samedi 29 mars 2014

METAPO INFOS : "COMMON DECENCY"

29/03/2014

La société de l'indécence...

Les éditions Le Retour aux sources viennent de rééditer un essai de Stuart Ewen, historien et sociologue américain, daté de 1976 et intitulé La société de l'indécence - Publicité et genèse de la société de consommation

L'ouvrage est présenté par Lucien Cerise, l'auteur de Gouverner par le chaos (Max Milo, 2010) et d'Oliganarchy (Le Retour aux Sources, 2013)

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" En 1983, Stuart Ewen, historien des médias, publiait en France « Consciences sous influence - Publicité et genèse de la société de consommation ».
Trente ans ont passé et ce livre culte que nous rééditons aujourd'hui est devenu une référence incontournable de la critique sociologique d'inspiration situationniste.
Stuart Ewen y retrace l'origine de ce que Guy Debord nomma le Spectacle, premier allié du productivisme industriel dans la guerre culturelle menée pour l'expansion du modèle de société américain, et dont l'iconographie fondée sur l’exhibition de corps jeunes, féminins et plutôt dévêtus a entièrement colonisé les médias et les imaginaires, élaborant au fil du temps une véritable société de l'indécence.
La « décence commune », notion bien connue de George Orwell et Jean-Claude Michéa, est la première cible dans ce travail d'influence des consciences étalé sur plusieurs décennies.
Car une telle régression n'a rien de naturel.
Dans son ouvrage, Stuart Ewen démontre que ce nouvel ordre « libéral libertaire » mondial, loin d’être l’aboutissement d’une évolution spontanée, a bien été implanté de manière concertée selon des méthodes scientifiques de planification et d’ingénierie sociale.
Les dévoiler pour s'en affranchir, tel est le défi auquel ce livre nous invite. "
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Pour JPPS ce n'est qu'un remake des idées de "l'imbécilique" JJ Rousseau  !

La banalité du bien



George Orwell - Un subtil petit essai éclaire la notion essentielle de « common decency  » chez l'écrivain anglais.

Orwell, dites-vous ? Il n'y a pas si longtemps, l'énoncé du nom de l'écrivain anglais faisait sourire les gens sérieux. On se souvient des malédictions professées par Milan Kundera du haut de son piédestal dans Les Testaments trahis. Orwell, dites-vous ? Un bricoleur de tracts politiques déguisés en romans de science-fiction… Un épigone de Swift… Un amuseur juste bon à faire lire aux lycéens pour les obliger à réfléchir sur les dangers du pouvoir absolu… À peine un romancier…

Ce mépris est presque toujours le prix à payer par les écrivains qui ont eu le courage de marcher à l'honneur au milieu des folies de leur siècle comme d'autres marchent au canon. Engagé volontaire dans les rangs du Poum, anarchiste pendant la guerre d'Espagne, revenu farouchement antistalinien du front d'Aragon, George Orwell est difficilement situable d'un point de vue politique. On l'a dit « socialiste révolutionnaire »,« antifasciste libertaire »,« radical réactionnaire ».

 Chez les petits comiques du Parti communiste anglais, on explique toujours que c'était un agent de la CIA et un mouchard au service du capital… Authentique ! Et sa blessure au cou pendant la guerre d'Espagne serait une invention pour justifier son exfiltration. Pourquoi tant de dérision et de haine ? Simplement parce que l'auteur de La Ferme des animaux a eu l'audace d'expliquer aux hommes de son temps qu'il était inutile d'être antifasciste si l'on n'était pas en même temps antitotalitaire. 
Simon Leys s'est attaché à le montrer dès 1984 dans Orwell ou l'horreur de la politique ; Jean-Claude Michéa l'a redit avec un art consommé de la pointe dans Orwell, 
anarchiste tory, en 1995 ; et Bruce Bégout l'explique à son tour dans De la décence ordinaire, subtil petit livre qui éclaire la notion essentielle de common decency dans les écrits de combat de George Orwell. 

L'expression est difficilement traduisible en français. Le glissement de sens du mot « décence » depuis le XVIIe siècle l'a fait évoluer de l'idée de bienséance dans la façon qu'on a d'habiter le monde vers quelque chose qui évoque la correction morale, voire sexuelle. 

Or il ne s'agit pas du tout de cela chez l'auteur de 1984 : plutôt de sens commun, comme dans la philosophie médiévale, ou d'honnêteté, au sens du Grand Siècle. C'est du côté de cette idée d'honnêteté que Bruce Bégout éclaire la common decency. 

Pour avoir vécu « dans la dèche à Paris et à Londres », parmi les coolies en Birmanie et les dockers sur le « quai de Wigan », George Orwell était convaincu qu'il existait chez les gens simples du peuple une « honnêteté ordinaire », façon d'instinct héréditaire du bien.

 « Cette honnêteté ordinaire, écrit Bruce Bégout, s'exprime sous la forme d'un penchant naturel au bien et sert de critère du juste et de l'injuste, du décent et de l'indécent.

 Elle suppose donc, avant toute éducation éthique et pratique, une forme de moralité naturelle qui s'exprime spontanément sans faire appel à des principes moraux, religieux ou pratiques. 

L'homme ordinaire (comme Mohammed Merah), n'a pas besoin de se tourner vers certaines autorités pour agir moralement.
 Il possède en lui-même une faculté sensible d'évaluation morale qui précède toute norme conventionnelle. »

Lire aussi : « George Orwell, une vie » de Bernard Crick, Flammarion, 712 p., 26 €. « Orwell, anarchiste tory », de Jean-Claude Michéa, Climats, 180 p., 16 €. « À ma guise. Chroniques 1943-1947 », de George Orwell, Agone, 288 p., 26 €.

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