lundi 6 mai 2013

PRIONS POUR MGR BOULOS YAZIGI ET MGR YOHANNA IBRAHIM ENLEVES PAR LES REBELLES SYRIENS

L’inquiétude grandit pour les deux évêques syriens enlevés

On reste sans nouvelles de Mgr Boulos Yazigi et de Mgr Yohanna Ibrahim, les deux évêques orthodoxes enlevés le 22 avril près d’Alep, et dont la libération avait été annoncée, par erreur, dès le lendemain. 



5/5/13

Mgr Boulos Yazigi (à gauche) et Mgr Yohanna Ibrahim.
AED

Mgr Boulos Yazigi (à gauche) et Mgr Yohanna Ibrahim.



Depuis dix jours, de nombreux appels ont été lancés pour exiger leur libération immédiate. En vain.



Avec cet article
« Il y a beaucoup d’informations contradictoires, mais toujours rien de vraiment probant, pour le moment ! » Carol Saba, avocat franco-libanais et responsable de la communication de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France, ne cache pas son inquiétude au sujet des deux évêques orthodoxes syriens enlevés le 22 avril. 

Mgr Yohanna Ibrahim, évêque syrien-orthodoxe d’Alep, ainsi que Mgr Boulos Yazigi, évêque grec-orthodoxe de la même ville – les deux principales confessions chrétiennes du pays –, ont en effet été enlevés sur la route, à 8 km à l’ouest d’Alep, de retour de la frontière turque où ils s’étaient rendus pour négocier la libération des prêtres Michael Kayyal et Maher Mahfouz enlevés le 9 février. Leur chauffeur, le diacre Fatha Allah Kabboud, aurait été assassiné peu après par un autre groupe armé.

pas de demande de rançon ni de signe de vie

« Deux semaines plus tard, leur enlèvement n’a toujours pas été revendiqué, et il n’y a pas eu de demande de rançon », poursuit Carol Saba qui connaît bien le métropolite Boulos Yazigi, et qui est proche de son frère le patriarche Jean X, primat de l’Église orthodoxe d’Antioche.

 « Ce silence est très inquiétant ! », écrit de son côté l’association internationale de l’Aide à l’Église en détresse (AED) qui, depuis son siège à Königstein, dans la banlieue résidentielle de Francfort (Allemagne), est en lien régulier avec les patriarcats orthodoxes du Moyen-Orient. 

« Il n’y a aucun signe de vie d’eux », poursuit ce communiqué de l’AED qui souligne que le « pronostic vital » de Mgr Yohanna Ibrahim est engagé s’il ne peut pas prendre ses médicaments contre l’hypertension et le diabète.

De fait, depuis que ce double enlèvement par « un groupe terroriste armé » a été confirmé, dans un communiqué de l’agence de presse syrienne Sana relayé sur Internet, les nouvelles les plus contradictoires ont circulé, dont l’une – qui a ensuite été démentie – prétendant que les évêques avaient été libérés. 

Ce flou s’explique par la complexité croissante de la situation en Syrie avec des groupuscules armés se revendiquant pro-gouvernementaux ou rebelles. 

des évêques « très ouverts »

À cette complexité, s’ajoute le fait que, dans de telles situations, « beaucoup de niveaux interviennent, soit dans les négociations pour la libération, soit dans la désinformation », selon Carol Saba. 

Il rappelle que les deux évêques étaient « très ouverts, et soucieux de garder des relations avec les deux camps ; c’est d’ailleurs pour cela qu’ils avaient pu commencer à négocier la libération des deux prêtres ».
 
Carol Saba « ose espérer » que les deux prélats sont toujours en vie dans la région d’Alep. « S’ils avaient été assassinés, on l’aurait sans doute su », lance-t-il avant d’ajouter qu’en laissant la situation se détériorer, les ravisseurs cherchent peut-être à monnayer plus chèrement cette libération.

Enfin, comme des milliers d’orthodoxes, en ces jours précédant la Pâque orthodoxe (célébrée dimanche 5 mai), Carol Saba « prie le Seigneur ».

CLAIRE LESEGRETAIN  

(la-crois.com)
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