jeudi 6 juin 2013

BY COURTESY OF "CERCLEHERNANI.OVER-BLOG.FR"


Ceux qui possèdent de vieilles maisons de famille ont parfois la chance de retrouver , dans les tiroirs des commodes ou des secrétaires qu'ils n'ont pas voulu bouleverser, des notes de lecture , des carnets de voyage , dont la lecture les enchante par la perfection de l'orthographe , la maîtrise de la syntaxe et de la grammaire, l'étendue de vocabulaire , et la culture ; et même d'anciens cahiers , tenus par des élèves des 'bonnes sœurs " , ravissent par la qualité de la calligraphie et des connaissances acquises .

Ils se demandent alors en quoi le baccalauréat, diplôme  sur papier velin daté ,  estampillé si l'on peut dire , obtenu en 1902 par un aïeul , peut ressembler au chiffon de papier distribué à 85 % des postulants par ordre minstériel depuis certaines circulaires d'après mai 68 , puis  des années 80.
 
Et cette  mélancolique réflexion va emmener nos lecteurs ,  de du Bellay puis  Stendhal , au travers des statistiques ,  jusqu'à Jacques Attali  et Claude Hagège .
 
 
 En 1539 , François 1er promulguait l'Edit de Villers Cotterets : le français devenait langue officielle de la France , devant les langues régionales et  le latin .
 
C'était une âme qu'il donnait à notre pays
 
En 1549 pourtant ,  Joachim du Bellay publiait sa Défense et Illustration de la langue française , dont voici des extraits .
 
 Chapitre XII
 
Exhortation aux Français d'écrire en leur langue , avec les louanges de la France
 
La loi naturelle qui , selon Thémistocle  , commande à chacun de défendre son lieu de naissance, nous oblige aussi de garder la dignité de  notre langue .....sommes nous donc moindres que d'autres , qui faisons si peu de cas de la nôtre ?
 
Mais aussi dirai je bien que la France est de long intervalle à préférer ?
 
Pourquoi donc sommes nous si iniques à nous mêmes  ?
 
Pourquoi mandons nous les langues étrangères comme si nous avions honte d'user de la nôtre ?
Encore dois tu, ami lecteur et ami des muses françaises , ne pas avoir honte d'écrire en ta langue , mais encore t'en donner du tout .
 
Et savoir qu'il vaut mieux être un Achille parmi les siens qu'  un Thersite parmi d'autres ."
 
Ce mal français  récurrent serait il sur le point d'achever le patient ?
 
Nous n'en sommes pas à notre premier appel , articles  mais peut être à la veille d'un ultime :
 
"Du destin des langues et des peuples qu'elles portaient " 
 
Tout un chacun sait l'intérêt pour les jeunes gens de posséder une langue étrangère .
Mais cela ne signifie pas se déposséder de  la sienne .
 
Le bain  linguistique cher aux méthodes modernes n'est que bouillon de culture s'il interfère au moment décisif où un enfant structure sa pensée et acquiert son vocabulaire .La maîtrise de la langue maternelle est la condition de la maîtrise de la pensée .
Qu'en est il exactement  de cette maîtrise ?
Jacques du Bellay

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Une étude internationale vient tirer la sonnette d’alarme sur le pitoyable état du système instructif français. Le Programme International pour la Recherche en Lecture Scolaire, a donc repris les pessimistes conclusions du dernier rapport PISA de l’OCDE, en soulignant la dramatique régression du niveau scolaire français : aujourd’hui, près de 20% des élèves n’ont pas, à l’entrée du collège, une maîtrise suffisante du français pour y réussir leur scolarité.

Car le fond du problème éducatif français ne réside pas dans son rythme, mais bien dans ce virage amorcé dans les années 1960 par les  pédagogies dites nouvelles , qui allait profondément changer les théories de l’Éducation. Passant d’un modèle transmissif à un constructivisme social, ce changement complet de paradigme éducatif décide également d’abandonner tout modèle éducatif coercitif, l’enseignant ne devant plus avoir de « pouvoir » sur les enfants. .....Nouvelles de France 16.12.2012

C'est à l'école primaire que  tout commence  : être analphabète ou illettré . Tel est  le risque , depuis que Langevin et Vallon, reniant les Hussards noirs de la République , puis René Haby et son tronc commun , enfin Edgard Faure , grand " inspiré " de mai 68 ,  donnent droit de cité aux méthodes et aménagements les plus hasardeux , expulsant simultanément ce qui constituait  les savoirs  fondamentaux , puis " les classiques ". Un seul ministre osa redonner un corpus à ce qui aurait dû rester " instruction publique ": Gilles de Robien , dont certaines mesures avaient été préconisées par J.P.Chevènement . Nommé par N.Sarkozy , Xavier Darcos retira le  le tout .
Et une autre étude confirme le constat : échec des méthodes
L'étude Pirls (Programme international de recherche en lecture scolaire), coordonnée tous les cinq ans dans 45 pays, dont 23 européens, par l'Association internationale pour l'évaluation des performances éducatives, : les élèves français âgés de 10 ans maîtrisent moins bien la lecture que la moyenne des écoliers européens du même âge. Et leurs performances se sont dégradées depuis une décennie. Pire : tous les établissements sont touchés, et même le groupe des très bons élèves enregistre des résultats en recul par rapport à la moyenne européenne.


12/12/1012 Le salon Beige


Pourtant , donner le temps au temps , sage précepte  pour l'acquisition des modes de fonctionnement intellectuel et de l'esprit critique
Mélanger  deux langues dans de jeunes  cervelles  ,est ce une erreur , ou l' arbre qui cache la forêt ?
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Jeudi 23 Juin 2011 L’Observatoire de l’Europe (extraits )

« L’éducation doit être considérée comme un service rendu au monde économique » Rapport de la table ronde européenne.

 Un texte, le CECR (Cadre Européen Commun de Référence pour les langues), est révélateur . Cet ensemble de directives  fut rédigé par un groupe de quatre « experts » (le directeur de projet John Trim assisté de Daniel Coste, Brian North et Joseph Sheils) avant d’être approuvé par le Conseil Européen de l'Education en 2001. Sa diffusion est assurée en France par les éditions Didier depuis 2005. 

Le Conseil annonce la couleur sans détour puisque le CECR est répertorié dans la rubrique Instruments politiques de son site internet….. il s'agirait de niveaux imposés à tous les pays de l'U.E., où  la langue deviendrait  simple outil  de compétences fonctionnelles à portée strictement  professionnelle ,  totalement dépouillée de toute possibilité  d’épanouissement intellectuel et spirituel, sans acquisition de capacités de  réflexion, d'analyse et de jugement

Dans cette " centration sur l'apprenant ", (sic)
 il est  obsolète de corriger ses fautes à l'oral, d' utiliser  tableau et cahier, de parler grammaire ou conjugaison, d’approfondir les techniques d’explication de texte,Quant aux sujets d’analyse ou d'expression en cours ou examen, ils sont progressivement remplacés par le très sollicitéQCM ou d’autres types d’évaluations qui ne font en aucun cas appel à l’entendement et à l’esprit critique...
Par contre, et c'est le deuxième point, le CECR insiste  sur le lien étroit que les professeurs se doivent de tisser entre l'enseignement des langues et le monde du travail globalisé. …

. Ainsi le Conseil de l’Europe peut affirmer en toute bonne conscience via la Commission des Communautés Européennes que le monde éducatif doit resserrer les liens « avec les entreprises et les employeurs plus particulièrement, afin d’améliorer la compréhension des besoins de ces derniers et accroître l’employabilité et la mobilité des apprenants »

De toute évidence , l'objectif n'est pas de donner aux "apprenants "la connaissance de leur culture  et  de leur identité , mais une de ces  "boite à outils " dont on vient de nous parler...
 

Mais le pire reste à craindre, les ministres jouant au plus zélé


Bientôt les députés devront se prononcer sur le projet de loi "ESR" (Enseignement supérieur et de la recherche) de Geneviève Fioraso, ministre de l'enseignement supérieur, adopté en conseil de ministres le 20 mars dernier. La loi Toubon de 1994 précise que , dans toute école ou Université publique ou privée , tous les enseignements doivent être dispensés en français , à l'exception des cours de professeurs étrangers invités .
Or l'article 2 du projet Fioraso étend considérablement les possibilités d’emploi de l’anglais dans l'enseignement supérieur , aux détriments du français . Ce qui pour des raisons pratiques circonscrites pouvait être accepté devient la norme . G.Fioraso , qui possède une maitrise d'anglais et une autre d'économie, est ,sauf erreur , Pdt Dr Général de Sem Minatec Entreprises depuis 2003.
Si elle souhaite élargir ainsi l'accueil d'étudiants étrangers non francophones ,il semblerait que moins explicitement elle tente de relanc "l'ascenseur social "'au profit d' étudiants qui savent mieux le "globisch" que notre langue Son projet soulève une forte opposition, y compris dans son propre parti : Selon Jacques Attali : " réforme stupide , contre productive et dangereuse ; la France recrute déjà aujourd'hui des étrangers de tres haut niveau , même venant d'Asie " cf blog J.Attali La résistance vient donc du côté où on ne l'attendait pas ! . Antoine Compagnon , historien de la littérature française, ironise : " cela se fait déjà à Sciences Po " la mantra de l'internationalisation sévit en effet dans les grandes écoles Leurs critiques sont appuyées par un sondage Sofres selon lequel 37% des élèves étrangers viennent en France pour la langue française . Quand bien même , défenseurs du français et de la francophonie , nous serions les tenants de " préjugés anciens , passéistes et rétrogrades ", nous préférons nous en tenir à des avis autorisés : de l'Académie Française et du professeur au Collège de France, Claude Hagège

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Refusons le sabordage du français", par Claude Hagège

Par Claude Hagège (professeur au Collège de France).

 " La France n'est certes que la source historique, et non la propriétaire exclusive de la langue française, que partagent avec elle, à travers le monde, les soixante-dix-sept Etats et gouvernements constituant ensemble l'Organisation internationale de la francophonie (OIF). Du moins jusqu'ici. Car le projet de loi Fioraso, qui veut imposer en faveur de l'anglais, une très large extension des exceptions au principe du français langue de l'enseignement, des examens et des concours, pourrait avoir pour conséquence, du fait de la valeur symbolique d'un acte de sabordage du français par la France officielle elle-même, un doute croissant quant à la légitimité de la promotion de cette langue par les autres pays francophones. Heureusement, quelques espoirs subsistent : le directeur du Salon du livre du Beyrouth me disait, à la fin d'octobre 2009, en un français aussi classique que sa voix était sereine et teintée d'ironique mépris : "Laissez là vos alarmes : si la France torpille le français, d'autres pays seront toujours là pour.... sa diffusion  ! "

On se demande, pourtant, d'où peut bien venir, en France, cet acharnement contre la langue française. De la monarchie à la République...., tout illustre ce dicton : " C'est par sa langue que vit une nation." Les dirigeants de la nation française sont-ils donc saisis d'une pulsion d'autodestruction ? A supposer que tel ne soit pas le cas, tout francophone lucide ne peut qu' adresser aux gens de pouvoir à Paris et aux intellectuels malvoyants qui les inspirent, le message suivant : " N'entendez-vous pas s'esclaffer les étudiants étrangers que votre exorbitante et naïve assurance prétend attirer dans vos universités et vos écoles par un enseignement en anglais, alors qu'il n'y est pas langue maternelle ? Ne voyez-vous pas que les mieux informés d'entre eux commencent à avoir pitié de votre dérisoire servilité face aux mécanismes du profit, et à se demander  quelle déplorable aliénation vous torture, alors qu'ils respectaient jusqu'ici la culture  et la langue françaises ? Allez-vous protéger enfin vos tympans contre les sirènes des universitaires liés par des conventions avec des établissements anglophones, et qui n'ont pas encore compris que c'est en utilisant le français qu'ils accroîtront le prestige de leurs travaux, et non en mordant le sol devant l'anglais ? "

Le français est depuis le XIIIe siècle une langue à vocation internationale, d'abord européenne, puis levantine, puis mondiale. Il est aujourd'hui la seule langue, avec l'anglais, qui soit présente sur les cinq continents. Chaque réunion de l'OIF montre que la promotion du français encourage celles de toutes les autres langues des pays membres. Madrid, Lisbonne-Brasilia, et maintenant Pékin dressent, face à la résistible domination de l'anglais, l'arme irrésistible de la diversité. Et c'est à ce moment même que la France, qui possède une longue antériorité historique dans l'illustration de sa langue, devrait sacrifier cette  dernière aux pauvres pièges de l'argent.

Battons-nous pour notre langue ! Car même si l'enjeu est aussi d'éviter, par solidarité civique, aux autorités de sombrer dans le grotesque en même temps que dans l'indignité, c'est de notre identité qu'il s'agit. Il n'est plus temps de clore nos paupières : nous sommes en guerre !

Claude Hagège (professeur au Collège de France)

 Le Monde 25 04 2012

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L'avis de l'Académie française 

 
AFP Mis à jour le 22/03/2013
 
 
Selon l'Académie, cette disposition, " de caractère général, présente le risque d'être utilisée trop largement et, en dernier ressort, de porter atteinte au principe lui-même " du code de l'Education qui dispose " que la langue de l'enseignement supérieur est le français, sauf deux exceptions justifiées par les nécessités pour l'enseignement des langues étrangères ou pour les enseignements des professeurs étrangers invités ". " Il ne paraît donc ni opportun, ni même possible d'adopter pareille disposition de loi dont la valeur symbolique serait d'autant plus grande qu'elle serait plus vague, et qui inaugurerait de véritables franchises linguistiques dans les universités françaises ", dit l'Académie.
 
 

L'Académie française, fidèle à sa vocation de gardienne de la langue et de son évolution, souhaite attirer l'attention sur les dangers d'une mesure qui se présente comme d'application technique, alors qu'en réalité elle favorise une marginalisation de notre langue, déclaration adoptée par ses membres. Elle demande : instamment au législateur de renoncer à introduire dans la loi une disposition portant atteinte au statut de la langue française dans l'Université.

A nos lecteurs


Vous trouverez sur Internet les nombreuses pétitions concernant la sauvegarde de notre langue .
Mais ces extraits de la préface de Jean Raspail pour son prémonitoire "Le Camp des Saints " sera la meilleure des conclusions ; nous enverrons à ceux qui le désirent le texte intégral .

fbr 19 mai 2013
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La Patrie trahie par la République




J’ai tourné autour de ce thème comme un maître-chien mis en présence d’un colis piégé. Difficile de l’aborder de front sans qu’il vous explose à la figure. Il y a péril de mort civile. C’est pourtant l’interrogation capitale. J’ai hésité. D’autant plus qu’en 1973, en publiant Le Camp des saints, j’ai déjà à peu près tout dit là-dessus. .....Je crois qur notre destin de Français est scellé.....


Ne désespérons tout de même pas . Assurément il subsistera ce qu’on appelle en ethnologie des isolats, de puissantes minorités, peut-être une quinzaine de millions de Français – et pas nécessairement tous de race blanche – qui parleront encore notre langue dans son intégrité à peu près sauvée et s’obstineront à rester imprégnés de notre culture et de notre histoire telles qu’elles nous ont été transmises de génération en génération. Cela ne leur sera pas facile.


Face aux différentes «communautés» qu’on voit se former dès aujourd’hui ..... il s’agira en quelque sorte – je cherche un terme approprié – d’une communauté de la pérennité française. Celle-ci s’appuiera sur ses familles, sa natalité, son endogamie de survie, ses écoles, ses réseaux parallèles de solidarité, peut-être même ses zones géographiques, ses portions de territoire, ses quartiers, voire ses places de sûreté et, pourquoi pas, sa foi chrétienne, et catholique avec un peu de chance si ce ciment-là tient encore.


Cela ne plaira pas. Le clash surviendra un moment ou l’autre. Quelque chose comme l’élimination des koulaks par des moyens légaux appropriés. Et ensuite?


Ensuite la France ne sera plus peuplée, toutes origines confondues, que par des bernard-l’ermite qui vivront dans des coquilles abandonnées par les représentants d’une espèce à jamais disparue qui s’appelait l’espèce française et n’annonçait en rien, par on ne sait quelle métamorphose génétique, celle qui dans la seconde moitié de ce siècle se sera affublée de ce nom.


Ce processus est déjà amorcé.




Ce que je ne parviens pas à comprendre et qui me plonge dans un abîme de perplexité navrée, c’est pourquoi et comment tant de Français avertis et tant d’hommes politiques français concourent sciemment, méthodiquement, je n’ose dire cyniquement, à l’immolation d’une certaine France...... sur l’autel de l’humanisme utopique exacerbé. Je me pose la même question à propos de tous (ceux )........ qui jour après jour et impunément inoculent leur substance anesthésiante dans l’organisme encore sain de la nation française.


Même si je peux, à la limite, les créditer d’une part de sincérité, il m’arrive d’avoir de la peine à admettre que ce sont mes compatriotes. Je sens poindre le mot renégat, mais il y a une autre explication: ils confondent la France avec la République. Les «valeurs républicaines» se déclinent à l’infini, on le sait jusqu’à la satiété, mais sans jamais de référence à la France.


Or la France est d’abord une patrie charnelle. En revanche, la République, qui n’est qu’une forme de gouvernement, est synonyme pour eux d’idéologie, idéologie avec un grand «I», l’idéologie majeure. Il me semble, en quelque sorte, qu’ils trahissent la première pour la seconde



Jean Raspail Extraits de la Préface à la nouvelle édition du Camp des Saints

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