jeudi 11 juillet 2013

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Roms, gens du voyage… un casse-tête pour les maires

Par Caroline Sallé
Des gens du voyage en mai 2013, sur le stade de football de la commune de Roullet-Saint-Estèphe, près d'Angoulême.

Pris en tenailles entre les occupations sauvages de terrain, l'hostilité grandissante des habitants et leurs obligations légales, les édiles sont désarmés.


Pas un jour sans que les maires ne soient confrontés à l'épineux casse-tête des Roms et des gens du voyage

Mercredi encore, à Lyon, une cinquantaine de Roms a dû être évacuée d'un squat. 

Originaires de l'Europe de l'Est, entassés dans des bidonvilles en marge des grandes agglomérations françaises, Paris, Lyon et Marseille en tête, ces populations sont souvent mises en cause pour des faits de délinquance et des problèmes de salubrité publique.

Mais ce sont les gens du voyage qui nourrissent plus encore la polémique ces derniers jours. En cause cette fois: la multiplication, avec l'été, des occupations illégales de terrains.

C'est surtout l'attaque en règle de Christian Estrosi, le maire de Nice, qui a mis le feu aux poudres dimanche dernier. L'élu UMP avait en effet appelé à la révolte des maires de France pour «mater» les «délinquants», proposant son «mode d'emploi» pour que les édiles «sachent pendant tout l'été quels moyens utiliser face à un pouvoir socialiste qui ne les accompagne pas». 

Tollé à gauche, plainte d'un collectif d'associations de défense des gens du voyage et vive passe d'armes sur le sujet, mardi, à l'Assemblée nationale. «Votre discours fait mal à la France», a lancé le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, à Christian Estrosi.

Depuis, la tension n'est pas redescendue. Mardi, à Guérande (Loire-Atlantique), le maire UMP Christophe Priou est allé jusqu'à démissionner en signe de protestation contre l'installation illégale de caravanes sur le terrain de football communal.

L'enjeu des municipales

S'ils ne rendent pas tous leur mandat, beaucoup d'élus se disent excédés par le problème et les dégradations parfois occasionnées. En Savoie, Denis Muraz, le maire de La Bâthie, a déclaré dans la presse que la note s'élève à quelque 10.000 euros à chaque séjour. Pour éviter d'en arriver là, les élus se tournent donc de plus en plus vers la justice. À Istres, la mairie a déposé une requête en référé pour stopper l'installation de 200 caravanes sur un terrain d'entraînement.

Avec l'été, les problèmes s'accentuent en raison des migrations massives conjuguées au manque d'emplacements dédiés. Traditionnellement, les gens du voyage se déplacent vers les côtes de la Méditerranée et celles de l'Atlantique entre avril et septembre. «Ils privilégient des zones denses très touristiques pour des raisons d'activités économiques, pour faire les marchés de plein air ou pour organiser des fêtes foraines», avance Marc Bordigoni, chercheur au CNRS et auteur de l'ouvrage Gens du voyage, droit et vie quotidienne (Éd. Dalloz). «Cet élément est très subsidiaire, corrige de son côté Louis de Gouyon Matignon, président de l'association Défense de la culture tsigane. Les déplacements estivaux se font plutôt dans le cadre de missions qui servent à évangéliser d'autres personnes de la communauté.»

Les crispations sont aussi dues à l'enjeu des municipales qui se rapprochent et à la densification immobilière toujours plus forte des villes. L'accueil sur les friches industrielles n'est plus possible comme autrefois. En outre, treize ans après la loi de 2000 imposant la construction de lieux d'accueil aux communes, le taux de réalisation est particulièrement faible. Seules 52 % des aires d'accueil et 29,4 % des aires de grand passage ont vu le jour, selon le rapport de la Cour des comptes d'octobre 2012.

Quant au dossier des Roms, il devrait à nouveau faire parler de lui dès demain. Alors que la polémique enfle en France, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, est attendu jeudi et vendredi en Roumanie pour évoquer notamment les engagements de Bucarest concernant ce sujet brûlant. 

Matignon constatant que la question des Roms et de leur intégration dans ce pays «n'est pas réglée».

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