mardi 24 septembre 2013

MES POTES LES APACHES


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Amis de Jules Bonnot : Cgécaf 0181

Les Amis de Jules Bonnot 
(13, rue du Capitaine-Madon, Paris 18e).
éd. de Jean-Pierre Schweitzer 
notices : 1


Libérez Braibanti ! ; Tartuffe et Dom Juan
 

Schweitzer, Jean-Pierre. — Libérez Braibanti ! ; Tartuffe et Dom Juan / Jean-Pierre Schweitzer. — Paris : Amis de Jules Bonnot, 1971. — 8 p. ; 30 cm.

Amis de Jules Bonnot : Cgécaf 0181


"La liberté et le Mal"
Conférence  de Jean-Pierre  Schweitzer
Président des "Amis de Jules Bonnot, de Londres"
 

Joe Dassin - La bande à Bonnot - YouTube

www.youtube.com/watch?v=98YFIlFhj8U
3 avr. 2012 - Ajouté par camertonboys
Alert icon. You need Adobe Flash Player to watch this video. .... Joe DASSIN - La bande a Bonnot ( Grand ...
localisation : cira (Lausanne) 

Recueil de 2 articles, le 1er (sur Aldo Braibanti comdamné en Italie) refusé par Le Monde Libertaire, Défense de l’homme et Liberté, le 2e in : Défense de l’homme n° 246 (mai 1969) en réponse à « Batman et Fantomas » de Pierre-Valentin Berthier (n° 242, janvier 1969).
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mardi 24 septembre 2013





Quentin DELUERMOZ, 

Chroniques du Paris Apache 

(1902-1905), Le Temps Retrouvé, Paris, Mercure de France, 2008, 245 p.







Intéressant de lire, parallèlement à l'affaire du bijoutier de Nice, cette présentation de deux récits de la Belle Epoque sur le policier et l'apache.

Le premier consiste en les mémoires d'une prostituée du monde apache, la légendaire "Casque d'Or", âgé de 23 ans, Amélie Elie.
Elle livre son témoignage alors que deux chefs de bande, Manda et Leca, qui se disputaient ses beaux yeux, viennent de régler leur différend à coups de couteux, à l'été 1902. 

Le deuxième récit est signé Eugène Corsy, un obscur gardien de la paix qui raconte la mort de son collègue Joseph Besse, tué lors de sa première mission en juillet 1905, dont le texte n'a été redécouvert que récemment.



Le texte du policier est avant tout celui d'un milieu professionnel, les gardiens de la paix à Paris, qui recrutent fréquemment dans les campagnes et à l'armée. 

Les agents s'inspirent de la pratique de l'îlotage londonien. La mort est fréquemment rappelée dans le récit de Corsy mais elle ne concerne en fait qu'une minorité d'agents. La haine de l'apache prédomine assez largement.



En face, Amélie Elie dresse le portrait d'une prostituée effrontée, mais qui masque mal la dureté de la condition : l'insouciance fait partie intégrante de la vie des apaches... Si la criminalité augmente à Paris à partir de la décennie 1890, elle n'a pas grand chose à voir avec les fantasmes des journaux de l'époque. L'angoisse sécuritaire renvoie en fait à des mutations de la société. Les apaches forment en fait une culture déviante, une sorte de contre-société, qui aide à construire la figure du gardien de la paix, comme deux faces d'un miroir.



Car les deux récits se rapprochent. Par les lieux, le nord-est industrieux de Paris, et par la date. Corsy n'hésite pas à souligner qu'il mène des expéditions punitives contre les apaches en toute illégalité, avec ses collègues. Les deux personnages ont d'ailleurs du mal à coucher leur témoignage par écrit -Amélie Elie se confie, en fait, à un journaliste. Ils jouent sur les médias de masse qui se développent à l'époque (journaux, etc) et construisent la dichotomie armée de l'ordre-armée du crime. Comme les ouvriers se sont finalement insérés dans la société, il faut trouver de nouveaux criminels : ce seront les apaches, thème qui s'impose dans les années 1900. 
Casque d'Or fait publier son récit dans la presse, ce qui montre l'ambiguïté d'une figure qui fascine. Les policiers, eux, reprochent aux tribunaux d'être trop cléments à l'égard des apaches !

 Corsy cherche d'ailleurs à faire entendre la voix des policiers dans les médias, négligée, là où Casque d'Or témoigne de la réappropriation par les groupes populaires d'un discours médiatique qui est subverti.

Pour compléter, l'auteur propose une bibliographie p.243-244. Une vidéo de présentation, très courte, ici.

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