LE LIVRE D'ANGELE DE FOLIGNO
11 juillet 1701 : Angèle de Foligno est déclarée bienheureuse par le pape Clément XI
| juil 11, 2013 |
Le
11 juillet 1701, le pape Clément XI béatifie Angèle de
Foligno, religieuse franciscaine italienne du XIIIe siècle, qui fut
l’une des premières grandes mystiques reconnues par l’Église catholique
romaine.
Les parents d’Angèle
étaient aisés, probablement nobles. Elle s’est mariée très jeune, à
vingt ans, et a eu plusieurs fils. Elle mena pendant des années une vie
insouciante, consacrée aux plaisirs.
Elle décida un jour
de se confesser, mais elle avait commis tellement de péchés qu’elle
n’osa tout avouer au prêtre. Elle alla ensuite communier, tout en
sachant que cette communion était sacrilège, puisqu’elle avait caché
certains péchés lors de sa confession.
C’est alors qu’elle
eut une vision de François d’Assise, mort une vingtaine d’années avant
sa naissance. Elle entra alors résolument dans la voie de la pénitence
et n’eut plus qu’un désir : en réponse d’amour, accorder sa vie à celle
du Christ.
À la suite de cette
vision, elle passa de longues journées en prière, multiplia les
mortifications et donna son argent aux pauvres. Tout le monde, parmi les
siens, la crut folle. Puis elle perdit coup sur coup sa mère, son mari
et ses enfants. En 1288, tous les membres de sa famille proche étaient
morts. C’est alors qu’elle se convertit totalement et prit brusquement
conscience qu’elle avait trop longtemps négligé Dieu et les sacrements.
En 1291, elle fut
admise dans le Tiers Ordre de saint François. Elle se plongea alors
encore plus profondément dans la prière, vit à plusieurs reprises le
Christ lui apparaître, dans des crises de mysticisme qui effraient son
entourage. Elle bénéficia de nombreuses visions de la Passion du Christ,
visions de plus en plus réalistes.
Peu à peu, elle s’apaisa et connut une vieillesse plus sereine. Elle mourut en 1309.
Un texte inspiré —
écrit en latin — vibrant d’amour, à la fois humble et impétueux dans
l’expression des grandes visions qui le traversent, nous a transmis
l’enseignement de la religieuse italienne. Connu sous le titre Le Livre
d’Angèle de Foligno, il est considéré comme l’un des purs chefs-d’œuvre
de l’écriture mystique.
Ce n’est pas un ouvrage spéculatif mais le
témoignage d’une expérience vécue : celle de l’irruption du Dieu
sensible au cœur, dans l’existence d’une femme qui, ayant tout perdu, se
laissa perdre elle-même dans l’amour du Christ.
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