jeudi 31 octobre 2013

POUR JPPS, C'EST OUI !

Les femmes meilleures médecins que les hommes ?




Par figaro iconAnne Prigent
le 30/10/2013 

Selon une étude canadienne, elles réalisent moins d'actes que leurs confrères et sont plus attentives à leurs patients 

L'avenir de la médecine sera féminin.

 C'est un fait. Aujourd'hui déjà, près de la moitié des médecins qui exercent en France sont des femmes et, à l'horizon 2020, elles deviendront majoritaires dans la profession. L'arrivée en masse des femmes signe la disparition des médecins disponibles à toute heure du jour et de la nuit. Cette évolution ne touche pas uniquement l'Hexagone et a fait naître un certain nombre de craintes sur la qualité des soins. Or, comme vient de le montrer une étude québécoise, si les femmes médecins sont moins «productives» que les hommes, elles prodiguent de meilleurs soins.

Pour parvenir à cette conclusion, l'équipe de recherche de l'université de Montréal a étudié le comportement de 870 médecins de famille prenant en charge des patients diabétiques. Pour pouvoir juger de la qualité des soins, les chercheurs se sont fondés sur les recommandations de l'Association canadienne du diabète. «Les femmes docteurs ont obtenu des scores significativement plus élevés en matière de conformité aux guides de pratique.

 Elles sont plus nombreuses que les hommes à prescrire les médicaments recommandés et à planifier les examens requis», explique l'auteure principale de l'étude, Valérie Martel. 

Trois femmes sur quatre ont ainsi exigé de leur patient qu'il passe un examen de la vue, contre 70 % de leurs confrères ; 71 % d'entre elles avaient prescrit les médicaments recommandés, comparativement à 67 % des hommes.

 De là à affirmer que les femmes pratiquent une meilleure médecine, il y a un pas que certains refusent de franchir. «La qualité des soins ne se résume pas au respect des normes, la satisfaction du patient constitue également un critère déterminant», explique le professeur Vincent Renard, président du collège national des généralistes enseignants. Cette satisfaction va largement dépendre de la typologie des patients. Or l'étude québécoise ne s'est pas du tout intéressée à eux.

Toujours selon cette étude de l'université de Montréal, en déclarant 1000 actes de moins par an que leurs confrères, les femmes apparaissent nettement moins productives. Une différence considérable relevée en France. Selon une enquête ministérielle de mars 2012, les généralistes françaises effectuent en moyenne 4 150 consultations et visites par an, soit 24 % de moins que leurs confrères (5 440) et déclarent travailler 53 heures par semaine en moyenne, soit six heures de moins que leurs homologues masculins. Cet écart de temps de travail n'explique pas, à lui seul, l'écart de volume d'activité entre hommes et femmes.

Plus longue consultation

La raison se trouve dans la durée de consultation plus longue des médecins femmes (19 minutes, contre 17 pour les hommes). Près de six femmes médecins sur dix déclarent ainsi des consultations de vingt minutes et plus, contre 35 % de leurs confrères. «Les femmes médecins prennent plus de temps pour expliquer, conseiller. Elles ont une qualité d'écoute et un souci de pédagogie», analyse le Dr Christine Bertin-Belot représentant l'association femme, médecin libéral. 

Les études françaises sur le sujet sont inexistantes, mais de nombreuses femmes médecins sont pourtant persuadées qu'elles n'abordent pas les patients de la même façon. «Les hommes médecins sont plus centrés sur la pathologie, les femmes vont prendre en charge l'individu et son environnement. Elles vont tenir compte de toutes les facettes de la personnalité qui est en face d'elles», souligne Nicole Bez, chargée de mission femmes médecins MG France (syndicat des médecins généralistes). «Et l'on peut extrapoler qu'un patient écouté sera plus satisfait et nous consultera moins souvent», insiste Christine Bertin-Belot.

Le Pr Vincent Renard se veut plus nuancé. Pour lui, la relation médecin-patient est avant tout une question de personnalité et non de genre. «La féminisation de la profession apporte sans aucun doute un dynamisme et des changements profonds dans les comportements globaux. Nous voyons clairement une modification structurelle dans le comportement des nouvelles générations de médecins. Mais il n'est pas possible d'affirmer que ces changements sont uniquement liés à la féminisation. L'enseignement des médecins a également subi une véritable révolution», estime le président du collège national des généralistes enseignants.

Pour lui, la pratique des jeunes médecins généralistes est plus homogène que celle de leurs aînés car ils sont désormais formés dans une filière spécifique et n'ont jamais été aussi bien armés pour faire face à la complexité de la prise en charge du patient. Les patients ont tout à y gagner.



Encore absentes de certaines spécialités

Si la féminisation du monde médical est un fait avéré, il reste pourtant de nombreuses différences dans les choix faits par les hommes et les femmes pour leur spécialité. Ainsi, aujourd'hui, on ne trouve que 41 % de femmes parmi les médecins généralistes et à peu près le même pourcentage, 42 %, parmi les spécialistes. Les femmes sont par contre particulièrement représentées en médecine du travail (71 %), gynécologie médicale (70 %), dermatologie (67 %) ou encore pédiatrie (64 %). À l'inverse, dans certaines spécialités, elles sont tout à fait sous-représentées: elles ne représentent par exemple que 35 % des anesthésistes et à peine 14 % des chirurgiens généraux. Quelles en sont les raisons?

ùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùù 

La Dre Irma LeVasseur est décédée en janvier 1964 sans avoir droit à l'éloge et à la reconnaissance de la presse et de ses pairs.

C'est dans la solitude et la pauvreté qu'elle s'éteint,
fin quasi pathétique pour une pionnière qui a tout donné
pour sa province et son pays ainsi que pour les enfants.


Toute sa vie elle aura combattu pour aller au bout de ses rêves,
soit ceux d'aider les autres et d'exercer la profession qu'elle aimait tant.




On doit sans doute à la Dre LeVasseur l'entrée des femmes québécoises dans les facultés de médecine au Québec et les hôpitaux pédiatriques
.














Née à Québec, cette jeune femme aux grandes aspirations devient
 en 1900 la première Québécoise à obtenir un diplôme de médecine.
 En effet, devant le refus des universités québécoises d'accepter
les candidatures féminines, elle se rend à l'Université Saint-Paul,
 au Minnesota, et complète ses études de médecine.

 De retour au Québec en 1903, c'est par une loi spéciale du Parlement
qu'elle peut être admise au Collège des médecins et chirurgiens
de la province de Québec. Dès ses premières années de travail
à Montréal elle est troublée par l'ampleur du problème
de la mortalité infantile et se donne pour mission d'assainir la santé publique.

 En 1907, elle dirige un comité qui veut poser des actions concrètes
pour venir en aide aux mères nécessiteuses et aux enfants souffrant
de malnutrition. En 1908, elle appuie Justine Lacoste-Beaubien
dans la fondation de l'hôpital Sainte-Justine.
Avec l'aide de deux collègues,
elle fonde en 1923 l'hôpital de l'Enfant-Jésus de Québec
qu'elle financera avec ses propres économies

 


 

Irma Levasseur 1877-1964 est la première femme médecin
Canadienne-Française et la co-fondatrice de l'hôpital pour enfant
montréalais Sainte-Justine.

Elle fait ses études de médecine aux États-Unis, à l'Université Saint-Paul
du
Minnesota car les universités québécoises refusent systématiquement
les femmes dans leur salles de cours.
 De 1900 à 1903, elle pratique la médecine aux États-Unis avant de
 pouvoir le faire au Canada.

Elle obtient son droit de pratique au Québec en 1903 à la suite de
l'adoption d'un
projet de loi privé à l'Assemblée nationale du Québec
 permettant cette exception à
l'interdiction de pratique médicale opposée aux femmes.
 Elle devient ainsi la quatrième femme médecin du Québec
 et la première Canadienne-Française à exercer cette profession
dans la province, puisque les trois consœurs l'ayant précédée étaient toutes protestantes et anglophones.
 En
1907, à la suite d'une formation en Europe, elle devient une
spécialiste en
chirurgie et en pédiatrie.

En 1907, avec l'aide de Justine Lacoste-Beaubien, et de médecins
qu'elle a recrutés (dont
Séverin Lachapelle), Irma Levasseur fonde
l'
hôpital Sainte-Justine de Montréal dans un batiment résidentiel
de la
rue Saint-Denis.

En 1915, elle se rend en Serbie pour y soigner les victimes de la guerre.
 En
1923, elle fonde avec deux collègues un autre hôpital pédiatrique
l'hôpital de l'Enfant-Jésus, à Québec.



Pendant les dernières années de sa vie, elle vit recluse à Québec,
et est internée pendant une brève période à l'hôpital Saint-Michel-Archange
parce que certains croient qu'elle a perdu la raison.
Elle s'éteint seule et dans la pauvreté en janvier 1964.

Honneurs

La Bourse Irma-Levasseur, créée en son honneur, est remis
par le Secrétariat à la Condition féminine à une fille ou
à une équipe de deux filles de 4e secondaire ou plus qui a manifesté concrètement de l'intérêt à étudier en science ou en technologie.


Le Mont Irma-Levasseur est situé dans la région de Québec, entre Charlesbourg
et St-Émile.


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