mardi 11 mars 2014

ATTENTAT DU 11 MARS 2004

L’Espagne commémore les attentats du 11 mars 2004
 
 
Ce fut le pire acte terroriste de l’histoire du pays, le premier de cette envergure commis sur le sol européen par des islamistes.


11/3/14

Monument pour les victimes de l’attentat à Madrid. 

Monument pour les victimes de l’attentat à Madrid. 

Avec cet article

Les attentats du 11 mars 2004 à Madrid font partie de ces événements desquels chacun se souvient où il se trouvait et ce qu’il faisait. 
Il y a dix ans, dix bombes explosaient à quelques minutes de différence dans quatre trains de banlieue, fauchant tôt le matin ouvriers, employés, étudiants et immigrés.

 Le bilan fut brutal : 191 morts et plus de 1 857 blessés.

Cette journée sanglante est intervenue à quatre jours d’élections générales en Espagne, transformant du coup ce scrutin en un rendez-vous atypique. Le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero sortit grand vainqueur face au candidat du Parti Populaire de droite, Mariano Rajoy. 

Toute la presse revient depuis samedi sur ces quatre jours fatidiques, à coups de portraits de victimes rescapées, d’interviews de policiers, de juges et d’anciens présidents du gouvernement.

La menace terroriste existe toujours

Dix ans après, la menace terroriste existe toujours. Selon un rapport du Centre National de Coordination Antiterroriste, « la menace d’attaque djihadiste demeure élevée ».

Selon le ministère de l’intérieur, le risque provient actuellement davantage de « cellules locales autoradicalisées et de loups solitaires inspirés par l’idéologie du djihad global d’Al-Qaida ».

Cet anniversaire douloureux est aussi l’occasion de revenir sur la théorie soutenue pendant des années après les attentats par certains organes de presse et par le Parti Populaire, selon lesquels l’ETA était à l’origine de ce massacre. Une théorie qui empoisonna la vie politique espagnole. Mais aussi celle des victimes. Ni la revendication le soir même des attentats par un réseau au nom de Al-Qaida, ni les nombreuses preuves accumulées ni les arrestations d’islamistes, ni même la sentence du procès des attentats en 2007, n’ont servi à réduire cette théorie.

ne pas oublier

« Ce qui a été terrible, c’est que nous votions trois jours après ces attentats. Quand la politique intervient, les victimes deviennent des personnes dérangeantes », explique Pilar Manjón, présidente de l’Association 11-M, dont la subvention publique a diminué de 60 % depuis trois ans. Elle-même a perdu son fils dans les attentats. Mais pour la première fois depuis 2007, les associations de victimes participeront ensemble, enfin, à un hommage, aujourd’hui.
« Nous ne voulons ni ne pouvons oublier ce qui s’est passé », assure Angel de Marcos, trésorier de l’Association 11-M, souffrant de séquelles importantes. Reste cette lueur positive qui perdure encore à ce jour : la dignité des Espagnols après cette tragédie, et leur absence totale d’islamophobie.


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