EPHEMERIDE MONARCHISTE
Ephéméride du 2 Décembre.
1694 : Mort de Pierre Puget.
Peintre,
architecte et sculpteur, il naquit à Marseille ou dans ses environs
immédiats, le 31 octobre 1622, dans une famille très modeste.
Il
partit en Italie, comme c'était l'usage à l'époque, pour parfaire sa
formation, puis il y retourna régulièrement, mais revint toujours, tout
aussi régulièrement, en France...
La
porte et le balcon de l'Hôtel de Ville de Toulon (ci dessous) furent
son premier ouvrage : Le Bernin, lorsqu'il vint en France à la demande
de Louis XIV, déclara après avoir vu ce monument, qu'il s'étonnait
d'avoir été appelé puisque le roi possédait un si habile artiste.
Entre Louis XIV et Pierre Puget l'estime et l'admiration étaient réciproques : c'est Pierre Puget qui a appelé le roi "Louis le Grand en tout"; quand à Louis XIV, il écrivit à François, le frère de Pierre Puget : "Monsieur, votre frère est grand et illustre ; il n'y a personne dans l'Europe qui le puisse égaler."
En
peinture, on admire parmi les chefs-d'oeuvre de Puget, surtout le
tableau du Sauveur, en présence duquel Pierre Julien disait que Puget
était aussi grand peintre que grand sculpteur.
En
architecture, on ne peut citer, outre l'Hôtel de Ville de Toulon, que
l'église de l'Hospice de la Charité, à Marseille (ci dessous) car ce fut
surtout par ses plans que Puget se montra grand architecte. Il ne fut
malheureusement appelé à exécuter que ceux qui exigeaient le moins de
génie et, surtout, de dépense...
Il n'en fut pas ainsi de la sculpture (ci dessous, Persée et Andromède, au Louvre), dont il a laissé de nombreux et admirables chefs d'oeuvre. Les plus remarquables sont le Milon de Crotone, acquis par Louis XIV, et placé dans le parc de Versailles, ainsi que son groupe d'Andromède (ci dessous). Mais aussi L'Hercule français, commencé pour le surintendant Fouquet, et une statue de saint Sébastien, dans l'église de Carignan à Gênes.
Les
plus beaux ouvrages de Puget sont encore aujourd'hui dans cette ville,
où il fut toujours dignement accueilli. La famille Sanli et la famille
Lomellini, outre le paiement de ses oeuvres, le gratifiaient chacune
d'une pension de trois cents louis. La maison Doria l'avait chargé de la
construction d'une église quand, sur les conseils de Bernin, Colbert le
rappela en France, où il lui donna 3.600 francs d'appointements, en le
nommant directeur de la décoration des vaisseaux à Toulon.
Puget avait pris pour devise : Nul bien sans peine, et ce travailleur acharné ne passait jamais un jour sans oeuvrer.
En 1683, il écrivit à Louvois, : "Je
suis dans ma soixantième année, mais j'ai des forces et de la vigueur,
Dieu merci, pour servir encore longtemps. Je suis nourri aux grands
ouvrages, je nage quand j'y travaille, et le marbre tremble devant moi,
pour grosse que soit la pièce."
En
1694, année de sa mort, Puget travaillait avec toute l'énergie de son
talent au bas-relief de la peste de Milan. La ville de Marseille a fait
élever à ce grand homme devant la maison qu'il habitait, rue de Rome,
une colonne surmontée de son buste, et portant cette inscription : A Pierre Puget, sculpteur, peintre et architecte, Marseille sa patrie qu'il embellit et honora.
1804: Sacre de Napoléon.
Onze ans seulement après avoir guillotiné Louis XVI, la révolution se donne à un nouveau Sire...
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XVII, Le Consulat et l'Empire:
"L'Empire
fut proclamé le 18 mai 1804 et le nom d'empereur fut choisi, parce que
celui de roi était inséparable des Bourbons. Ce titre semblait aussi
plus grand, plus « militaire », plus nouveau, tandis qu'il évoquait
d'indestructibles souvenirs. Jusque-là, l'empereur était germanique.
Transférer la couronne impériale en France, c'était attester la défaite
des Habsbourg qui reconnaissaient le soldat de fortune devenu empereur
d'Occident et, désormais, se contentaient pour eux-mêmes du nom
d'empereurs d'Autriche. C'était aussi restituer à la France le sceptre
qu'avait porté Charlemagne. Comme Charlemagne lui-même, Napoléon voulut
être couronné par le pape, et non pas à Rome, mais à Paris. Pie VII,
après quelques hésitations, se rendit à son désir et, le 2 décembre, à
Notre-Dame, on eut le spectacle extraordinaire du sacre, le soldat de la
Révolution devenu l'oint du Seigneur. À ceux qui s'étaient émus du
Concordat, qui s'effarouchaient bien davantage de cette apparente
subordination à la papauté, Napoléon répliquait qu'il mettait le nouveau
régime issu de la chute des Bourbons à l'abri de toute opposition
religieuse, qu'il y attachait l'Église au lieu de s'attacher à elle,
qu'il le légitimait aux yeux des catholiques du monde entier et se
rendait, d'un seul coup, l'égal des souverains des plus vieilles
maisons : il eut soin, d'ailleurs, de prendre la couronne des mains de
Pie VII et de la placer lui-même sur sa tête. Mais ne pouvait-il oser
tout ce qu'il voulait ? Il reconstituait une noblesse, il se composait
une cour : il n'était rien que la France n'approuvât.
Né
au milieu de cette satisfaction et de ces bénédictions, l'Empire, qui
réalisait le mariage des principes révolutionnaires avec les principes
monarchiques, semblait aux Français comme le port où ils étaient sûrs de
reposer après tant de convulsions épuisantes et terribles. Par le plus
étrange des phénomènes, personne ne s'alarmait de ce qui rendait fragile
tout cet éclat. L'Empire ne serait vraiment fondé, les conquêtes de la
Révolution assurées que le jour où la puissance britannique serait
vaincue, et, on l'oubliait presque, nous étions en guerre avec elle..."
Un
an jour pour jour après son sacre, Napoléon remporte une bataille
décisive lors de la campagne de Prusse près du village d'Austerlitz.
Feignant
un repli, il parvient à tromper les troupes de François II d'Autriche
et d'Alexandre Ier de Russie. Les forces autro-russes composées de 90
000 hommes, perdent 30 000 soldats. La France quant à elle ne dénombre
que 7000 pertes sur 73 000 hommes.
Napoléon donnant l'ordre avant la Bataille d'Austerlitz (appelée également "Matin d'Austerlitz").
Avec
la paix de Presbourg signée entre les trois empereurs (France, Autriche
et Russie), la France se verra céder la Vénétie et la Bavière par
François II.
D'Austerlitz,
Jacques Bainville écrit (Histoire de France, chapitre XVII, Le Consulat
et l'Empire) que c'est "la plus éblouissante de ses victoires... les
forces de la France semblaient invincibles".
"Il
fallait seulement choisir le parti qu'on tirerait de ce triomphe
militaire. Talleyrand conseillait une réconciliation avec l'Autriche.
C'était un retour à l'idée de Louis XIV, de Choiseul, de Vergennes :
l'Autriche pouvait servir de contrepoids. Étendue vers l'Orient, le long
du Danube, elle serait un élément de conservation et d'équilibre,
contiendrait la Russie et, par là, s'opposerait à elle. Napoléon avait
d'autres idées. Il comprenait peut-être mieux que d'autres que ses
victoires étaient fragiles, aussi fragiles que les conquêtes
territoriales de la Révolution qu'il avait pour mission de défendre.
Tant que l'Angleterre ne serait pas à sa merci, rien ne serait durable
et il avait renoncé à la mer. Un autre projet s'était emparé de son
esprit. Il revenait à la conception dont avait procédé l'expédition
d'Égypte : atteindre la puissance anglaise et la faire capituler par
l'Orient, peut-être par la prise de Constantinople. La paix de
Presbourg, signée par l'Autriche accablée, marquait une extension
considérable de l'Empire napoléonien vers l'Est. Napoléon avait déjà
changé la présidence de la République italienne contre la couronne de la
Lombardie. À la place des Bourbons de Naples, il installait son frère
Joseph. Il reprenait Venise à l'Autriche et les anciennes possessions de
la République vénitienne jusqu'à l'Albanie. L'Autriche assujettie,
considérablement réduite, expulsée d'Allemagne, n'était plus qu'un
chemin de communication vers Constantinople. C'était là que Napoléon
voulait frapper les Anglais.
La pyramide commémorant la bataille.
Alors
commençait la tâche impossible. Pour exécuter un si vaste projet, il
fallait dominer toute l'Europe. Partie de la conquête de la Belgique, la
Révolution était conduite à des entreprises démesurées. Ni le génie
militaire de Napoléon ni ses combinaisons politiques ne devaient y
suffire. La logique même de ses desseins le poussait à de dangereux
remaniements de la carte, à des agrandissements toujours plus
considérables de l'État prussien, qu'il espérait retenir dans son
alliance en lui promettant le Hanovre enlevé au roi dAngleterre.
Disposant à son gré de l'Allemagne, il y détruisait les derniers restes
de l'Empire et de sa Constitution élective jadis garantie par la France,
y taillait des royaumes distribués à ses parents, comme il mettait son
frère Joseph à Naples et son frère Louis en Hollande. Bavière,
Wurtemberg, Bade, Hesse-Darmstadt formaient une Confédération du Rhin
sous sa présidence, c'est-à-dire une barrière contre les Russes,
barrière couverte elle-même par la Prusse, bastion avancé, chargée en
outre de fermer la Baltique aux Anglais. Pendant les premiers mois de
1806, maître de l'Allemagne, Napoléon parut si puissant que ses ennemis
hésitèrent. L'empereur Alexandre se demandait une première fois s'il ne
ferait pas mieux de s'entendre avec l'empereur des Français pour
partager avec lui l'Empire turc. L'Angleterre, reprise d'un accès de
faiblesse, songeait à la paix. Pitt l'irréconciliable mourait, mais Fox
le pacifique mourait à son tour et, de toutes ces velléités, il ne
résultait qu'un vaste gâchis diplomatique où Napoléon lui-même
s'embarrassait et se créait de nouveaux ennemis..."
1877 : Louis Paul Cailletet réussit à condenser quelques gouttes d’oxygène, à l’aide d’une machine de son invention.
1883 : Début du premier séjour de Frédéric Nietzsche à Ezes.
Frédéric Nietzsche fit des séjours à Ezes et dans les environs durant cinq ans, de 1883 à 1888.
Il logea
dans l'une des plus anciennes maisons du village, et y trouva
l'inspiration pour composer "Ainsi parlait Zarathoustra" lors d'une
promenade jusqu'au village :"Beaucoup de coins cachés et de hauteurs
silencieuses dans le paysage de Nice ont été sanctifiés pour moi par des
moments inoubliables." – écrit-il dans Ecce homo, au sujet de son premier séjour sur la Riviera, du 2 décembre 1883 au 20 avril 1884.
Lorsqu'il
arriva sur la Côte, son moral était au plus bas. Ses livres se
vendaient mal, il venait de se brouiller avec Wagner et de se faire
éconduire par Lou Andréas Salomé. A Ezes et sur la Côte, il va retrouver
l'inspiration : "Ici je croîs au soleil, comme la plante y croît…Cette
magnifique plénitude de lumière a sur moi, mortel très supplicié (et
souvent si désireux de mourir) une action quasi miraculeuse."(Lettre à
Peter Gast).
Marcher
sur "son" sentier fut très important pour lui : "L'agilité des muscles
fut toujours la plus grande chez moi lorsque la puissance créatrice
était la plus forte. Le corps est enthousiasmé… Je pouvais alors, sans
avoir la notion de fatigue, être en route dans les montagnes pendant
sept ou huit heures de suite. Je dormais bien, je riais beaucoup.
J'étais dans un parfait état de vigueur et de patience."
Il composera à Ezes des pages d' "Ainsi parlait Zarathoustra" qu'il qualifie lui même de "décisives".
"L'hiver
suivant, sous le ciel alcyonien de Nice qui, pour la première fois
rayonna alors dans ma vie, j'ai trouvé le troisième Zarathoustra - et
j'avais ainsi terminé… Cette partie décisive qui porte le titre : "Des
vieilles et des nouvelles Tables" fut composée pendant une montée des
plus pénibles de la gare au merveilleux village maure Eza, bâti au
milieu des rochers"..."C'est du soleil que j'ai appris cela, quand il se
couche, du soleil trop riche : il répand alors dans la mer, l'or la
richesse inépuisable" dans ce "lieu fabuleux"…
Le
"Sentier de Nietzsche" relie le village perché d'Èze - au sommet de sa
colline, à 400 mètres d'altitude - jusqu'à Èze-sur-Mer, sur la
Méditerranée. Avec de nombreuses marches assez hautes au départ, près du
village d'Èze, il faut compter 50 minutes dans le sens de la descente
et 1h30 dans le sens de la montée. Une fois quitté Èze et avant
d'arriver à Èze-sur-mer, il serpente en pleine nature. Sa longueur est
de 1.600 m et son dénivelé de 370 m.
1959 : Catastrophe de Malpasset.
Situé
en amont de Fréjus, la rupture du barrage, à 21 heures, libére une
gigantesque vague de 50 millions de mètres cubes, haute de 40 mètres et
déferlant à 70 kilomètres/heure, ravageant tout, jusqu'à la mer.
ùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùù
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire