ROMANICHELS : JPPS VOUDRAIT PROPOSER UNE "AUTRE" FORME D'AIDE AU RETOUR !
Vers la fin de l'aide au retour pour les Roms
Par Valérie Samson
Mis à jour
À Montreuil, le ministre de l'Intérieur a visité un bloc de «logements-passerelles», des conteneurs colorés où vivent onze familles roms en attente d'un logement pérenne. Crédits photo : LIONEL BONAVENTURE/AFP
Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, juge cette incitation financière «inopérante».
Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls,
a annoncé vendredi qu'il avait «décidé de mettre fin à l'aide au
retour» offerte aux Roms qui acceptent de rentrer dans leur pays
d'origine. «Les ONG comme les associations, ici ou là-bas, considèrent
qu'elle a des effets pervers. Nous allons changer un dispositif
inopérant», a-t-il déclaré lors d'un déplacement à Montreuil, en
Seine-Saint-Denis, sans toutefois donner de calendrier.
Cette aide «crée un circuit entre la Roumanie et notre pays», a ajouté Manuel Valls, qui avait déjà dénoncé en septembre les «effets pervers» du dispositif, jugé coûteux et inopérant par de nombreux acteurs. Selon les associations, la population rom en France, comprise entre 15.000 et 20.000 personnes, stagne car les expulsés reviennent systématiquement.
Cette aide financière au retour volontaire dans leur pays d'origine, de 300 euros par adulte et 100 euros par enfant mineur, est versée aux étrangers ayant la nationalité d'un État membre de l'Union européenne présents en France depuis plus de trois mois et en situation de dénuement ou de grande précarité, qu'ils soient en situation irrégulière ou non.
L'an dernier, selon les chiffres de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), plus de 10.600 personnes en ont bénéficié, dont 2 000 enfants.
Le ministre a martelé sa stratégie sur la question rom: poursuite des démantèlements de campements illégaux, aide aux projets d'insertion et travail au niveau des pays d'origine. Il faut «sortir de la stigmatisation», «ne pas les utiliser comme punching-ball», a-t-il déclaré, en appelant l'ensemble des acteurs à «chercher des solutions avec une palette très large».
À Montreuil, le ministre de l'Intérieur a visité un bloc de «logements-passerelles», des conteneurs colorés où vivent onze familles roms en attente d'un logement pérenne et où elles bénéficient d'un accompagnement social. Les évacuations de camps, qui ont jeté près de 2000 personnes sur les routes cet été, selon les associations, avaient fait grincer des dents jusque dans les rangs de la majorité et ont valu à la France d'être épinglée par Amnesty International. Manuel Valls a défendu hier cette politique.«Nous n'accepterons jamais les campements sauvages qui mettent en cause le vivre-ensemble», a-t-il déclaré, tout en se disant favorable à des initiatives d'insertion «sur de petites unités».
La maire écologiste de Montreuil, Dominique Voynet, est allée dans son sens. «Les installations sauvages mettent en péril notre travail et submergent les services de la ville», a-t-elle déclaré. Elle a toutefois demandé un effort plus important pour faciliter l'accès au marché du travail à ces populations, qui restent soumises à un régime dérogatoire.
En octobre, le gouvernement avait assoupli les conditions d'accès des Roms au marché du travail français, en élargissant la liste des professions pouvant être exercées par cette communauté. De 150 métiers, cette liste était passée à 291.
Toutefois, les Roms doivent toujours solliciter une autorisation préfectorale au préalable.
LIRE AUSSI:
» Roms: «On reçoit 300 euros sans bouger le petit doigt»
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Cette aide «crée un circuit entre la Roumanie et notre pays», a ajouté Manuel Valls, qui avait déjà dénoncé en septembre les «effets pervers» du dispositif, jugé coûteux et inopérant par de nombreux acteurs. Selon les associations, la population rom en France, comprise entre 15.000 et 20.000 personnes, stagne car les expulsés reviennent systématiquement.
Cette aide financière au retour volontaire dans leur pays d'origine, de 300 euros par adulte et 100 euros par enfant mineur, est versée aux étrangers ayant la nationalité d'un État membre de l'Union européenne présents en France depuis plus de trois mois et en situation de dénuement ou de grande précarité, qu'ils soient en situation irrégulière ou non.
L'an dernier, selon les chiffres de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), plus de 10.600 personnes en ont bénéficié, dont 2 000 enfants.
Le ministre a martelé sa stratégie sur la question rom: poursuite des démantèlements de campements illégaux, aide aux projets d'insertion et travail au niveau des pays d'origine. Il faut «sortir de la stigmatisation», «ne pas les utiliser comme punching-ball», a-t-il déclaré, en appelant l'ensemble des acteurs à «chercher des solutions avec une palette très large».
À Montreuil, le ministre de l'Intérieur a visité un bloc de «logements-passerelles», des conteneurs colorés où vivent onze familles roms en attente d'un logement pérenne et où elles bénéficient d'un accompagnement social. Les évacuations de camps, qui ont jeté près de 2000 personnes sur les routes cet été, selon les associations, avaient fait grincer des dents jusque dans les rangs de la majorité et ont valu à la France d'être épinglée par Amnesty International. Manuel Valls a défendu hier cette politique.«Nous n'accepterons jamais les campements sauvages qui mettent en cause le vivre-ensemble», a-t-il déclaré, tout en se disant favorable à des initiatives d'insertion «sur de petites unités».
La maire écologiste de Montreuil, Dominique Voynet, est allée dans son sens. «Les installations sauvages mettent en péril notre travail et submergent les services de la ville», a-t-elle déclaré. Elle a toutefois demandé un effort plus important pour faciliter l'accès au marché du travail à ces populations, qui restent soumises à un régime dérogatoire.
En octobre, le gouvernement avait assoupli les conditions d'accès des Roms au marché du travail français, en élargissant la liste des professions pouvant être exercées par cette communauté. De 150 métiers, cette liste était passée à 291.
Toutefois, les Roms doivent toujours solliciter une autorisation préfectorale au préalable.
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