POLICE : LES GOUVERNEMENTS CHANGENT, MAIS...
Gard : des flics usés jusqu’à la corde
Les cas d’agressions sur les fonctionnaires sont en hausse sensible. En
2012, on a dénombré 27 blessures en service. Le plus inquiétant est la
mise en danger des policiers car les procédures de sécurité ne sont plus
assurées.
Le préfet Hugues Bousiges a récemment commenté le bilan de la politique
de sécurité dans le Gard. Pour Jean-Marc Rouvière, délégué du syndicat
policier Unité SGP police/FO, et flic de terrain, la lecture des
résultats annuels est quelque peu différent. "Les gouvernements
changent, mais la politique du chiffre reste… Et les effectifs baissent.
On est à ras des pâquerettes", regrette Jean-Marc Rouvière. Jusqu’en
2007 à Ales, au moins trois véhicules étaient disponibles chaque nuit.
Les services étaient assurés par la brigade canine, la Brigade
anticriminalité (Bac), et la brigade de roulement (police secours).
Depuis, la brigade canine a rejoint Nîmes, les départs à la retraire ne
sont plus remplacés, et les blessures en services augmentent dans un
commissariat où l’âge moyen est de 48 ans.
Cette année, 27 blessures en services ont été recensées. Cela va du coup de couteau (2 fonctionnaires poignardés), aux fractures multiples, et aux entorses diverses. Résultat : 1 530 jours d’arrêt. L’équivalent de 7 à 8 fonctionnaires à temps plein. Comment alors assurer des missions de service public efficaces ? "Il existe un calcul simple, le taux d’occupation de la voie publique.
Il s’agit du nombre de policier par heure en ville. Lorsque ce taux de présence baisse, à cause de l’augmentation des blessés en service, des arrêts maladie, on demande aux services d’enquête de participer aux rondes sur la voie publique. Ils viennent combler les trous. Ces policiers ont déjà environ 200 à 300 dossiers à gérer. On leur reproche de ne pas avoir un bon taux d’élucidation, mais peut-on raisonnablement patrouiller en ville et procéder à des actes d’enquête ? Après, il ne faut pas s’étonner des résultats", assure Jean-Marc Rouvière.
Des fonctionnaires épuisés
Selon les chiffres officiels, dans le Gard, le taux d’élucidation concernant les violences à personne est en légère hausse (58,8 % en 2012 contre 55,3 l’année précédente). Pour les atteintes aux biens, le chiffre est stable avec 10,5 % de succès. "Il ne faut pas s’étonner non plus de l’état des fonctionnaires qui sont au bord de la rupture. Les officiers de police judiciaire (OPJ), ont une surcharge de travail affolante", ajoute le responsable du syndicat policier alésien. Quand le citoyen compose le numéro d’urgence, c’est la brigade de roulement qui intervient. La police en uniforme, ex-police secours.
Procédures de sécurité mises à mal
"On est six titulaires plus deux adjoints de sécurité. On arrive parfois à constituer deux patrouilles, mais la plupart du temps, il n’y en a qu’une pour le secteur Alès-Saint-Christol.
La Bac a le même souci. Il y a deux groupes de quatre fonctionnaires mais avec les stages, les blessés, la formation, les repos… Ils tournent à seulement deux policiers par patrouille au lieu de trois. Les procédures de sécurité ne sont plus respectées… Attention danger."
Extrait du bilan de la politique de sécurité dans le Gard (édition Midi Libre du 25 janvier 2013)
Pourtant la situation est loin d'être rose en matière d'effectifs de police qui ont connu une érosion significative (17 postes en moins sur l'ensemble du département pour un effectif de 581 policiers). Les gendarmes du Gard ont connu une légère hausse et voient leur effectif grimper de 845 à 857. À cet égard, les militaires ont réalisé de nombreuses opérations anti-cambriolages en zone rurale.
Situation beaucoup plus sombre sur le terrain des vols à main armée et des vols avec violence, une légère baisse est constatée. En 2012 dans le Gard, 116 braquages ont été commis (118 en 2011) et 3 010 vols avec violence ont été perpétrés (3 408 en 2011).
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