SAINT ANGELO RONCALLI
Un homme de Dieu aux multiples talents
Posted On 02 mai 2014
Angelo
Roncalli est né en 1881 à Sotto il Monte, province de Bergame en
Italie.
Elevé dans une famille très pauvre, il réussit sa scolarité et
fait de brillantes études, il commence jeune le petit séminaire pour
être finalement ordonné prêtre en 1904.
Devenu secrétaire de l’évêque de
Bergame, il enseigne aussi l’histoire de l’Eglise au séminaire.
Il est
surtout fasciné par le charisme réformateur de St Charles Borromée et
par l’apport constructif du concile de Trente.
Après
la 1ère guerre, il est directeur spirituel au grand séminaire de
Bergame, puis est nommé en 1921 au Vatican, à la congrégation propaganda
fide qui s’occupe d’évangélisation. En 1925, Angelo Roncalli est envoyé
comme délégué apostolique en Bulgarie. En 1935, il est archevêque et
nonce apostolique à Istambul. Il joue alors un rôle déterminant dans le
sauvetage de milliers de juifs persécutés par les nazis. Il facilite
sans hésiter le transfert de nombreux juifs d’Europe centrale vers la
Palestine mandataire. Dès 1940, il est informé des massacres massifs de
déportés dans les camps, et il fait donner des quantités
impressionnantes de faux certificats de baptême aux familles juives en
fuite. Il les nomme affectueusement « les compatriotes de Jésus ».
Le
grand rabbin de Roumanie Alexandre Safran demande au prélat italien
d’intervenir pour sauver 40000 juifs roumains, ce que Mgr Roncalli
réussit à finaliser avec le nonce de Bucarest et avec l’aide des Sœurs
de ND de Sion.
Après la shoah, le pape Pie XII le consulte sur
l’attitude de l’Eglise envers les victimes, puis il le nomme nonce
apostolique à Paris en 1944.
C’est à cette époque que Angelo Roncalli
imagine déjà la faisabilité d’un concile œcuménique pour relancer la
mission de l’Eglise.
A la libération, Mgr Roncalli négocie avec De
Gaulle le sort des nombreux évêques français compromis avec le régime de
Vichy et la collaboration nazie.
En 1953, il est nommé patriarche de
Venise, et se montre sensible au catholicisme social. Nommé cardinal en
1958, il entre au conclave à la mort de Pie XII, accompagné de nombreux
cardinaux désireux de changements importants dans l’Eglise et dans son
rapport au monde.
Elu à la charge de successeur de Pierre au bout de
trois jours de tractations, il est considéré par l’opinion comme un
simple pape de transition. Son règne va en effet ne durer que cinq ans,
mais il aura marqué profondément l’Eglise de la 2ème moitié du 20ème
siècle.
A
peine élu évêque de Rome en charge de l’Eglise universelle, le pape Jean
XXIII met l’accent sur la dimension pastorale de sa tâche. Il visite
les hôpitaux et les prisons de Rome, il démarre la réforme du droit
canon de 1917, et il crée le conseil pontifical pour l’Unité des
chrétiens ainsi que les relations avec les juifs. Alors que sa santé se
dégrade, il convoque le 2ème concile du Vatican en 1959. Il a pour
objectif de présenter la foi de manière plus vivante par un
aggiornamento des structures ecclésiales.
Suite à la démarche de son ami
Jules Isaac, Jean XXIII fait supprimer la mention de « juifs perfides »
dans la liturgie du vendredi saint. Durant le concile, grâce à son
impulsion, les vrais débats sont enclenchés : l’Eglise est définie non
plus comme une pyramide cléricale mais comme une communauté de foi des
baptisés où les laïcs retrouvent leur place centrale. L’Eglise est
présentée non pas comme but en elle-même, mais comme servante de la
mission d’évangélisation et humble signe du Royaume. La liturgie est
célébrée en langue du pays et non plus en latin. Le rapport au monde est
aussi défini de manière constructive, comme une responsabilité
chrétienne d’humanisation des réalités temporelles.
Jean
XXIII a promu l’œcuménisme, le respect des traditions des Eglises
sœurs. Le pape a également demandé expressément que les relations entre
Eglise catholique et juifs soient réactualisées par le concile, et c’est
la déclaration Nostra Aetate qui est publiée en 1965, permettant de
repartir sur des bases nouvelles, lesquelles seront approfondies par la
suite au cours des 28 années de pontificat de Jean Paul II. L’Eglise
n’est plus la remplaçante d’Israël, et le peuple juif ne doit plus être
considéré comme déicide.
C’est la théologie du partenariat dans
l’alliance. Diminué par la maladie, mais ayant accompagné les travaux
essentiels du concile, Jean XXIII laisse un testament spirituel sous
forme d’encyclique, Pacem in terris, en 1963. Il adresse son message à
tous les hommes de bonne volonté. La suite du concile va être assumée
par son successeur Paul VI.
Le pape Jean XXIII, apprécié pour sa
proximité avec les personnes, sa jovialité, et surtout sa vision
prophétique des changements à opérer dans l’Eglise, est béatifié par
Jean Paul II en l’an 2000.
Saint Jean XXIII, une source d’inspiration bienfaisante pour les lendemains à embellir dans ce siècle commençant.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez pour Dreuz.info.
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