lundi 3 septembre 2012

PROCHAINEMENT A LA GRANDE MOSQUEE DE PARIS

Robin: «Saint Sébastien incarne la beauté tant spirituelle que charnelle»

Par Romain Morinière 
samedi 03 mars 2012,
Le photographe propose à Bruxelles une exposition consacré au martyr le plus homoérotisé parmi tous les saints. Une partie du montant des ventes sera reversée à la lutte contre le sida.


Avec son Exposition «Saint Sébastien, le Corps Triomphant II», le photographe Robin célèbre une nouvelle fois le corps masculin, dans un parallèle surprenant entre la représentation religieuse traditionnelle du martyr percé de flèches, et les corps athlétiques de modèles contemporains. Découverte.


TÊTU: On vous connaît surtout pour vos portraits de stars de la musique (Adele, Depeche Mode, Mylène Farmer...). Pourtant cette expo sur saint Sébastien et le corps masculin est la deuxième du genre. Pourquoi ce thème vous intéresse-t-il autant?

Robin:
Dans beaucoup d'églises, beaucoup de musées, les représentations de saint Sébastien sont omniprésentes. Il est l'un des martyrs les plus représentés de l'histoire de l'art et pour moi, un symbole de la beauté tant spirituelle que charnelle. Je souhaitais participer à ma façon à cet hommage qui lui est rendu siècle après siècle et également m'inscrire, en toute modestie, dans cette œuvre séculaire qui inspire mon travail.

Pourquoi avoir fait le choix d'un second volet, après celui de 2008?
Troisième volet, exactement. Il y avait déjà eu une première expo à la Somerset House de Londres, avec des portraits VIP à l'occasion de la journée de lutte contre le sida. Une seconde au musée de Crépy-en-Valois, où les sculptures de la très belle collection permanente répondaient à mes photos, prises après un «casting sauvage». Aujourd'hui, avec l'exposition présentée au Sofitel Louise de Bruxelles, je présente de nouveaux modèles. C'est en quelque sorte une suite logique.

Pouvez-vous nous présenter le sujet brièvement?
Le sujet, c'est la sublimation du corps et le mépris de la mort. On priait saint Sébastien contre la peste: le parallèle était tout trouvé avec cette «peste» pandémique contemporaine qu'est le sida. Ici, les flèches qui percent traditionnellement ce saint martyr dans les représentations religieuses sont invisibles, tout comme le virus.


Y avait-il une volonté de surprendre ou de déranger en mettant la figure de saint Sébastien au service de la lutte contre le sida?

Oui, car surprendre et déranger, cela fait partie de la démarche artistique. Donner à voir aussi.
Cette lutte est-elle un sujet qui vous touche personnellement?
Je connais malheureusement des personnes atteintes par la maladie, oui. J'ai donné de mon temps. Maintenant au travers de cette exposition, j'essaie de sublimer cette douleur et de récolter des fonds pour la prévention. 20% de la vente des tirages sont versés à une association.

Qu'est-ce qui vous plaît dans le corps masculin? Pourquoi aimez-vous ainsi le mettre en scène, en lumière?
Le plus important pour moi est la rencontre avec l'inconnu. La confiance que les modèles me donnent est elle aussi très importante. La découverte de leur propre corps mis en lumière crée la surprise, installe un réel échange. Le numérique aide dans cette démarche. Il y a également ce moment impressionnant où le modèle «décolle», s'offre, s'ouvre. C'est un vrai «travail des tripes» et shooter des profanes, vierges de toute expérience photographique, pour les amener à une soudaine liberté de pose, reste une des expériences les plus intéressantes.


L'expo a été prolongée de plusieurs mois, preuve d'un beau succès. Pouvez-vous nous dire quelle somme a pour l'instant été récoltée pour la lutte contre le sida?

Nous ferons le bilan en fin de parcours. Malheureusement, la crise actuelle ne favorise pas l'investissement dans l'art, même pour une bonne cause...

Exposition «Saint Sébastien, le Corps Triomphant II», présentée au Sofitel Louise de Bruxelles, et prolongée jusqu'en septembre 2012. Plus d'info sur le site de l'exposition

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