mardi 25 juin 2013

VIVE LA REPUBLIQUE !


La jeune fille et la Mort


Accusée sans preuves d’avoir voulu tuer Robespierre, Cécile Renault a été guillotinée à 19 ans

Publié le 23 juin 2013 
cecile renault commons


À quoi pouvait donc s’occuper Cécile Renault, fille d’un papetier du quartier de la Cité, en ce joli mois de juin parisien d’il y a tout juste 220 ans ?
 À quoi rêvent les belles de 18 ans lorsque le temps est beau et que, malgré les roulements de tambour, elles ont l’avenir pour elle, des amoureux en pagaille et un papa qui les gâte en leur offrant de mignonnes cocardes de soie, des caracos fleuris ou ces longues jupes rayées qui sont maintenant à la mode ? 
Si, malgré son âge, Cécile s’intéresse un peu à la politique, si elle aussi a été touchée par cette fièvre qui s’est emparée de Paris lorsqu’elle fêtait ses 14 ans, elle a dû apprendre que, quelques jours plus tôt, ceux qu’on appelle les Girondins ont été proscrits, convaincus de trahison et de complot contre la Révolution par les Montagnards, le groupe désormais dominant que dirige Robespierre.
 
Sans doute est-elle un peu étonnée d’apprendre que les héros d’hier sont devenus les traîtres d’aujourd’hui, et que ceux qui avaient fondé la République nourrissaient en réalité les plus noirs desseins à son encontre. 


De même a-t-elle peut-être entendu dire que la Déclaration des droits de l’homme adoptée en 1789, que l’on considérait jusqu’ici comme un texte sacré, contenait « plusieurs principes erronés »1, notamment celui de la séparation des pouvoirs, cette « chimère » antirépublicaine importée d’Angleterre. « S’il est vrai que nous ayons fait des découvertes dans les droits des hommes, expliquait alors Barrère, il faut les consacrer par une nouvelle déclaration. »[2. Idem.] 

Cécile, qui se souvient probablement des mots de Robespierre désignant la Déclaration de 1789 comme l’éternelle constitution de tous les peuples, a pu se demander pourquoi les choses avaient changé − avant d’être rassurée par la proclamation de Billaud-Varenne, affirmant que cette nouvelle Déclaration devrait, cette fois, « fixer en France la liberté » et le « bonheur »2. Définitivement.
[...]

*Image : l’arrestation de Cécile Renault (wiki commons).
  1. Ducos, 17 avril 1793, cité Mortimer-Ternaux, Histoire de la Terreur, Michel Lévy, 1869, tome VII, p.189.
  2. Archives parlementaires, 23 juin 1793, t .LVII, page 108.
  3.  
  4. (causeur.fr)
  5. ùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùù

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