vendredi 7 juin 2013

HENRI FORD : UN ANTISEMITE NOTOIRE (COMME FRANCK ABED...)

LE JUIF INTERNATIONAL d’Henri FORD 

par Franck ABED



Henry Ford (1863 -1947) est le fondateur des usines d’automobiles Ford.

De 1920 à 1922, il écrit une série d’articles dans un journal local, The Dearborn Independent – d’où sera tiré le présent ouvrage – qui lui vaudra d’être accusé d’antisémitisme par l’Anti-Defamation League. Mais ainsi qu’il le dit lui-même : « Quiconque, aux États-Unis ou ailleurs, tente d’aborder la « Question juive » pour en discuter publiquement, doit s’attendre à être taxé d’« antisémite », de « croqueur de Juifs », afin de le disqualifier d’avance. [...] Il y a comme un vague sentiment que prononcer le mot « juif » ouvertement ou l’écrire en toutes lettres, tout simplement, est quelque chose d’incorrect, d’indécent [...] C’est ainsi qu’ils considéreront un écrit objectif comme « bourré de mensonges, d’insultes, d’insinuations, constituant une incitation au massacre ». 

Patriote, H. Ford oppose l’esprit laborieux et créatif de l’Américain à l’esprit vénal et sans scrupule du Juif, et fustige la mainmise de ce dernier sur tout ce qui fait l’essence d’une nation – éducation, sport, théâtre, cinéma, musique, journaux, religion même – pour mieux la pervertir et la dominer, créant ainsi lui-même les causes de son rejet : « [...] quant à la cause réelle, authentique, de la persécution, à savoir l’oppression des peuples par les pratiques financières des Juifs, jamais il n’en sera fait mention ». 

Conscient des problèmes inhérents à la « nation dans les nations » que constitue la communauté juive, il pose la question du sionisme : « [...] alors la solution doit jaillir de l’une des deux propositions : ou une séparation de cette « nation » du reste des nations, ou une exaltation de cette « nation », laquelle primerait alors sur les autres nations », mais entrevoit déjà que celui-ci ne sera pas une solution à la « question juive » et à la volonté de domination des Juifs, car : « leurs chefs s’activent à la réalisation de ces deux conditions, soit une nation à part et aussi une supernation ». 

Enfin, il dénonce ses moyens : « Les méthodes employées pour ravir la terre de Palestine aux Arabes [...] à savoir ce jeu diabolique qui consiste à prêter de l’argent, à un taux d’intérêt exorbitant, [...] puis à saisir leurs terres quand ils ne pouvaient plus payer », mais aussi sa finalité :
 « Ainsi, quel que soit le discours que le Juif tienne aux non-Juifs, il pense de lui-même qu’il appartient à un peuple, par les liens du sang, qu’aucune conversion ou orientation de sa foi ne peut affaiblir.

Héritier du passé de ce peuple et agent de la politique future de celui-ci, le Juif appartient à une nation. Il est à la recherche d’un royaume à venir sur cette terre, un royaume qui sera au-dessus de tous les autres, avec Jérusalem comme capitale, régente du monde».

Près d’un siècle après qu’ils aient été écrits, les propos d’Henry Ford trouvent dans notre époque comme un sinistre écho…

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Controverses autour de ses affaires avec le régime nazi

Henry Ford est l’un des plus célèbres bailleurs de fonds étrangers d’Adolf Hitler, et il est récompensé en 1938 pour ce soutien durable avec la « Grand-Croix de l’Aigle allemand », plus haute décoration nazie pour les étrangers40. Cette faveur accordée par les nazis engendre une importante controverse aux États-Unis et finit par un échange de notes diplomatiques entre le gouvernement allemand et le Département d’État. Ford s’exprime à propos de cette polémique en clamant que « [son] acceptation d’une médaille du peuple allemand ne [le fait] pas, comme certains semblent le penser, entraîner aucune sympathie de [sa] part avec le nazisme »40.

Alors que Ford clame publiquement qu’il n’aime pas les gouvernements militaristes, il tire profit de la Seconde Guerre mondiale, en alimentant l’industrie de guerre des deux camps : il produit, via ses filiales allemandes, des véhicules pour la Wehrmacht, mais aussi pour l’armée américaine40. Il participe à l’effort de guerre allemand avec Opel, filiale de General Motors. Des succursales de Ford implantées en Allemagne demandent réparation pour les bombardements subis. Un million de dollars est réclamé aux Américains pour les dégâts provoqués dans l’usine de Cologne. Ford demande aussi des réparations au gouvernement français. 38 millions de Francs sont versés après le bombardement de son usine de Poissy[réf. à confirmer]41.

Antisémitisme présumé

Les déclarations publiques d’Henry Ford montrent qu’il est à l’avant-garde des hommes d’affaires américains qui privilégient la recherche du profit sans que leurs opinions politiques n’aient d’influence sur leur volonté de trouver de nouveaux marchés[réf. nécessaire]. Pour autant, Ford est semble-t-il foncièrement antisémite42 et n’hésite pas à accuser les Juifs d’avoir déclenché la Première Guerre mondiale[réf. à confirmer]41.

Nombreux sont les mouvements américains qui reprennent ses théories antisémites pour raviver une haine latente43. Son antisémitisme s’exprime également dans ses mémoires : « Notre travail n’a pas la prétention d’avoir le dernier mot sur les juifs en Amérique. [...] Si les juifs sont si sages qu’ils le disent, ils feraient mieux de travailler à devenir des juifs américains, plutôt que travailler à construire une Amérique juive »44.

The International Jew

Couverture de la version allemande du volume 2 de The International Jew.
Se justifiant à ce sujet, il explique dans son livre The International Jew (Le Juif International), que l’antisémitisme n’est selon lui que le pendant de l’antigoyisme de la communauté juive45. The International Jew est un ouvrage en quatre volumes publié sous le nom d’Henry Ford qui rassemble des articles parus dans le journal The Dearborn Independent. Une phrase dans un texte dédié à la salutaire « réaction de l’Allemagne contre le Juif » illustre l’esprit prétendument scientifique de l’ouvrage et dont le langage est chargé de métaphores médicales : il s’agit d’une question d’« hygiène politique », parce que « la principale source de la maladie du corps national allemand [...], c’est l’influence des Juifs »46,47.

Dans plusieurs autres passages, les Juifs sont présentés comme un « germe » qui doit faire l’objet d’un « nettoyage »48. Adolf Hitler et ses collaborateurs reprendront cette terminologie pour justifier leurs crimes. Le Juif n’est plus défini par sa religion mais par sa « race », « une race dont la persistance a vaincu tous les efforts faits en vue de son extermination »49. Il faut donc réveiller chez les jeunes la « fierté de la race »50. Ford s’inspire des Protocoles des Sages de Sion, un ouvrage qui serait « trop terriblement vrai pour être une fiction, trop profond dans sa connaissance des rouages secrets de la vie pour être un faux », cité et commenté abondamment, comme preuve ultime et irréfutable de la conspiration juive pour s’emparer du pouvoir à l’échelle mondiale47. Cet ouvrage est par ailleurs vivement critiqué par le Times. Il y est souvent fait référence à l’Allemagne qui est décrite comme dominée par les Juifs malgré le fait qu’il « n’y a pas dans le monde de contraste plus fort que celui entre la pure race germanique et la pure race sémite »46.

Le thème de la complicité entre le judéo-bolchevisme et la finance capitaliste juive, dans une conspiration pour imposer à la planète un gouvernement mondial juif est abondamment repris par le nazisme. Trois volumes ont pour objet la place des Juifs aux États-Unis47. Selon Ford, leur émigration massive d’Europe de l’Est en Amérique du Nord n’a rien à voir avec de prétendues persécutions : les pogroms ne sont que de la propagande ; il s’agit bel et bien d’une véritable invasion : le « Juif international » peut déplacer un million de personnes de la Pologne vers l’Amérique « comme un général déplace son armée »51. Les Juifs sont responsables de l’introduction dans les arts de la scène aux États-Unis d’une « sensualité orientale » sale et indécente, « instillant un poison moral insidieux »52.

La contribution de Ford à la propagation de l’antisémitisme va au-delà de l’imprimé. Il travaille activement à former une communauté. Au départ réunis autour du Dearborn Independent, ces hommes constituent une force importante dans l’évolution américaine de l’antisémitisme, et incluent un grand nombre de pro-fascistes42.

Dearborn Independent

Une du Dearborn Independent daté du 22 mai 1920.
 
 
En 1918, le secrétaire privé et proche ami de Ford, Ernest G. Liebold, achète un obscur hebdomadaire, le Dearborn Independent, pour Ford. Le journal est édité par Liebold pendant huit ans, de 1920 à 1927, et atteint au maximum environ 700 000 lecteurs53. Vincent Curcio, auteur anglais, écrit de ces publications qu’« ils ont été largement distribués et ont une grande influence, en particulier dans l’Allemagne nazie, où pas moins qu’un personnage comme Adolf Hitler était très lu et admiré »[réf. nécessaire]. Hitler, fasciné par les automobiles, accroche même, sur son mur, une photo de Ford. Steven Watts mentionne qu’Hitler « vénérait » Ford, en proclamant que « [il] ferai[t] de [son] mieux pour mettre ses théories en pratique en Allemagne, en modélisant la Volkswagen, la voiture du peuple, sur le modèle T »54.

Dénoncée par l’Anti-Defamation League, les articles du Deaborn Independent sont explicitement condamnés pour leur violence contre les Juifs55. Cependant, selon le rapport des témoignages du procès, Ford n’écrit presque rien dans ces articles. Des amis et des associés d’affaires déclarent qu’ils ont mis Ford en garde sur le contenu du journal mais que Ford ne lit probablement jamais les articles ; Ford ne porta son attention que sur les gros titres du journal54. Un procès en diffamation intenté par un avocat de San Francisco et une coopérative agricole juive en réponse à des articles antisémites conduisent Ford à fermer le journal en décembre 1927. Des reportages tournés au moment cité ci-dessus le montrent comme étant choqué par le contenu et qu’il n’est pas au courant de sa nature. Pendant le procès, le rédacteur en chef de Ford, William Cameron, témoigne en faveur de Ford, indiquant qu’il n’a rien à voir avec les éditoriaux, même s’ils sont sous son nom. Cameron signifie au procès en diffamation qu’il ne discute jamais du contenu des pages ou qu’il ne les envoie à Ford pour son approbation56.

En 1927, les excuses57 de Ford, suite à la pression conjuguée des consommateurs juifs américains et même de Hollywood qui menaça d’employer des voitures Ford pour les besoins des scènes de crash, sont bien accueillies : quatre cinquième des centaines de lettres adressées à Ford en juillet de 1927 furent de Juifs, et presque toutes sans exception, saluent l’industriel56. En janvier 1937, une déclaration de Ford dans le Détroit Jewish Chronicle désavoue « quelconque lien avec la publication en Allemagne d’un ouvrage connu sous le nom de Juif international »58.
Cependant, lors du procès de Nuremberg, Baldur von Schirach, le chef des Jeunesses hitlériennes déclare avoir été influencé par la lecture de Ford. Après ses excuses en 1927, Ford se refuse à d'autres déclarations publiques au sujet des juifs57. Sur ce point, l’historien Pierre Abramovici, dans l’article Comment les firmes US ont travaillé pour le Reich »59 porte un jugement sévère sur les positions d’Henry Ford.
« Henry Ford accuse les Juifs d’avoir déclenché la grande Guerre. En 1920, il achète un hebdomadaire, le Dearborn Independant, qui lui fournit une tribune. Il entretient des relations privilégiées avec l’Allemagne nazie. Henry Ford est décoré, à Détroit le 30 juillet 1938, de l'ordre allemand de l’Aigle. Cette distinction, réservée aux étrangers, lui est remise par le consul allemand à Détroit, Karl Capp et par son homologue à Cleveland, Fritz Heiler.
Il participe le 26 juin 1940 à un dîner de gala au Waldorf Astoria de New York, destiné à célébrer la victoire allemande sur la France, après que cette dernière lui eut déclaré la guerre. »
Pierre Abramovici, 
septembre 2002
 
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