lundi 19 mai 2014

LE CENACLE ET LES MALADES DE MEA SHEARIM



 
le Cénacle, lieu de la Pentecôte et de la dernière cène à Jérusalem

 

Israël : flambée du racisme anti-chrétien avant la venue du pape



Le Point.fr - Publié le

Incendies, tags racistes, lettres d'intimidation... L'Église catholique de Jérusalem dénonce ces "actes de vandalisme" perpétrés par des extrémistes juifs.



Le patriarche latin de Jérusalem, Fouad Twal, a dénoncé "des actes de vandalisme incontrôlés qui empoisonnent l'atmosphère" en Israël avant la visite du pape François.
Le patriarche latin de Jérusalem, Fouad Twal, a dénoncé "des actes de vandalisme incontrôlés qui empoisonnent l'atmosphère" en Israël avant la visite du pape François. © AHMAD GHARABLI / AFP

De jeunes juifs extrémistes préparent-ils une attaque de grande envergure contre un site catholique durant la visite du pape en Israël et dans les Territoires palestiniens ? 

À moins de quinze jours de la venue du souverain pontife, cette éventualité suscite l'inquiétude des responsables catholiques de Terre sainte, du Shin Beth et de la police israélienne. 

Ce dimanche, monseigneur Fouad Twal, le patriarche latin de Jérusalem, n'a pas caché sa préoccupation. Après avoir déploré la multiplication ces dernières semaines des actes de vandalisme perpétrés contre des sites chrétiens et musulmans, "des actes incontrôlés qui empoisonnent l'atmosphère de coexistence et de coopération", le plus haut dignitaire de l'Église catholique en Terre sainte a reproché aux dirigeants israéliens leur manque de fermeté : "Certes, ces actes font l'objet de condamnations verbales de la part des responsables en Israël, mais il y a peu d'arrestations", a-t-il dit, avant d'ajouter : "Le gouvernement doit s'inquiéter, car cela nuit à l'image de l'État d'Israël à l'étranger. C'est aussi une tache sur la démocratie dont Israël se réclame."

Ces extrémistes juifs regroupés sous l'appellation de "Tag Mekhir", "le prix à payer" en français, s'en prennent régulièrement aux Palestiniens de Cisjordanie. 

Incendie de mosquées, de vergers, de champs, destruction de plantations d'oliviers, violences physiques contre les villageois. Il y a un peu plus d'un an et demi, ils sont passés à l'action à Jérusalem-Est et en territoire israélien. 

Un incident très médiatisé a eu lieu en septembre 2012, avec l'incendie du portail en bois du monastère de Latroun, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Jérusalem, ainsi que des tags sur les murs adjacents. 

De fait, entre 2011 et la fin du mois de mars de cette année, vingt-deux attaques ont été recensées contre des monastères, couvents, églises et autres biens appartenant au clergé.


Toutefois, depuis un mois, les choses se sont accélérées. Le 27 avril, le jour de la canonisation de Jean XXIII et de Jean-Paul II, trois actes de vandalisme et de profanation de sites chrétiens ont eu lieu en Galilée, autour du lac de Tibériade. 


Le même jour, le vicariat patriarcal de Nazareth recevait une lettre d'intimidation demandant à tous les chrétiens de quitter la "Terre d'Israël". 

Elle était signée d'un rabbin de la région. Il y a quelques jours, cette fois devant le bureau de l'Assemblée des évêques à Notre-Dame de Jérusalem, une inscription en hébreu menaçait : "Mort aux Arabes, aux chrétiens et à tous ceux qui haïssent Israël." 

Le grand écrivain israélien Amos Oz a condamné les auteurs de ces actes racistes en les qualifiant de "néonazis hébreux". Le terme n'a pas plu au Conseil des colonies de Cisjordanie, qui a déposé une plainte contre son auteur "pour incitation au racisme". Ambiance.

"Jésus est une ordure"

Une intervention de la police israélienne n'a pas calmé les esprits du côté catholique. Les franciscains ont accroché sur un de leurs bâtiments dans la vieille ville de Jérusalem une affiche géante souhaitant la bienvenue au pape François.
 "Il faut l'enlever !" a déclaré un officier de police aux responsables de cette initiative. Motif : "Cela risque d'énerver encore plus les jeunes extrémistes." Réponse des franciscains : "Si les autorités israéliennes veulent la décrocher, qu'elles le fassent, nous ne nous y opposerons pas." Pour l'instant, l'affiche est toujours là.

Le principal objet de frictions est ailleurs : sur le mont Sion. Plus précisément à l'emplacement du cénacle.

Un bâtiment de deux étages où, selon la tradition, se trouverait la pièce évoquée dans les Évangiles et où aurait eu lieu le dernier repas de Jésus avec les apôtres.

 Dans le même édifice se trouve ce qui serait le tombeau du roi David, un lieu saint juif. 

L'Église catholique entend récupérer au moins la salle de la dernière cène, mais nationalistes et religieux israéliens s'y opposent. 

 Des négociations entre le Vatican et le gouvernement Netanyahou seraient sur le point d'aboutir. Le pape François va s'y recueillir. Avant lui, Jean-Paul II, lors de son pèlerinage jubilaire de l'an 2000, avait pu, exceptionnellement, y célébrer une messe. La semaine dernière, un graffiti anti-chrétien a été découvert sur un mur situé à proximité d'une église de la vieille ville signé du "Prix à payer" : "Le roi David, c'est pour les Juifs, et Jésus est une ordure."

Reconnaissant une hausse des attaques contre des sites chrétiens, musulmans et arabes israéliens, un porte-parole de la police n'a toutefois pas voulu confirmer que le phénomène était lié à la venue du pape.

 En revanche, les patrons de la police ont demandé à tous leurs commandants de district de renforcer la sécurité autour des sites sensibles. Une présence sécuritaire sur laquelle a ironisé le patriarche latin : "Nous n'avons aucune raison d'avoir peur, car Israël met à notre disposition une dose nécessaire de sécurité, voire une overdose." 
 Il a donc appelé tous les chrétiens de Terre sainte à venir prier "sans crainte" aux côtés du pape François. 


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