grâce à l'unique exemplaire d'une copie du Xe siècle : son premier propriétaire identifié est Lawrence Nowell, un érudit du XVIe siècle. Le manuscrit apparaît ensuite au XVIIe siècle dans le catalogue des possessions de Sir Robert Bruce Cotton ; malheureusement, la copie est irrémédiablement endommagée pendant l'incendie de sa bibliothèque en 1731.

Le chercheur islandais Grímur Jónsson Thorkelin effectue la première transcription du manuscrit en 1786 et la publie en 1815, sous l'impulsion d'une recherche soutenue par le gouvernement danois. Depuis lors, le manuscrit a souffert encore quelques dommages, et c'est donc la transcription de Thorkelin qui sert généralement de base aux philologues. La fiabilité de la lecture de Thorkelin a été mise en cause, notamment par Chauncey Brewster Tinker dans son édition regroupant les différentes traductions des chercheurs du XIXe siècle.


http://www.xboxgazette.com/img/beowulf_01.jpg


Le ou les auteurs du poème ; la langue

La question est de savoir si le poème a d'abord été conçu pour la transmission orale par des poètes païens d'origine scandinave et transcrit un ou plusieurs siècles plus tard par des scribes chrétiens ou s'il a été composé par un seul auteur chrétien fortement inspiré par l'héritage scandinave. Une composition s'étendant sur plusieurs générations, avec une transformation du texte au gré des récitants, expliquerait le caractère disjoint du style (dimension qui fait aussi l'originalité de Beowulf selon Seamus Heaney dans l'introduction à la traduction qu'il a publiée de Beowulf en 1999). Le rythme très structuré des vers va également dans le sens de la transmission orale, le rythme offrant une aide précieuse à la mémoire du conteur. Néanmoins, Beowulf témoigne aussi du phénomène de christianisation de l'Angleterre au cours du premier millénaire. Quel que soit le moment où les références à la Bible et à Dieu ont été introduites dans le texte, et quelle que soit la main qui les y a mises, ces références sont la manifestation d'une volonté de promouvoir le monothéisme chrétien par rapport aux pratiques païennes et au polythéisme scandinaves. En tant que texte anonyme, Beowulf témoigne avec une force emblématique de l'importance de la matrice culturelle dont tout texte est issu, et des influences contradictoires qui la composent.

L'orthographe utilisée dans le seul manuscrit qui subsiste permet d'identifier deux variations régionales de l'ancien anglais : l'Anglois (« Anglian ») et le Saxon occidental (« West Saxon ») qui reste ici dominant, comme dans la plupart des textes en ancien anglais de cette période. Pour la copie qui nous est parvenue, il apparaît que deux scribes différents se sont succédé, échangeant leur plume après la première moitié du texte.


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L'importance historique de Beowulf

De nos jours, Beowulf est considéré comme l'un des plus vieux témoignages écrits de la littérature anglo-saxonne, après l'hymne de Caedmon. L'époque de la composition du poème reste obscure : certains philologues suggèrent que les variations linguistiques sont typiques du début du VIIIe siècle, tandis que d'autres pensent à une époque postérieure, et vont jusqu'à suggérer que l'original n'aurait précédé que de peu de temps la copie qui nous est parvenue.

Mais même si Beowulf reste une fable imaginaire, le poème évoque à plusieurs reprises des événements historiques : le raid du Roi Hygelac chez les Frisons, aux environs de 515 ; la présence de Hrothgar, Hrothulf et Ohthere, des héros légendaires probablement basés sur des personnalités réelles ; de plus, certains événements sont à rapprocher des sources scandinaves comme la Vieille Edda, la Gesta Danorum, les fornaldarsagas, etc. Ces sources reprennent souvent les mêmes héros danois et suédois. Le héros lui-même est probablement inspiré du Bödvar Bjarki, « l'ours de bataille » : le nom de Beowulf est un « kenning » (nom métaphorique) pour l'ours, le « loup des abeilles » (« bee-wolf »). On pense aussi que Beowulf pourrait être à l'origine de la dynastie anglaise des Wuffingas qui régnèrent sur l'Est-Anglie (Suffolk) du VIe au VIIIe siècle, et qu'il avait donc légué à ceux-ci ses lointaines origines scandinaves.



Ces parallèles ont conduit de nombreux chercheurs à considérer les faits décrits dans le poème comme des événements réels, qui se seraient déroulés entre 450 et 600 au Danemark et au sud de la Suède. Dans ce dernier cas, les fouilles archéologiques ont pu confirmer l'existence de tumuli funéraires désignés par les traditions suédoises, et certains tombeaux ont été identifiés comme ceux d'Eadgils et d'Ohthere dans l'Uppland. De la même manière que le fragment de Finnsburg et d'autres vestiges de poèmes courts, Beowulf a pu être conçu en premier lieu comme document historique pour détailler l'existence de figures importantes, comme Eadgils et Hygelac, ou Offa, roi des Angles sur le continent. La dimension généalogique est importante et traduit la nécessité pour un peuple de fonder ses origines à travers l'origine de ses chefs. En tant que récit historique, basé sur la chronique de hauts faits guerriers, Beowulf contient une forte dimension collective et identitaire.

Résumé de l'œuvre

Beowulf est un poème d'exception dans le corpus de la littérature anglo-saxonne. Plutôt que de choisir un sujet chrétien, le poème retrace les hauts faits du héros éponyme, et ses trois principaux combats : Beowulf est un puissant guerrier goth (« Geat », une peuplade au sud de la Suède) qui voyage au Danemark pour débarrasser la cour du Roi Hrothgar d'un terrible monstre mangeur d'hommes nommé Grendel. Après l'avoir vaincu, Beowulf double la mise en tuant la mère de Grendel, puis retourne dans les pays des Goths pour se mettre au service de son peuple et de son Roi, Hygelac. Bien plus tard, après avoir succédé au monarque, il meurt lors d'un ultime combat contre un dragon cracheur de feu.



1er combat : Grendel (v. 1-1250)

Beowulf commence avec l'histoire du roi Hroðgar, qui a construit pour ses gens le palais de Heorot. Lui-même, sa femme Wealhþeow et ses guerriers y passent leur temps à chanter et à faire la fête, jusqu'à ce que Grendel (un descendant de Caïn irrité par le chant de la Creation) s'attaque au palais puis tue et dévore un grand nombre des guerriers de Hroðgar pendant leur sommeil. Hroðgar et ses gens, impuissants à se défendre des attaques de Grendel, abandonnent Heorot. Mais Grendel n'ose pas toucher le trône de Hroðgar, parce qu'il est protégé par un Dieu tout-puissant.

Beowulf, un jeune guerrier, entend parler des difficultés de Hroðgar et, avec la permission de son propre souverain, quitte sa patrie pour venir à son secours.

Beowulf et ses hommes passent la nuit à Heorot. Alors qu'ils sont endormis, Grendel entre dans le palais et se lance à l'attaque, dévorant un des hommes de Beowulf. Celui-ci, qui a fait jusque là semblant de dormir, se jette sur Grendel et le retient par une prise au bras ; tous deux luttent avec une telle violence qu'il semble que la salle va s'écrouler sur eux. Les hommes de Beowulf tirent alors leurs épées et se ruent à son aide, mais une sorte de magie protège Grendel et empêche les épées de lui faire du mal. Finalement, Beowulf arrache le bras de Grendel qui s'enfuit chez lui pour mourir.
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2e combat : la mère-ogresse (v. 1251-1904)

La nuit suivante, après avoir célébré la mort de Grendel, Hroðgar et ses hommes passent la nuit à Heorot. Mais la mère de Grendel apparaît, attaque le palais et tue le guerrier le plus fidèle de Hroðgar, Æschere, pour venger la mort de son fils.

Hroðgar, Beowulf et leurs hommes traquent la mère de Grendel jusqu'à son repaire sous un lac sinistre. Beowulf se prépare à la bataille ; il se voit offrir une épée, Hrunting, par un guerrier du nom d'Unferð qui avait douté de sa capacité à tuer Grendel. Après avoir convenu avec Hroðgar d'un certain nombre de conditions au cas où il mourrait (y compris que le roi s'occuperait de la famille de Beowulf et qu'Unferð hériterait de ses biens), Beowulf plonge dans le lac où il est rapidement repéré et attaqué par la mère de Grendel. Incapable de lui faire du mal à cause de son armure, elle le traîne au fond du lac. Là, dans une caverne contenant le corps de son fils et les restes de beaucoup d'hommes que tous deux ont tués, la mère de Grendel lutte contre Beowulf.

Elle semble d'abord l'emporter ; constatant que l'épée (Hrunting) que lui a donnée Unferð ne peut blesser son ennemie, Beowulf s'en débarrasse dans un geste de colère. Toujours protégé par son armure des attaques de son adversaire, Beowulf se saisit d'une puissante épée, arme ancienne forgée par les Géants, qu'il repère dans l'arsenal de la mère de Grendel (le poème nous dit qu'aucun autre homme n'aurait pu la soulever dans une bataille) ; il décapite alors son adversaire avant d'explorer son repaire ; ayant découvert le corps de Grendel, le héros lui tranche la tête et revient avec ce trophée à Heorot, où Hroðgar, reconnaissant, le comble de ses faveurs.


3e combat : le dragon des Goths (v. 1905-3182)

Beowulf revient chez lui et devient finalement roi de son propre peuple. Il règne en paix pendant cinquante ans. Puis un jour, alors que Beowulf est très vieux, un esclave vole une coupe d'or dans le repaire d'un dragon à Earnaness pour racheter sa liberté. Quand le dragon s'en aperçoit, il quitte sa grotte plein de fureur, mettant le feu à tout ce qu'il aperçoit. Le roi Beowulf et ses guerriers accourent pour lutter contre le dragon, mais un seul d'entre eux, un jeune homme courageux du nom de Wiglaf, reste pour aider Beowulf, car les autres sont trop effrayés et s'enfuient. Avec l'aide de Wiglaf Beowulf tue le dragon, mais lui-même meurt des blessures empoisonnées qu'il a reçues. Le trésor du dragon est enlevé de la grotte et, ironiquement, est enterré dans le tumulus de Beowulf - aussi inutile dans la terre qu'il l'avait été au-dessus d'elle.

Tolkien et Beowulf

J. R. R. Tolkien travailla dans sa jeunesse à la traduction de Beowulf, et pratiqua le texte pendant toute sa vie professionnelle (il était philologue et professeur de langue et littérature anglaise et d'anglo-saxon à Oxford). En 1936, sa conférence Beowulf : les monstres et les critiques a révolutionné le mode de perception du poème. Avant que Tolkien ne le remarque, Beowulf n'était étudié que pour sa valeur linguistique ou historique, mais son contenu littéraire était méprisé. Tolkien a mis en avant avec passion la beauté et la richesse de l'œuvre, et a réussi à convaincre le milieu universitaire de considérer Beowulf comme un des plus beaux poèmes de langue anglaise.

Ce texte lui servit d'inspiration dans plusieurs passages de son œuvre. Par exemple, certains spécialistes[Qui ?] considèrent que la description de Grendel est proche de celle de Gollum. De même, le vol de la coupe du dragon qui, par la suite, incendie un village, rappelle l'épisode de Bilbo et Smaug dans Bilbo le Hobbit. On peut encore mentionner les derniers épisodes de l'histoire de Túrin, qui s'inspirent de l'affrontement de Beowulf et du dragon.
Article wikipedia 


http://drawingsociety.com/dscgallery/images/drawingmasters_pics/john_howe/beowulfs_funeral_lg.jpg
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Sur les deux dernieres oeuvres cinématographique de Beowulf. Déja je ne citerais pas la premiere sortie qu'y est l'un des films l'est plus pathetique de l'histoire du cinéma. Mais pour en revenir aux deux dernieres, elles sont pour moi toutes deux plutot fideles mais incomplete chacune. Beowulf et Grendel rend l'histoire plus concrete et plus réel, avec une dose d'humour et des personnages bien venues. Les décors d'Islande ne rendent que le décors et le fond du film plus beau. Malgrés son faible budjet, le réalisateur a su nous offrir un exelent film. Pour La légende de Beowulf, celle ci rend l'histoire plus entiere, car le deuxieme, n'ayant pas les moyens de nous présenter toute l'histoire, saute pas mal de sujet, alors que celle avec les images de synthese ( malheuresement a mes yeux, c'est génant mais bon. ) permet de nous présenter le combat avec le dragon, l'évolution du royaume, beaucoup plus gras que celui du deuxieme, etc. Ce qui reste impossible malheuresement pour Gunnarsson. Mais pour la deniere oeuvre, il manque aussi pas mal de détails et surtout de rendre l'oeuvre moins américaine. Et meme si j'ai beaucoup aimé la présence de monsieur Hockins, ce ne fut pas pareille pour Angelina Jolie .. Pour résumé, ces deux oeuvres restent de trés bon films, malgrés que chacune ne sont malheuresement pas parfaite. Alors vivement qu'un réalisateur fassent le mélange des deux, pour une oeuvre parfaite. Et pitié : sans image de synthese pour toute chose !
"Crachant son feu le ver
les riches maisons incendie
et sa terreur sur les hommes s'étend.
Celui qui vole en l'air n'en veut aucun laisser vivant.
Partout non voit la marque de la guerre
et partout les stigmates de l'envie et de la haine
inextinguibles de ce ravageur.
Avant que l'aube pointe,
ayant noyé le peuple goth dans un déluge de feu et de flammes,
il a regagné ses pénates
et croit en sa candeur que le sauront défendre
ses murs et sa force et son art
."
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http://www.icelandicfilms.info/media/224/large/Beowulf_and_Grendel_Still2.jpg
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Tolkien et Beowulf

J. R. R. Tolkien travailla dans sa jeunesse à la traduction de Beowulf, et pratiqua le texte pendant toute sa vie professionnelle (il était philologue et professeur de langue et littérature anglaise et d'anglo-saxon à Oxford). En 1936, sa conférence Beowulf : les monstres et les critiques a révolutionné le mode de perception du poème. Avant que Tolkien ne le remarque, Beowulf n'était étudié que pour sa valeur linguistique ou historique[réf. nécessaire], mais son contenu littéraire était méprisé. Tolkien a mis en avant avec passion la beauté et la richesse de l'œuvre, et a réussi à convaincre le milieu universitaire de considérer Beowulf comme un des plus beaux poèmes de langue anglaise.
Ce texte lui servit d'inspiration dans plusieurs passages de son œuvre. Par exemple, certains aspects de Gollum rappellent Grendel1. De même, le vol de la coupe du dragon qui, par la suite, incendie un village, trouve un écho dans l'épisode de Bilbo et Smaug dans Le Hobbit2. Dans Le Seigneur des anneaux, l'arrivée d'Aragorn, Legolas, Gimli et Gandalf à Meduseld, le Château d'Or du Rohan, fait écho à l'arrivée de Beowulf à la cour du roi Hroðgar3.

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Le Cycle de Gormenghast de Mervyn PEAKE


Au château de Gormenghast, aux proportions gigantesques, vit une noble famille. La seule occupation de ses membres consiste à accomplir des rites fixés par une tradition ancestrale, en dehors de quoi ils sont simplement livrés à des loisirs indéterminés...
Une révélation ! Un univers dont on ne ressort pas indemne.

"Titus d’Enfer"
La Trilogie de Gormenghast, Volume 1 [1946 - EDITIONS PHOEBUS, 1988]
"Le sujet de « Titus d’Enfer » est d’une grande simplicité. Dans le château de Gormenghast, aux proportions gigantesques, vit une noble famille. La seule occupation de ses membres consiste à accomplir des rites fixés par une tradition ancestrale, en dehors de quoi ils sont simplement livrés à des loisirs indéterminés.
Naît un enfant, Titus, qui laisse la famille dans l’indifférence, si l’on met à part les cérémonies indispensables. C’est alors qu’un jeune apprenti réussit à s’échapper du fond des cuisines et, par ruse et intrigues, s’introduit dans l’entourage des seigneurs, puis imagine d’incendier la bibliothèque pour frapper à mort l’esprit du maître qui ne vit que grâce à ses livres.[...]" [Extrait de la préface d’André DHÔTEL]
Dès les premières lignes, on ne peut qu’être happé par cette atmosphère fascinante, magnétique, hallucinée... Un château délirant perdu au milieu de nulle part, des personnages saisissants aux noms qui frappent et résonnent : Lenflure, Craquelosse, Salprune...
Laissant la part belle à l’imagination de chacun, le style coule de lui-même et les lettres s’effacent pour laisser place à l’image.
Plus qu’une révélation : une prise de conscience. Une nouvelle dimension vient se greffer à notre intelligence du monde...
Mervyn Peake est un véritable faiseur d’univers.


"Gormenghast"
La Trilogie de Gormenghast, Volume 2 [1950 - EDITIONS STOCK, 1977]
« Il y a des jours où les vivants n’ont pas de substance et où les morts sont pleins d’énergie. »
Le château de Gormenghast, affaibli par l’incendie de la bibliothèque, hanté par un mal mystérieux qui ronge ses tours et provoque des morts inexpliquées, est finalement déserté par le jeune Titus, l’âme même de la forteresse.
Le roman commence le jour de la rentrée scolaire, dans la classe de Titus, 77ème comte d’enfer et se poursuit avec sa fuite dans les ténèbres [ou dans la lumière ?] du dehors, à la recherche de la « créature », mi fille - mi oiseau qu’il a aperçu par accident. Tandis qu’au château, la trahison s’apprête à noyer gens et biens...
Après avoir lu "Titus d’Enfer", on ne peut que se précipiter sur sa suite non moins sublime, "Gormenghast".
On y retrouve cet humour si délicieusement absurde, teinté d’angoisse et parfois d’horreur pure, propre à Mervyn PEAKE.
A travers la soif de liberté du jeune Titus, c’est le château entier de Gormenghast qui nous est livré, toutes entrailles dehors ; ses complots, son malaise, ses habitants tour à tour ineptes, pathétiques, insensés, terrifiants...
Un second volet grandiose et bouleversant.

"Titus Errant"
La Trilogie de Gormenghast, Volume 3 [1959 - EDITIONS STOCK, 1979]
Fin - et apothéose - de la « Trilogie de Gormenghast », le chef-d’oeuvre de Mervyn PEAKE. Le volume le plus émouvant peut-être, celui qui livre au lecteur les clés secrètes de toute l’aventure - et lance le héros sur les sentiers pleins d’embûches de la liberté.
Déstabilisant au premier abord, puisqu’il laisse derrière lui le château merveilleux des Contes d’Enfer, le troisième volet du cycle de Gormenghast accompagne le jeune Titus dans sa traversée du vaste monde.
D’un certain point de vue, "Titus Errant" n’atteint pas les hauteurs stratosphériques des deux premiers volumes : la plume de Mervyn PEAKE se trouble sous le poids de la maladie. La fin du roman est plutôt chaotique et confuse.
Mais "Titus Errant" demeure une création inégalée et sans comparaison possible, rêvée par un auteur à l’imagination inépuisable. Livrée à elle-même, l’histoire laisse dans ses sillons de purs passages de poésie brute.

"Titus dans les ténèbres"
[1956 - EDITIONS JOELLE LOSFELD, 1995]
Cette « annexe » au cycle de Gormenghast, qui vient se greffer sur les trois volets de la saga, est un cauchemar hallucinant et lumineux, une folle déclaration de foi en l’esprit humain, toujours en lutte contre les forces de l’oppression.
L’homme a perdu son humanité....il n’existe plus qu’à travers la Menace de homme-hyène, la fourberie de l’homme-bouc, tous deux servant lâchement leur terrible maître, l’Agneau.
L’arrivée d’un jeune homme, Titus, conduira par la suite à la libération des deux hommes prisonniers de leur apparence bestiale, et à l’anéantissement final de l’agneau.

COMMANDER Quand on sait que Mervyn PEAKE a commencé son oeuvre d’écriture en composant d’abord des poèmes mêlés à ses propres dessins, alors, peut-être, pénètre-t-on mieux le mystère de l’élaboration de ce Cycle inclassable : un "récit fantastique d’une espèce peu commune", un fabuleux travail d’orfèvre et d’enlumineur, voire même d’artificier.

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