EPHEMERIDE MONARCHISTE
Ephéméride du 4 Juillet.
1848 : Mort de Chateaubriand, l' "Enchanteur".
http://www.maison-de-chateaubriand.fr/
http://www.saint-malo.net/saint-malo-rues.htm#chateaubriand
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- "Quand la mort baissera
la toile entre moi et le monde, on trouvera que mon drame se divise en
trois actes... Dans mes trois carrières successives, je me suis toujours
proposé une grand tâche : voyageur, j'ai aspiré à la découverte du
monde polaire ; littérateur, j'ai essayé de rétablir la religion sur ses
ruines ; homme d'Etat, je me suis efforcé de donner aux peuples le vrai
système monarchique représentatif avec ses diverses libertés. Des
auteurs modernes français de ma date, je suis quasi le seul dont la vie
ressemble à ses ouvrages : voyageur, soldat, poète, publiciste, c'est
dans les bois que j'ai chanté les bois, sur les vaisseaux que j'ai peint
la mer, dans les camps que j'ai parlé des armes, dans l'exil que j'ai
appris l'exil, dans les cours, dans les affaires, dans les assemblées
que j'ai étudié les princes, la politique, les lois et l'histoire... Si
j'ai assez souffert dans ce monde pour être dans l'autre une Ombre
heureuse, un peu de lumière des Champs-Elysées, venant éclairer mon
dernier tableau, servira à rendre moins saillants les défauts du
peintre : la vie me sied mal ; la mort m'ira peut-être mieux...."
« Point d’inscription, ni
nom, ni date, la croix dira que l’homme reposant à ses pieds était un
chrétien : cela suffira à ma mémoire »
Voir notre Album (68 photos), Ecrivains royalistes (I) , Chateaubriand :
Petite promenade dans son oeuvre, au moyen de sept extraits...
I : "...En traçant ces derniers mots, ce 16 novembre 1841, ma fenêtre qui donne à l'ouest sur les jardins des Missions étrangères, est ouverte : il est six heures du matin; j'aperçois la lune pâle et élargie; elle s'abaisse sur la flèche des Invalides à peine révélée par le premier rayon doré de l'orient : on dirait que l'ancien monde finit et que le nouveau commence. Je vois les reflets d'une aurore dont je ne verrai pas se lever le soleil. Il ne me reste qu'à m'asseoir au bord de ma fosse, après quoi je descendrai hardiment, le crucifix à la main, dans l'éternité." (fin des Mémoires, tome II, p.939).
II : ".....La royauté légitime constitutionnelle m'a toujours paru le chemin le plus doux et le plus sûr vers l'entière liberté. J'ai cru et je croirai encore faire l'acte d'un bon citoyen en éxagérant même les avantages de cette royauté, afin de lui donner, si cela dépendait de moi, la durée nécessaire à l'accomplissement de la transformation graduelle de la société et des moeurs..." (MOT, tome II, p.700).
III : "Il y a quatre ans qu'à mon
retour de la Terre-Sainte, j'achetai près du hameau d'Aulnay, dans le
voisinage de Sceaux et de Chatenay, une maison de jardinier, cachée
parmi des collines couvertes de bois. Le terrain inégal et sablonneux
dépendant de cette maison, n'était qu'un verger sauvage au bout duquel
se trouvait une ravine et un taillis de châtaigniers. Cet étroit espace
me parut propre à renfermer mes longues espérances; spatio brevi spem longam reseces.
Les arbres que j'y ai plantés prospèrent, ils sont encore si petits que
je leur donne de l'ombre quand je me place entre eux et le soleil. Un
jour, en me rendant cette ombre, ils protègeront mes vieux ans comme
j'ai protégé leur jeunesse. Je les ai choisi autant que je l'ai pu des
divers climats où j'ai erré, ils rappellent mes voyages et nourrissent
au fond de mon coeur d'autres illusions.
Si jamais les Bourbons remontent sur le trône, je ne
leur demanderai, en récompense de ma fidélité, que de me rendre assez
riche pour joindre à mon héritage la lisière des bois qui l'environnent :
l'ambition m'est venue; je voudrais accroître ma promenade de
quelques arpents; tout chevalier errant que je suis, j'ai les
gouts sédentaires d'un moine. Depuis que j'habite cette retraite, je ne
crois pas avoir mis trois fois les pieds hors de mon enclos. Mes pins,
mes sapins, mes mélèzes, mes cèdres tenant jamais ce qu'ils promettent,
la Vallée-aux-Loups deviendra une véritable chartreuse. Lorsque Voltaire
naquit à Chatenay, le 20 février 1694, quel était l'aspect du coteau où
se devait retirer, en 1807, l'auteur du Génie du Christianisme ?
Ce lieu me plaît : il a remplacé pour moi les champs
paternels; je l'ai payé du produit de mes rêves et de mes veilles; c'est
au grand désert d'Atala que je dois le petit désert d'Aulnay; et pour
me créer ce refuge, je n'ai pas, comme le le colon américain, dépouillé
l'indien des Florides. Je suis attaché à mes arbres; je leur ai adressé
des élégies, des sonnets, des odes. Il n'y a pas un seul d'entre eux que
je n'aie soigné de mes propres mains, que je n'aie délivré du ver
attaché à sa racine, de la chenille collée à sa feuille; je les connais
tous par leurs noms, comme mes enfants; c'est ma famille, je n'en ai pas
d'autre, j'espère mourir au milieu d'elle..." (MOT, tome I, p.6).
IV : "Il y a
des temps où l'on ne doit dépenser le mépris qu'avec économie, à cause
du grand nombre de nécessiteux..." (MOT, tome 1, p.877).
V : "...Vous
êtes jeune, monsieur, comme cet avenir que vous songez et qui vous
pipera; je suis vieux comme ce temps que je rêve et qui m'échappe. Si
vous veniez vous asseoir à mon foyer, dites-vous obligeamment, vous
reproduiriez mes traits sous votre burin : moi, je m'efforcerais de vous
faire chrétien et royaliste. Puisque votre lyre, au premier accord de
son harmonie, chantait mes Martyrs et mon pèlerinage, pourquoi
n'achèveriez-vous pas la course ? Entrez dans le lieu saint; le temps ne
m'a arraché que les cheveux, comme il effeuille un arbre en hiver, mais
la sève est restée au coeur : j'ai encore la main assez ferme pour
tenir le flambeau qui guiderait vos pas sous les voûtes du
sanctuaire..." (MOT, tome II, p.517).
Lettre de Chateaubriand au ministre des Relations extérieures Cacault, du 12 juillet 1803.
Lettre autographe signée sur papier à en-tête de la République française
Chateaubriand, secrétaire d’ambassade à Rome, y rapporte sa présentation en tant que « simple particulier et homme de lettre » à Victor-Emmanuel 1er de Sardaigne et son épouse.
Lettre autographe signée sur papier à en-tête de la République française
Chateaubriand, secrétaire d’ambassade à Rome, y rapporte sa présentation en tant que « simple particulier et homme de lettre » à Victor-Emmanuel 1er de Sardaigne et son épouse.
VI :
"...Après Alexandre, commença le pouvoir romain; après César, le
christianisme changea le monde; après Charlemagne, la nuit féodale
engendra une nouvelle société; après Napoléon, néant : on ne voit venir
ni empire, ni religion, ni barbares. La civilisation est montée à son
plus haut point, mais civilisation matérielle, inféconde, qui ne peut
rien produire, car on ne saurait donner la vie que par la morale; on
n'arrive à la création des peuples que par les routes du ciel : les
chemins de fer nous conduiront seulement avec plus de rapidité à
l'âbime..." (MOT, tome II, p.261).
VII :
"...Prétendre civiliser la Turquie en lui donnant des bateaux à vapeur
et des chemins de fer, en disciplinant ses armées, en lui apprenant à
manoeuvrer ses flottes, ce n'est pas étendre la civilisation en Orient,
c'est introduire la barbarie en Occident : des Ibrahim futurs pourront
amener l'avenir au temps de Charles-Martel, ou au temps du siège de
Vienne, quand l'Europe fut sauvée par cette héroïque Pologne sur
laquelle pèse l'ingratitude des rois..." (MOT, tome II, p.261).
Maison natale de Chateaubriand, Hôtel de la Gicquelais, Saint Malo
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