mardi 2 juillet 2013

BILAL : LE PREMIER MUEZZIN


De 622 au XXe siècle



  Après la mort du prophète Mahomet et la soumission de la péninsule arabe, les musulmans conquièrent les rives méridionales et orientales de la Méditerranée. 

Multipliant les prises de guerre, ils prolongent dans ces régions l'esclavage à la mode antique. Ils inaugurent aussi une longue et douloureuse traite négrière qui va saigner l'Afrique noire jusqu'à la fin du XIXe siècle.
L'esclavage en terre d'islam est hélas une réalité qui dure comme le montre l'anthropologue Malek Chebel.




Islam et esclavage

Le Coran, texte sacré de l'islam, entérine l'existence de l'esclavage (voir la sourate XVI, Les abeilles) tout comme d'ailleurs les textes bibliques. Notons que le premier muezzin désigné par le Prophète pour l'appel à la prière est un esclave noir du nom de Bilal originaire d'Éthiopie.
 
La loi islamique ou charia, qui s'appuie sur le Coran et les dits du prophète (hadiths), considère qu'en pays d'islam, seuls sont esclaves les enfants d'esclaves et les prisonniers de guerre. Elle autorise d'autre part la réduction en esclavage de quiconque provient d'un pays non musulman (si un esclave vient à se convertir, il n'est pas affranchi pour autant).
 
Très tôt, du fait de la rapidité même de leurs conquêtes, les Arabes se heurtent à une pénurie d'esclaves. Ils ne peuvent asservir les populations des pays soumis à leur loi et se voient donc dans l'obligation d'importer en nombre croissant des esclaves des pays tiers, qu'ils soient ou non en voie d'islamisation.
 
Comme les chrétiens du haut Moyen Âge, ils s'abstiennent de réduire en esclavage leurs coreligionnaires mais cette règle souffre de nombreuses transgressions et l'on ne rechigne pas à asservir des musulmans, notamment noirs, au prétexte que leur conversion est récente (*).

Une économie fondée sur l'esclavage

L'esclavage devient rapidement l'un des piliers de l'économie de l'empire abasside de Bagdad du fait de très nombreuses prises de guerre et de l'avènement d'une très riche bourgeoisie urbaine. Pour s'en convaincre, il n'est que de lire Les Mille et Une Nuits, un recueil de contes arabes censés se dérouler sous le règne du calife Haroun al-Rachid, contemporain de Charlemagne.
 
Les harems du calife et des notables de Bagdad se remplissent de Circassiennes. Il s'agit de femmes originaires du Caucase et réputées pour leur beauté ; ces belles esclaves ont continué jusqu'au XXe siècle d'alimenter les harems orientaux en concurrence avec les beautés noires originaires d'Éthiopie. Pour les tâches domestiques et les travaux des ateliers et des champs, les sujets du calife recourent à d'innombrables esclaves en provenance des pays slaves, de l'Europe méditerranéenne et surtout d'Afrique noire. Ces esclaves sont maltraités et souvent mutilés et castrés.
 
D'autres esclaves et eunuques sont employés comme soldats et chefs de guerre par les différentes dynasties musulmanes, du Maroc aux Indes. Ces esclaves-là accèdent parfois à des fonctions élevées et parfois au pouvoir suprême. Ainsi en est-il des fameux Mamelouks d'Égypte, que Bonaparte devra combattre en 1798.

Eunuques  et castrats
 
Inventée et développée à grande échelle par la Chine impériale, exportée dans les pays musulmans et jusqu'en Italie (les castrats), l'exploitation des eunuques (hommes castrés) est l'une des formes d'esclavage les plus inhumaines qui soient.
Elle poursuit deux objectifs principaux : empêcher que les esclaves étrangers ne fassent souche ; éviter les relations sexuelles entre les femmes des harems et leurs serviteurs. Les castrats sont aussi recherchés par les mélomanes pour leur voix très aigüe.
 
La castration consiste en l'ablation des parties génitales, soit totale, soit limitée aux testicules (pour empêcher la reproduction). Elle est le plus souvent pratiquée à la pré-adolescence et se solde par une mortalité effroyable.
 
Les esclaves mâles originaires d'Afrique noire sont généralement castrés en Égypte par des moines coptes pour le compte des traficants musulmans. À l'époque carolingienne, les captifs slaves destinés aux marchés orientaux sont quant à eux castrés à Verdun, principal marché d'étape de ce trafic.

Esclaves blancs en terre d'islam

Dans les premiers temps de l'islam, les notables de Bagdad s'approvisionnent en esclaves blancs auprès des tribus guerrières du Caucase mais aussi auprès des marchands vénitiens qui leur vendent des prisonniers en provenance des pays slaves, encore païens.
À la fin du Moyen Âge, comme le vivier slave s'épuise du fait de la christianisation de l'Europe orientale, les musulmans se tournent vers les pirates qui écument la Méditerranée.
 
Ces derniers effectuent des razzias sur les villages côtiers des rivages européens, y compris même dans l’océan Atlantique jusqu’aux limites du cercle polaire. En 1627, des barbaresques algérois lancent un raid sur l’Islande et en ramènent 400 captifs. Le souvenir des combats livrés par les habitants à ces pirates perdure dans... la tête de prisonnier maure qui sert d'emblème à la Corse.
 

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On évalue à plus d'un million le nombre d'habitants enlevés en Europe occidentale entre le XVIe et le XVIIIe siècle, au temps de François 1er, Louis XIV et Louis XV. Ces esclaves, surtout des hommes, sont exploités de la pire des façons dans les orangeraies, les carrières de pierres, les galères ou encore les chantiers d'Afrique du nord (*). Des organisations chrétiennes déploient beaucoup d'énergie dans le rachat de ces malheureux, tel Miguel de Cervantès ou plus tard Saint Vincent de Paul.
 
En Europe orientale et dans les Balkans, pendant la même période, les Ottomans prélèvent environ trois millions d'esclaves.
 
Jusqu’au début du XIXe siècle, les princes de la côte nord-africaine tirent eux-mêmes de grands profits de la piraterie en imposant de lourds tributs aux armateurs occidentaux en échange de la garantie que leurs navires ne seraient pas attaqués par les pirates. En 1805, le président américain Thomas Jefferson lance une expédition navale contre le dey de Tripoli, en Libye, pour l’obliger à renoncer à ce rackett. Le dey d’Alger le poursuivra quant à lui jusqu’à la conquête française en 1830.

Esclaves noirs en terre d'islam

Si la traite des esclaves blancs a rapidement buté sur la résistance des Européens, il n'en a pas été de même du trafic d'esclaves noirs en provenance du continent africain.
La traite arabe commence en 652, vingt ans après la mort de Mahomet, lorsque le général arabe Abdallah ben Sayd impose aux chrétiens de Nubie (les habitants de la vallée supérieure du Nil) la livraison de 360 esclaves par an. La convention, très formelle, se traduit par un traité (bakht) entre l'émir et le roi de Nubie Khalidurat.
 
La traite ne va cesser dès lors de s'amplifier. Les spécialistes évaluent de douze à dix-huit millions d'individus le nombre d'Africains victimes de la traite arabe au cours du dernier millénaire, du VIIe au XXe siècle. C'est à peu près autant que la traite européenne à travers l'océan Atlantique, du XVIe siècle au XIXe siècle.
 
Le trafic suit d'abord les routes transsahariennes. Des caravanes vendent, à Tombouctou par exemple, des chevaux, du sel et des produits manufacturés. Elles en repartent l'année suivante avec de l'or, de l'ivoire, de l'ébène et... des esclaves pour gagner le Maroc, l'Algérie, l'Égypte et, au-delà, le Moyen-Orient. Au XIXe siècle se développe aussi la traite maritime entre le port de Zanzibar (aujourd'hui en Tanzanie) et les côtes de la mer Rouge et du Golfe persique.
 
Le sort de ces esclaves, razziés par les chefs noirs à la solde des marchands arabes, est dramatique. Après l'éprouvant voyage à travers le désert, les hommes et les garçons sont systématiquement castrés avant leur mise sur le marché, au prix d'une mortalité effrayante, ce qui fait dire à l'anthropologue et économiste Tidiane N'Diyae : «Le douloureux chapitre de la déportation des Africains en terre d'Islam est comparable à un génocide. Cette déportation ne s'est pas seulement limitée à la privation de liberté et au travail forcé. Elle fut aussi - et dans une large mesure- une véritable entreprise programmée de ce que l'on pourrait qualifier d'"extinction ethnique par castration"» (*).
 
 
Les contes des Mille et Une Nuits, écrits au temps du calife Haroun al-Rachid (et de Charlemagne), témoignent des mauvais traitements infligés aux esclaves noirs et du mépris à leur égard (bien qu'ils fussent musulmans comme leurs maîtres).
 

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Ce mépris a perduré au fil des siècles. Ainsi peut-on lire sous la plume de l'historien arabe Ibn Khaldoun (1332-1406) : «Il est vrai que la plupart des nègres s'habituent facilement à la servitude ; mais cette disposition résulte, ainsi que nous l'avons dit ailleurs, d'une infériorité d'organisation qui les rapproche des animaux brutes. D'autres hommes ont pu consentir à entrer dans un état de servitude, mais cela a été avec l'espoir d'atteindre aux honneurs, aux richesses et à la puissance» (Les Prolégomènes, IV). Ces propos précèdent de deux siècles la traite atlantique des Occidentaux.
 

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Esclavage et décadence
 
Les contingents très importants de main-d'oeuvre servile ont contribué à la stagnation économique et sociale du monde musulman. Ils ont causé aussi de nombreux troubles. C'est ainsi qu'à la fin du IXe siècle, la terrible révolte des Zendj (ou Zenj, d'un mot arabe qui désigne les esclaves noirs), dans les marais du sud de l'Irak, a entraîné l'empire de Bagdad sur la voie de la ruine et de la décadence.
 
«Comparé à la traite des Noirs organisée par les Européens, le trafic d'esclaves du monde musulman a démarré plus tôt, a duré plus longtemps et, ce qui est plus important, a touché un plus grand nombre d'esclaves», écrit en résumé l'économiste Paul Bairoch (*). Cet auteur, ainsi que Tidiane N'Diaye, rappelle qu'il ne reste plus guère de trace des esclaves noirs en terre d'islam en raison de la généralisation de la castration, des mauvais traitements et d'une très forte mortalité, alors que leurs descendants sont au nombre d'environ 70 millions sur le continent américain.
 
Notons le parallèle avec les États arabes du Golfe Persique qui recourent massivement à des travailleurs étrangers tout en empêchant ceux-ci de faire souche sur place.
 

Alban Dignat
 
Source : link
 


 
Commentaire de VV&D:


Pour un lecteur occidental, l'esclavage est une réalité du passé, quelque chose enfoui dans les livres d'Histoire et complètement sorti de l'actualité. Il faut pourtant se méfier de notre "occidentalo-centrisme" sur ce point. L'esclavage s'il est sorti de notre culture fait pourtant encore entièrement partie de certaines autres cultures, et en tout premier lieu de la culture islamique.
 
Notre culture actuelle, imprégnée de christianisme et des droits de l'Homme issus des Lumières, a classifié depuis un certain temps l'esclavage au rang de l'abomination et de l'immoralité. Ceci est maintenant une "évidence culturelle" pour chacun de nous.Il n'en est pas de même dans la culture islamique dans laquelle l'esclavage fait littéralement partie du code génétique.
 
La culture islamique est imprégnée en quantité variable selon les endroits, mais jamais de manière négligeable, des éléments doctrinaux de la charia qui ont forgé les usages et les traditions des peuples soumis à l'islam. Islam, le mot lui même signifie soumission et une appellation traditionnelle du Musulman n'est elle pas "esclave d'Allah?"
 
L'exemple parfait des Musulmans, leur prophète était lui-même un possesseur et un marchand d'esclaves. Mahomet réduisait en esclavage les victimes de ses raids, leurs femmes et leurs enfants sans que cela fut aucunement considéré par personne dans sa communauté comme immoral. Aujourd'hui encore cette constante de comportement de Mahomet ne sucite aucun commentaire défavorable.
 

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Mahomet choisit Safyyia comme esclave après le massacre de la tribu juive de Kaybar
 
L'esclavage et les relations de soumission sous-tendent une grande partie du mode relationnel dans la culture islamique. Les relations Homme-Femmes en sont un bon exemple puisque l'Homme est dans la doctrine islamique le "gardien" de la Femme et que celle-ci lui doit soumission.

 

Coran sourate 4, verset 36

Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu'Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu'ils font de leurs bien. Les femmes vertueuses sont obéissantes (à leurs maris), et protègent ce qui doit être protégé, pendant l'absence de leurs époux, avec la protection d'Allah. Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d'elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Allah est certes, Haut et Grand !


 
L'usage sexuel des esclaves, avalisé par l'exemple de Mahomet, est même devenu un des éléments culturels caractéristiques de l'islam au travers du Harem.
 

Vincenzo-Marinelli-danse-de-l-abeille-au-harem-1862.jpg

Vincenzo Marinelli
Italy
La Danse de l'abeille au harem, 1862
 
C'est pour cela qu'aujourd'hui encore l'esclavage est, sinon florissant, au moins endémique dans la zone culturelle islamique. Le statut des "petites bonnes" de la société Marocaine, l'esclavage en Mauritanie et en Afrique noire, les achats d'enfants par les riches Arabes du Golfe, la résurgence des marchés d'esclaves en Tchétchénie et au Daghestan, les gangs pakistanais en Angleterre, etc... tout cela est directement issu de l'absence de respect humain et de proximité culturel avec le concept du droit d''asservissement de l'être humain octroyé par Allah à l'Homme musulman. Droit aujourd'hui encore présent dans la doctrine de la religion islamique, et qui n'a jamais été abandonné ni contesté par aucune autorité islamique (un Musulman peut doctrinalement encore s'emparer de tout non-Musulman vivant dans un pays non-musulman et le ou la réduire en esclavage !)
 

Esclavage-photos-de-1880-.jpgEsclaves en 1880
 
La fin de l'esclavage dans les sociétés occidentales vint de la condamnation morale du concept même de l'esclavage. Même à l'époque où il était encore partiqué légalement, l'esclavage était considéré comme moralement criticable. La fin de l'esclavagisme était ineluctable dans une société qui moralement l'avait classé dans ce qui est mauvais et indigne de l'Humanité.
 
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Une telle condamnation est inexistante en islam du fait de l'exemple du prophète Mahomet, lui-même esclavagiste, et de la légalisation du concept par le Coran donc par Allah.  De là vient la survivance tenace de l'esclavagisme, en satut ou en fait, dans le monde islamique. Les interdictions légales de l'esclavage dans les pays musulmans se sont faites uniquement sous pression internationale et, de fait, ne changent pas grand chose à la réalité des société islamique tant que la charia reste un élément culturel dominant.
 

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Traduction : Frère, il n'y a rien de mal avec l'esclavage

puisque notre Prophète possédait aussi des esclaves.

 

 

 



 

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