LE FN A LE VENT EN POUPE !
A Villeneuve-sur-Lot, le FN a profité à plein de l’affaire Cahuzac
Pour la deuxième fois à une élection législative partielle,
le FN s’est qualifié dimanche 16 juin à Villeneuve-sur-Lot pour le
second tour en éliminant le candidat socialiste.
Etienne Bousquet-Cassagne (à gauche), le candidat du Front national à Villeneuve-sur-Lot, dimanche 16 juin.
Si
l’affaire Cahuzac a joué à plein, elle ne suffit pas à expliquer à elle
seule la dynamique électorale du parti de Marine Le Pen.
C’est la seconde fois depuis l’élection de François Hollande que le parti de Marine Le Pen se qualifie au second tour d’une élection législative partielle. Déjà au mois de mars, dans la 2e circonscription de l’Oise, la candidate du FN était arrivée en deuxième position. Et Jean-François Mancel, le député UMP sortant, avait finalement été réélu avec seulement 768 voix d’avance sur son adversaire frontiste.
Une nouvelle percée électorale, selon le FN
Il n’en fallait pas plus aux responsables du FN pour voir là une nouvelle percée électorale de leur formation. « C’est une nouvelle confirmation, encore plus forte que les autres, qu’il y a une dynamique extraordinaire autour du Front national, du rassemblement Bleu Marine », a analysé dès dimanche soir Florian Philippot, le vice-président du mouvement. En effet, le Front national ne se prive pas de rappeler qu’un récent sondage réalisé pour le site du Huffington Post et iTélé a placé le parti de Marine Le Pen en seconde position, à un point de l’UMP, dans les intentions de vote pour les élections européennes de mai 2014, avec respectivement 18 et 19 %.Faut-il pour autant en conclure à un nouveau cap électoral franchi par le FN, résultat de la stratégie de « dédiabolisation » orchestrée par Marine Le Pen ? « Il est beaucoup trop tôt pour le dire », juge prudemment Sylvain Crépon, chercheur à l’université de Paris X-Nanterre et auteur d’une « Enquête au cœur du nouveau Front national ». Pour ce sociologue, il n’y a a priori rien de nouveau sous le soleil. « L’affaire Cahuzac a joué à plein, analyse-t-il. Elle a alimenté le populisme, comme à chaque fois depuis le début des années 1980 dans un contexte d’affaires politico-financières. Systématiquement, le FN a rebondi lors d’élections partielles. »
L’effet Cahuzac n’explique pas tout
Pour Jean-Yves Camus, politologue et spécialiste de l’extrême droite, l’élimination du candidat socialiste « est, sans surprise, un effet du mensonge » de Jérôme Cahuzac. Si on ajoute à cela le contexte économique actuel et le climat de « défiance » à l’égard du gouvernement, on explique, selon eux, en grande partie le résultat de dimanche. « La tromperie a laissé des traces et c’est ce que nous subissons aujourd’hui », a justifié hier le premier ministre Jean-Marc Ayrault.L’effet « Cahuzac » ne peut expliquer à lui seul ce résultat, estime toutefois Jean-Yves Camus, qui y voit aussi le résultat conjugué d’un travail de fond ancien du FN consistant à « labourer systématiquement cette terre de mission qu’est le Sud-Ouest » et du profil du candidat frontiste. Jeune, comme Marion Maréchal-Le Pen, fils de notable – son père est président de la Chambre d’agriculture départementale – sans appartenance antérieure à un groupuscule violent, « il est le candidat idéal » pour un FN qui veut afficher un visage présentable, note le politologue.
« Même si à mon sens c’est la continuité qui l’emporte, Marine Le Pen donne des signes
de sa volonté de faire bouger les choses et c’est cela que perçoit l’opinion, poursuit-il. Sans compter que l’affaire Clément Méric, qui a mis récemment au premier plan des groupes beaucoup plus radicaux, a contribué à la recentrer. » « La clé, ce sont les électeurs du PS, juge de son côté Sylvain Crépon.
Ce sont-ils abstenus ou certains ont-ils été tentés de voter FN ? Nous n’avons pas assez d’éléments aujourd’hui pour trancher. »
(la-croix.com)
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