dimanche 9 juin 2013

SKINS ?

POUR LES REDSKINS DE FRANCE, LA SOCIAL-DÉMOCRATIE EST… FASCISTE! 
QUANT À L’EXTRÊME-GAUCHE DE MÉLENCHON ELLE EST… BOURGEOISE!

Posté le Samedi 8 juin 2013 

par Carlitos de Unamuno

Lénine
 

À l’occasion de la mort d’un jeune Antifa, petite visite dans les latrines idéologiques de l’extrême-gauche casseuse de « fascistes », qui rappelle furieusement… les pages les plus sombres de notre histoire, mais oui! Alors même que Libé publie un réquisitoire d’un ancien communiste qui nous délie l’éternelle rhétorique d’une extrême-gauche fidèle aux valeurs des lumières à mille lieux de toute idéologie totalitaire. 


Il faut admettre que l’examen des faits révèle une réalité un peu plus complexe. Précisons d’emblées que les franges droitières comme gauchistes de la « tête de peau » ont un ennemi commun: la social-démocratie. Commençons par aller faire un petit voyage au pays des redskins, allez hop, sont sympas, ils aiment le ska et le reggae.
Le ton est donné dès les premières lignes du manifeste publié sur le site, on sent la présence pesante « des années les plus sombres de notre histoire », jugez plutôt:
• Le redskinhead est le fils du peuple, il est lié au prolétariat par sa filiation. Il est fille ou fils de prolétaire […];
Le reskinhead est le bras armé du peuple. Il est le soldat de sa cause. Il doit assurer la protection des siens dans leurs luttes pour la vie et pour la révolution […];
Le redskinhead n’entretient pas de relation, si ce n’est sur le terrain de la lutte idéologique, avec tous les tenants des politiques social-démocrates et trade-unionistes. Il s’agira ici d’adversaires à considérer comme les ennemis de sa cause et les principaux idéologues de la petite-bourgeoise individualiste.[…];
• Le redskinhead, soldat de sa cause, veillera à mener une vie saine excluant tout addiction, refusant tout échappatoire facile, acquérant une bonne connaissance des arts de la lutte physique et idéologique;
• Il est conscient aussi que le légalisme ne pourra être maintenu en période révolutionnaire et qu’il devra renverser tous les bouffons de la haine qui se mettront sur sa route;
Le sang rouge du redskinhead doit servir à noyer les idéologues crasseux et les idées mutilées des esprits retors qui veulent opprimer les ouvriers sous couvert de leur libération. Ce sang éventuellement déversé viendra grossir le flot également versé par ses camarades de luttes des SHARP et RASH;
• Le redskinhead aura à cœur de défendre une conception du monde dialectique et matérialiste, conception la plus juste et la plus universelle pour sa classe. Il défendra cette thèse contre les métaphysiques réactionnaires, individualistes et bourgeoises;
En gros, vive la révolution, à mort la social-démocratie petite-bourgeoise et individualiste, adieu légalisme, bonjour révolution, adieu liberté de penser, bonjour bouffons de la pensée.
Le capitalisme quant à lui n’est qu’une antichambre du fascisme: Combattre le fascisme implique de combattre le patriarcat et le sexisme à part égale avec le fascisme, car le fascisme est une idéologie patriarcale, de la virilité, mais c’est aussi combattre le capitalisme comme le système économique qui sous-tend tout fascisme à venir, nous allons y venir.
Devenir casseur de skin serait donc tout à fait exempt de démonstration virile? On en doute, mais bref. C’est de la bonne souplette, on en a la larme à l’œil. Donc ces groupes seraient de solides partisans de la démocratie, mais adepte de la révolution post-légaliste, on en perd un peu son Latin. Mais poursuivons…


Dans un autre document, après avoir fustigé Marine Le Pen, après avoir défini le cadre d’une extrême-gauche fasciste (« Vérité et réconciliation » en exemple), après s’être étonnées que des idées de l’extrême-gauche se retrouvent défendue par le FN (Ouais, vraiment incroyable..), les redskins s’en prennent à la social-démocratie citant allègrement l’exemple de Théo Sarrazin et de son livre pour illustrer leur propos selon la tautologie qui suit:
1) Théo Sarazin est fasciste (Son livre est fasciste, ses idées sont fascistes)
2) Théo Sarazin est social-démocrate
3) La sociale-démocratie est donc fasciste

[...] En Allemagne des politiciens du SPD virent au racialisme ouvert (voir notre article sur Théo Sarrazin ), en France des élus du PS n’hésitent pas non plus à diviser leur population en « Blancs » et « non-Blancs » comme Manuel Valls en ballade électorale sur son marché , et à renchérir sur l’UMP sur la condamnation d’une partie des révoltes populaires ( émeutes sociales en banlieue en 2005, soutien affiché à la réforme des retraites par une partie du PS en 2011). La surenchère porte aussi sur l’utilisation de faits divers pour en appeler à plus de répression anti-prolétaire sur le terrain, notamment la militarisation de la gestion des « mineurs délinquants », l’entrée de policiers à l’école , la généralisation du contrôle des espaces urbains notamment par la vidéo surveillance, [...]
Valls et Sarazin, même combat, donc.
Puis vient le tour de Mélenchon..
[...] Mélenchon reprend aussi les méthodes des fascistes : à propos de la loi criminalisant le port du voile intégral il qualifie celui-ci d’accoutrement « obscène », ce qui fait écho à l’ « attitude racoleuse » que symbolisait selon lui la candidate voilée du NPA. Loin d’être seulement une défense de la laïcité, son discours, préparé comme ceux de tous les politiciens par ses communicants, fait écho aux sites fascistes les plus répugnants qui accusent les musulmanes d’être d’hypocrites salopes, souvent accompagnées de « caricatures » présentant un visage voilé accolé à un corps d’actrice du porno [...].
Suit une longue diatribe pour démontrer que nous sommes en plein dans la même dérive fasciste que celle des années 30. Ensuite le plate de résistance nous est servi, soit l’argumentaire classique pour nier les crimes de la chienlit communiste:
Cependant, une nouvelle donne historique a vu le jour : l’émergence internationale de régimes institués à l’issue d’une période révolutionnaire, des gouvernements portés au pouvoir par le peuple et sa fraction prolétaire mais qui ont ensuite dégénéré, tout en conservant une parure « socialiste » ou « communiste » ou avec des valeurs clairement de « gauche » (exaltation du travail industriel, de l’ouvrier, du paysan, prétendue égalité des sexes…). Parfois un parti « communiste » dirige le pays (république populaire de Chine depuis 1976 et dès les prémisses ces 1974), parfois une idéologie « communiste » se voit vidée de sa substance et substituée par une autre (principe du Juche en Corée du Nord), parfois un parti clandestin illégal mafieux et clanique, sous couvert de lutte de classe et de renversement du pouvoir, organise un génocide (khmers rouges).
Du coup, ce n’est non pas la Chine de Mao qui devient « social-fasciste » aux yeux de nos idéologues, mais bien la Chine moderne, puis Chavez (Son alliance avec l’islamisme est fustigée, du coup mes amis extrême-centriste se sentent un peu redskins), et enfin… Mélenchon!
En bref, la sociale-démocratie ne peut mener qu’au fascisme, et tout dévoiement du plus pur communisme prôné par ce groupe à pour origine une dérive… socio-démocrate…
La tentation social-démocrate ne mène elle non plus nulle part ailleurs qu’au fascisme, quand les deux classes antagonistes en sont au stade de l’affrontement inéluctable.
Puis petit appuis sur le Komintern:
La théorie stratégique du Komintern, la phrase restée célèbre « Le fascisme et la social-démocratie sont des frères jumeaux », ne sort pas de nulle part : elle est le fruit de l’expérience communiste allemande, celle d’un parti qui nait dans le sang et voit ses dirigeants assassinés peu de temps après sa création par un Ministre du SPD qui s’est allié avec les forces pré-fascistes des corps francs dès
1919.
Merci au camarade Staline, qui n’est pas cité mais bien présent dans la rhétorique de ce groupe dont on ne sait si on peu encore le qualifier d’extrémiste tellement son extrémisme explose tous les standards de la politique-spectacle contemporaine… En tous cas bien trop staliniens pour représenter en quoi que ce soit la démocratie sous n’importe laquelle de ses formes. Ce manifeste représente-il toute la mouvance antifa? Peut-être pas, j’ai néanmoins retrouvé cette citation de Staline sur plusieurs sites ouvertement « libertaires-antifa ». Non, Staline, c’était pas du fascisme, mais de la fraternité humaniste…

Pendant ce temps Henri Weber, l’un des cofondateurs de la Ligue communiste en 1969, nous dit dans libération:
C’est une vieille ânerie [i.e. La comparaison entre extrême-gauche et extrême-droite]. L’extrême gauche et l’extrême droite diffèrent radicalement par leur idéologie, leur projet, leurs valeurs. La première partage l’idéologie humaniste des Lumières et de la Révolution française : liberté, égalité, solidarité, droits de l’homme, démocratie… Mais elle pèche par excès : par ultra-démocratisme, ultra-volontarisme, ultra-rationalisme. Elle veut la démocratie directe et non la démocratie parlementaire, l’égalité des conditions, non l’égalité des chances et des droits.









staline-jjmarie 

(extremecentre.org)
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