vendredi 6 décembre 2013

MERCI A NELSON MANDELA ...POUR L 'APARTHEID ANTI-BLANCS !


M6 : « Le racisme anti-Blancs en Afrique du Sud », « un apartheid à l’envers »

(The Trafalgar Sq. arseholes, in 1960)

 



Des Noirs de plus en plus riches, des Blancs qui s’appauvrissent : 
la situation pourrait devenir explosive et préoccupe les autorités sud-africaines au moment où la Coupe du Monde met le pays sous les projecteurs du monde entier. » 


M6
Le reportage fait déjà débat sur le forum de l’émission : des spectateurs de M6 se disent extrêmement choqués par le ton du reportage dans lequel ils voient un appel au racisme contre les Noirs…



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Le désarroi des fermiers blancs d'Afrique du Sud

La réforme agraire dont Jacob Zuma veut faire sa priorité dès son accession à la présidence devrait permettre la redistribution de 30% des terres.


Doors La Rue enveloppe d'autorité la main du visiteur dans une pogne rugueuse. Tête baissée, yeux fermés, il tient à commencer le repas par un bénédicité fervent. Un revolver pend à la hanche de ce costaud blond, descendant de huguenots français. Dehors, la nuit tropicale recouvre les collines verdoyantes du Limpopo. L'ancien Transvaal des Boers a changé de nom depuis l'élection de Mandela, mais le monde de Doors est resté le même. «Je pense que Dieu m'a donné la mission de cultiver cette terre. C'est important que vous le compreniez…» Alors, quand le gouvernement multiracial de la nouvelle Afrique du Sud veut restituer les terres aux Noirs, Doors ne comprend pas. Comme toutes les autres, sa ferme est l'objet de plusieurs revendications dûment enregistrées. «Cette ferme, je l'ai achetée, je l'ai mise en valeur…»

Les fermiers blancs du Limpopo sont désarçonnés. Ils s'inquiètent des dernières déclarations de Jacob Zuma. Le populaire leader de l'ANC, artisan de la chute du président Thabo Mbeki, a décidé de s'adresser aux laissés-pour-compte de la politique libérale de son prédécesseur. Quasiment assuré de s'asseoir dans le fauteuil présidentiel au printemps, Zuma laisse entrevoir un coup de barre à gauche. Et la réforme agraire figure en tête de son agenda.

Un casse-tête, cette réforme. Lancée en 1994 par Nelson Mandela, elle devait corriger les péchés de l'apartheid. Aujourd'hui, le constat d'échec est partagé par tous. Certes, les deux tiers des 79 000 réclamations enregistrées avant la date butoir du 31 décembre 1998 ont été satisfaites. Mais dans la grande majorité de cas, il s'agissait de terrains urbains. Reste les terres agricoles. Le problème le plus épineux, chargé d'histoire, d'émotion, d'identité, de religion. Un projet de loi permettant d'exproprier les fermiers qui refusent de vendre leurs terres a été retiré au dernier moment par l'ANC l'été dernier. Par crainte d'un refus de la Cour constitutionnelle. Mais un nouveau texte pourrait bientôt être présenté.

Criminalité incontrôlée

«L'Afrique du Sud va devenir un deuxième Zimbabwe !» clame Doors La Rue. Le Zimbabwe, contre-exemple absolu. Une réforme agraire ratée, la quasi-totalité des 4 000 fermiers blancs expulsés sans indemnités, des dizaines d'entre eux assassinés, un pays prospère réduit en moins de dix ans à la famine. En Afrique du Sud aussi, on tue les exploitants blancs. Plus de 1 500 meurtres depuis 1994. Parfois précédés de tortures. «On dit que ce n'est pas politique. Mais certains n'ont même pas été volés. C'est du terrorisme. Du nettoyage ethnique», affirme Fritz Ahrens, responsable local de la Transvaal Agricultural Union (TAU), le plus en pointe des syndicats de propriétaires agricoles.

Pistolet automatique sur short de rigueur, Fritz fait des rondes à bord de son pick-up, orné de l'inscription «TAU patrol». Dans un coin, une radio grésille. Les fermiers de la région ont organisé un système d'autodéfense. «Mais attention, nous ne sommes pas une milice ! Si on arrête quelqu'un, on le remet à la police.» 
L'effet dissuasif semble fonctionner. La dernière attaque remonte à trois ans. Mais seuls les plus militants croient à un plan politique caché.

Les attaques de fermes se noient dans une criminalité incontrôlée, qui a fait autour de 200 000 morts depuis 1994, la plupart noirs. En réalité, Fritz Ahrens et ses amis ont du mal à admettre la fin d'un rêve. 

Bien que Sud-Africain de la deuxième génération - son père a émigré d'Allemagne - Fritz parle lui aussi de «mission divine», évoque «la Bible et le fusil» et le «Grand Trekk», le mythe fondateur des Afrikaners. En 1835, plus de 15 000 d'entre eux des Holladais, des Allemands et des Français quittent la colonie britannique du Cap dans des chariots bâchés. Animés par une lecture sélective de la Bible, ils ne comprennent pas que les Anglais de l'époque accordent des droits aux Africains. Mais comme le note Frank Welsh, auteur d'une Histoire de l'Afrique du Sud, «le principal intérêt des Boers [paysans en néerlandais], devenu une obsession, était l'acquisition de terres sans limites». Les voyageurs s'installent, au fil du temps, sur les terres les plus fertiles. 

«On ne peut pas dire qu'elles ont été prises aux Noirs, argumente Stephan Hoffman, lui aussi fermier et syndicaliste agricole.
 Les gens d'ici étaient de semi-nomades. Ils utilisaient une terre vide.»

Détournements de fonds

Le chef Andries Madzivhandila Mavhungu, chef de la communauté Tshakhuma, appartenant au peuple Venda, n'a pas la même vision de l'histoire : «Nous, les Noirs, on nous a interdit de posséder la terre.» En 1913, le Native Land Act a interdit aux Noirs de posséder la terre en nom propre, ni en dehors des réserves qui sont mises en place. Dans la vallée fertile du Levubu, la culture moderne ne commence réellement qu'en 1936, avec l'irrigation et l'éradication de la malaria par le gouvernement. Les terres sont vendues en lots au Blancs. Les Noirs sont embarqués dans des camions et expulsés vers des réserves ou vers les mines où ils fournissent une main-d'œuvre bon marché.

Quand le gouvernement a mis en marche la réforme, une vague de revendications, a déferlé sur le Limpopo comme sur les autres États agricoles sud-africains. La plupart des fermes sont réclamées plusieurs fois par différentes communautés. La bureaucratie traîne. La «Land Bank», chargée des opérations financières, a été au centre d'un retentissant scandale de détournements de fonds. Aujourd'hui, la majorité des dossiers reste en souffrance. Le dispositif, complexe, ne prévoit d'ailleurs pas de donner satisfaction à toutes les demandes. L'objectif est de redistribuer 30 % des terres en 2014. Mais de toute façon, le système ne marche pas.

Nombre de terres acquises par le gouvernement au profit des communautés sont en déshérence. Au bord des routes s'alignent des rangées de bananiers aux branches cassées, où pendent des régimes maigrichons. En cause, le système de propriété collective figé par l'apartheid, qui avait étouffé dans l'œuf une classe émergente de petits fermiers noirs. «C'est le chef qui détient la terre au nom du groupe. Personne n'est vraiment responsable. Il faudrait que quelqu'un de chez nous soit formé à l'agriculture moderne et prenne la direction», reconnaît un jeune de la communauté Tshakhuma. Stephan Hoffman, le syndicaliste blanc, acquiesce : «Je n'ai rien contre l'idée de fermiers commerciaux noirs. Il faut un seul responsable par exploitation.» Le groupe a obtenu la restitution d'une ferme, mais elle périclite.

«Nous n'avons pas été efficaces»

Le gouvernement avait imaginé un moyen de pallier le manque de formation des récipiendaires : les strategic partners, des sociétés agricoles chargées de gérer les fermes restituées et de former les communautés. Le système a parfois fonctionné, souvent échoué. «Le manager n'était là qu'une fois tous les quinze jours», assurent les Tshakhumas. Cet échec, le gouvernement en est conscient. Derek Hanekom, ministre de l'Agriculture de Mandela, aujourd'hui ministre des Science et Technologies, vient de reprendre du service pour diriger une commission sur la meilleure façon de relancer la réforme. Il assume : «Oui, nous n'avons pas été efficaces. Oui, les objectifs ne sont pas atteints, en dépit de quelques succès. Oui, le système de restitution aux communautés ne fonctionne pas. Et spécialement dans le Limpopo, où il n'y avait souvent aucune cohérence dans les groupes qui ont réclamé des restitutions de terres.»

Le risque d'un deuxième Zimbabwe ? «Nous faisons tout pour l'éviter», assure le ministre. Bien que la comparaison ait ses limites. Contrairement au Zimbabwe, nation essentiellement agricole, l'Afrique du Sud est un pays émergent où l'agriculture ne représente que 3 % du PIB. La commission planche maintenant sur plusieurs pistes. Dont la division des terres en petites unités de production intensives. Les propriétaires blancs dénoncent le retour à une agriculture de subsistance. Le ministre nie. «Les petites exploitations peuvent se révéler très performantes économiquement. On l'a vu au Sri Lanka, par exemple.» Il s'agit aussi de renouer le lien des Sud-Africains noirs avec la terre, perdu il y a près de cent ans. Et d'éviter l'explosion sociale qui couve. Quitte à exproprier ? L'exemple du naufrage zimbabwéen servira de garde-fou, affirme Derk Hanekom : «L'expropriation, si elle est employée, ne devra l'être qu'en dernier recours.»







L'arme sur l'épaule,un fermier blanc du Limpopo inspecte la clôture de son exploitation au soleil couchant, près de Marken. S'ils se défendent d'être organisés en milice,la plupart des exploitants de la région font partie de groupes d'autodéfense.

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