JIHAD : GILLES LE GUEN, DIT ABDEL JELIL, VOUS CONNAISSEZ ?
Dans une vidéo, il avait mis en garde la France, l'an dernier, contre une intervention au Mali.
Le djihadiste français Gilles Le Guen a été
arrêté il y a deux jours par les forces françaises dans la région de
Tombouctou, au nord du Mali.
Une arrestation annoncée par RTL mardi en fin d'après-midi, puis confirmée par l'armée. L'islamiste, un quinquagénaire converti de longue date et qui se fait appeler Abdel Jelil, a été capturé au nord de Tombouctou dans la nuit de dimanche à lundi.
Pour des questions de procédure, il doit être remis aux autorités maliennes avant d'être expulsé vers la France. «Les enquêteurs devraient être en mesure de l'entendre d'ici un maximum de deux semaines», selon une source proche du dossier.
Installé au Mali avec sa famille après avoir vécu en Mauritanie, il avait été repéré en septembre 2012 dans les rangs d'Aqmi sur un cliché récupéré par les services secrets français. Un membre de la sécurité malienne avait alors expliqué qu'il vivait dans le nord du Mali avant l'arrivée des islamistes et qu'il avait «épousé leurs idées».
Dans une vidéo mise en ligne début octobre sur le site d'information mauritanien Sahara Media, il avait mis en garde «les présidents français, américain» et les Nations unies contre une intervention militaire au Mali, alors en préparation pour en chasser les groupes islamistes armés qui contrôlaient le nord du pays. Vêtu d'une tunique beige, d'un turban noir, portant une moustache et un bouc, il était apparu devant un fond noir portant le sigle d'Aqmi, un fusil-mitrailleur posé à ses côtés. Pendant une dizaine de minutes, Gilles Le Guen tenait des propos anti-occidentaux et anti-israéliens.
Une intervention occidentale «rendra notre lutte légitime comme celle de nos frères d'Afghanistan et de Palestine. Nous nous battrons jusqu'au bout», déclarait-il alors. Il demandait également «au peuple français de s'opposer à toute agression qui ne serait pas dans son intérêt», évoquant «une catastrophe humaine et humanitaire».
Né le 21 février 1955 à Nantes, Abdel Jelil affirmait avoir été «officier de la marine marchande» pendant une trentaine d'années et avoir à ce titre beaucoup voyagé à travers le monde. Il affirmait également vivre depuis deux ans à Tombouctou avec sa femme et ses cinq enfants.
Une source proche du dossier affirme que si ses convictions ne «font aucun doute», «son engagement djihadiste réel reste à établir lors de sa prochaine garde à vue en France. Pour l'instant, c'est uniquement du déclaratoire». Mais pour le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, Gilles Le Guen a «déjà manifestement combattu dans les groupes djihadistes.» Lors de son arrestation, «il n'était pas au combat, puisque la situation est à peu près stabilisée à Tombouctou». Pour le ministre, interrogé par Europe 1, il s'agit d'une «dérive individuelle». «C'est un paumé qui devient terroriste», assène-t-il.
Un autre djihadiste de nationalité française a été capturé début mars par l'armée française à l'issue de violents combats dans le nord du Mali. Renvoyé en France, il a été mis en examen le 22 mars pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste» et placé en détention provisoire.
Le ministre français de l'Intérieur Manuel Valls a jugé qu'une «poignée» de «Français ou résidents en France» se trouvaient actuellement au Mali.
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Une arrestation annoncée par RTL mardi en fin d'après-midi, puis confirmée par l'armée. L'islamiste, un quinquagénaire converti de longue date et qui se fait appeler Abdel Jelil, a été capturé au nord de Tombouctou dans la nuit de dimanche à lundi.
Pour des questions de procédure, il doit être remis aux autorités maliennes avant d'être expulsé vers la France. «Les enquêteurs devraient être en mesure de l'entendre d'ici un maximum de deux semaines», selon une source proche du dossier.
Fait prisonnier par Aqmi
En novembre 2012, Gilles Le Guen avait été fait prisonnier durant quelques jours par les responsables d'al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) à Tombouctou, certains le soupçonnant d'être un espion. D'autres affirment qu'il aurait été arrêté parce qu'il avait tenté d'empêcher des djihadistes de malmener des femmes.Installé au Mali avec sa famille après avoir vécu en Mauritanie, il avait été repéré en septembre 2012 dans les rangs d'Aqmi sur un cliché récupéré par les services secrets français. Un membre de la sécurité malienne avait alors expliqué qu'il vivait dans le nord du Mali avant l'arrivée des islamistes et qu'il avait «épousé leurs idées».
Dans une vidéo mise en ligne début octobre sur le site d'information mauritanien Sahara Media, il avait mis en garde «les présidents français, américain» et les Nations unies contre une intervention militaire au Mali, alors en préparation pour en chasser les groupes islamistes armés qui contrôlaient le nord du pays. Vêtu d'une tunique beige, d'un turban noir, portant une moustache et un bouc, il était apparu devant un fond noir portant le sigle d'Aqmi, un fusil-mitrailleur posé à ses côtés. Pendant une dizaine de minutes, Gilles Le Guen tenait des propos anti-occidentaux et anti-israéliens.
Une intervention occidentale «rendra notre lutte légitime comme celle de nos frères d'Afghanistan et de Palestine. Nous nous battrons jusqu'au bout», déclarait-il alors. Il demandait également «au peuple français de s'opposer à toute agression qui ne serait pas dans son intérêt», évoquant «une catastrophe humaine et humanitaire».
Né le 21 février 1955 à Nantes, Abdel Jelil affirmait avoir été «officier de la marine marchande» pendant une trentaine d'années et avoir à ce titre beaucoup voyagé à travers le monde. Il affirmait également vivre depuis deux ans à Tombouctou avec sa femme et ses cinq enfants.
Une source proche du dossier affirme que si ses convictions ne «font aucun doute», «son engagement djihadiste réel reste à établir lors de sa prochaine garde à vue en France. Pour l'instant, c'est uniquement du déclaratoire». Mais pour le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, Gilles Le Guen a «déjà manifestement combattu dans les groupes djihadistes.» Lors de son arrestation, «il n'était pas au combat, puisque la situation est à peu près stabilisée à Tombouctou». Pour le ministre, interrogé par Europe 1, il s'agit d'une «dérive individuelle». «C'est un paumé qui devient terroriste», assène-t-il.
Un autre djihadiste déjà renvoyé en France
Après avoir démantelé les réseaux djihadistes, notamment les infrastructures d'Aqmi, dans leur sanctuaire du nord-est du Mali, l'armée française poursuit ses opérations de ratissage dans les régions de Gao et de Tombouctou. De petits groupes de combattants islamistes restent actifs dans cette zone, où ils harcèlent l'armée malienne.Un autre djihadiste de nationalité française a été capturé début mars par l'armée française à l'issue de violents combats dans le nord du Mali. Renvoyé en France, il a été mis en examen le 22 mars pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste» et placé en détention provisoire.
Le ministre français de l'Intérieur Manuel Valls a jugé qu'une «poignée» de «Français ou résidents en France» se trouvaient actuellement au Mali.
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