lundi 3 septembre 2012

UN AUTRE CORSAIRE

Duquesne Corsaire du Roy

Publié le 01/09/2012
 par konigsberg


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Les Français s'imaginent toujours que Surcouf était le seul grand pirate en France, vers 1800, oui, mais du temps de Louis XIV et Louis XV et même avant nous avions les meilleurs corsaires du monde qui terrorisaient  dans la Manche et la mer du Nord, les navires marchands anglais, hollandais et espagnols.
La grande cité corsaire était Dieppe en Normandie et non St Malo qui ne l'est devenue qu'au XIXe siècle, la plupart des rues à Dieppe portent les noms des corsaires et navigateurs natifs de cette cité portuaire.



l'unique maison qui échappa à la destruction

La forte activité et la réputation des corsaires dieppois vaudront cependant à Dieppe d’être entièrement bombardée et brûlée, en représailles, par une flotte anglo-hollandaise en 1694, du fait que Louis XIV par son imbécilité légendaire avait fait raser les murailles défensives de la plage et du port de Dieppe ; car le sieur XIV craignait que ce port ne devienne un bastion Huguenot.
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Ce fût une aubaine pour les flottes anglo américaines qui bombardèrent et incendière la cité corsaire.
(il ne resta plus qu'une seule maison à colombage, tout le reste brûla et la ville entra en décadence, d'où l'essor des ports bretons et du Havre.
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Machine infernale 1694

La machine infernale
Cette machine, bourrée d'explosifs, de barils incendiaires, de boulets fut lancée par la flotte ennemie vers le port de Dieppe. Heureusement, elle s'échoua sans rentrer dans le chenal puis explosa, sans atteindre l'avant port. C'est un Français, de Larrey, qui conçut ce genre de machine. Elle avait 34 pieds de long et 18 de haut.
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Dieppe bombardée 1694 Fonds Ancien et Local Dieppe

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La ville détruite, sa flotte et son port ruinés, Dieppe mettra près d'un siècle à se relever.
Sur ordre de Louis XIV la ville est reconstruite suivant les plans de Vauban par le médiocre architecte de Ventabren, dans un style architectural homogène, austère et laid.
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La ville met un siècle à se relever et sombre en décadence, son port périclite et sa gestion actuel par quarante années de gestion calamiteuse de la municipalité communiste achève son déclin.
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Les corsaires dieppois pendant la Guerre de Sept Ans
Nombreux étaient les navires corsaires armés à Dieppe pendant la Guerre de Sept Ans, c’est ce que montrent certains documents d’archives. Par Françoise Doray
www.dieppe.fr/pages/entre-expeditions-maritimes-et-bateaux-corsaires-66


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Est de Dieppe : le port du Pollet

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Abraham Duquesne, baron d'Indret puis marquis du Quesne, né à Dieppe entre 1604 et 1610 et mort le 1er février 1688 à Paris, est l'un des grands officiers de la marine de guerre française du XVIIe siècle. Né dans une famille huguenote au début du XVIIe siècle, il embarque pour la première fois sous les ordres de son père capitaine de vaisseau. Il sert sous Louis XIII pendant la guerre de Trente Ans et se distingue en plusieurs occasions, notamment aux combats de Tarragone et du cap de Gata, mais doit quitter la marine en 1644 après avoir perdu un navire.



Pendant les troubles de la minorité de Louis XIV, il obtient de Richelieu l'autorisation de servir dans la marine royale suédoise, en compagnie de son frère. Il prend part à la guerre de Torstenson qui oppose le royaume de Suède au Danemark et se distingue au combat de Fehmarn en prenant le navire amiral du commandant de la flotte danois Pros Mund.
(Aujourd'hui 1er septembre anniversaire de la mort de Louis XIV en 1715)
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Rentré en France, il réintègre la Royale et est envoyé en 1669 au secours de Candie, assiégée par les Turcs. Il prend part à la guerre de Hollande (1672-1678) et combat à la bataille de Solebay (1672) et à Alicudi (janvier 1676), mais c'est à la bataille d'Agosta (avril 1676) et à celle de Palerme qu'il se distingue tout particulièrement.
Il termine sa carrière avec le grade de lieutenant général des armées navales, freiné dans son avancement par sa religion qu'il refusera d'abjurer malgré l'insistance de Louis XIV, et de ses serviteurs (Colbert et Bossuet).
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Abraham Duquesne naît entre 1604 et 1610 à Dieppe (Seine-Maritime) dans une famille huguenote d’armateurs, de corsaires et de marchands. Il est le fils d'Abraham Duquesne (v. 1570-1635), capitaine de vaisseau et de son épouse, Marthe de Caux, tous deux originaires de Normandie. Roturier, pauvre et protestant, il est, selon Mabire « affligé d'une triple tare qui pèsera lourd sur sa future carrière. »
Dès son plus jeune âge il suit les pas de son père. Il passe son enfance à Dieppe, qui possède alors la plus grande école d'hydrographie française.
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l'ile du Pollet à Dieppe

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En 1627, à l'âge de dix-sept ans, il entre dans la marine royale et sert à bord du Petit Saint-André, comme lieutenant de son père. Son père tombé malade, il le remplace et capture un navire marchand hollandais, le Berger, qu'il ramène à Dieppe et qui lui est adjugé par le Parlement de la ville. L'année suivante, il commande un vaisseau lors du siège de La Rochelle contre les armées réformées commandées par Jean Guiton, qui deviendra par la suite son beau-frère. S'il se bat dans le camp des armées royales, Duquesne reste cependant très attaché à sa religion.
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Bataille navale de Guetaria 1638

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En 1635, il devient capitaine de vaisseau. Il apprend la mort de son père, tué par une escadre espagnole alors qu'il escortait un convoi de navires marchands en provenance de Suède. L'année suivante, à bord du Neptune, il se bat en Méditerranée contre les Espagnols avec les escadres de Guyenne, de Bretagne et de Normandie, sous les ordres du comte d'Harcourt et de l'archevêque de Bordeaux Mgr de Sourdis. Partie de l'île de Ré, le 23 juin 1636, la flotte française atteint les îles de Lérins, situées au large de Cannes, un mois plus tard. Ces îles sont alors tenues par les Espagnols, qui y ont bâti d'importantes fortifications afin de les rendre inexpugnables. L'île Sainte-Marguerite a été dotée de cinq forts, et l'île Saint-Honorat d'un fort. Il se distingue pendant la prise de ces îles qui durera neuf mois. En 1637, il croise en Méditerranée contre les Espagnols et les pirates barbaresques.





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De retour à Brest, il s'occupe de renforcer les défenses du port de la ville. En 1638, il reçoit le commandement du Saint-Jean avec lequel il rejoint la flotte du Ponant, stationnée à Belle-Isle. Forte de trente-six vaisseaux de ligne, douze brûlots et quatre flûtes, celle-ci met les voiles vers les côtes espagnoles et sur la ville de Fontarrabie, où les armées françaises sont battues. Le 22 août 1638, il se distingue à la bataille de Gatari à bord du Saint-Jean, de 24 canons, une attaque coordonnée qui doit avoir lieu en même temps sur mer et sur terre, grâce à une armée de 12 000 hommes aux ordres du prince de Condé. Le cardinal de Richelieu lui écrit pour le féliciter sur sa conduite dans cette occasion et lui donner l'assurance de son intérêt et de son affection. Malgré une victoire de la flotte française, la ville ne pourra être prise avant l'année suivante.

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bombardement de Dieppe en 1694

Toujours employé dans l'armée navale de l'archevêque de Bordeaux, il seconde activement, en 1639, de nouvelles opérations sur les côtes de Biscaye, et prend part à la prise de Laredo et de Santona. Il y commande le Maquedo, bâtiment espagnol pris à l'ennemi. Mais, ayant reçu l'ordre d'aborder un gros galion qui se trouvait en rade de Santona, et s'étant intrépidement avancé à l'attaque à bord de chaloupes armées, il a la mâchoire brisée par une « mousquetade » au menton. Malgré cette grave blessure, il se rétablit, et reprend la mer.
En 1641, en compagnie de quatre autres capitaines, il va enlever cinq vaisseaux espagnols sous les canons de Rosas. II se signale aussi au combat de Tarragone le 4 juillet, devant Barcelone le 9 août, et au large du cap de Gata, où il est à nouveau blessé, le 3 septembre 1643. Le jeune marin perd dans l'archevêque de Bordeaux et dans Richelieu, qui décède à la fin de l'année 1642, deux protecteurs qui avaient pris la mesure de son talent. Il retrouve un appui en la personne du grand maître de la navigation Maillé-Brézé.
Mais en 1644, il perd son navire dans des circonstances mystérieuses et doit quitter la marine.
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Dans la Marine royale suédoise et sous la Fronde

Pendant les troubles de la minorité de Louis XIV, il écrit au cardinal Mazarin pour lui demander l'autorisation de quitter la Royale, ce qu'il obtient. Il s'engage avec son frère Jacob dans la marine royale suédoise. Capitaine de vaisseau en France, il est fait amiral-major par la Reine Christine le 14 septembre et sert pendant la guerre de Torstenson, qui oppose le royaume de Suède au royaume du Danemark et de Norvège. Au cours de cette guerre, il combat sous les ordres de Carl Gustaf Wrangel, devenu commandant de la flotte suédoise à la mort de l'amiral Fleming, et dont il devient le commandant en second. Il défait complètement devant Göteborg la flotte danoise commandée par Christian IV de Danemark en personne, à bord de la frégate Regina, 34 canons.
Le 13 octobre 1644, au combat de Fehmarn , il participe à une nouvelle victoire sur la flotte danoise, au cours de laquelle l'amiral Pros Mund est tué et son navire amiral, le Patientia, capturé. C'est lui que Wrangel désigne pour aller donner l'assaut au navire amiral danois à bord duquel se trouve le roi. Son frère, qui se distingue lui aussi pendant ce combat, est nommé capitaine de vaisseau.


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Avec le retour à la paix en 1645, il retourne en France et participe à des échanges entre les marines de Suède et de France, avant de rentrer en France en 1647 où il arme une escadre à ses frais. Il bat en 1650 les Anglais et les Espagnols qui avaient envoyé plusieurs vaisseaux au secours de Bordeaux révolté. Pour ce fait, il est créé chef d'escadre.
Durant la Fronde, il reste fidèle au Roi et arme à ses frais contre les frondeurs. À la fin de la Fronde, alors qu'il tente un retour en Suède, il est éconduit par la marine suédoise pour des raisons inconnues et doit rester en France sans pouvoir reprendre la mer. Il entretient alors des liens d’affaires avec le surintendant des finances Fouquet.

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En 1661, Mazarin meurt et Colbert lui succède. Ce dernier tient Duquesne en haute estime et la même année, il réintègre la marine française et participe aux premières opérations navales du règne de Louis XIV. Il obtient le commandement du Saint-Louis, dont il vérifie l'armement. Après s'être illustré dans plusieurs combats en Méditerranée contre les barbaresques dans les années 1662-1663, sous les ordres du Chevalier Paul, il passe de la flotte du Levant à celle du Ponant. En 1665, il est nommé commandant d'escadre et Le Vendôme, 72 canons et 600 hommes d'équipage, est placé sous ses ordres. En juillet 1666, il est à la tête de l'escorte chargée de conduire à Lisbonne la duchesse de Nemours mariée par procuration au roi de Portugal Alphonse IV.
La flotte française est alors témoin de la guerre que se livrent l'Angleterre et les Provinces-Unies en mer du Nord. À cette époque, Duquesne sert dans l’escadre de François de Vendôme, duc de Beaufort dont il espère devenir le bras droit. En 1669, il est nommé lieutenant général des armées navales mais son ascension dans la hiérarchie de la marine, est ensuite barrée par la promotion fulgurante du comte d'Estrées, nommé vice-amiral du Ponant.
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Sitôt promu, il est envoyé en Méditerranée au secours de Candie, assiégée par les Ottomans, mais il arrive trop tard et la flotte française y subit une défaite. Louis XIV et Jean-Baptiste Colbert ne voient pas en Duquesne un chef de guerre rompu au combat en ligne et animé d’un véritable esprit offensif. La guerre de Hollande va leur donner raison et confirmer la passivité de Duquesne au combat.

De retour en France, il est la cible d'accusations destinées à le déstabiliser. Ses relations avec le comte d'Estrées se dégradent significativement. Ce dernier écrit à propos de Duquesne « Il est d'un caractère épineux et difficile, et d'un esprit moins porté à trouver des expédients qu'à susciter des difficultés. » La rivalité entre les deux hommes atteint son paroxysme lorsque Duquesne refuse de saluer son commandant à tel point que Colbert est contraint d'intervenir. C'est dans ce contexte que les deux hommes s'apprêtent à aller affronter la flotte hollandaise de l'amiral Ruyter.
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le drapeau blanc était le drapeau du Royaume de France à l'époque
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Guerre de Hollande

Le 7 juin 1672, il commande Le Terrible, 68-70 canons, et participe sous les ordres de d'Estrées lui-même sous les ordres du duc d'York à la bataille de Solebay contre la marine hollandaise. Il manœuvre trop lentement pour soutenir efficacement d'Estrées et pire, ne répond pas aux ordres d’attaque du duc d'York et laisse échapper la flotte hollandaise alors que la flotte anglo-française se trouvait dans une position très favorable. En agissant ainsi, il se conforme aux ordres de son roi - Louis XIV avait donné aux amiraux français des instructions secrètes consistant à laisser les flottes anglaises et hollandaises s'entre-déchirer, la flotte française prétexte la présence de vents défavorables pour ne prendre qu'une part mineure au combat - mais il s'expose également à la critique. Le marquis de Martel, pour s'être élevé contre ces ordres déshonorants, est envoyé à la Bastille.
La carrière de Duquesne semble alors entrer dans un déclin irréversible. Il est contraint de demander un congé et d'écrire à Colbert une lettre pour justifier sa conduite, dans laquelle il explique avoir reçu un signal incomplet et avoir refusé d'appliquer les ordres, de peur de les mes-interpréter. Dans cette lettre, il se plaint à nouveau des critiques portées par d'Estrées à son encontre.
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Mais, l’entrée en guerre de l’Espagne en 1673 et le soulèvement de Messine en 1674, ouvrent un second front maritime en Méditerranée. Duquesne, placé au commandement du Saint-Esprit, 72 canons, est alors choisi pour seconder le duc de Vivonne et se trouve promu commandant de l'Escadre de la Méditerranée en 1674. Le 11 février 1675, la flotte français composée de six vaisseaux, une frégate et deux brûlots, doit faire face à vingt-neuf vaisseaux et quatorze galères espagnoles. Ce n'est que l'envoi de renforts de Messine qui met en fuite les Espagnols. Durant le combat, Duquesne parvient à se saisir d'un vaisseau de 44 canons.
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Bataille navale d'Augusta

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Le 17 août, il prend la ville d'Augusta, dans la province de Syracuse (Sicile), mais, après les succès faciles de 1675 contre une flotte espagnole qui n'est plus que l’ombre d’elle-même, Duquesne va devoir affronter en 1676 un ennemi bien plus redoutable. En effet, Guillaume de Nassau, prince d'Orange, et le stathouder des Provinces-Unies, envoie au secours de leur allié espagnol, une flotte commandée par le plus grand capitaine de son temps, l'amiral hollandais Michiel de Ruyter.
Lors de la bataille d'Alicudi, le 8 janvier 1676, à défaut d'une victoire éclatante, il parvient à mettre en fuite la flotte de Ruyter; et, le 22 janvier, il entre triomphalement dans la ville de Messine. Les nouvelles parviennent à Versailles et un mois plus tard, il reçoit une lettre écrite de la main de Louis XIV.
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Combat naval en vue de l'île de Stromboli remporté par l'escadre française commandée par Duquesne, sur la flotte combinée des Hollandais et des Espagnols sous les ordres de l'amiral de Ruyter, 8 janvier 1676. Peinture datée de 1844, exposée aux châteaux de Versailles et de Trianon.


Missions en Méditerranée

Après quelques mois de repos, il est, le 26 août 1680, devant Tripoli. Le marquis d'Amfreville, commandant du Fort, bat à lui seul six bâtiments ennemis. Avec sept navires, il poursuit les corsaires et la flotte barbaresque de Tripoli jusqu’à l’anse de Chio, possession de l'empire Ottoman, le 23 juillet 1681. Quand le gouverneur de la place refuse de les expulser, il canonne le fort et la ville et établit un blocus. Cette violation de la neutralité turque n'est pas au goût de Louis XIV qui ne voulait pas d'une guerre avec cet État mais 80 000 couronnes payées par les marchands français commerçant avec Constantinople apaisent vite le courroux turc.



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Bombardement d'Alger par la flotte de Duquesne en 1682


Il commande par la suite les deux bombardements d'Alger, et force le dey à libérer tous les esclaves chrétiens. L’escadre de Duquesne arrive devant Alger le 12 juillet 1682, mais il est contraint par le mauvais temps d'ordonner à ses capitaines (Tourville, Forant, de Pointis, de Lhéry, de Belle-Isle-Erard, entres autres) de différer le début des bombardements. Ces derniers débutent le 20 août et se poursuivent jusqu'au 5 septembre, sans grand résultats. Alger est alors le port le mieux défendu de toute la Méditerranée, mieux que Gênes, beaucoup mieux que Toulon. Apprenant l'échec de l'expédition le 11 octobre, le Roi n’est pas satisfait mais doit reconnaitre cependant l’effet terrifiant du petit nombre de bombes, 280 environ, qui avaient été envoyées. Le 18 juin 1683, la flotte de Duquesne est à nouveau devant Alger. Les bombardements débutent dans la nuit du 26 au 27 juin. Au matin du 28, 217 bombes avaient été tirées, lorsque Duquesne propose au dey une trêve contre la libération des esclaves chrétiens. Cette trêve est interrompue le 21 juillet, et les bombardements reprennent les jours suivants. Son neveu Duquesne-Mosnier, qui commandait L’Ardente, est « blessé d’une grande contusion à la cuisse gauche». Les tirs se poursuivent jusqu'au 17 août, date à laquelle le stock de bombes avait été épuisé.

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Duquesne fait liberer des captifs chretiens apres le bombardement d Alger en 1683

En mai 1684, il est à la tête d'une flotte de quatorze vaisseaux de ligne, vingt galères et dix galiotes à bombe, à qui le ministre de la Marine Seignelay a ordonné d'aller bombarder Gênes, qui avait vendu des munitions aux corsaires barbaresques de la régence d'Alger. Entre le 18 et le 22 mai, 13 000 boulets sont tirés sur la ville. Ce bombardement n'est pas suffisant et les Génois refusent les émissaires envoyés par Duquesne. Aussi, les Français sont-ils obligés de lancer une offensive terrestre, confié au chef d'escadre de Lhéry (qui trouve la mort dans l'attaque). Devant les dégâts subis, la ville finit par se rendre et le doge de Gênes Francesco Maria Imperiale Lercari est contraint à venir s'humilier aux pieds du roi de France, en mai 1685.

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Réparation faite à Louis XIV par le doge de Gênes, Francesco Maria Imperiale Lercari, à Versailles

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Ces interventions sont conçues comme autant de démonstrations de force de la part d'un souverain qui veut faire l'étalage de sa puissance navale. Avant la descente contre Alger en 1682, Colbert rappelle ainsi à Duquesne que « la préparation des bombes a fait un très grand bruit dans les pays étrangers, qu'on regarde de toutes parts quel en sera le succès et que de revenir sans avoir rien mis à exécution se contentant seulement de faire la paix avec des gens avec lesquels on ne peut espérer de la maintenir longtemps que par le châtiment que l'on fera de l'insolence avec laquelle ils l'ont rompue, cela feroit un très mauvais effet.
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Bombardement de Gênes par Duquesne
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Duquesne, « le Turenne des mers », le plus grand capitaine de mer du moment, l’égal et le vainqueur de Ruyter. Alicudi et Agosta deviennent des victoires éclatantes et Palerme le plus formidable succès naval.
Alors que tous les grands chefs du règne de Louis XIV, sont Anglais ou Hollandais, Duquesne va servir la France et faire reconnaître l’idée d’un génie maritime français.


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La religion, obstacle à toute promotion

Ces succès lui laissent espérer une promotion. Cependant, Colbert lui écrit pour lui dire que Louis XIV est satisfait de ses services mais qu'il est au regret de l'informer que sa religion, qu'il refuse d'abjurer, rend impossible le fait de l'élever à la dignité d'amiral. En France, les guerre successives avec les Provinces-Unies ravivent les suspicions envers les protestants, très présents dans l'industrie et dans le commerce, dans la première moitié des années 1680, aboutissant quelques années plus tard à la proclamation par le Roi de l'Édit de Fontainebleau en 1685, révoquant l'Édit de Nantes.
Contrairement à d'autres, Duquesne refuse d'abjurer le protestantisme. Le roi lui écrit « Je voudrais, monsieur, que vous ne m'empêchiez pas de récompenser les services que vous m'avez rendus comme ils méritent de l'être ; mais vous êtes protestant et vous savez quelles sont mes intentions là-dessus. » Au cours d'un de ces congés, il se rend à la Cour à Versailles, pour plaider sa cause. À Louis XIV, Duquesne répond, sûr de lui : « Sire, quand j'ai combattu pour Votre Majesté, je n'ai pas examiné si Elle était d'une autre religion que moi. »
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Colbert et Bossuet essayeront à leur tour de le persuader, lui faisant voir la possibilité d'être promu maréchal, mais ce dernier reste intraitable. Pas rancunier, Louis XIV le fait marquis et érige sa terre du Bouchet près d'Étampes en marquisat.
En 1685, il est l'un des très rares personnages autorisé à rester protestant et à pouvoir demeurer en France malgré l’Édit de Fontainebleau, à condition qu'il ne se livre à aucun acte d'allégeance public « à la religion prétendue réformée ». Il demande à émigrer, mais cette faveur lui est refusée, de peur qu'il ne renseigne l'étranger sur l'état des forces navales françaises.
Il meurt d'une attaque d'apoplexie, le 1er février 1688 à Paris, à l’âge de 78 ans. Il est enterré dans son château du Bouchet, domaine érigé en marquisat par Louis XIV. Abraham Duquesne possédait le manoir du Moros à Concarneau.
Une semaine après sa mort, le Roi ordonne que tous ses biens soient mis sous séquestre. À sa veuve on laisse le choix de l'émigration ou de l'abjuration. Cette dernière finit par renier sa foi et peut conserver ses biens. Sur les quatre fils du couple, deux se convertiront au catholicisme, les deux autres émigreront en Suisse.




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