samedi 26 octobre 2013

EPHEMERIDE MONARCHISTE

 

Ephéméride du 26 Octobre.

C’est surprenant mais c’est ainsi : il y a une quinzaine de jours, dans l’année, pendant lesquels il ne s’est pas passé grand’chose ( voire rien du tout…) ; du moins pas grand’chose de notable et vraiment digne d’intérêt.


Nous en profiterons donc, dans notre évocation historico-culturelle de notre Histoire, de nos Racines, pour donner un tour plus civilisationnel  à notre balade dans le temps ; et nous évoquerons ces jours-là des faits plus généraux, qui ne se sont pas produits sur un seul jour (comme une naissance ou une bataille) mais qui recouvrent une période plus longue.
Ces jours creux seront donc prétexte à des Evocations : Quand la Terreur s’est abattue sur Notre-Dame de Paris. Quand le Consul Caïus Marius a sauvé Rome et la Civilisation en écrasant, en Provence, les Cimbres et les Teutons. Quand Le Nôtre a imposé les Jardins à la Française . Quand Léonard de Vinci s'est installé au Clos Lucé. Quand Louis XIV a fait de Versailles un triple poème : humaniste, politique et chrétien. Quand la cathédrale saint Pierre de Beauvais a reçu, au XIII° siècle, son extraordinaire vitrail du "Miracle de Théophile" etc.......         
Aujourd'hui : Octobre 1793 :  Quand la Terreur s'abat sur Notre Dame….. ou : L'incroyable histoire des statues des rois de Juda.....
notre dame.JPG
OCTOBRE 1793 :  Quand la Terreur s'abat sur Notre Dame….. ou : L'incroyable histoire des statues des rois de Juda.....

ndp_tetes_rois.jpg
 
          « En France, pendant la Terreur, les têtes sont tombées par milliers. Mais ce n’était pas encore assez...."
 
 
 
 
         
Anatole France, dans son roman Les dieux ont soif, a bien croqué cette période.
Voici, à peine modifié par notre évocation rapide d’Anatole France, l'excellent article de Laetitia Maccioni, intitulé L’incroyable histoire des vingt et une têtes des rois d’Israël et de Juda, de Notre-Dame au Musée de Cluny, et se trouve dans la remarquable collection L’Esprit des Lieux, éditée en 2006 par Le Figaro, (tome 2, Notre-Dame de Paris).

".....Par un arrêté d’octobre 1793, la Convention commanda à Bazin, un entrepreneur, la démolition des fleurons, des couronnes et des sceptres des statues de Notre-Dame. Cette mesure, estimée insuffisante, fut complétée par l’ordre de détacher toutes les statues présentant des signes de féodalité.
C’est ainsi que les statues des rois d’Israël et de Judas furent décapitées pendant ce mois d’octobre 93. Se mêlant aux ordures du parvis de la cathédrale, elles restèrent à l’air libre jusqu’en 1796, date à laquelle elles furent vendues comme pierre à bâtir au plus offrant  (sous réserve qu’elles soient retirées rapidement).
Les fragments furent évacués vers un lieu inconnu et l’on ne sut plus rien de leur parcours. En 1839, les statues acéphales furent cependant « découvertes » par le préfet Rambuteau au marché au charbon de la rue de la santé où elles servaient de butoirs pour les chariots. Parmi elles, saint Etienne en habit de diacre, saint Denis, et des rois mages provenant des contreforts du portail nord. Les statues furent exposées dans la salle des Thermes de l’Hôtel de Cluny (ci dessous), dépendant alors de la Ville de Paris. En 1844, cette salle fut annexée au nouveau Musée national du Moyen-Âge.

cluny.JPG
 
 
 
         
Les restaurations de Viollet-le-Duc permirent à leur tour d’enrichir le musée, grâce à des découvertes successives : de nouveaux éléments du portail Sainte-Anne (sculpté vers 1140-1145), la tête de saint Paul, ou des fragments de corps drapés. En 1848, Viollet-le-Duc déposa également au musée du Moyen-Âge le trumeau saint Marcel qui se trouvait dans la cathédrale.
A la fin du XIXème siècle, une nouvelle statue arriva, en parfait état : Adam, un nu polychrome sculpté vers 1260 qui se trouvait initialement dans le bras sud de Notre-Dame. Mais la plus grande découverte n’a pas trente ans. Elle date de 1977, quand la Banque Française du Commerce extérieur (devenue Natexis Banque) installée hôtel Moreau, rue de la Chaussée-d’Antin, commença ses travaux dans les sous-sols.
Un mètre sous le niveau de la cour, les ouvriers tombèrent sur un mur de pierre, disposées soigneusement et séparées par un lit de plâtre. François Giscard d’Estaing , alors président de la BFCE, appela les historiens Erlande-Brandebourg et Michel Fleury, qui identifièrent sans difficulté le trésor qu’ils avaient sous leurs pieds : vingt et une têtes sculptées vers 1225, provenant de la galerie des Rois d’Israël et de Judas de Notre-Dame (ci dessous, les copies de ces statues, restituées; les originaux mutilés se trouvant donc au Musée de Cluny...).

rois de judas.JPG
 
 
 
        
Ces têtes, issues des statues décapitées, avaient été enterrées, face contre terre, et orientées vers Notre-Dame, en trois lits successifs, comme on enterrait les choses sacrées dans l’Antiquité. Cet « enterrement » datait quant à lui de la Révolution . Il eut pour ordonnateur Jean-Baptiste Lakanal (le frère de Lakanal le régicide). C’est lui qui construisit l’hôtel Moreau en 1796. Désirant y faire des travaux complémentaires, il avait commandé de la pierre à bâtir mais avait reçu en leur lieu et place les têtes royales. Ne voulant pas s’en servir il les avait enterrées dans sa cour.
Aujourd’hui, le Musée de Cluny dispose de plus de 200 fragments provenant de Notre-Dame, dont plus de 80 sculptures. Les têtes, en pierre calcaire, sont de précieux témoins de la polychromie médiévale à Notre-Dame. Des détails étaient peints avec une précision surprenante, comme l’iris vert pâle, cerclé d’une pupille noire, de certaines statues. Il ne leur reste à présent qu’un peu de rouge aux commissures des lèvres ou sur le haut des pommettes.
Disposées en hauteur, le long d’un mur (ci dessous), ces figures semblent murmurer les mystères de la Rédemption : cela pourrait passer inaperçu si elles ne mesuraient pas jusqu’à 70 centimètres de haut….. La dernière pièce à rejoindre le musée est une tête d’homme barbu, offerte en novembre 1998 par la Natexis Banque. »

rois.JPG
 
 
 
         Rendez-vous sur l’excellent site du musée de Cluny, et vous ne serez pas déçus ! :
         Rendez-vous aussi sur le non moins excellent site :
          

Ceux qui ont lu le Reprendre le pouvoir, de Pierre Boutang, auront évidemment reconnu, en illustration de la couverture, l’une des têtes des ces rois de Juda dont nous venons de parler…

Reprendrelepouvoir.jpg



ùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùù

Aucun commentaire: