lundi 11 novembre 2013

QUE VIENNENT FAIRE LES "ESSENIENS" DANS CETTE GALERE ?

 

Splendeur de l’antiquité tardive en Gaule. Saint-Trophime d’Arles



Je n'ai jamais visité la ville d'Arles - je le regrette - mais vu mon âge, ne la visiterai jamais. Je laisse donc à d'autres que moi le soin de développer les questions que je soulève concernant la splendeur de cette cité antique. 
Car, je m'insurge, une fois de plus, contre cette aberration des historiens de métier qui n'ont que mépris pour une Gaule qui aurait, selon eux, précipité la chute de la romanité. 
Par contraste et contre tout bon sens, ils voient un renouveau dans un siècle des cathédrales qu'ils situent au Moyen âge. Ces historiens sont bien en peine de citer les puissants seigneurs qui auraient été en mesure d'élever ces merveilleux monuments qui font aujourd'hui la richesse de notre patrimoine... car ces puissants seigneurs moyenâgeux n'existent pas.
 
Selon eux et Wikipédia, la cathédrale/basilique Saint-Trophime d'Arles n'aurait été construite qu'au XIIème siècle...
 Je m'insurge ! Les textes sont là et ces textes nous disent clairement que sa construction remonte au IVème siècle, entre 306 et 314.  
Cette basilique portait alors le nom d'Etienne, le même nom que la basilique/cathédrale de Chalon-sur-Saône qui l'a précédée, toujours existante. Disparue dans la tourmente des invasions du VIIème siècle puis reconstruite à l’époque carolingienne, de nouveau reconstruite à la fin du XI ème siècle ? Pure imagination que tout cela ! 
J'ai démontré la fausseté de ces affirmations pour la cathédrale de Chalon et ne vais pas encore recommencer pour Arles. 
Mis à part le choeur et le déambulatoire qui ont été reconstruits, semble-t-il, au XV ème siècle, Saint-Trophime nous est parvenu dans son essentiel. 
Saint-Trophime, ou plutôt église d'Etienne, est né par la volonté de l'empereur Constantin, digne successeur des empereurs gaulois, et, comme je vais l'expliquer, dans le rayonnement de la civilisation tragiquement méconnue des Eduens.
 
 
La lecture des textes
Je ne reviens pas sur la naissance de la ville et sur les errements de la ministre de la Culture http://www.agoravox.fr/culture-lois.... J'en viens tout de suite à la fondation de la basilique.


Constantin, après sa victoire sur Maxence en Italie,... invita ses évêques à restaurer les anciennes églises qui avaient beaucoup souffert pendant les persécutions, surtout sous le règne de Dioclétien, ou pendant la domination de Chrorus, et à en construire de nouvelles... L'empereur donna l'ordre aux gouverneurs et aux préfets d'accorder des secours à cette fin... Lui-même avait établi sa résidence dans cette ville... Saint Marin occupait alors le siège de saint Trophime... Avec les largesses de l'empereur... il fit bâtir en l'honneur de saint Etienne une vaste basilique. "Et super hanc petram aedificabo ecclesiam meam", avait promis l'évêque. Je traduis " Et, au-dessus de celle de Pierre (actuelle crypte), je construirai mon église" (extraits de La Primatiale par l'abbé Louis Paulet dans Gallica).

Résidence impériale de Constantin puis de ses fils qui lui ont succédé, Arles accueilla dans sa nouvelle et vaste basilique la grande foule des notables de l'empire. En 316, on y célèbra le baptême de son fils, Constantin II, puis ses funérailles en 340.

 En 314, Constantin y convoqua les évêques pour un premier concile, avant celui de Nicée. On y vint de partout, au nombre de 600, des Gaules, d'Espagne, d'Italie, de Germanie, de Grande Bretagne et d'Afrique.
 En 353, un autre concile s'y tint. Curieusement, ce concile refusa de condamner l'arianisme alors que, pourtant, le pape de Rome l'avait demandé et alors que cette doctrine avait été rejetée par le concile de Nicée de 325.

  

Pour ne pas embrouiller le lecteur, je laisse aux très savants exégètes le soin d'expliciter cette divergence théologique.
 Je reviens aux interprétations historiques que j'ai developpées dans mes précédents articles, à savoir une divergence entre les saints de Dieu, alias esséniens, restés en Palestine et devenus chrétiens dans la croyance dans un Jésus venu à Nazareth, d'une part, et d'autre part, les Saints de Dieu/esséniens immigrés en Gaule, devenus chrétiens mais dans la croyance dans un Jésus du ciel dont ils attendaient toujours la venue. http://www.agoravox.fr/actualites/r...

L'iconographie des sculptures.
Dès lors que j'ai écrit que la construction de Saint-Trophime remonte au IVème siècle, entre 306 et 314, et qu'elle est toujours là dans son essentiel, il s'ensuit qu'il faut en lire et en interpréter les sculptures dans la pensée de cette époque. 

J'ajoute : plus précisément dans la pensée éduenne de ces saints de Dieu immigrés, notamment à Bibracte/Gourdon, car ce sont bien les Eduens qui, à cette époque, soutenaient l'action politique de Constantin tout en rayonnant sur la Gaule.

L'iconographie de Saint-Trophine doit donc s'interpréter dans une évolution d'une pensée éduenne croyant en un Jésus du ciel, et cela, dans la suite de l'iconographie de la cathédrale d'Autun de Constance-Chlore, père de Constantin, et avant l'iconographie de la basilique de Vézelay de l'empereur Julien.

Étude du tympan.
Il est possible, comme pour son père Constance Chlore dans le tympan d'Autun, que Constantin ait hérité de ce Dieu/Christ central quelques traits de son visage énergique http://www.agoravox.fr/tribune-libr.... Mais ne nous égarons pas !
 Il s'agit, là encore, d'un christ du ciel qui apparaît au milieu des étoiles de Sainte Foy de Combes. 

Il trône sur sa double mandorle, conformément à la vision d'Ezechiel rappelée dans la fresque de Gourdon (au pied de Bibracte/Mt-Saint-Vincent).

 Ce christ est le roi des Juifs, rex judeorum comme cela est écrit à Sainte Foy http://www.agoravox.fr/tribune-libr....

 Mais à Arles, la croix des saints martyrs esséniens y est seulement discrètement rappelée dans la couronne constantinienne.
 Ce christ du ciel est entouré des quatre animaux célestes d'Ezechiel qui sont chargés de recueillir sa parole dans le ciel.





Alors que le codex biblique que tient ce christ montre par les deux attaches de ses feuillets qu'il est écrit, connu et lu, les trois autres codex dépourvus d'attaches et correspondant aux évangiles de Matthieu, Marc et Luc ne le sont pas, ou tout au moins, ne sont pas acceptés tels qu'ils ont été écrits en Palestine par les disciples de Jésus de Nazareth.

 En revanche, le volumen en rouleau de l'évangile de Jean, premier évangile selon moi, est accepté et lu, mais comme je l'ai expliqué dans l'interprétation prophétique d'un christ non encore révélé.

Études des chapitaux et autres sculptures.

Et, en effet, que trouve-t-on comme évocations dans les chapitaux de Saint-Trophime ?
du biblique classique comme à Autun et à Vézelay : la tentation d'Adam et Ève, le Seigneur apparaissant à Abraham et à Sara, le sacrifice d'Abraham, Moïse recevant les tables de la loi, Samson et Dalida, Israël campant dans les plaines de Moab béni par le prophète Balaam, les troupeaux d'Israël, Daniel dans la fosse aux lions. 

du typiquement éduen : lion évoquant la mort qui engloutit l'individu, le vice et la vertu, femme/luxure allaitant le serpent, femme/sirène montant au ciel, la pesée des âmes, le baptême essénien par immersion. Joseph/Bibracte conduisant Marie/population sainte et le Jésus prophétisé. La résurrection des morts.

De l'Apocalypse de Jean : le jugement dernier, les damnés et les élus, le léviathan, l'enfer et le paradis.
du Protévangile (prophétique) de Jacques : annonciation, naissance du messie, le roi Hérode, le massacre des innocents, les rois mages. 
de l'évangile (prophétique) de Jean : Pierre et Jean (Jn 1, 42), Philippe (Jn 1, 45) André (Jn 1, 40), la resurrection de Lazarre (Jn 11, 43), l'entrée de Jésus à Jérusalem (Jn 12, 13), le lavement de pieds (Jn 13, 5), la trahison de Judas (Jn 18, 3), la flagellation (Jn 19, 1), les deux anges gardiens du tombeau (Jn 20, 12), les soldats endormis (?), le Christ montrant ses plaies à Thomas (Jn 20, 27) la descente de l'esprit saint sur les apôtres (Jn 20, 22) .

Des thèmes divers pouvant avoir existé en dehors des évangiles : Les trois Maries portant des vases de parfum ou des urnes funéraires, la lapidation d'Etienne, la conversion et la prédication de saint Paul, Gamaliel, évêque avec sa mitre et son pallium.

Et pratiquement rien de Marc, de Luc, et de Matthieu.

Emile Mourey

 

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 (agoravox.fr)
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Esséniens

Les esséniens (du grec : εσσήνοι, « essēnoi » ; εσσαίοι, « essaioi » ; ou οσσαίοι, « ossaioi »N 1) sont un mouvement du judaïsme de la période du Second Temple qui a prospéré à partir du IIe siècle av. J.-C. et dont l'existence est attestée au Ier siècle en Palestine et dans la province romaine de Syrie.

Au Ier siècle, les esséniens sont mentionnés dans Apologia pro Judæis (« Apologie en faveur des Juifs »)1 et Quod omnis probus liber sit (« Tout homme vertueux est libre »)2 de Philon d’Alexandrie (v.12 av. J.-C.-v.54), dans la Guerre des Juifs3 et les Antiquités judaïques4 de Flavius Josèphe (v.37-v.100), ainsi que dans une courte notice figurant dans l'Histoire naturelle5 de Pline l’Ancien (23-79).

Le philosophe et chroniqueur judéo-alexandrin Philon et l'historien judéo-romain Josèphe rapportent qu'il existait des esséniens en grand nombre, et que plusieurs milliers vivaient dans la Judée romaine. 

Pour Flavius Josèphe, les esséniens sont la « troisième secte » de la société juive de Palestine, avec les pharisiens et les sadducéens. Il décrit les esséniens comme des communautés d'ascètes, volontairement pauvres, pratiquant l'immersion quotidienne et l'abstinence des plaisirs du monde.

Les esséniens ont acquis une renommée dans les temps modernes à la suite de la découverte, à partir de 1947, d'un vaste groupe de documents religieux connus sous le nom de « manuscrits de la mer Morte », dont une centaine – « sur 870 » – pourraient être esséniens, ou d'un mouvement proche se donnant, dans une trentaine de manuscrits, le nom de « Yahad » (« Unité », « Alliance ») .
Toutefois, cette identification ne fait pas consensus.

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