IL FAUT TIRER A VUE SUR CES ORDURES DE BRACONNIERS CHINOIS !
Il faut sauver les tigres de Sibérie
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Le tigre de Sibérie est le plus grand des félins. Un adulte peut atteindre deux mètres de long. Il sait résister aux hivers rigoureux de Sibérie où la température peut descendre à -50°C, mais succombe aux pièges des braconniers. Crédits photo : Linda Kerley Zoological Society
Dans l'Extrême-Orient russe, Sergueï Bereznuk, lauréat du prix Rolex 2012 pour l'esprit d'entreprise, tente de sauver le tigre de Sibérie, emblème de son pays.
Mais qu'est devenue Olga? Plus personne n'a de nouvelles de ce tigre
de Sibérie, malgré son collier équipé d'un émetteur. Pistée depuis
quatorze ans par les scientifiques russes, cette femelle qui a donné vie
à six portées - 13 petits au total dont 6 ont survécu - a disparu du
jour au lendemain.
Sergueï Bereznuk, directeur de Phoenix Fund, une ONG environnementaliste, en est persuadé: elle a été tuée par les braconniers.
Nous sommes en Sibérie orientale, dans la taïga, entre Vladivostok, la frontière chinoise et la mer du Japon. Cette région du Primorié, dans le sud de l'Extrême-Orient russe, abrite 350 à 500 tigres de Sibérie (Panthera tigris altaica).
On estime qu'il en subsiste 4 000 aujourd'hui dans le monde, vivant à l'état sauvage, contre 100.000 en 1900.
Dans ce vaste territoire de 165.900 km², les tigres de Sibérie côtoient des loups gris et des ours bruns, des cerfs tachetés et des sangliers, des lynx et les derniers léopards de l'Amour. La nature est splendide. Cèdres, bouleaux, épicéas, ifs ou ginsengs sibériens couvrent les pentes des montagnes et des collines, offrant à ce félin un refuge idéal.
La chasse au tigre est interdite depuis 1947, mais la perestroïka ayant ouvert les frontières avec la Chine, le braconnage destructeur s'amplifie.
Les Chinois sont demandeurs des organes, ossements et peau de ce félin pour des potions médicinales et autres aphrodisiaques.
Aujourd'hui, le tigre de Sibérie doit sa survie à la vigilance de quelques dizaines de gardes des réserves nationales et à la passion d'un environnementaliste, Sergueï Bereznuk, lauréat du prix Rolex pour l'esprit d'entreprise 2012.
Sauf à être né avenue du Tigre à Vladivostok, rien ne prédestinait Sergueï, diplômé de l'institut polytechnique de cette ville, à épouser la cause des grands fauves. L'homme est modeste mais fier de son travail, qu'il considère comme un devoir national. Au-delà de l'animal, c'est le drapeau de la région dont l'emblème est le tigre qu'il défend.
Serguei Bereznuk ( à droite) accompagne la brigade anti-braconnage. Dans cette région, à l'ouest de Vladivostok, près de la frontière chinoise, les tigres de Sibériecôtoient les dernières panthères de l'Amour. Crédits photo : Christophe LEPETIT
Le
prix Rolex, doté de 100.000 francs suisses, va lui donner de nouveaux
moyens dans son combat et lui permettre d'attirer l'attention de la
presse sur le sort de ses protégés.
Efficace, déterminé et soutenu par une équipe de six personnes, il sait déployer une énergie redoutable pour lutter contre le braconnage mais aussi convaincre les autochtones, traditionnellement chasseurs, de la nécessité de préserver les forêts et les ongulés (cerfs, chevreuils et sangliers), proies habituelles de ce carnassier qui a besoin d'avaler chaque jour dix kilos de viande fraîche.
S'il ne trouve pas bonne pitance, le tigre s'attaque aux chiens et troupeaux des villageois de la taïga, ce qui crée des tensions et donne prétexte à des battues de représailles parfois meurtrières.«Au-delà des problèmes de voisinage avec la population locale, les plus grands ennemis du tigre sont les braconniers, affirme Sergueï.
Notre priorité est de soutenir les brigades anti-braconnage, en sous-effectifs et sous-équipées.
Ils dressent des procès-verbaux, confisquent les armes, tendent des embuscades. S'il est difficile de prendre les braconniers sur le fait, ce travail d'enquête mène les policiers à inspecter des véhicules, à perquisitionner dans les habitations.
Récemment, sept peaux de tigres ont été trouvées dans une maison.
Les braconniers, souvent des gens du coin, piègent les tigres en les attirant avec des chiens ou des restes d'ongulés.
Visite dans une école primaire de Slavyanka pour sensibiliser les enfants à la protection des grands fauves. Crédits photo : Christophe LEPETIT
Les
arrestations conduisent à des amendes aux montants plus ou moins élevés
selon que les faits se commettent à l'intérieur ou à l'extérieur des
zones protégées.
Un tigre abattu, c'est une amende de 2 300 euros, 780 euros si l'animal est blessé ou tué avec un véhicule.
Une peine peu proportionnelle au marché lucratif (une dent de tigre rapporte 700 euros, et une peau 16.000 euros) et au crime commis contre la nature.
En parallèle à ce soutien, Sergueï et son équipe veillent à sensibiliser les habitants, par l'entremise des enfants, à l'aide de programmes éducatifs et en organisant le Festival du tigre à Vladivostok.
Jeunes et moins jeunes déguisés en tigre défilent dans les rues. La manifestation attire des milliers de personnes. Tous ces efforts portent peu à peu leurs fruits.
Sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le tigre de Sibérie n'est plus mentionné espèce «en danger critique d'extinction» mais - petit progrès - espèce «en danger».
Sergueï Bereznuk, directeur de Phoenix Fund, une ONG environnementaliste, en est persuadé: elle a été tuée par les braconniers.
Nous sommes en Sibérie orientale, dans la taïga, entre Vladivostok, la frontière chinoise et la mer du Japon. Cette région du Primorié, dans le sud de l'Extrême-Orient russe, abrite 350 à 500 tigres de Sibérie (Panthera tigris altaica).
On estime qu'il en subsiste 4 000 aujourd'hui dans le monde, vivant à l'état sauvage, contre 100.000 en 1900.
Dans ce vaste territoire de 165.900 km², les tigres de Sibérie côtoient des loups gris et des ours bruns, des cerfs tachetés et des sangliers, des lynx et les derniers léopards de l'Amour. La nature est splendide. Cèdres, bouleaux, épicéas, ifs ou ginsengs sibériens couvrent les pentes des montagnes et des collines, offrant à ce félin un refuge idéal.
La chasse au tigre est interdite depuis 1947, mais la perestroïka ayant ouvert les frontières avec la Chine, le braconnage destructeur s'amplifie.
Les Chinois sont demandeurs des organes, ossements et peau de ce félin pour des potions médicinales et autres aphrodisiaques.
Aujourd'hui, le tigre de Sibérie doit sa survie à la vigilance de quelques dizaines de gardes des réserves nationales et à la passion d'un environnementaliste, Sergueï Bereznuk, lauréat du prix Rolex pour l'esprit d'entreprise 2012.
Sauf à être né avenue du Tigre à Vladivostok, rien ne prédestinait Sergueï, diplômé de l'institut polytechnique de cette ville, à épouser la cause des grands fauves. L'homme est modeste mais fier de son travail, qu'il considère comme un devoir national. Au-delà de l'animal, c'est le drapeau de la région dont l'emblème est le tigre qu'il défend.
Serguei Bereznuk ( à droite) accompagne la brigade anti-braconnage. Dans cette région, à l'ouest de Vladivostok, près de la frontière chinoise, les tigres de Sibériecôtoient les dernières panthères de l'Amour. Crédits photo : Christophe LEPETIT
Efficace, déterminé et soutenu par une équipe de six personnes, il sait déployer une énergie redoutable pour lutter contre le braconnage mais aussi convaincre les autochtones, traditionnellement chasseurs, de la nécessité de préserver les forêts et les ongulés (cerfs, chevreuils et sangliers), proies habituelles de ce carnassier qui a besoin d'avaler chaque jour dix kilos de viande fraîche.
S'il ne trouve pas bonne pitance, le tigre s'attaque aux chiens et troupeaux des villageois de la taïga, ce qui crée des tensions et donne prétexte à des battues de représailles parfois meurtrières.«Au-delà des problèmes de voisinage avec la population locale, les plus grands ennemis du tigre sont les braconniers, affirme Sergueï.
Notre priorité est de soutenir les brigades anti-braconnage, en sous-effectifs et sous-équipées.
Sept peaux de tigres ont été trouvées dans une maison
Nous leur apportons du matériel, des pièces de rechange pour leurs véhicules de patrouille. Nous les équipons de quads pour faciliter leurs déplacements dans la forêt. Nous participons à leur formation et travaillons à améliorer leur organisation...» Au cours de leurs patrouilles, de jour comme de nuit, les brigades relèvent les empreintes d'animaux, les traces de pas humains, de pneus, de douilles de fusils. tout ce qui peut conduire la police, à qui ces indices sont remis, aux coupables.Ils dressent des procès-verbaux, confisquent les armes, tendent des embuscades. S'il est difficile de prendre les braconniers sur le fait, ce travail d'enquête mène les policiers à inspecter des véhicules, à perquisitionner dans les habitations.
Récemment, sept peaux de tigres ont été trouvées dans une maison.
Les braconniers, souvent des gens du coin, piègent les tigres en les attirant avec des chiens ou des restes d'ongulés.
Visite dans une école primaire de Slavyanka pour sensibiliser les enfants à la protection des grands fauves. Crédits photo : Christophe LEPETIT
Un tigre abattu, c'est une amende de 2 300 euros, 780 euros si l'animal est blessé ou tué avec un véhicule.
Une peine peu proportionnelle au marché lucratif (une dent de tigre rapporte 700 euros, et une peau 16.000 euros) et au crime commis contre la nature.
En parallèle à ce soutien, Sergueï et son équipe veillent à sensibiliser les habitants, par l'entremise des enfants, à l'aide de programmes éducatifs et en organisant le Festival du tigre à Vladivostok.
Jeunes et moins jeunes déguisés en tigre défilent dans les rues. La manifestation attire des milliers de personnes. Tous ces efforts portent peu à peu leurs fruits.
Sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le tigre de Sibérie n'est plus mentionné espèce «en danger critique d'extinction» mais - petit progrès - espèce «en danger».
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