lundi 3 septembre 2012

NO COMMENT




 ***BAGNES D'ALGER***
Le mot BAGNE vient de Bano, bains en espagnol, car au départ les esclaves sont enfermés dans les hammams pendant la nuit.
  • Les BAGNES sont de grands bâtiments, avec de vastes corridors, une cour sale et sombre, des cellules basses pouvant accueillir 15 à 20 personnes chacune, sans lumière, appartenant à l'ÉTAT.
  • Le GARDIEN est habituellement un RENÉGAT. il maintient l'ordre à l'intérieur, distribue les vivres, surveille le départ des esclaves désignés pour le travail, fait en sorte que la chambrée soit blanchie, une fois par semaine, à la chaux et s'assure que tous les captifs sont rentrés après le couvre-feu.
  • La plus grande partie des ESCLAVES vivent des larcins du jour qui sont troqués le soir. Ils reçoivent deux biscuits par jour et une petite mesure de farine d'orge destinée à faire de la bouillie.
  • Les ESCLAVES reçoivent, une fois par an, 5 aunes de toile pour se faire eux-mêmes une chemise et un caleçon.
  • Ils sont généralement situés près des MARCHES aux ESCLAVES. Le plus important marché, le BADISTAN ou le SOC, est au beau milieu de la ville. C'est une place carrée entourée de galeries découvertes.
  • Les CAPTIFS cherchent perpétuellement un moyen de s'évader : monter clandestinement à bord d'un bateau, s'évader à la faveur d'un combat pour ceux qui rament sur une galère, fuir lors d'une escale, rejoindre ORAN soit à pied soit en volant une embarcation, s'en remettre à un renégat décidé à retourner dans son pats ou avoir recours à des passeurs.
  • Des tentatives de mutinerie ont lieu. Elles se terminent par des têtes tranchées.
  • Vers 1631, on compte de 25 à 30.000 CAPTIFS dans les BAGNES
A la fin du XVIème siècle, le PACHA, les GRANDS PROPRIÉTAIRES d'ESCLAVES, les PRINCIPAUX RAÏS possèdent leur BAGNE particulier.
Les principaux BAGNES sont :
  • Le BAGNE des LIONS, près de BAB AZOUN
  • Le GRAND BAGNE, non loin de DJAMÂ MEZZO MORTO 
  • Le BAGNE du DEY, à la JENINA : il était situé sous les écuries du DEY, c'est là que furent enfermés REGNARD et d'ARANDA.
  • Le BAGNE de GALERA
  • Le BAGNE de SIDI AMOUDAT
  • Le BAGNE TABERNA ET TEMAKIN, le Bagne des Bottiers
  •  Le BAGNE d’ ALI PICCINI, le Bagne de Sainte Catherine
  • Le BAGNE de la DOUANE
  • Le   BAGNE de CHALEVI
  • Le  BAGNE de SIDI HASSAN
  • Le BAGNE d’ ALI MAMI
  • Le BAGNE d’ ARIPAGNY
Dans la plupart se trouvent :
  • Une CHAPELLE créée par les PÈRES de la MERCI et les LAZARISTES.
  • Un HÔPITAL, souvent très misérable, avec des cloisons nattées de joncs, des lits scellés dans le mur, à la hauteur d'un pied et demi, des matelas en jonc et en feuillage et des haillons pour couvertures. Le premier hôpital a été construit, en 1552, par le père SÉBASTIEN DUPORT DE BURGOS
 
DESCRIPTION DES CACHOTS par Emmanuel D'ARANDA, esclave à ALGER au XVIIème siècle"C'est une voûte à trente pieds sous la terre, divisée en trois parties. La plus grande partie peut être environ de vingt-huit pieds de longueur et large de vingt-quatre pieds; les deux autres parties sont moindres. Et là étaient détenus ordinairement cent soixante-dix esclaves chrétiens. Cette prison n'a d'autre lumière que trois treilles qui sont en haut, au milieu de la rue et chacune de ces treilles est un crochet avec une corde, et quand de jour passent quelques chrétiens, de charité ils portent aux pauvres esclaves de l'eau ou bien, s'ils ont de l'argent, ils leur achètent quelque chose. Et ladite corde avec le crochet sert pour avaler ce que l'on a envie de donner aux pauvres..."
Relation de la captivité du sieur Emmanuel d’Aranda, esclave à Alger. La Haye, 1657
En 1830, seul un BAGNE, avec quelques centaines d'esclaves, est encore en service .

BIBLIOGRAPHIE
LA LÉGENDE DE BARBEROUSSE  ROI D'ALGER Edmond GOJON
HISTOIRE DES ROIS D'ALGER Diego DE HAEDO
HISTOIRE DE L'AFRIQUE DU NORD avant 1830 L. PECHOT

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