ROGER DEGUELDRE, VOUS CONNAISSEZ ?
6 Juillet 1962 l’assassinat du Lieutenant Roger Degueldre
Publié le 06/07/2013
par konigsberg
« Le
jour où les « fells » entreront à Alger, j’espère trouver trois
compagnons pour garder les faces du Monument aux morts et tomber en
tirant une dernière salve de PM » – Roger Degueldre –
Aujourd'hui 6 Juillet,
51 eme anniversaire
de l'assassinat de Roger Degueldre
.
C’est
quelques heures seulement après le génocide du 5 juillet 1962 qui,
rappelons-le, fit plus de trois mille victimes parmi la population
civile européenne, que de Gaulle prit sa décision de faire fusiller le
lieutenant Roger DEGUELDRE qui, fidèle à son engagement « La mort plutôt
que le déshonneur ! », avait justifié son action dans l’OAS par ces
mots : « Mon serment, je l’ai fait sur le cercueil du Colonel
Jeanpierre. Plutôt mourir, Mon Colonel, que de laisser l’Algérie aux
mains du FLN, je vous le jure ! »
Le
lendemain, 6 juillet 1962, à l’aube, au fort d’Ivry, Degueldre se
présenta devant le peloton d’exécution en tenue de parachutiste, le
drapeau tricolore sur la poitrine, drapeau auquel il avait tout sacrifié
et qu’il avait choisi comme linceul.
Autour de son cou, il avait noué
un foulard de la légion. Dans la poche intérieure de sa vareuse, il y
avait la photo d’un bébé, son fils qu’il n’avait jamais vu. Il avait
conçu cet enfant dans la clandestinité. Le bébé était venu au monde
alors que le père se trouvait dans sa cellule de condamné à mort.
« Dites
que je suis mort pour la France ! » s’écria-t-il à l’adresse de son
défenseur. Puis il refusa qu’on lui bande les yeux et, au poteau cria :
« Messieurs, Vive la France ! » avant d’entonner la Marseillaise. Les
soldats qui devaient l’exécuter, émus par son courage, hésitèrent à
tirer.
La première salve le blessa seulement : Une seule balle
l’atteignit sur les douze qui furent tirées : au ventre dirent certains…
au bras affirmèrent d’autres. Quoiqu’il en soit, le fait certain c’est
que Degueldre ne fut pas atteint de manière décisive.
L’adjudant
chargé de donner le coup de grâce se précipita, l’arme à la main, pour
accomplir sa sinistre besogne et se rendit compte que le condamné était
toujours en vie. Sa tâche ne consistait désormais plus à achever un
quasi-mort censé avoir reçu douze bouts de métal… mais bel et bien de
tuer un vivant. Et ce sont là deux choses bien différentes… Il en eut si
terriblement conscience, que sa main pourtant préparée à cette macabre
mission trembla, et que le revolver se déchargea dans le vide.
Parmi
l’assistance, c’était la stupéfaction. Cette situation eut pour effet
d’agacer le procureur qui, réveillé un peu tard, n’avait pas eu le temps
de prendre son petit déjeuner. Et son estomac gargouillait. Mécontent,
il fit signe à l’adjudant de se dépêcher. Pensant ce temps, Degueldre, à
demi recroquevillé souffrait. Les coups de feu résonnaient encore à ses
oreilles et il se demandait quand son calvaire prendrait fin.
L’adjudant, toujours tremblant, pointa une nouvelle fois son arme sur la
tête de l’officier parachutiste, ferma les yeux et appuya sur la
détente. Stupeur ! Rien ne se produisit. L’arme s’était enrayé. Une
rumeur monta de l’assistance. Degueldre tourna la tête vers son
exécuteur comme pour l’interroger. Aucune haine dans son regard… juste
de l’incompréhension
Exaspéré
par cette situation – unique dans les annales de l’exécution – le
procureur ordonna qu’une nouvelle arme soit amenée. Mais personne parmi
les militaires présents n’en possédaient. Il fallait courir en chercher
une… Et pendant ce temps, Degueldre était toujours vivant… et il
souffrait.
A
partir de ce moment là, tous les juristes s’accordent à dire que la
sentence ayant été exécutée, puisque le condamné étant encore en vie, il
fallait le détacher du poteau et lui donner les soins nécessaires.
Autrement dit, on n’avait pas le droit d’achever le blessé. Mais les
ordres étaient formels ; Il fallait que Degueldre soit tué ! Il
incarnait à lui seul, l’OAS, cette puissance qui avait fait trembler les
Etats Majors, le FLN et l’Elysée… Il fallait exorciser jusqu’à son
souvenir.
Et
pendant que l’on s’affairait à se procurer une arme, celui qui, à cet
instant, aurait pu changer le cours des événements ne réagit point.
Pétrifié par la scène, glacé d’effroi, le défenseur du condamné
demeurait inerte. Pourtant, il lui appartenait de tenter quelque chose,
de courir jusqu’au supplicié, de le prendre dans ses bras et de le
couvrir de son corps en invoquant la justice, en appelant à l’amour, en
exigeant au nom de toutes les traditions humaines et chrétiennes qu’on
fît grâce qu condamné. Cela s’était déjà produit dans l’Histoire quand
la corde du pendu avait cassé et que la grâce lui avait été accordée.
Mais non, l’avocat demeurait prostré, sans voix, mort… alors que
Degueldre, lui, était vivant et qu’il le regardait.
Enfin
on remit un pistolet à l’adjudant qui, blanc comme un linge, écoeuré
par cette boucherie… mais servile au commandement de tuer, devait en
finir puisque tels étaient les ordres et que le défenseur du condamné
qui, seul avait qualité pour tenter quelque chose, se taisait.
Un
nouveau coup de feu claqua. Stupeur ! Celui-ci fut tiré, non pas
au-dessus de l’oreille comme l’exige le règlement, mais dans l’omoplate…
Une douleur atroce irradia le corps du supplicié. Il regarda vers le
ciel et ouvrit grand ses yeux. Peut-être perçut-il à cet instant que son
calvaire prenait fin. Il était tout illuminé des illusions radieuses de
ceux qui vont mourir et il lui sembla entendre, là haut, les voix des
martyrs du 5 juillet lui murmurer : « Roger… Roger… dès aujourd’hui tu
seras avec nous dans le Paradis ».
Puis une nouvelle détonation retentit… et ce fut la fin.
C’est ainsi qu’après Claude PIEGTS et Albert DOVECAR, Sergent au 1er Régiment Etranger de Parachutistes, mourut, assassiné, le lieutenant Roger DEGUELDRE, également du 1er R.E.P, Chevalier de la Légion d’honneur… Et les salves du peloton couvrirent un instant les plaintes et les râles qui montaient d’Oran, tandis que la France, en vacances, n’entendit rien. Et nous nous devons de ne jamais oublier son ultime message adressé au petit peuple d’Algérie : « Si je ne suis pas de leur race, ni né sur leur sol, je les ai beaucoup aimés et je les aime toujours ! »
Huit mois plus tard, le 11 mars 1963, le Colonel Jean BASTIEN-THIRY, Polytechnicien, tombait à son tour à 35 ans, sous les salves du peloton. Décidément, le crime était profondément enraciné !…
José CASTANO
courriel : joseph.castano0508@orange.fr
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il est passé là debout... ................................ tiré par des militaires français...
(sans qu'aucun n'ait eu le courage de refuser de tirer.....)
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Albert DOVECAR est né le 19 Juillet 1937 à Tuzno, petit village au Nord de l’ex- Yougoslavie (actuelle Croatie), situé à quelques dizaines de kilomètres de l’Autriche, assassiné par la vermine gaulliste le 7 Juin 1962 à 4H12 du matin.
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