EPHEMERIDE DU 4 JUIN 2013
Ephéméride du 4 Juin.
1666 : "Première" pour Le Misanthrope, ou l’atrabilaire amoureux.
La pièce est jouée au théâtre du Palais-Royal à Paris.
Cette seizième pièce de Molière, pourtant l'une de ses meilleures comédies, n'a que peu de succès à ses débuts.
L'auteur interprète lui-même le rôle d'Alceste qui, avec sa franchise
brutale et son mépris des conventions, représente le véritable homme libre dans une société hypocrite.
1721 : Après la grande peste, le "Voeu des Echevins de Marseille".
Un peu d'histoire : Marseille voeu des Echevins.pdf
C'est aujourd'hui la Chambre de
Commerce qui a pris le relais de la Municipalité, et qui offre chaque
année, le 4 juin, un cierge de cire blanche, aux armes de la Ville de
marseille (Croix bleue sur fond blanc). A l'origine, le cierge devait
peser "quatre livres", soit quasiment deux kilos.....
1783 : Premier vol de montgolfière.
A Annonay (Ardèche), près de leur papeterie, les frères Montgolfier
réussissent pour la première fois à faire voler un objet fabriqué par
l'homme.
Le ballon de toile et de papier, gonflé avec de l'air chaud produit
par la combustion d'un mélange de paille et de laine, s'élève à près de 1
000 mètres et parcourt 2 kilomètres en 10 minutes.
Le premier voyage habité en montgolfière aura lieu le 21 novembre 1783 dans le parc du château de la Muette à Paris.
1814 : Louis XVIII établit la Charte constitutionnelle.
Dans notre Album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville. voir la photo "Le peuple, jamais plus heureux que de 1816 à 1830".
Octroyée, et ce lors de la dix-huitième année de son règne, elle garantit la liberté de la presse, le respect des biens nationaux, l'égalité devant la loi....
Elle représente un réel effort pragmatique pour s'accommoder de la révolution-fait et, selon le mot de Chateaubriand, pour "....préparer
notre entrée dans l'ère nouvelle, en gardant ce qui valait de l'être de
la Révolution et de l'Empire. Avoir un roi qui règne, des ministres qui
gouvernent et sont responsables devant les deux chambres de la
représentation...."
Voici deux passages de Jacques Bainville, tirés de l'Histoire de France, chapitre XVIII, La Restauration.
I : Premier passage, qui explique bien les écueils intérieurs....
"....Louis XVIII n'ignorait pas les écueils qui
entoureraient la monarchie, restaurée après une si longue interruption.
Sur le moment, tout était facile. Les Bourbons n'avaient pas eu à s'offrir : on les demandait. La France était lasse de la guerre, lasse aussi de ce qu'on appelait le despotisme impérial. Louis XVIII, qui avait de l'expérience, de l'étude, de la finesse, qui avait vu beaucoup de choses, se rendit compte des circonstances dans lesquelles il rentrait. Il avait à ménager son autorité et il n'eût pas été prudent de commencer son règne en humiliant le principe dont il tirait sa force. Il avait aussi des satisfactions à donner aux idées du temps. Le Sénat, en l'appelant au trône, avait établi des conditions, fixé des garanties pour les personnes et pour les biens, tracé un programme de gouvernement constitutionnel.
Sauf un point, Louis XVIII accepta tout. Deux
Chambres, comme en Angleterre, c'était le système qui semblait le
meilleur et même le plus commode pour une monarchie. L'égalité civile
n'avait rien non plus pour déplaire à un roi de France ; le frère de
Louis XVI savait combien la résistance des privilégiés, en arrêtant les
réformes, avait été funeste à l'ancien régime. La garantie des
propriétés, des rentes, des pensions allait de soi : pour régner sur la
France, il fallait la prendre telle qu'elle était.
Il n'y eut qu'une chose que Louis XVIII n'accepta pas : c'était le caractère conditionnel de cette Constitution. D'une Charte imposée, qui l'eût diminué, qui eût soumis son pouvoir à toutes sortes d'exigences et de capitulations successives, comme il était arrivé à Louis XVI, il fit une Charte accordée, « octroyée ». Ainsi le principe monarchique était sauf, ou bien ce n'était pas la peine de restaurer la monarchie, et la transition était assurée entre la monarchie « absolue » et la monarchie « constitutionnelle ». Louis XVIII y gagnait de s'être fait respecter des nouveaux constituants comme il se faisait respecter des souverains ennemis. « On aurait dit, remarquait Alexandre, que c'était lui qui venait de me replacer sur le trône...."
Sur le moment, tout était facile. Les Bourbons n'avaient pas eu à s'offrir : on les demandait. La France était lasse de la guerre, lasse aussi de ce qu'on appelait le despotisme impérial. Louis XVIII, qui avait de l'expérience, de l'étude, de la finesse, qui avait vu beaucoup de choses, se rendit compte des circonstances dans lesquelles il rentrait. Il avait à ménager son autorité et il n'eût pas été prudent de commencer son règne en humiliant le principe dont il tirait sa force. Il avait aussi des satisfactions à donner aux idées du temps. Le Sénat, en l'appelant au trône, avait établi des conditions, fixé des garanties pour les personnes et pour les biens, tracé un programme de gouvernement constitutionnel.
Il n'y eut qu'une chose que Louis XVIII n'accepta pas : c'était le caractère conditionnel de cette Constitution. D'une Charte imposée, qui l'eût diminué, qui eût soumis son pouvoir à toutes sortes d'exigences et de capitulations successives, comme il était arrivé à Louis XVI, il fit une Charte accordée, « octroyée ». Ainsi le principe monarchique était sauf, ou bien ce n'était pas la peine de restaurer la monarchie, et la transition était assurée entre la monarchie « absolue » et la monarchie « constitutionnelle ». Louis XVIII y gagnait de s'être fait respecter des nouveaux constituants comme il se faisait respecter des souverains ennemis. « On aurait dit, remarquait Alexandre, que c'était lui qui venait de me replacer sur le trône...."
II : Deuxième passage, qui replace bien la difficile position de Louis XVIII, à l'extérieur cette fois :
"...La monarchie avec la Charte
était donc la combinaison la plus favorable, la plus naturelle aussi
que l'on pût trouver. Elle conciliait le passé et le présent, l'ordre et
la liberté.
Mais, avant tout,
sans les Bourbons, la France était vouée, comme le disait Talleyrand, à
l'asservissement ou au partage. L'étranger vainqueur était sur notre
sol, il restait à conclure la paix et ce n'était pas le moins difficile.
La monarchie était
bien innocente du désastre. Ce qui avait porté le dernier coup à, Louis
XVI, c'était son opposition à la guerre de 1792, la guerre qui venait
seulement de se terminer par l'entrée des Alliés à Paris. La monarchie
avait pour tâche de liquider cette longue aventure.
On s'aperçut alors
que les Alliés n'avaient combattu ni la Révolution ni Napoléon, mais la
France. La paix qu'ils firent était à peine moins dure que celle qu'ils
auraient imposée vingt ans plus tôt à la République s'ils avaient été
vainqueurs.
Il leur était
indifférent que leurs exigences fussent nuisibles à la popularité des
Bourbons, rendus responsables d'une situation qu'ils n'avaient pas
créée...."
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