CARICATURES...
Mark BRYANT,
La Seconde Guerre mondiale en caricatures,
Paris, Hugo&Cie, 2009, 160 p.
Comme le dit Wiaz dans la préface de cette traduction du livre de Mark Bryant (université du Kent) en français : "On
raconte qu'Hitler aurait dit, en 1940, "la première chose que je ferai
en débarquant en Angleterre, sera de faire fusiller David Low !" ". C'est dire l'importance de la caricature pendant le conflit...
Réunir
autant de caricatures n'a d'ailleurs pas été chose facile à en croire
l'auteur, car des archives se sont subitement fermées -au Royaume-Uni, mais même, chez Walt Disney.
La caricature est alors le vecteur principal de l'humour illustré, en
l'absence de télévision, et malgré la place montante du cinéma. La
propagande l'avait bien compris. Le cartoon vient d'un mot
italien qui désignait le dessin original d'une oeuvre donnée
(tapisserie, etc), mais acquiert son sens moderne en Angleterre au
XIXème siècle. Le genre du dessin humoristique atteint une plénitude au
début du XXème siècle avec la création de nombreux journaux satiriques.
La Première Guerre mondiale donne naissance à une nouvelle génération de
caricaturistes. Progressivement, les symboles classiques (John Bull, Britannia, Germania...)
laissent la place à des représentations de chefs d'Etat ou à de
nouveaux symboles graphiques, des personnages secondaires remplacent les
allégories, mais les représentations animales persistent.
"Je me demande combien de temps va durer la lune de miel ?", Clifford Berryman, Washington Star, 9 octobre 1939.-Source : http://bakchich-old.static.ddz.fr/IMG/jpg_Staline-et-Hitler.jpg |
Pendant
la Seconde Guerre mondiale, les difficultés sont évidemment légion. Le
papier manque en Angleterre, ce qui réduit la taille des journaux. Les
Juifs sont pourchassés dans l'Europe occupée. La censure est à l'oeuvre
dans les deux camps. Les persécutions nazies fournissent cependant une
pléiade d'auteurs aux alliés et la guerre d'innombrables sujets (V1-V2,
masques à gaz, défense civile...). Des dessinateurs issus de la troupe
se distinguent, certains meurent au combat. Les nazis font également
usage de la caricature, de même que les Italiens et les Japonais, à
travers le magazine satirique officiel, Manga. Bryant évoque
aussi les dessins animés, notamment américains. La caricature étant
éphémère, seule une toute petite partie de l'oeuvre produite pendant la
Seconde Guerre mondiale a pu être conservée, d'où l'intérêt de
l'ouvrage.
L'épée de Damoclès, Stephen Roth, Divided They Fall, Londres, 1943.-Source : http://bakchich-old.static.ddz.fr/IMG/jpg_Churchill.jpg |
L'ouvrage,
qui suit un plan chronologique, de l'avant-guerre à 1945, a une
évidente finalité pédagogique. Chaque partie est accompagnée d'une
présentation détaillée des principaux événements, et les caricatures
elles-mêmes bénéficient pour la plupart d'un commentaire détaillé, qui
en explique le sens et les symboles, pas forcément évidents pour tous.
Les auteurs sont également décrits en détails. On peut regretter que
l'introduction ne soit pas un peu plus construite et parfois un manque
de suite chronologique dans les caricatures (on revient parfois en
arrière dans les dates, ce qui n'est guère orthodoxe...). Mais l'ouvrage
a l'immense avantage de présenter au grand public une iconographie
quasiment inédite.
La leçon d'histoire, Boris Efimov, 1941.-Source : http://a407.idata.over-blog.com/426x433/2/05/42/96/ARTyefimov1.jpg |
(historicoblog3.blogspot.fr) |
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