vendredi 22 novembre 2013

L'INTELLIGENTSIA


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Islamophobie : le retour ou islamophobie 7

Le mot islamophobie n’est pas né à Téhéran, mais à Paris, ville lumière et capitale du pays de la liberté, de l’égalité, de la fraternité.

Docteurs du CNRS ou de l’EHESS (traduction non euphémique : « frères ignorantins »), bases de guerre sainte (traduction euphémique : « mosquées ») et colonies islamiques (traduction euphémique : « quartiers sensibles ») exultent. Partout ces lieux bruissent de chants de victoire, non pas parce que leur homme lige trône à l’Elysée, mais parce que l’origine de l’islamophobie a été dévoilée : la chose évidemment et aussi le mot. 

Des islamophobes rabiques (en français non euphémique : « libres penseurs ») ont ou auraient attribué pendant une quarantaine d’années, et à tort, la paternité de l’islamophobia à un immonde « ministre » du non moins immonde Khomeiny, c’est-à-dire à la horde raciste. Que nenni ! Quelle erreur ! Le mot islamophobie n’est pas né à Téhéran, mais à Paris, ville lumière et capitale du pays de la liberté, de l’égalité, de la fraternité. Oui, le mot est d’origine française ou encore ce sont des Français qui l’ont fabriqué – ce en quoi ils n’ont pas eu beaucoup de mérite. Ils ont inventé le vandalisme, le nationalisme, le terrorisme. Ils ont fait aussi bien : ils ont forgé islamophobie

Cela n’a pas eu lieu en 1793, mais en 1910. L’auteur de la chose se nomme Quellien. Il n’est pas illettré, mais lettré. Il n’a pas obtenu le certificat de fin d’études primaires, mais un doctorat de l’Université – ce qui ne change rien à l’affaire, puisque l’Université est le grand temple de l’obscurantisme. Apparemment, il sait lire : la peau d’âne en est la preuve. Quellien est complètement oublié de nos jours et à juste titre, tant le livre qu’il a écrit – sans doute une thèse qu’il a d’abord soutenue devant un jury d’imbéciles – est nul. 

Le titre en est La politique musulmane de la France dans l’Afrique occidentale française. Il a été publié par la maison d’édition orientaliste Larose en 1910. Il est bon à finir aux cabinets, comme le sonnet d’Oronte, étant sans autre intérêt que le terme et le concept d’islamophobie que Quellien, cet obscur docteur ès ignorance, définit comme le « préjugé contre l’islam répandu chez les peuples de civilisation occidentale et chrétienne » (p 133). 

Il résume ainsi la chose : « Pour d’aucuns, le musulman est l’ennemi naturel et irréconciliable du chrétien et de l’Européen, l’islamisme (id est l’islam, conformément au sens que ce mot avait en français jusqu’en 1985) est la négation de la civilisation et la barbarie, la mauvaise foi, la cruauté sont tout ce qu’on peut attendre de mieux des mahométans » (p 133).

 Ce qui nourrit ou nourrirait ce préjugé, c’est la guerre sainte (le djihad), l’esclavage, la polygamie, le fatalisme. 

Un préjugé étant un jugement énoncé avant toute expérience ou toute connaissance de la réalité, il est évident que l’islamophobie, telle qu’elle est définie par Quellien, n’est plus un préjugé. Les dizaines ou centaines de millions de Merah, de talibans, d’Atta, de tueurs, de Ben Laden, d’ayatollahs, d’emprisonneurs de femmes, d’imams, de Qotb, de manieurs de sabre, de Moussaoui, de poseurs d’explosifs dans la foule, de Qaradaoui, de lapidateurs, de Morsi, de Ramadan, etc. etc. etc. en ont fait un jugement fondé en raison. La réalité a validé ce qui aurait pu apparaître en 1910 pour une erreur. 
 
Quoi qu’il en soit, l’objectif de Quellien en 1910, en écrivant son livre avec les pieds, est de combattre ce préjugé et d’y opposer un éloge raisonné de l’islam. Selon lui donc, et c’est ce qu’il entend démontrer, le musulman n’est pas un ennemi, l’islam est de la civilisation et il est juste d’attendre de ses adeptes de la civilité, de l’honnêteté et de la douceur. Ne riez pas. 

L’important est de savoir « de quel lieu », comme l’on disait dans les années 1960-70 quand on était marxiste et que l’on voulait faire son intelligent, Quellien parle ou encore de dire quels sont ses présupposés et dans quel but il a attribué aux Français le monstrueux préjugé (devenu aujourd’hui crime) d’islamophobie. Il n’est pas seulement docteur en droit, il est aussi breveté de l’Ecole coloniale et rédacteur au Ministère des Colonies. C’est un affreux colonialiste, un colonialiste de la pire espèce, un penseur du colonialisme qui tient les noirs pour des « nègres » et écrit un péan à la gloire de l’empire que la France a conquis en Afrique occidentale. Elle a fait main basse sur le Sénégal, le Mali, la Mauritanie, la Guinée, la Haute-Volta, le Niger, etc. 


Il faut qu’elle conserve ce butin, mais Quellien ne se demande jamais quel sera le prix de cet acte de brigandage. Les populations de cet empire sont musulmanes et l’islam y est le principal, sinon le seul, facteur d’ordre. Grâce à l’islam, l’esclavage perdure, les femmes vivent cloîtrées, le commerce est prospère, les « nègres » restent des « nègres », etc. S’attaquer à l’islam reviendrait à détruire ce bel ordre. Ceux qui sont établis dans l’empire, fonctionnaires coloniaux ou officiers de la coloniale, sont irresponsables quand ils médisent de l’islam : ce faisant, ils scient la branche sur laquelle ils sont assis. Voilà pourquoi Quellien fait de l’islamophobie un préjugé contraire aux intérêts, non pas de la France, mais de l’empire colonial. 

Cette généalogie en dit long sur la transformation de ce « préjugé » (qui n’en est pas un) en racisme - plus long encore que la paternité de la chose longtemps attribuée aux sbires de Khomeiny. En 1910, l’islamophobie était contraire à l’intérêt impérial. Un siècle plus tard, elle est contraire aux intérêts des socialos, écolos, gauchos, cocos. 

En 1910, les colonialistes tablaient sur l’islam pour consolider l’empire. En 2010, les socialos et les socialopes se sont appuyés sur l’islam pour accéder au pouvoir. L’islam leur fournit hommes de main et électeurs à profusion. Ils ont donc la phobie de l’islamophobie, dont ils ont fait le crime raciste par excellence. Comme les colonialistes dans l’empire, ils vivent sur le pays et ils ont besoin de l’islam, de ses voix, de son ordre dans les « quartiers » pour continuer sur leur erre. Sans doute pas pour très longtemps, car ils s’effondreront plus vite que ne s’est dissipé l’empire.

Il reste l’inexplicable, à savoir l’usage intensif que font de l’islamophobie les intellos du CNRS, de l’EHESS, du Monde, etc. : intellos et intellotes peut-être, mais qui ne valent pas un pet de lapin. 

Un naïf pourrait s’étonner que ces gens-là, « humanistes » à tout crin et très bien pensants, aient exhumé, pour le rendre opératoire et heuristique, un concept de l’empire colonial. Il suffit de les fréquenter pour que tout étonnement cesse.

 Ainsi va le monde intello. Il y a quelques années, les mêmes pourfendeurs de l’islamophobie chantaient les grandeurs de l’islam et de l’Islam, reprenant à leur compte les envolées lyriques de Mme Sigrid Hunke, qui était une nazie non repentie et toujours autant rabique contre les juifs, les chrétiens ou les humanistes. 

Après les thèses nazies, voilà les intellos abonnés aux thèses colonialistes. 

Comme elle est belle l’intelligentsia ! 


© Baro Tinderbert
 pour LibertyVox

 


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